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Homélie du Père Philippe
Pour Jésus la conversion ce n’est pas un homme ou une femme qui, de son initiative multiplie efforts, ascèses et pénitences pour changer sa vie, pour la détordre, la redresser, la ramener vers Dieu.
La conversion, c’est une brebis complètement égarée au fond d’un ravin couverte de boue et blessée de toutes parts qui voit s’approcher son berger. Une brebis qui découvre l’amour de son Berger qui a tout laissé, qui a tout risqué, pour la retrouver comme si elle était son unique brebis au monde. La conversion c’est cette brebis qui se laisse approcher, qui se laisse rencontrer, qui se laisse prendre sur les épaules du berger et qui, à la maison, consent à être fêtée alors qu’elle s’attendait à être battue. Découvrir l’Amour fou du Berger, se laisser approcher, se laisser porter et consentir à être fêté… C’est comme cela que naît une conversion ! La fatigue n’est pas d’abord celle du converti, elle est celle de Dieu. Si nous savions combien Dieu se « fatigue » pour aller nous chercher et nous offrir son amour.
Cette « fatigue » divine traverse tous les temps, toutes les générations. Dieu est sans cesse en marche dans les déserts du monde pour chercher chaque brebis perdue. Il est même dans les églises ! Parce que s’il y a la brebis perdue au loin dans les déserts, il y a aussi la drachme perdue dans la maison, c'est-à-dire chacun de nous qui certes sommes dans la maison mais qui avons tant besoin de nous convertir. La vie de sainteté appelle à une continuelle conversion, parce que la vie chrétienne elle-même l’exige. Combien là aussi Dieu se fatigue pour nous chercher…
L’Évangile nous parle des trois gestes de Dieu dans sa maison : le Seigneur allume une lampe ; il balaie la maison ; il cherche avec soin jusqu’à ce qu’il nous retrouve… Tout cela pour une drachme ? Frères et sœurs, est-ce que Dieu se fatigue pour un sou ou pour une seule brebis ? Oui! Dieu se fatigue et se livre pour chacun de nous. « Mon Père, s’il est possible, que passe loin de moi cette coupe ! Cependant, non comme moi je veux, mais comme tu veux » (Mt 26,39). Alors Jésus entra en agonie ; il priait plus intensément ; Sa sueur devint comme des caillots de sang descendant sur la terre (Lc 22,44).
C’est ce qu’il en coûte à Dieu pour venir chercher et sauver ce qui était perdu (Lc 19,10) Oui mes brebis je les retirerai de tous les lieux où elles furent dispersées, aux jours de nuées et de ténèbres. Je chercherai celle qui est perdue, je ramènerai celle qui est égarée, je panserai celle qui est blessée, je fortifierai celle qui est malade (Éz 34, 12..16) Et cela aux prix des épines d’une couronne d’insultes, au prix de la route d’une humiliation à l’autre au prix du rejet de la malédiction, de la haine… au prix de la croix et au prix de la descente dans tous les enfers…C’est cela le travail de Dieu. Travail d’accouchement de créatures nouvelles, de créatures converties, c'est-à-dire d’hommes et de femmes qui se retournent vers l’Amour, dans la conversion du cœur ; d’homme et de femmes transformées de l’intérieur.
À quoi les reconnaît-on ? À ce que eux aussi ils se mettent à la recherche des brebis et des drachmes perdues.
Père Philippe
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Meditations RC
Prière d'introduction
Seigneur, je viens devant toi, à ton écoute. Aide-moi à ouvrir mon cœur, pour que ta Parole puisse y entrer et que je puisse en vivre.
Demande
Pouvoir découvrir la joie de la miséricorde.
Points de réflexion
1. Dans ce passage de l’Évangile de Luc, Jésus illustre par deux petites paraboles l’attitude de miséricorde de Dieu. Les situations décrites dans les deux paraboles sont en apparence bien différentes. Dans la première il s’agit d’une brebis qui s’est perdue, tandis que dans la deuxième c’est une pièce de monnaie qui a été égarée. En réalité, ces deux paraboles ont une structure commune.
2. Dans les deux histoires, en effet, le berger et la femme font tout ce qui est en leur pouvoir pour retrouver ce qu’ils ont perdu. Ils n’épargnent ni leur temps ni leur effort. Ceci nous indique que Dieu fera tout ce qui est possible pour retrouver les pécheurs qui se sont éloignés de lui. Rien n’est plus important pour lui. Et ceci est vrai pour chaque pécheur personnellement, pour chacun de nous. Dieu n’est pas indifférent. Au contraire, son amour pour chacun de nous est infini, et ne se reposera pas tant qu’il nous saura éloignés de lui. La deuxième partie de ces deux paraboles est aussi commune. Dans les deux cas, retrouver ce qui était perdu est source d’une joie immense. Une joie tellement forte qu’elle ne peut pas être gardée secrète. Dans les deux histoires, ce sont les amis et les voisins qui sont appelés, afin qu’ils puissent se réjouir eux aussi.
