Évangile (Lc 23, 35-43)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 23, 35-43)
En ce temps-là,
on venait de crucifier Jésus,
et le peuple restait là à observer.
Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient :
« Il en a sauvé d’autres :
qu’il se sauve lui-même,
s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! »
Les soldats aussi se moquaient de lui ;
s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée,
en disant :
« Si tu es le roi des Juifs,
sauve-toi toi-même ! »
Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui :
« Celui-ci est le roi des Juifs. »
L’un des malfaiteurs suspendus en croix
l’injuriait :
« N’es-tu pas le Christ ?
Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! »
Mais l’autre lui fit de vifs reproches :
« Tu ne crains donc pas Dieu !
Tu es pourtant un condamné, toi aussi !
Et puis, pour nous, c’est juste :
après ce que nous avons fait,
nous avons ce que nous méritons.
Mais lui, il n’a rien fait de mal. »
Et il disait :
« Jésus, souviens-toi de moi
quand tu viendras dans ton Royaume. »
Jésus lui déclara :
« Amen, je te le dis :
aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Extraits de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris-France, 1980-2019. Tous droits réservés.
Homélies ou Méditations du jour
Références bibliques
Lecture du second livre de Samuel : 5. 1 à 3 : “Tu seras le pasteur d’Israël, mon peuple.”
Psaume 121 : “Quelle joie quand on m’a dit : Nous irons à la maison du Seigneur.”
Lecture de la lettre de saint Paul aux Colossiens : 1. 12 à 20 : “Dieu a voulu que, dans le Christ, toute chose ait son accomplissement total.”
Evangile selon saint Luc : 23. 35 à 43 : “Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le paradis.”
***
Les lectures de cette fête sont apparemment disparates, les unes par rapport aux autres. Il est question de la royauté terrestre de David. Saint Paul chante, en quelques mots, la plénitude du Fils, icône du Dieu invisible, créateur, subsistance de tout être, tête de l’Eglise, réconciliation. L’Evangile nous relate ce qui entoure le moment unique de notre salut, “la paix par le sang de la croix.”
Il est un fil conducteur que la liturgie nous révèle ainsi : l’oeuvre souveraine du Christ, c’est la réconciliation, comme David réconcilia les tribus du Peuple de Dieu. C’est l’ouverture du Royaume à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, reçoivent la grâce du Christ et y répondent
LE ROI FIT ALLIANCE AVEC EUX.
La royauté est encore toute récente en Israël. Vers 1030 avant J.C., Samuel avait donné l’onction royale à Saül, non sans réticence. Car celui qui gouverne Israël, c’est Dieu lui-même et le remplacer par un guide humain, signifiait, pour le prophète, une véritable absence de foi confiante en Dieu. (1er livre de Samuel. 8. 7 et ss.)
Saül se montra bientôt infidèle vis-à-vis de Dieu et Samuel dût lui signifier sa disgrâce. Dieu envoya alors le prophète dans la tribu de Juda, à Bethléem, dans la famille de Jessé. “Parmi ses fils, j’ai vu le roi qu’il me faut”, lui avait dit la voix de Dieu. “Les hommes voient ce qui leur saute aux yeux, mais le Seigneur voit le coeur.” (1er livre de Samuel. 16. 1 et 7) Pendant des années, David assistera Saül et conduira ses armées, jusqu’au jour où Saül prendra peur devant la popularité grandissante de son chef de guerre, cherchera à l’écarter et même à le tuer.
A la mort de Saül, et, dans un premier temps, David ne sera roi que de la tribu de Juda et de celle de Siméon qui lui est associée. Il aura comme capitale, Hébron. Le descendant de Saül, Ishbaal, règne sur les dix autres tribus. Il sera assassiné, un crime que condamne David. Les dix tribus rejoignent alors David. L’unité du Peuple de Dieu est reconstituée le temps de son règne et de celui de Salomon. C’est le moment de cette réconciliation qui est décrit dans la lecture de ce dimanche. “Le roi David fit alliance avec eux, à Hébron.” (2 Samuel 5. 3)
JERUSALEM OU TOUT ENSEMBLE NE FAIT QU’UN
La ville de Jérusalem n’avait pas été encore conquise, alors que l’entrée en Terre Promise, datait de deux siècles. Mitoyenne entre le Nord et le Sud, David la conquit pour en faire la capitale du royaume unifié, signe de l’unité, indissolublement religieuse, autour d’un sanctuaire unique, temps du Dieu unique. Les autres lieux de culte disparaissent. Le peuple se réconcilie en retrouvant sa tradition mosaïque, autour de Jérusalem où se trouve l’Arche d’Alliance.
A l’époque de Jésus, le temple est bien le signe de l’appartenance au peuple de Dieu (Jean 4. 20). Le pèlerinage à Jérusalem en est l’une des fêtes principales. Durant la route, on chantait les psaumes. Joseph, Marie, Jésus les ont chantés :”Quelle joie quand on m’a dit : Nous irons à la maison du Seigneur !”
Lors de sa rencontre avec la Samaritaine au puits de Jacob, Jésus lui ouvre les horizons de la Nouvelle alliance, qui n’est plus “ni sur cette montagne, ni à Jérusalem.” (Jean 4. 21 à 26)
LE CHRIST EST RECONCILIATION
La lecture de la lettre aux Colossiens explicite le mystère de la réconciliation dans le Christ. Tous les êtres trouvent leur unité dans le Fils, icône du Dieu éternel apparue dans le temps.
Ces quelques versets sont l’un des sommets de la révélation où la pensée de Paul converge avec la pensée de saint Jean dans le prologue de son Evangile.
“Le Verbe était la lumière qui éclaire tout homme (saint Jean) – Il vous a rendus capables d’avoir part, dans la lumière (saint Paul) – Tout fut par lui et sans lui rien ne fut (saint Jean) – Tout est créé par lui et pour lui (saint Paul) – Il était au commencement avec Dieu (saint Jean) – Il est avant tous les êtres (saint Paul) – Nul n’a jamais vu Dieu, lui l’a fait connaître (saint Jean – Il est l’icône du Dieu invisible (saint Paul)”
La réconciliation entre Dieu et les hommes est obtenue au prix d’un arrachement. La paix est acquise par le sang de la croix et c’est ainsi que “dans le Christ toute chose a son accomplissement total”.
Cette réconciliation ne fait pas disparaître le privilège du Peuple élu puisque nous en partageons l’héritage. Mais, dans le même temps ce peuple de Dieu prend une toute autre dimension : une dimension cosmique “sur la terre et dans les cieux”, une dimension à la mesure de l’infini de Dieu “dans le royaume de son Fils bien aimé, Tête du Corps qui est l’Eglise.”
L’avancée dont nous parle saint Paul n’est pas dans le sens de l’abolition de la première alliance, mais de son accomplissement total, dans le Christ. Ce qu’il affirme : “N’allez pas croire que je sois venu abolir la Loi et le Prophètes, je ne suis pas venu abolir, mais accomplir” (Matthieu 5. 17)
AUJOURD’HUI TU SERAS AVEC MOI.
Comme nous voyons les tribus venir autour de David pour être l’artisan d’un unique royaume, saint Luc nous présente ceux qui viennent au pied de la croix et, parmi eux, ceux qui appartiennent au Peuple de Dieu, pharisiens, scribes, docteurs de la Loi.
L’évangéliste de la miséricorde évite de le “charger” :”Il restait là à regarder”. Les chefs religieux ricanent et les soldats païens se moquent, désignant Jésus par des mots qui ont un sens pour eux : “Messie” pour les Juifs, “Roi” pour les Romains.
Et les deux condamnés à mort qui entourent le Christ nous éclairent et sont bien de notre race. Il en est qui rejettent parce qu’ils attendent tout de Dieu. Les soldats disaient “Sauve-toi toi-même”, le malfaiteur reprend “Sauve-toi toi-même” en ajoutant “Et nous avec”.
L’autre confesse sa faute, et se place dans la vérité qui est “la crainte de Dieu”. Il prononce des paroles inattendues “quand tu viendras inaugurer ton règne, ton pouvoir.” Et Jésus, la Sauveur, lui ouvre le Paradis.
La liturgie chaldéenne exprime magnifiquement cela dans l’office du Vendredi-Saint. Devant l’autel, un ange est là qui en barre l’accès comme au jardin du paradis (en grec ce mot signifie jardin de verdure, planté d’arbres merveilleux, à l’ombre desquels se trouve la fraîcheur.). Du fond de l’église arrive le malfaiteur. L’ange refuse qu’il avance. Quand le bon larron, lui déclare : “C’est le malfaiteur qui était avec moi qui m’a dit d’entrer au paradis”, l’ange refuse d’abord, que vaut la parole d’un malfaiteur à une autre malfaiteur. Puis quand il entend parler de la croix, il abaisse sa lance :”Entre, ô bon larron, la porte est ouverte à ta race”.
Saint Luc rapporte les paroles du Christ, sans doute parce qu’elles ont été entendues par ces femmes qui se trouvaient là, attentives au message, accompagnant et servant le Seigneur depuis le début de sa vie publique.
Le fait est affirmé et nulle explication n’est donnée sur le mécanisme de cette rédemption. “Pourquoi le sang du Christ ?” La foi porte sur les faits, car en eux réside le salut. Laissons la théologie en examiner les raisons.
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Quant à nous, notre attitude doit être celle que nous dicte la richesse divine que nous avons reçue par le Fils : “Rendez grâce à Dieu le Père !”
Homélies du père Jacques Fournier
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Ainsi donc Jésus est roi. Mais, qu’entendons-nous quand nous disons que Jésus est roi ? Ce titre de roi est en effet ambivalent. Il ne peut à lui seul s’ajuster tel quel à Dieu. Jésus n’est ni un monarque héréditaire à la tête d’une nation, ni un potentat du monde économique.
Quand Jésus dit : « Mon royaume n’est pas de ce monde » (Jn 18,36), nous pouvons comprendre qu’il ne se construit pas avec l’esprit du monde qui falsifie le pouvoir qui originellement est service et don de soi. Ce qui règne dans le royaume de Jésus, c’est la vérité, la justice, la paix, l’amour comme le chantera la préface de cette messe.Il y a donc une dissemblance de taille entre notre notion de royauté et celle que Jésus nous révèle en choisissant pour trône royal la croix et pour couronne de majesté des épines. Mais, par-delà cette dissemblance, il faut reconnaître que ce titre de roi donné par les chrétiens à Jésus exprime aussi quelque chose d’authentique, qui n’a rien d’inconvenant.
Notre première lecture nous a donné comme modèle royal David. Il est roi parce qu’il rassemble toutes les tribus de Jacob en un seul peuple, par-delà les rivalités internes. Le roi est donc celui qui, par sa personne, peut servir de référence à tous. Le roi est celui qui, dans sa personne, rassemble et représente le meilleur de chacun de manière à ce que tous puissent se reconnaître en lui. Le roi est celui qui donne une image de soi et qui permet d’accueillir l’autre comme un frère.Cette figure royale symbolisée par David, nous pouvons l’attribuer sans crainte à Jésus. Jésus est bien celui en qui, de manière concrète, se réalise une perfection d’humanité telle que tout être humain peut se reconnaître. Tout croyant voit pleinement réalisé en Jésus ce qui est encore en germe chez lui.
N’est-ce pas ce qu’expérimente le bon larron sur la croix ? D’où lui vient cette audace incroyable de confesser Jésus comme roi ? Oui, il se reconnaît en lui puisque tous deux sont condamnés au même sort. Mais Jésus vit son agonie sur la croix avec une telle douceur, un tel amour, une telle miséricorde que le larron se sent comme attiré par ce surcroît de liberté, d’humanité, qui lui manque et qu’il trouve en Jésus.Jésus peut devenir le roi de ce bon larron parce qu’il lui donne l’espérance d’un au-delà de ses limites humaines, l’espérance d’un dépassement jusque dans la mort même. « Aujourd’hui, tu seras avec moi en paradis ! » (Lc 23,43). Paul, dans la deuxième lecture, nous disait que Jésus est l’image du Dieu invisible (Col 1,15). Choisir Jésus comme roi, c’est reconnaître que nous aussi nous avons part à cette image du Dieu invisible. Choisir Jésus comme roi, c’est choisir de vivre pleinement ce que nous sommes en Dieu : des fils bien aimés du Père. Le Christ est la tête du peuple nouveau sorti des eaux du baptême. Et, ô merveille de sa bonté, il nous établit nous-mêmes comme rois !
Oui, nous sommes rois. Rois en qui tout homme doit pouvoir reconnaître ce à quoi il est appelé : être fils de Dieu. Rois en qui tout homme doit pouvoir trouver la paix, l’espérance, la reconnaissance, ce à quoi il aspire et que le monde du pouvoir ne peut lui donner. Rois en qui tout homme doit se sentir aimé, respecté, relevé et pourquoi pas, guéri et sauvé. Notre royauté n’est pas celle que le monde propose. Rois à l’envers, nous le sommes parfois quand, prenant notre foi au sérieux, nous nous exposons à être contredits, moqués, humiliés. Mais il est là avec nous, Jésus, qui glisse sa richesse dans notre pauvreté, qui transforme nos croix en béatitudes.
Nous prierons tout à l’heure avec le Notre-Père : que ton règne vienne. Le règne du Père vient par la royauté de son Fils et de ses fils.
Oui, que ton règne vienne en nous, entre nous. Que nous soit donné ce bonheur d’être, en ce monde tel qu’il est, ces hommes, ces femmes en qui règne cet amour royal, souverain. Amour qui est finalement la noblesse essentielle des pauvres que nous sommes.
https://carrefours.alsace/
«Celui-ci est le roi des Juifs»
Aujourd'hui, l'Évangile nous fait soulever les yeux vers la Croix sur laquelle le Christ agonise au Calvaire. Là, nous voyons le Bon Berger qui donne sa vie pour ses brebis. Placée au dessus de sa tête, une inscription dit: «Celui-ci est le roi des Juifs» (Lc 23,38). Celui-ci, qui souffre atrocement et dont le visage est si défiguré, peut-t-il vraiment être le Roi? Comment est-ce possible? Le bon larron, un des deux malfaiteurs suspendus à la croix à droit et à gauche de Jésus, l'a parfaitement compris. Il lui dit, d'une voix suppliante: «Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne» (Lc 23,42). La réponse de Jésus est réconfortante et assurée: «Amen, je te le déclare: aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis» (Lc 23,43).
Oui, avouons donc que Jésus est le Roi. "Roi" avec majuscule. Personne ne sera jamais à l'hauteur de sa puissance. Le Règne de Jésus n'est pas de ce monde. C'est un Règne où l'on entre par la conversion chrétienne. Un Règne de vérité et de vie, Règne de sainteté et de grâce, Règne de justice, d'amour et de paix. Un Règne qui est naît du Sang et de l'eau qui jaillirent du côté de Jesús-Christ.
Le Règne de Dieu fût le sujet principal du prêche du Seigneur. Il invitait tout le monde sans cesse à y entrer. Un jour, dans le Sermon sur la montagne, Il a proclamé «bienheureux les pauvres d'esprit, parce qu'à eux appartient le royaume des cieux».
Origène, en glosant ces paroles de Jésus «En effet, voilà que le Règne de Dieu est au milieu de vous» (Lc 17,21), explique que «celui qui prie pour que vienne le Royaume de Dieu prie avec raison qu'en lui s'élève, fructifie, s'achève le Règne de Dieu». Et il ajoute que «le Royaume de Dieu en nous, alors que nous progressons toujours, atteindra sa perfection, quand s'accomplira la parole de l'apôtre: lorsqu'Il aura soumis tous Ses ennemis, le Christ remettra le Royaume à Dieu le Père, afin que Dieu soit tout en tous». L'auteur nous exhorte à dire toujours «Que ton nom soit sanctifié, que ton Règne vienne».
Vivons d'ores et déjà le Règne avec sainteté, et témoignons de lui avec la charité qui authentifie la foi et l'espérance.
Abbé Joan GUITERAS i Vilanova (Barcelona, Espagne)
http://evangeli.net/evangile
Prière
Jésus, je me mets à genoux et je t’adore. Tu es mon roi, je me prosterne devant toi, je reconnais tes droits sur moi et tout ce qui m’appartient. Je sais que tu es le roi d’amour. C’est en mourant et en ressuscitant pour moi que tu es devenu mon roi. C’est en me donnant la preuve de ton amour que tu m’as fait entrer dans ton royaume. Jésus-Christ, roi d’amour, j’ai confiance en ta miséricordieuse bonté !
Demande
Christ, notre roi, que ton règne vienne !
Réflexion
1. Aujourd’hui, solennité du Christ-Roi, l’Église nous propose le passage de l’Évangile qui raconte la crucifixion de Jésus. Je vois le Seigneur se tordre de douleur sur la croix, j’entends les insultes que lui adressent les grands prêtres, les soldats et le mauvais larron. Où est la splendeur de sa majesté ? Où est la royauté du Christ ? Elle semble invisible sur le Golgotha. Et pourtant, elle est bien là. Pour le comprendre, je dois me poser une question très simple : à quoi sert un roi ? Pourquoi ai-je besoin d’un roi ? À l’époque des Juges, les Hébreux sentaient désespérément le besoin d’un roi : « Il nous faut un roi ! […] Notre roi nous gouvernera, il marchera à notre tête et combattra avec nous. » (1 S 8, 19-20). Le roi, c’est celui qui marche à la tête de son peuple. Les Hébreux voulaient un roi qui leur ouvre le chemin de la gloire et de la victoire. Sur le Golgotha, le bon larron, lui, savait que la gloire de la terre n’était plus pour lui, le chemin du succès et de la réussite lui était définitivement fermé. Mais, en voyant Jésus, il comprend qu’il reste un autre chemin, une ultime porte, une dernière destination : le bonheur du ciel. Et il comprend que ce Jésus de Nazareth, crucifié à ses côtés, est le seul roi qui puisse lui ouvrir ce chemin.
Moi aussi, j’ai besoin d’un roi pour marcher à ma tête, pour me frayer le chemin qui conduit au bonheur éternel. Seigneur Jésus, je t’en prie, sois mon roi ! Mène-moi sur le chemin de la vraie vie !
2. L’avènement d’un roi est un moment rempli d’espoir. Quand l’héritier royal monte sur le trône, il laisse présager le début d’une ère de bonheur. C’est un nouveau départ qui efface tous les malheurs du règne précédent. C’est le commencement d’un nouvel âge dans lequel tous les rêves sont permis. Pour les Juifs, l’avènement du nouveau roi était le début de l’ère messianique, l’accomplissement de la promesse, le retour de l’ancienne dynastie qui allait restaurer la splendeur du royaume de David. Pour les soldats romains, l’avènement d’un nouvel empereur signifiait le versement d’une solde spéciale, une éventuelle montée en grade et l’occasion de remporter de nouvelles victoires. Pour les condamnés à mort, l’avènement d’un nouveau roi était l’ultime chance d’obtenir grâce et d’échapper à la peine capitale. Ils avaient tous intérêt à l’avènement du nouveau roi.
Et pourtant, ce jour-là, sur le Golgotha, personne ne s’est rendu compte que le roi venait d’arriver. Ni les grands prêtres, ni les Anciens, ni les soldats romains, ni même le mauvais larron. Ce roi que tout le monde attendait, une seule personne l’a reconnu. Une seule personne s’est rendu compte que la croix était un trône, et que ce Jésus de Nazareth, couronné d’épines, était le vrai roi. Et moi ? Est-ce que j’attends toujours le roi qui correspond à mes attentes ? Est-ce que j’attends un roi à ma mesure ? Ou est-ce que je suis prêt à renoncer à mes expectatives et à accueillir le roi dont j’ai besoin, celui qui est mort pour me faire entrer dans la vie ?
Dialogue avec le Christ
Seigneur, mon roi, j’ai besoin de toi pour que tu m’ouvres le chemin qui mène à ton royaume ! Je suis si souvent enfermé dans mes préoccupations et je n’en vois pas la sortie. Je t’en prie, marche devant moi, montre-moi le chemin, emmène-moi jusqu’en ton Royaume ! Sainte Vierge Marie, prends-moi par la main et guide-moi sur les traces de ton Fils !
Résolution
Aujourd’hui, je ferai une consécration de ma vie au Christ-Roi.
Frère Benoît Terrenoir, LC
http://www.regnumchristi.fr
"Le peuple se tenait là, à regarder. Les chefs, eux, se moquaient : « Il en a sauvé d’autres, disaient-ils ; qu’il se sauve lui-même, s’il est le Christ de Dieu, l’Élu ! »
Les soldats aussi se gaussèrent de lui : s’approchant pour lui présenter du vinaigre, ils disaient : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » Les soldats et les chefs se moquent de Jésus. Nous accueillons dans la foi Jésus crucifié, il est notre Sagesse. L’inquiétude se reflète sur le visage de ceux qui regardent les douleurs qui se vivent dans l’univers. Nous pouvons entendre sa promesse et l’accueillir, nous pouvons espérer dans la vie qui ne cesse de sourdre en nous. Il nous est donné de nous adresser à lui, de lui parler, de l’implorer, d’entrer ainsi en relation avec lui quand nous sommes dans la difficulté. Il nous donne son chemin, sa vérité et la vie. Jésus nous sauve par la douceur et l’humilité, Il est le Roi d’Amour, doux et humble de cœur. A la suite de Jésus, nous cherchons comment montrer le véritable visage de Dieu à l’humanité. Nous annonçons Jésus, le Messie crucifié, qui établit toutes choses dans la Paix et dans l’Amour. Avec un regard bienveillant nous le considérons mourant sur la Croix pour nous sauver. C’est lui qui nous fait entrer dans la bienveillance car notre vie est difficile, soumise à l’épreuve et à la déréliction. Jésus est notre lumière.
"Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : « Celui-ci est le roi des Juifs. » L’un des malfaiteurs suspendus à la croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi. » Mais l’autre, le reprenant, déclara : « Tu n’as même pas crainte de Dieu, alors que tu subis la même peine ! Pour nous, c’est justice, nous payons nos actes ; mais lui n’a rien fait de mal. » La crucifixion de Jésus nous permet de mesurer la force de l’espérance qu’il vivait, lui, le Sauveur. Nous sommes encore dans un monde mélangé, qui ne sait pas ou est la vérité. Devant le Messie crucifié, nous touchons le désarroi de la foule ! Nous sommes toujours devant ceux qui défient Jésus. C’est en vivant de sa vie, en la célébrant, que nous l’annonçons et que nous la recevons. Jésus nous sauve par sa croix, par l’amour qu’il donne au Père sur la croix. L’Epouse du Christ, les femmes et les hommes qui prennent au sérieux l’Evangile se laissent instruire par Dieu. Ils suivent l’Agneau partout ou il va. Nous qui vivons encore du mystère de ses souffrances et de sa mort, Jésus nous oriente vers l’essentiel. Il nous offre de faire de notre existence, du quotidien de nos vies, des grandes épreuves de notre vie, une croix, une preuve d’amour. L’amour est force de salut, c’est une lumière qui éclaire notre propre chemin. C’est une lumière qui éclaire le chemin de tous ceux que nous aimons. Ce que nous avons à porter pour rester fidèles à Jésus, sert au salut de nos frères.
Et l’autre malfaiteur disait : « Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton royaume. » Jésus lui dit : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis. » Nous contemplons Jésus sur la Croix et nous regardons Marie sa mère, la femme de compassion. Notre vie n’est plus à nous-mêmes mais à celui qui est mort et ressuscité pour nous, le Premier-né d’entre les morts. Elle est vécue avec Jésus, l’Envoyé de Dieu. C’est dans notre quotidien que nous disons à Dieu notre amour. C’est dans notre vie que nous accueillons la volonté du Père et que nous rencontrons la Croix de Jésus. C’est ainsi que notre vie peut être livrée au Christ, Roi de l’univers. Notre destinée pascale est inscrite dans notre baptême. Dans notre vie de tous les jours, le Christ Messie veut être roi. Il est le Roi des cœurs libres. Sa royauté n’est pas de ce monde. Elle se donne dans un acte d’Amour unique pour chacun de nous. La royauté de Jésus, c’est le rayonnement universel de sa Parole. C’est l’illumination de chaque cœur de croyant. C’est bien d’amour et de joie dont il s’agit. C’est l’incendie de la charité jusqu’aux confins de la terre, à commencer par l’incendie de notre cœur où tout doit prendre feu, « pour la gloire de Dieu et le salut du monde. » Le roi d’Amour qui nous apparaît dans l’Evangile comme un messie crucifié est le Sauveur du monde. C’est Lui qui nous sauve de la mort d’une manière étonnante en prenant sur lui tous nos péchés : "Il nous a arrachés au pouvoir des ténèbres."
Nous demandons la grâce d’être fidèle à ce message d’Amour.
Père Gilbert Adam
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Homélies ou Méditations du jour
1. Homélies du père Jacques Fournier
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3. Frère F.
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5. Commmentaire Saint S.
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