3. Ces deux aspects de ces paraboles peuvent aussi être pour nous des moyens de vérifier si nous vivons une vie véritablement chrétienne. Y-a-t-il dans mon cœur un véritable désir d’aider mon prochain en difficulté, ou seul ce qui m’arrive à moi est-il important à mes yeux ? Et de plus, suis-je capable de faire partager la joie autour de moi et de participer à la joie des autres, ou mon cœur est-il tellement fermé au point de n’être sensible qu’à mes propres plaisirs égoïstes ?
Seigneur, aide-moi à comprendre que seule la vie de communion avec toi et avec les autres pourra m’apporter le véritable bonheur, la véritable joie.
Essayer de partager sincèrement aujourd’hui la joie d’une personne qui m’est proche.
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Homélie du Père Gilbert Adam
"Jésus leur dit cette parabole : Quel homme d’entre vous, s’il a cent moutons et qu’il en perde un, ne laisse les quatre–vingt–dix–neuf autres dans le désert pour aller après celui qui est perdu, jusqu’à ce qu’il le retrouve ? Lorsqu’il l’a retrouvé, il le met sur ses épaules, tout joyeux,
Nous fêtons Saint Martin de Porrès, un homme étonnant, le premier « métis » du nouveau monde qui ai été béatifié. Il était méprisé parce qu’il était fils « naturel » d’une esclave de couleur noire, son « père », militaire de passage, était reparti de ce pays. Les trois paraboles de la miséricorde expriment l’amour de Dieu qui part à notre recherche et nous attend pour célébrer la joie et le repas de fête de notre retour. Le berger et la ménagère sont tout joyeux de retrouver ce qu’ils avaient perdu et qu’ils recherchaient avec empressement, et ils invitent leur entourage à se réjouir avec eux. Dieu s’adresse à nous tous, créés à son image et à sa ressemblance, quelles que soient les conditions de notre conception, de notre naissance. Martin est venu vers Jésus et il l’écoutait. Il avait le regard sans cesse tourné vers les pauvres, avec un cœur plein d’amour, comme Jésus. La Communauté est le lieu où les plus petits et les plus pauvres sont retrouvés. Jésus appelle Martin chez les religieux du couvent des Dominicains, il est plein de tendresse et d’amour pour lui. Martin qui était rejeté à cause de son état de fils naturel, s’est plu avec les plus petits, les plus pauvres. Il soignait les malades de la communauté et donnait le nécessaire à tous les pauvres qui venaient dans le monastère.
"Tous les collecteurs des taxes et les pécheurs s’approchaient de lui pour entendre Jésus. Les pharisiens et les scribes maugréaient : Il accueille des pécheurs et il mange avec eux ! Pour accomplir son œuvre de salut, Jésus s’est fait pauvre, et il se sert des pauvres pour chercher la brebis égarée, lorsqu’il l’a retrouvée, elle appelle ses amis et dit : « Réjouissez–vous avec moi, car j’ai retrouvé ma « brebis égarée. » Il nous faut, à la suite de Jésus, nous reconnaître d’abord comme frères, et retrouver avec notre Père une relation filiale pour nous réjouir de la joie de Dieu. Fils d’un même Père, nous sommes frères car Jésus nous donne la vraie vie. Pour nous réjouir entre frères, il nous faut nous reconnaître pécheur, et découvrir notre service comme une grâce. Avec Jésus nous partons à la recherche de nos frères pour nous glisser jusqu’à leur cœur. Martin a su ouvrir la porte de ses frères en les soignant comme les amis de Jésus. Il a cherché la brebis perdue, et demandé à Jésus de lui donner un cœur plein d’amour.
"De retour chez lui, il appelle ses amis et ses voisins pour leur dire : « Réjouissez–vous avec moi, car j’ai retrouvé mon mouton, qui était perdu ! » De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui change radicalement que pour quatre–vingt–dix–neuf justes qui n’ont pas besoin d’un changement radical." Je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui change radicalement. L’action de grâce monte de nos cœurs en même temps que la reconnaissance de notre misère devant tant d’amour. Dans l’Esprit Saint, nous confessons nos péchés, car nous sommes tous de pauvres pécheurs. Alors l’Amour miséricordieux nous invite à sa table, dans le pardon et la miséricorde. Ensemble, tournés vers notre Père, nous nous nourrissons d’un Pain et d’un Vin qui ne manqueront jamais. Dans le banquet eucharistique nous rendons grâce à Celui qui nous accueille toujours pour nous donner la vie. Jésus, dans son amour infini pour les pauvres a donné pour eux son Corps et son sang, toute sa vie. La célébration de l’eucharistie nous rappelle combien nous sommes rassemblés dans le Christ, pour être soucieux de tous les enfants de Dieu dispersés.
Nous demandons à Dieu la grâce d’être soucieux de tous ceux qui sont en dehors de la maison.
Père Gilbert Adam
http://www.pere-gilbert-adam.org
Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), prêtre, curé d'Ars
Sermon pour le 3ème dimanche après Pentecôte, 1er sur la miséricorde
« Il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit »