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Chorale Belgo-Burundaise CSFA
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19 avril 2020

Évangile et Homélie du 2ème Dimanche de Pâques 19 avril 2020. Dimanche de la Divine Miséricorde

Aujourd’hui, 2ème dimanche de Pâques, a été dédié par le Pape Saint Jean-Paul II à la Divine Miséricorde. Le 2ème dimanche de Pâques, traditionnellement "Dimanche in albis" ("dimanche en blanc" car c’était le dernier jour où les nouveaux baptisés pouvaient porter leur habit blanc), a été nommé "Dimanche de la Miséricorde" par le Pape Jean-Paul II en l’an 2000.

Le Pape Jean-Paul II a institué en l’an 2000 le dimanche après Pâques Dimanche de la Miséricorde, en réponse à la demande du Seigneur à Sainte Faustine : « Je désire que la fête de la Miséricorde soit un recours et un refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de la source de ma Miséricorde. »



Lectures de la messe
Première lecture
« Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun » (Ac 2, 42-47)

Lecture du livre des Actes des Apôtres

Les frères étaient assidus à l’enseignement des Apôtres
et à la communion fraternelle,
à la fraction du pain
et aux prières.
    La crainte de Dieu était dans tous les cœurs
à la vue des nombreux prodiges et signes
accomplis par les Apôtres.

    Tous les croyants vivaient ensemble,
et ils avaient tout en commun ;
    ils vendaient leurs biens et leurs possessions,
et ils en partageaient le produit entre tous
en fonction des besoins de chacun.

    Chaque jour, d’un même cœur,
ils fréquentaient assidûment le Temple,
ils rompaient le pain dans les maisons,
ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur ;
    ils louaient Dieu
et avaient la faveur du peuple tout entier.
Chaque jour, le Seigneur leur adjoignait
ceux qui allaient être sauvés.

    – Parole du Seigneur.


Psaume 117 (118), 2-4, 13-15b, 22-24

Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Que le dise la maison d’Aaron :
Éternel est son amour !
Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !

On m’a poussé, bousculé pour m’abattre ;
mais le Seigneur m’a défendu.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.
Clameurs de joie et de victoire
sous les tentes des justes.

La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle ;
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !


Deuxième lecture
« Il nous a fait renaître pour une vivante espérance grâce à la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts » (1 P 1, 3-9)

Lecture de la première lettre de saint Pierre apôtre

    Béni soit Dieu, le Père
de notre Seigneur Jésus Christ :
dans sa grande miséricorde,
il nous a fait renaître pour une vivante espérance
grâce à la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts,
    pour un héritage qui ne connaîtra
ni corruption, ni souillure, ni flétrissure.
Cet héritage vous est réservé dans les cieux,
    à vous que la puissance de Dieu garde par la foi,
pour un salut prêt à se révéler dans les derniers temps.
    Aussi vous exultez de joie,
même s’il faut que vous soyez affligés,
pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves ;
    elles vérifieront la valeur de votre foi
qui a bien plus de prix que l’or
– cet or voué à disparaître
et pourtant vérifié par le feu –,
afin que votre foi reçoive louange, gloire et honneur
quand se révélera Jésus Christ.
    Lui, vous l’aimez sans l’avoir vu ;
en lui, sans le voir encore, vous mettez votre foi,
vous exultez d’une joie inexprimable et remplie de gloire,
    car vous allez obtenir le salut des âmes
qui est l’aboutissement de votre foi.

    – Parole du Seigneur.


Évangile (Jn 20, 19-31)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 20, 19-31)

C’était après la mort de Jésus.
        Le soir venu, en ce premier jour de la semaine,
alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par crainte des Juifs,
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
    Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
    Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
    Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux
et il leur dit :
« Recevez l’Esprit Saint.
    À qui vous remettrez ses péchés,
ils seront remis ;
à qui vous maintiendrez ses péchés,
ils seront maintenus. »

    Or, l’un des Douze, Thomas,
appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
n’était pas avec eux quand Jésus était venu.
    Les autres disciples lui disaient :
« Nous avons vu le Seigneur ! »
Mais il leur déclara :
« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous,
si je ne mets pas la main dans son côté,
non, je ne croirai pas ! »

    Huit jours plus tard,
les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,
et Thomas était avec eux.
Jésus vient,
alors que les portes étaient verrouillées,
et il était là au milieu d’eux.
Il dit :
 « La paix soit avec vous ! »
    Puis il dit à Thomas :
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;
avance ta main, et mets-la dans mon côté :
cesse d’être incrédule,
sois croyant. »
    Alors Thomas lui dit :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
    Jésus lui dit :
« Parce que tu m’as vu, tu crois.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

    Il y a encore beaucoup d’autres signes
que Jésus a faits en présence des disciples
et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
    Mais ceux-là ont été écrits
pour que vous croyiez
que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu,
et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

    – Acclamons la Parole de Dieu.


Evangile - Extraits de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris-France, 1980-2020. Tous droits réservés.

 

Homélies ou Méditations du jour

Homélie YouTube

Homélie Mgr Stanislas Lalanne

 



Homélie (ancienne) du pape François pour le Dimanche de la Divine Miséricorde

 

« Dieu attend l’homme »

« Dieu t’attend, toi, il te demande seulement le courage de venir à lui », a déclaré le pape François lors de son homélie, le dimanche de la Miséricorde, 7 avril 2013.

Chers frères et sœurs,
Avec joie je célèbre pour la première fois l’Eucharistie dans cette Basilique du Latran, Cathédrale de l’Évêque de Rome. Je vous salue tous avec grande affection : le Cardinal Vicaire, les évêques auxiliaires, le clergé diocésain, les diacres, les religieuses et les religieux et tous les fidèles laïcs. J’adresse aussi mon salut à Monsieur le maire de Rome, à son épouse et à toutes les autorités. Marchons ensemble dans la lumière du Seigneur Ressuscité.

Nous célébrons aujourd’hui le deuxième dimanche de Pâques, appelé aussi « de la Divine Miséricorde ». Qu’elle est belle, cette réalité de la foi pour notre vie : la miséricorde de Dieu ! Un amour aussi grand, aussi profond, celui de Dieu pour nous, un amour qui ne fait pas défaut, qui nous saisit toujours par la main et nous soutient, nous relève, nous guide.

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, l’apôtre Thomas fait justement l’expérience de la miséricorde de Dieu, qui a un visage concret, celui de Jésus, de Jésus Ressuscité. Thomas ne se fie pas à ce que les autres Apôtres lui disent : « Nous avons vu le Seigneur » ; la promesse de Jésus qui avait annoncé : je ressusciterai le troisième jour, ne lui suffit pas. Il veut voir, il veut mettre sa main dans la marque des clous et dans son côté. Et quelle est la réaction de Jésus ? La patience : Jésus n’abandonne pas Thomas l’entêté dans son incrédulité ; il lui donne le temps d’une semaine, il ne ferme pas la porte, il attend. Et Thomas reconnaît sa propre pauvreté, son peu de foi. « Mon Seigneur et mon Dieu » : par cette invocation simple mais pleine de foi, il répond à la patience de Jésus. Il se laisse envelopper par la miséricorde divine, il la voit en face, dans les plaies des mains et des pieds, dans le côté ouvert, et il retrouve la confiance : il est un homme nouveau, non plus incrédule, mais croyant.

Et rappelons-nous aussi Pierre : par trois fois il renie Jésus, juste au moment où il devait lui être plus proche ; et quand il touche le fond, il rencontre le regard de Jésus qui, avec patience, sans paroles, lui dit : « Pierre, n’aies pas peur de ta faiblesse, aies confiance en moi»; et Pierre comprend, sent le regard d’amour de Jésus et pleure. Qu’il est beau, ce regard de Jésus – que de tendresse! Frères et sœurs, ne perdons jamais confiance en la miséricorde patiente de Dieu!

Pensons aux deux disciples d’Emmaüs: le visage triste, une marche vaine, sans espérance. Mais Jésus ne les abandonne pas: il parcourt le chemin avec eux, et pas seulement! Avec patience, il explique les Écritures qui le concernaient et il reste avec eux pour partager le repas. C’est le style de Dieu: il n’est pas impatient comme nous, nous qui voulons souvent tout et tout de suite, même avec les personnes. Dieu est patient avec nous car il nous aime, et qui aime comprend, espère, fait confiance, n’abandonne pas, ne coupe pas les ponts, sait pardonner. Souvenons-nous de cela dans notre vie de chrétiens: Dieu nous attend toujours, même quand nous nous sommes éloignés! Lui n’est jamais loin, et si nous revenons à lui, il est prêt à nous embrasser.

Relire la parabole du Père miséricordieux me fait toujours grande impression, cela me fait impression parce qu’elle me donne toujours une grande espérance. Pensez au plus jeune fils qui était dans la maison de son Père, il était aimé; et pourtant il veut sa part d’héritage; il s’en va, il dépense tout, il arrive au plus bas niveau, plus loin de son Père; et quand il a touché le fond, il a la nostalgie de la chaleur de la maison paternelle et il retourne. Et le Père? Avait-il oublié son fils? Non, jamais. Il est là, il l’aperçoit de loin, il l’attendait chaque jour, chaque moment: il est toujours resté dans cœur comme un fils, même s’il l’avait abandonné, même s’il avait dilapidé tout le patrimoine, c’est-à-dire sa liberté; le Père, avec patience et amour, avec espérance et miséricorde n’avait pas cessé un instant de penser à lui, et à peine l’aperçoit-il encore au loin, il court à sa rencontre et l’embrasse avec tendresse, la tendresse de Dieu, sans une parole de reproche: il est revenu ! Telle est la joie du Père : dans son accolade avec son fils se tient toute sa joie. Dieu nous attend toujours, il ne se fatigue pas. Jésus nous manifeste cette patience miséricordieuse de Dieu pour que nous retrouvions confiance, espérance, toujours! Romano Guardini disait que Dieu répond à notre faiblesse avec sa patience et c’est le motif de notre confiance, de notre espérance (cf.Glaubenserkenntnis, Würzburg 1949, p. 28). C’est comme un dialogue entre notre faiblesse et la patience de Dieu. Faisons ce dialogue dans l’espérance.

Je voudrais souligner un autre élément: la patience de Dieu doit trouver en nous le courage de revenir à lui, quelle que soit l’erreur, quel que soit le péché qui est dans notre vie. Jésus invite Thomas à mettre la main dans les plaies de ses mains et de ses pieds, et dans la blessure de son côté. Nous aussi nous pouvons entrer dans les plaies de Jésus, nous pouvons le toucher réellement; et cela arrive chaque fois que nous recevons avec foi les Sacrements. Dans une belle homélie saint Bernard disait: «Par les plaies [de Jésus], je puis goûter le miel de ce roc et l’huile qui coule de la pierre très dure (cf. Dt 32, 13), c’est-à-dire goûter et voir combien le Seigneur est bon» (Homélie sur le Cantique des Cantiques 61, 4). C’est justement dans les plaies de Jésus que nous sommes assurés, c’est là que se manifeste l’immense amour de son cœur. Thomas l’avait compris. Saint Bernard se demande: sur quoi puis-je compter? Sur mes mérites? Mais «mon mérite, c’est (…) la miséricorde du Seigneur, et je ne manquerai pas de mérite tant que la miséricorde ne lui fera pas défaut. Si les miséricordes de Dieu se multiplient, mes mérites seront nombreux» (Id., 5). Ceci est important: le courage de m’en remettre à la miséricorde de Jésus, de compter sur sa patience, de me refugier toujours dans les plaies de son amour. Saint Bernard arrive à affirmer: «Mais qu’arrivera-t-il si j’ai à me reprocher quantité de fautes? «Là où le péché s’était multiplié, la grâce à surabondé» (Rm5, 20)» (Ibid.). Quelqu’un pourrait peut-être penser: mon péché est tellement grand, mon éloignement de Dieu est comme celui du plus jeune fils de la parabole, mon incrédulité est comme celle de Thomas; je n’ai pas le courage de retourner, de penser que Dieu puisse m’accueillir et qu’il m’attende, moi. Mais Dieu t’attend, toi, il te demande seulement le courage de venir à lui. Combien de fois dans mon ministère pastoral on m’a répété: «Père, j’ai beaucoup de péchés»; et l’invitation que j’ai toujours faite est: «Ne crains pas, va chez lui, il t’attend, Lui fera tout». Que de propositions mondaines entendons-nous autour de nous, mais laissons-nous saisir par la proposition de Dieu, la sienne est une caresse d’amour. Pour Dieu, nous ne sommes pas des numéros, nous sommes importants, ou mieux, nous sommes le plus important de ce qu’il a; même pécheurs, nous sommes ce qui lui tient le plus à cœur.

Après son péché, Adam éprouve de la honte, il se sent nu, il ressent le poids de ce qu’il a fait; et pourtant Dieu ne l’abandonne pas: si à ce moment-là, avec le péché, commence l’exil de chez Dieu, il y a déjà la promesse du retour, la possibilité de retourner à Dieu. Dieu demande immédiatement: «Adam, où es-tu?», il le cherche. Jésus est devenu nu pour nous, il a pris sur lui la honte d’Adam, la nudité de son péché pour laver notre péché: par ses plaies nous avons été guéris. Rappelez-vous celui de Saint Paul: de quoi je me vanterai, sinon de ma faiblesse, de ma pauvreté? C’est vraiment dans le fait de ressentir mon péché, dans le fait de regarder mon péché que je peux voir et rencontrer la miséricorde de Dieu, son amour et aller à lui pour en recevoir le pardon.

Dans ma vie personnelle, j’ai vu bien des fois le visage miséricordieux de Dieu, sa patience; j’ai vu aussi en de nombreuses personnes le courage d’entrer dans les plaies de Jésus en lui disant: Seigneur, me voici, accepte ma pauvreté, cache dans tes plaies mon péché, lave-le avec ton sang. Et j’ai toujours vu que Dieu l’a fait, a accueilli, consolé, lavé, aimé.

Chers frères et sœurs, laissons-nous envelopper par la miséricorde de Dieu; comptons sur sa patience qui nous donne toujours du temps; ayons le courage de retourner dans sa maison, de demeurer dans les blessures de son amour, en nous laissant aimer par lui, de rencontrer sa miséricorde dans les Sacrements. Nous éprouverons sa tendresse, si belle, nous sentirons qu’il nous embrasse et nous serons nous aussi plus capables de miséricorde, de patience, de pardon, d’amour.

Source: ZENIT - https://fr.zenit.org/articles/dieu-attend-l-homme/



Vous trouverez ci-dessous une 2ème homélie du pape François telle que prononcée lors de la liturgie du Dimanche de la Divine Miséricorde en la Place Saint-Pierre au Vatican: le 8 avril 2018

Dans l’Évangile de ce jour, le verbe voir revient plusieurs fois : «Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur» (Jn 20, 20). Ils dirent ensuite à Thomas: «Nous avons vu le Seigneur» (v.25). Mais l’Evangile ne décrit pas comment ils l’ont vu, il ne décrit pas le Ressuscité, il met seulement en évidence un détail: «Il leur montra ses mains et son côté» (v. 20). L’Evangile semble vouloir nous dire que les disciples ont reconnu Jésus ainsi: par ses plaies. La même chose est arrivée à Thomas lui aussi voulait voir « dans ses mains la marque des clous» (v. 25) et croire après avoir vu (v. 27).

Malgré son incrédulité, nous devons remercier Thomas car il ne s’est pas contenté d’entendre dire par les autres que Jésus était vivant, ni même de le voir en chair et en os ; mais il a voulu voir dedans, toucher de la main ses plaies, les signes de son amour. L’Evangile appelle Thomas « Didyme » (v. 24), ce qui veut dire jumeau, et, en cela, il est vraiment notre frère jumeau. Car il ne nous suffit pas non plus de savoir que Dieu existe : un Dieu ressuscité mais lointain ne remplit pas notre vie ; un Dieu distant ne nous attire pas, même s’il est juste et saint. Non, nous avons besoin, nous aussi, de “voir Dieu”, de toucher de la main qu’il est ressuscité pour nous.

Comment pouvons-nous le voir ? Comme les disciples : à travers ses plaies. En regardant là, ils ont compris qu’il ne les aimait pas pour plaisanter et qu’il les pardonnait même s’il y en avait un parmi eux qui l’avait renié et qui l’avait abandonné. Entrer dans ses plaies c’est contempler l’amour démesuré qui déborde de son cœur. C’est comprendre que son cœur bat pour moi, pour toi, pour chacun de nous. Chers frères et sœurs, nous pouvons nous estimer et nous dire chrétiens, et parler de nombreuses belles valeurs de la foi, mais, comme les disciples, nous avons besoin de voir Jésus en touchant son amour. C’est seulement ainsi que nous allons au cœur de la foi et, comme les disciples, nous trouvons une paix et une joie (cf. vv. 19-20) plus fortes que tout doute.

Thomas s’est exclamé après avoir vu les plaies du Seigneur : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (v. 28). Je voudrais attirer l’attention sur cet adjectif que Thomas répète : mon. C’est un adjectif possessif et, si nous y réfléchissons bien, il pourrait sembler impropre de le référer à Dieu : Comment Dieu peut-il être à moi ? Comment puis-je faire mien le Tout Puissant ? En réalité, en disant mon nous ne profanons pas Dieu, mais nous honorons sa miséricorde, parce que c’est lui qui a voulu se “faire nôtre”. Et nous lui disons, comme dans une histoire d’amour : “Tu t’es fait homme pour moi, tu es mort et ressuscité pour moi, en donc tu n’es pas seulement Dieu, tu es mon Dieu, tu es ma vie. En toi j’ai trouvé l’amour que je cherchais, et beaucoup plus, comme jamais je ne l’aurais imaginé”.

Dieu ne s’offense pas d’être “nôtre”, car l’amour demande de la familiarité, la miséricorde demande de la confiance. Déjà, au début des dix commandements, Dieu disait : « Je suis le Seigneur ton Dieu » (Ex 20, 2) et il répétait : « Moi le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux » (v. 5). Voilà la proposition de Dieu, amoureux et jaloux qui se présente comme ton Dieu. Et la réponse jaillit du cœur bouleversé de Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! ». En entrant aujourd’hui, à travers les plaies, dans le mystère de Dieu, nous comprenons que la miséricorde n’est pas une de ses qualités parmi les autres, mais le battement de son cœur même. Et alors, comme Thomas, nous ne vivons plus comme des disciples hésitants, dévots mais titubants ; nous devenons, nous aussi, de vrais amoureux du Seigneur !

Comment savourer cet amour, comment toucher aujourd’hui de la main la miséricorde de Jésus ? L’Evangile, encore, nous le suggère lorsqu’il souligne que, le soir même de Pâques (cf. v. 19), c’est-à-dire à peine ressuscité, Jésus, avant toute chose, donne l’Esprit pour pardonner les péchés. Pour faire l’expérience de l’amour, il faut passer par là : se laisser pardonner. Mais aller se confesser semble difficile. Face à Dieu, nous sommes tentés de faire comme les disciples dans l’Evangile : nous barricader portes fermées. Ils le faisaient par crainte, et, nous aussi, nous avons peur, honte de nous ouvrir et de dire nos péchés. Que le Seigneur nous donne la grâce de comprendre la honte, de la voir non pas comme une porte fermée, mais comme le premier pas de la rencontre. Quand nous éprouvons de la honte, nous devons être reconnaissants : cela veut dire que nous n’acceptons pas le mal, et cela est bon. La honte est une invitation secrète de l’âme qui a besoin du Seigneur pour vaincre le mal. Le drame c’est quand on n’a plus honte de rien. N’ayons pas peur d’éprouver de la honte ! Et passons de la honte au pardon !

Il y a, en revanche, une porte fermée devant le pardon du Seigneur, celle de la résignation. Les disciples en ont fait l’expérience qui, à Pâques, constataient amèrement que tout était redevenu comme avant : ils étaient encore là, à Jérusalem, découragés ; le “chapitre Jésus” semblait clos, et après tant de temps passé avec lui, rien n’avait changé. Nous aussi nous pouvons penser : “Je suis chrétien depuis si longtemps, et cependant rien ne change, je fais toujours les mêmes péchés”.

Alors, découragés, nous renonçons à la miséricorde. Mais le Seigneur nous interpelle : “Ne crois-tu pas que ma miséricorde est plus grande que ta misère ? Tu récidives dans ton péché ? Récidive dans la demande de miséricorde, et nous verrons qui l’emportera ! ” Et puis – celui qui connaît le Sacrement du pardon le sait – il n’est pas vrai que tout recommence comme avant. A chaque pardon nous sommes ragaillardis, encouragés, car nous nous sentons à chaque fois plus aimés. Et quand, aimés, nous retombons, nous éprouvons davantage de souffrance qu’avant. C’est une souffrance bénéfique qui lentement nous détache du péché. Nous découvrons alors que la force de la vie c’est recevoir le pardon de Dieu et aller de l’avant, de pardon en pardon.

Après la honte et la résignation, il y a une autre porte fermée, blindée parfois : notre péché. Quand je commets un gros péché, si moi, en toute honnêteté, je ne veux pas me pardonner, pourquoi Dieu devrait-il le faire ? Mais cette porte est verrouillée seulement d’un côté, le nôtre ; pour Dieu elle n’est jamais infranchissable. Comme nous l’apprend l’Evangile, il aime, justement, entrer “les portes étant fermées”, quand tout passage semble barré. Là, Dieu fait des merveilles. Il ne décide jamais de se séparer de nous, c’est nous qui le laissons dehors. Mais quand nous nous confessons il se produit une chose inouïe : nous découvrons que même ce péché qui nous tenait à distance du Seigneur devient le lieu de la rencontre avec lui. Là, le Dieu blessé d’amour vient à la rencontre de nos blessures. Et il rend nos misérables plaies semblables à ses plaies glorieuses. Car il est miséricorde et opère des merveilles dans nos misères. Comme Thomas, demandons aujourd’hui la grâce de reconnaître notre Dieu : de trouver dans son pardon notre joie, dans sa miséricorde notre espérance.

 https://seletlumieretv.org




Homélie (ancienne) du Cardinal Philippe OUEDRAOGO pour le dimanche de la Divine Miséricorde

 

Chers frères et sœurs,

A vous tous, la grâce et la paix de Dieu le Père et de notre Bien-Aimé Seigneur Jésus-Christ !

La fête de Pâques constitue le sommet de l’Année liturgique et inaugure le temps pascal. Selon la tradition de l’Église, les cinquante jours, depuis l’évènement du tombeau trouvé vide jusqu’au don de l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte, c’est le déploiement du Mystère de la résurrection dans la foi et la joie.

Aujourd’hui, deuxième dimanche de Pâques, a été dédié par le Pape Saint Jean-Paul II à la Divine Miséricorde. Et l’Église Famille de Dieu de Ouagadougou est heureuse de pouvoir consacrer et dédier un Sanctuaire à la Divine Miséricorde, symbole et signe visible de l’Année Sainte du Jubilé Extraordinaire de la Divine Miséricorde (8 décembre 2015 – 20 novembre 2016). Avec le Pape François, nous voulons donner une place centrale à Miséricorde Divine et aider notre Église à rendre plus évidente sa mission de témoin de la miséricorde en tant que signe vivant de l’amour du Père et lieu de manifestation de sa sollicitude. Au nom de notre Église Famille diocésaine, j’adresse notre sincère gratitude aux Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM), à Monsieur le curé, aux fidèles de la Paroisse Notre Dame des Apôtres de la Patte-d’oie et à toutes les bonnes volontés qui ont généreusement donné de leurs personnes et de leurs biens pour l’édification de cette église pour la gloire de Dieu et le bien spirituel de notre Église Famille de Dieu. Merci d’avoir eu l’heureuse initiative de la construction de ce sanctuaire que nous allons dédier à la Divine Miséricorde. Puisse-t-il être un haut lieu visible de la manifestation de la miséricorde de Dieu en faveur de tous les hommes, en particulier des fidèles chrétiens, dont les différents groupes de spiritualité de la divine miséricorde.

Appel à la conversion : du doute à la foi.

Le Ressuscité est bien Jésus de Nazareth comme en témoignent ceux qui l’ont accompagné et qui ont partagé sa vie terrestre…

Dans l’Évangile, Thomas refuse la médiation de ses frères, c’est-à-dire, de l’Église et exige de vérifier par lui-même que le Crucifié est vivant. Avec une grande délicatesse, Jésus vient le rejoindre et se manifeste à lui pour le conduire à la foi. La confession de foi de Thomas identifie Jésus au Dieu de la Bible, « Adonaï », terme hébreu par lequel on s’adresse respectueusement au Dieu qui s’est révélé à Abraham et à Moïse. Le cri de foi de Thomas - « mon Seigneur et mon Dieu » - est l’image du disciple qui parvient, malgré les difficultés, à se fier totalement à Jésus, son Seigneur et son Dieu. La béatitude que Jésus prononce à cette occasion : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu », s’adresse à toutes les générations chrétiennes qui suivront, donc à nous chrétiens d’aujourd’hui. L’évangéliste saint Jean prend lui-même la peine d’expliquer qu’il écrit pour susciter chez ses lecteurs la foi et l’adhésion au Christ Ressuscité « pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom » (Jn 20, 31).

Apôtres de la Résurrection

L’évangéliste Jean atteste que les disciples ont « verrouillé les portes » du lieu où ils se trouvaient. Ils se sont enfermés par peur de leurs compatriotes. Mais cette peur va vite s’effacer pour faire place à la « paix » et à la « joie ». Jésus ressuscité se fait reconnaître d’eux et les transforme par le don de l’Esprit Saint… Ils n’ont plus peur. Ils sont convaincus de sa présence et n’ont plus besoin de le voir. Il est bien vivant, il est avec eux… Il les envoie pour la mission auprès de tous les hommes… Les portes peuvent s’ouvrir, leur travail d’apôtres auprès de tous ne fait que commencer… « Allez de toutes les nations faites des disciples » (Mt. 28, 19 ; Mc. 15,16).

Depuis le jour de l’Ascension, l’Église est envoyée en « mission ». Elle existe pour évangéliser (Evangelii Nuntiandi, 14) et par voie de conséquence, tous les baptisés sont appelés à réaliser la mission d’évangélisation de l’Église, chacun selon sa vocation spécifique : laïcs, consacrés, clercs…

A chacun la manifestation de l’esprit est donnée en vue du bien commun. Tous sont envoyés pour être missionnaires par le don de leur personne, le don de leurs biens, l’engagement concret au service des activités évangélisatrices…Dieu a aimé les hommes au point d’accepter la mort ignominieuse de son Fils. Les baptisés doivent aussi aller jusqu’au bout du témoignage de la charité envers leurs frères et sœurs tout comme les premiers apôtres.

En ce dimanche de la Divine Miséricorde, laissons raisonner en nous les paroles du Pape François : « J’ai voulu ce jubilé extraordinaire de miséricorde comme un temps favorable pour l’Église, afin que le témoignage rendu par les croyants soient plus fort et plus efficace » (M. V, n°3). « Miséricordieux comme le Père » (Lc 6, 36), tel est le thème du jubilé. La miséricorde est le pilier qui soutient la vie de l’Église. Sa crédibilité passe par le chemin de l’Amour miséricordieux et de la compassion dont a fait preuve le Christ à travers sa vie. Les baptisés sont invités à vivre la miséricorde à l’exemple du Père qui demande de ne pas juger ni condamner, mais plutôt de pardonner et donner l’amour et le pardon sans mesure (cf. Lc 6, 37-38 ; M. V., 10).

La Porte Sainte du sanctuaire

L’ouverture et le passage de la porte sainte constituent des rites et moments clés de la célébration d’une Année Sainte. La porte représente le Christ : « Moi, je suis la porte, si quelqu’un passe par moi, il sera sauvé », nous dit –il dans l’Évangile de St Jean (Jn 10, 9).

C’est Jésus, la Porte, le chemin unique et absolu pour accéder au salut, à la vie de communion avec Dieu. Conformément au désir du Saint Père François, à l’instar de tous les diocèses du monde entier, nous avons procédé le 13 décembre 2015 à l’ouverture de la Porte de la miséricorde dans notre Cathédrale et dans la Basilique Notre Dame de Yagma. Aujourd’hui, nous ouvrons la troisième Porte au Sanctuaire de la Divine Miséricorde. Tout au long de l’Année, les chrétiens sont invités à entreprendre des démarches individuelles ou communautaires de pèlerinage à la Cathédrale, au Sanctuaire Notre Dame de Yagma ou au Sanctuaire de la Divine Miséricorde de Tengândgo. Le fascicule intitulé « Célébrer et vivre le jubilé extraordinaire de la Miséricorde » pourrait, à cet effet, être avantageusement exploité.

Une apôtre de la Divine Miséricorde

Chers frère et sœur, pour contempler et faire l’expérience de la miséricorde de Dieu, nous devons nous mettre à l’école de Sœur Marie Faustine KOWALSKA (1905- 1938), l’apôtre de la Divine Miséricorde. Elle fut une religieuse, une mystique polonaise des sœurs de Marie de la Miséricorde. Elle mena une vie humble de jardinière, de portière et de cuisinière. Sainte Faustine a été l’instrument de Dieu pour révéler à l’Église et au monde entier l’insondable mystère de sa Miséricorde manifestée en son Fils Jésus-Christ. A la suite des apparitions qu’elle a eues, Sœur Faustine fit peindre une icône du Christ miséricordieux devenue célèbre de nos jours. Elle nous invite à contempler et à vivre la miséricorde : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7).

Autrefois, le deuxième dimanche de Pâques était appelé le dimanche de « quasimodo », mais en l’an 2000, le Pape Saint Jean-Paul II en instituant la fête de la Divine Miséricorde lui donna le nom de « dimanche de la divine miséricorde », selon le vœu de Sainte Marie Faustine KOWALSKA qui avait reçu du Christ, la mission de faire connaître au monde les profondeurs de la miséricorde de Dieu.

Bien aimés de Dieu, à l’instar d’autres spiritualités et dévotions dans l’Église, la dévotion à la Divine miséricorde est source de grâces et de sanctification pour le Peuple de Dieu. N’ayons donc de cesse d’implorer la Divine Miséricorde pour nous-mêmes, les âmes tièdes et pour les pécheurs ; implorons-la aussi devant toutes les formes de mal qui menacent la vie de l’humanité, qui menacent l’unité et la paix dans nos familles, dans notre cher pays le Burkina Faso et dans le monde, parce que, selon le message central de la Divine Miséricorde, la Miséricorde est « force de Dieu », « limite divine contre le mal du monde » (Pape Benoît XVI, Audience générale du 31 mai 2006).

Le Sanctuaire de la Divine Miséricorde de Tengândgo constitue un don merveilleux du Seigneur à notre Église Famille de Dieu, une expression visible et une pérennisation du Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde voulu par le Pape François. Accueillons-le avec foi et reconnaissance. Et puisse ce sanctuaire être un haut lieu spirituel pour notre Église Famille de Dieu, appelée à rendre un témoignage plus fort et plus efficace de miséricorde, de réconciliation avec Dieu et avec nos frères les hommes, un témoignage de conversion et de pénitence, de sanctification et d’engagement missionnaire.

« Jésus miséricordieux, j’ai confiance en toi. Prends pitié de nous et du monde entier. Dans sa grande bonté, regarde ton Église qui contemple aujourd’hui ton cœur tendre et miséricordieux. Comble-la de tes grâces pour qu’elle soit toujours en ce monde, sacrement de salut. Abreuve-nous à la source de ta miséricorde infinie pour qu’en en faisant l’expérience, nous soyons transfigurés et devenions, comme Sainte Faustine, témoins et apôtres de ta Miséricorde pour contribuer à édifier ainsi un monde d’amour, de justice et de paix. Et toi Vierge Marie, notre Dame de la Miséricorde, prie avec et pour nous. »

+Philippe Cardinal OUEDRAOGO, (03 avril 2016)


Archevêque Métropolitain de Ouagadougou - http://www.catholique.bf

 


 


 Homélies - Abbé Philippe Link

« Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Thomas a dû méditer longuement, par la suite, cette béatitude. Et peut-être qu’il l’a trouvée de plus en plus étrange. Car, tout de même, il a dû s’estimer bien content d’avoir vu, lui !

Voir le Christ ressuscité, le voir pour de vrai, quelle béatitude ! Est-ce vraiment un plus grand bonheur que de ne pas le voir, mais de croire seulement, aveuglément, obscurément peut-être ? Béatitude contre béatitude : Jésus lui-même avait dit, en parlant de lui : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ». Et encore, il avait solennellement proclamé : « Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu ».

Alors, comment entendre cette nouvelle béatitude, la dernière de l’évangile, la béatitude de ceux qui « n’ont pas vu », notre béatitude, celle qui nous concerne le plus, et aussi, peut-être, celle qui nous coûte le plus souvent ? « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». C’est la béatitude du chemin, pas du terme. Au terme il y a bien la vision, la vision béatifique. Mais sur la route, il y a l’austère béatitude, de la foi comme une marche nocturne.

Pourquoi cela ? Pourquoi ce chemin de la foi ? Quand quelqu’un marche vers l’aurore d’une lumière totalement nouvelle, il a dû laisser derrière lui le crépuscule, l’ancienne lumière à laquelle il était habitué. Pour passer de son ancienne façon de voir à la nouvelle, il a dû consentir à ne plus voir du tout, à un moment du chemin. Il fallait suivre le chemin sans s’arrêter dans une confiance aveugle : croire sans voir, pour avancer.

L’ancien regard n’était plus possible, ne l’éclairait déjà plus ; mais la nouvelle lumière, la nouvelle vision s’annonçait encore à peine. Toute notre vie chrétienne, tout notre chemin consiste en ce passage, ce changement de regard. La foi est une marche ou elle n’est rien. Quel est le point de départ ? Souvent, c’est déjà une certaine lumière, c’est ma façon de voir, naturelle, spontanée, marquée, du coup, par mon péché.

J’ai la foi, du moins je crois la posséder. Je crois voir, je crois savoir qui est Jésus… Mais, c’est ma façon de voir, une lumière bien fragile, même si je ne le sais pas encore. Sur le Credo, je peux noter « vu » comme sur la marge d’une dissertation. L’évangile, c’est « vu » ! La prière, c’est « vu » ! Et même…même Dieu, c’est « vu ». Nous pensons croire… Mais nous voyons trop : Tout est du « déjà-vu ». On peut même passer pour un bon chrétien… Mais au fond, est-ce qu’on n’a jamais cru en un Christ vivant, ressuscité ? Est-ce qu’on L’a senti passer ?

A ce moment du chemin notre regard est faible comme la lueur d’un crépuscule, et nous ne savons pas que nous voyons très peu en fait ; nous n’avons pas encore vraiment vu le Ressuscité, le Vivant. Et pourtant, il est déjà là, dans notre vie… Comme il était bien là, pendant huit jours, mais invisible, aux côtés de Thomas, ce Thomas qui croyait mieux savoir que les autres ! Un jour l’étape centrale du chemin commence. Peu à peu, comme le soir qui tombe insensiblement, ou bien tout à coup, comme l’orage d’une épreuve qui précipite la nuit, l’ancienne lumière ne suffit plus.

On ne voit plus, on découvre combien la lumière de notre foi était pâle jusqu’ici. Alors que faire ? Une seule chose à faire dans la nuit : Marcher sans s’arrêter. Garder le cap. Ne pas faire demi-tour, c’est inutile, l’ancienne lumière est perdue. Ne pas chercher un autre chemin, on n’y voit plus assez clair. Faire confiance au chemin lui-même, il aboutira bien à l’aurore encore inconnue. Il faut continuer d’avancer. Avancer sur la route des sacrements, avancer plus que jamais sur la route de la prière, – chemin de silence, de remise de soi – sans s’inquiéter de sentir ou de voir.

Ce n’est plus le moment de voir, c’est le moment de recevoir. Tout se passe dans le secret, comme la vie qui monte, comme l’enfant qui doit naître. Peu à peu, on ne sait comment, un nouveau regard se forme, l’œil du cœur s’habitue à l’obscurité, mais en fait c’est déjà l’aurore qui pointe. On a consenti à croire sans voir, et on commence à voir l’incroyable. Les événements, les personnes deviennent de plus en plus transparent à la présence du Ressuscité. Il n’a jamais cessé de tenir notre vie dans sa main, cela devient de plus en plus perceptible.

Il commence même à nous dévoiler un peu le chef d’œuvre de son action, sa façon divine de transformer le mal en un bien, le péché en grâce, la mort en résurrection.

Oui, Seigneur Jésus, apprends-nous à te voir, à te voir vivant.

Abbé Philippe Link

https://carrefours.alsace



 

Homélies regnumchristi

Prière

Jésus, merci pour ce temps de prière, merci de venir à ma rencontre et de m’aimer tel que je suis. Merci pour le don de ta miséricorde.

Demande

Une confiance totale en la miséricorde de Jésus.

Réflexion

1. Dans ce passage de l’Évangile de saint Jean, les apôtres de Jésus sont enfermés à double tour dans le cénacle de peur d’être arrêtés. Dans leur esprit, tout est confus et obscur, leur foi est anesthésiée par la peur. Enfermés, ils pensent être à l’abri de toute visite. Pourtant, Jésus dans son corps glorieux vient au milieu d’eux. Les premières paroles de Jésus sont remplies d’amour : « La paix soit avec vous ! » Jésus va leur montrer les trous de son côté, ses mains et ses pieds ; les apôtres sont alors remplis de joie. Ah qu’il est difficile pour les apôtres de Jésus, et donc pour nous, de croire en sa Résurrection. Malgré le témoignage ardent de Marie-Madeleine et des disciples d’Emmaüs, tant que les apôtres n’auront pas rencontré Jésus ressuscité, ils ne croiront pas. Pourtant, avant de souffrir sa Passion, Jésus avait prévenu ses apôtres qu’il allait mourir et que le troisième jour il ressusciterait. Mais rien à faire... Cependant nous le savons « Rien n’est impossible à Dieu. »

Alors les apôtres apprennent la visite de Jésus à Thomas ; malgré le témoignage de ses frères, il refuse de croire. Il veut voir et toucher pour croire. Thomas devait se sentir très seul dans sa totale incrédulité alors que les autres étaient remplis de joie. Jésus, dans sa miséricorde infinie pour nous, revient vers Thomas. Par les paroles de Jésus : « Cesse d’être incrédule, sois croyant » nous comprenons que le manque de confiance, l’indifférence des hommes brise le Cœur de Jésus. C’est alors que Thomas tombe à genoux devant son Seigneur et son Dieu.

2. Depuis l’an 2000, le premier dimanche après Pâques est celui de la divine Miséricorde. Il a été institué par le pape Jean-Paul II lors de la béatification de sainte Faustine Kowalska. Le Seigneur Jésus a confié à sainte Faustine une grande mission : rappeler au monde son amour miséricordieux : « Ma Fille, dis que je suis l’amour et la miséricorde en personne. » (Journal de sainte Faustine).

Le message de Jésus à sainte Faustine est le cœur de l’Évangile. En effet la joie du Christ est de nous pardonner, de nous offrir sa paix. C’est grâce à l’amour répandu dans la sainte Trinité que nous sommes sauvés du péché et de la mort. Ouvrons entièrement notre cœur à l’amour qui jaillit du Cœur transpercé de Jésus ressuscité avec une grande confiance et laissons-nous guérir, libérer, laver, purifier et sanctifier par lui.

3. L’amour engendre l’amour. Le don de l’Esprit Saint offert aux apôtres ainsi que la grâce de pouvoir pardonner les péchés dévoile que nous sommes envoyés par le Christ pour révéler sa miséricorde. L’amour miséricordieux de Jésus est concret, fidèle, gratuit et capable de pardonner. Il est concret parce que Dieu m’aime personnellement, tel que je suis aujourd’hui. Jésus reste fidèle malgré tous nos manques d’amour, il ne cesse jamais de nous aimer, il ne s’en lasse pas. Et bien sûr il est gratuit, toujours offert, il faut l’accueillir et nous laisser aimer humblement. À l’image de Jésus, nous devons être missionnaires de la miséricorde, d’une façon concrète, fidèle et gratuite avec notre entourage, dans notre société.

Dialogue avec le Christ

Jésus, j’ai confiance en toi. Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime et je vous demande pardon pour tous ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne vous aiment pas.

Résolution

Parler de Jésus miséricordieux à une personne qui ne le connaît pas.

Adèle Landowski, membre de Regnum Christi

http://www.regnumchristi.fr

 



MÉDITER AVEC LES CARMES

La foi est difficile ; elle l'a toujours été.

Elle l'était lors des apparitions du Ressuscité ; elle l'était même du vivant de Jésus sur terre, et même pour ceux qui étaient témoins de ses miracles et de ses guérisons. Tous ces hommes et ces femmes qui ont vu un paralysé emporter son brancard, des estropiés marcher droit et des aveugles de naissance ouvrir les yeux sur un monde qu'ils ne connaissaient qu'avec les mains, tous sont rentrés chez eux en disant : « nous avons vu aujour­d'hui des choses extraordinaires ! » ; puis ils ont repris leur travail aux champs, à l'atelier, à la maison. Il leur fallait passer sans transition des merveilles de Dieu à l'ordinaire de leur vie ; et même si le souvenir de Jésus les poursuivait, le quotidien était là nécessaire, accaparant.

Nous côtoyons, nous aussi, les merveilles de Dieu, spécialement lorsque nous recevons le Corps du Christ Ressuscité ou son pardon, ou la lumière de sa parole. Puis les choses à faire, les choses à dire, les choses à pré­voir reprennent leur urgence ; des choses bien réelles, joyeuses, banales ou tristes, mais sur lesquelles, si peu que ce soit, nous avons prise. C'est alors que Dieu, parfois, nous paraît lointain, insaisissable, même si pour rien au monde nous ne voudrions le perdre. C'est alors aussi que la voix de Jésus en nous s'estompe, même si un moment elle nous a touchés.

Les fêtes liturgiques se succèdent, les années passent, et une certaine pesanteur nous guette au niveau qui est pour nous le plus intime et le plus précieux, celui de notre relation à Dieu et à son Christ, une relation que nous voudrions confiante, intense, filiale, et que nous vivons, à certaines heures de notre vie, sous le signe de l'échec. Il est bien vrai que nous portons une part de responsabilité lorsque Dieu, chez nous, devient l'étranger. Mais il se peut aussi que nous soyons victimes d'une sorte d'illusion tenace concernant Dieu, le monde de Dieu, et l'espace de notre foi.

Nous sommes toujours tentés de chercher Dieu ailleurs, très loin, dans l'impossible, alors que Dieu nous attend déjà, dans un monde bien à nous, juste à l'endroit où il nous a placés pour que nous portions du fruit. Certes, quand le moment de la gloire sera venu, Dieu nous prendra dans son monde à Lui ; mais pour l'heure, Il aime réaliser ses merveilles dans l'ordinaire de nos vies, et à ses yeux il n'y a pas de divorce entre le quotidien et l'éternel, pas de cloison entre l'amour qu'on lui dit et l'amour qu'on lui prouve, pas de retombée entre le moment de l'Eucharistie et la journée de service accomplie pour le Christ et avec lui.

N'épuisons pas nos forces à vouloir toucher les choses de Dieu, comme Thomas les plaies de Jésus, qui étaient déjà des plaies de gloire. N'attendons pas, pour dire oui à Dieu, d'être de plain‑pied avec les choses de la foi, car Dieu seul, s'il le veut, peut nous les rendre visibles. Nous n'avons pas de mains pour saisir Dieu, pas de cœur pour l'enfermer, pas d'intelligence pour épuiser son mystère, et les yeux que nous avons ne sont pas capables de supporter sa gloire. Mais cela, Dieu le sait, et Jésus a transformé notre impuissance en béatitude : « Bien­heureux ceux qui croient sans avoir vu »

Si nous n'avons pas vu le visage du Christ sur terre, si nous n'avons même pas vu les linges dans le tombeau vide, nous pouvons entendre la voix du Seigneur, que sa communauté vivante nous transmet depuis la Pentecôte. Notre foi tout entière, depuis notre baptême, repose sur cette écoute. Depuis que notre Berger est entré dans la gloire, une sorte d'instinct venu de l'Esprit Paraclet nous fait reconnaître sa voix, là où nous sommes, là où il nous veut. Ce qu'il attend de nous, là où nous servons, là où nous peinons, là où nous cheminons sans voir, c'est la réponse si vraie, si simple, si heureuse, de Thomas :

« Mon Seigneur et mon Dieu ! »

https://www.mariedenazareth.com



Homélies du père Jacques Fournier

Références bibliques :

Lecture des Actes des Apôtres : 2. 42 à 47 : « Fidèles à écouter l’enseignement des apôtres et à vivre en communion fraternelle. »
Psame 117 : « Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et jour de joie ! »
Première lettre de saint Pierre. 1. 3 à 9 : « Il nous a fait renaître grâce à la résurrection de Jésus-Christ pour une vivante espérance, pour l’héritage qui ne connaîtra ni destruction, ni souillure, ni vieillissement. »
Evangile selon saint Jean. 20. 19 à 31 : « Jésus vient alors que les portes étaient verrouillées. »

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Les Eglises orientales, catholiques et orthodoxes appellent ce dimanche, le dimanche de Thomas. Elles veulent ainsi souligner que l’attitude de l’apôtre incrédule mais profondément croyant doit être aussi la nôtre.

REUNIS AU CENACLE.

La journée de Pâques que les apôtres viennent de vivre, a été faite de bouleversements depuis le matin. Des femmes sont venues leur dire que le tombeau est vide. Pierre l’a constaté et Jean croit déjà à la résurrection. Une discussion est née dans le groupe qui met à jour les divergences d’interprétation qui les divisent.

Le départ des deux disciples vers Emmaüs le prouve. Ceux-là n’ont pu accepter les dires de ces femmes. Ils ne croiront les dires de Pierre et de Jean que s’ils en font la preuve. Leur espérance est déçue, car aucune preuve n’est venue durant toute la journée. Les autres s’enferment pour éviter les importuns, dont ils ont peur sans doute. Mais saint Jean souligne ce détail afin de montrer aussi que le Christ, qui les rejoint au soir du premier jour de la semaine, use désormais de son pouvoir d’une façon surnaturelle. Durant les trois années de sa vie publique, il n’en a jamais usé ainsi avec eux, sauf au sommet du Thabor, pour quelques-uns et pour quelques instants.

Ce soir, ils sont ensemble parce qu’ils ne peuvent se séparer après trois années partagées avec Jésus de Nazareth, trois années intenses. Ils viennent aussi de vivre trois journées bouleversantes et ils ont besoin de reprendre les paroles de Jean, de Pierre et de Marie Madeleine pour les accorder avec les enseignements reçus sur les routes de Palestine : « Je suis la Résurrection et la Vie. » et tant d’autres paroles entendues qui ne sont pas seulement des rumeurs d’illusions.

IL EST LA AU MILIEU D’EUX

Jésus se trouve soudain au milieu d’eux. Nous pouvons certes donner une signification mystique à cette venue, toutes portes closes. Ils ne l’attendaient pas. Ainsi pénètre-t-il dans nos vies, même si elles se ferment parfois à sa grâce.

 » Lorsque vous serez réunis, deux ou trois en mon nom, je serai au milieu de vous » (Matthieu 18. 20) Ce soir, il n’est pas une présence mystique, mais une réalité humaine et divine tout à la fois. Il a conservé sur son corps ressuscité la trace des blessures et, sans mettre en avant le mérite de ses souffrances, il donne aux apôtres le témoignage de qu’ il est en plénitude.

Il ne leur rappelle pas des souvenirs. La petite communauté apostolique l’a peut-être fait durant cette journée où elle est repliée sur elle-même au risque de ne plus vivre que d’espoirs déçus et même de se disperser, comme cela vient de commencer avec Cléophas et son compagnon qui marchent vers Emmaüs.

Il leur démontre l’identité de l’homme qu’ils connaissent depuis trois ans avec l’homme ressuscité qu’il est devant eux. S’il est là au milieu d’eux, c’est pour l’avenir de l’Évangile, c’est pour les entraîner à sa suite. Ils seront les témoins et les envoyés. Par cette deuxième transmission de sa paix, il leur confirme immédiatement qu’ils doivent aussi la transmettre aux autres. Remettre les péchés, c’est donner la vie spirituelle à qui l’a perdue ou à qui l’a amoindrie.

RECEVEZ L’ESPRIT SAINT

Il leur en avait parlé, au soir du Jeudi-Saint. Trois jours après, en ce soir de Pâques, il insiste sur son action en eux et parmi les hommes. L’Esprit Saint est latent en eux et la Pentecôte rendra manifeste cette présence par sa venue. De même pour nous. L’Esprit peut reposer en nous sans que nous ayons conscience de sa force en nous. Il nous faudra toujours renouveler cette grâce de la Pentecôte.
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En rappelant qu’il est le Christ souffrant, qu’il est le Christ uni à son Père qui l’a envoyé, le Christ dont l’action sera poursuivie et amplifiée par l’Esprit, Jésus relie, dans la pensée et la foi de ses apôtres, tout ce qu’il leur avait dit et ce dont il a témoigné avec eux. Ils ne reconnaissent pas ainsi seulement l’ami avec qui ils ont tant partagé, ils reconnaissent le Fils de Dieu, le Seigneur. Et c’est ainsi d’ailleurs qu’ils en témoigneront auprès de Thomas : »Nous avons vu le Seigneur. » Avec toute la force qu’une telle appellation peut avoir dans la foi religieuse des vrais Juifs croyants.

THOMAS A BESOIN DE PREUVES

Mais Thomas a besoin de preuves qui s’appuient sur une expérience concrète. Ce n’est pas qu’il soit un homme récalcitrant. Il est un homme de bonne volonté et tout d’une pièce. C’est lui qui, lors de l’annonce de la montée à Jérusalem, avait bousculé les apôtres inquiets des événements qu’ils pressentaient. C’est lui qui les avait entraînés dans sa générosité (Jean 11. 16) : »Allons nous aussi et mourons avec lui. » Mais il juge les choses à sa façon. Il a toujours eu du mal à entrer dans la pensée de son Maître (Jean 14. 5) et aujourd’hui, encore, il veut des preuves concrètes, même s’il n’est pas question pour lui de quitter pour autant le groupe des apôtres. Jésus revient huit jours après, il salue ses amis et immédiatement s’adresse à Thomas. Il ne le blâme pas.

D’ailleurs les autres disciples seraient aussi à blâmer, car, eux aussi, ils n’ont cru à la résurrection qu’après avoir vu le Ressuscité. Jésus admet qu’un acte de foi soit précédé par l’adhésion de l’esprit humain à certains éléments qui entraînent la crédibilité. La foi, même si elle dépasse la raison, n’est pas irraisonnable. En ouvrant ses deux mains (« Vois mes mains. »), il l’invite même à le toucher en une épreuve à laquelle Thomas avait dit attacher une grande importance. Rien ne dit qu’il exécute le geste que Jésus lui propose de faire. Mais son mouvement va plus loin. Il reconnaît la divinité de Jésus. Non seulement il est Seigneur. Mais il est Dieu !

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En nous faisant souvenir de la première communauté de Jérusalem, l’Eglise nous rappelle que nous pouvons servir tous ceux qui sont dans le besoin, la misère, la souffrance, la solitude. C’est désormais en eux que nous est donné la possibilité de rejoindre le Christ souffrant de la croix, solitaire du jardin de Gethsémani, abandonné, méprisé. C’est ainsi qu’il nous ouvre ses mains :’Avance ton doigt ici. »

« Augmente en nous ta grâce pour que nous comprenions toujours mieux quel baptême nous a purifiés, quel Esprit nous a fait renaître et quel sang nous a rachetés. » (Prière d’ouverture de la liturgie de ce dimanche)

Père Jacques Fournier

https://eglise.catholique.fr



Homélies - evangeli.net

«Recevez l'Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis»

Aujourd'hui 2e dimanche de Pâques, nous achevons l'octave de ce temps liturgique, l'une de deux octaves —avec celle de Noël— qui demeurent après le renouvellement de la liturgie opéré par le Concile Vatican II. Pendant huit jours nous avons contemplé le même mystère tâchant de l'approfondir sous la lumière de l'Esprit Saint.

Par décision du Pape Jean-Paul II, ce dimanche s'appelle Dimanche de la Divine Miséricorde. Voilà qui dépasse la simple dévotion particulière. Comme le Saint Père l'explique dans son encyclique Dives in misericordia, la Miséricorde Divine est la manifestation de l'amour de Dieu dans une histoire blessée par le péché. À l'origine du mot “Miséricorde” l'on trouve les mots: “Misère” et “Cœur”. Dieu met notre condition misérable due au péché dans son cœur de Père qui reste fidèle à ses desseins. Jésus-Christ, mort et ressuscité, est la suprême manifestation et l'action de la Miséricorde Divine. «Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique» (Jn 3:16) et l'a envoyé à la mort pour nous sauver. «Pour racheter l'esclave tu livres le Fils», nous avons proclamé dans le Chant de la Victoire de la Veillée Pascale. Et, une fois ressuscité, Il s'est constitué lui-même en source de salut pour tous ceux qui croient en Lui. Par la foi et la conversion nous accueillons le trésor de la Miséricorde Divine.

Notre Sainte Mère l'Église, qui veut que ses fils vivent de la vie du ressuscité, commande que —du moins à Pâques— l'on communie et qu'on le fasse dans la grâce de Dieu. Les cinquante jours de Pâques sont la période opportune pour accomplir ce précepte. C'est un bon moment pour se confesser et accueillir le pouvoir de pardonner les péchés que le Seigneur ressuscité a octroyé à son Église, puisque ce n'est qu'aux Apôtres qu'il a dit: «Recevez l'Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis» (Jn 20:22-23). Nous accourrons ainsi aux sources de la Miséricorde Divine. Et n'hésitons pas non plus à amener nos amis aux sources de vie: à l’Eucharistie et à la Pénitence. Le Jésus ressuscité compte sur nous.

Abbé Joan Ant. MATEO i García (La Fuliola, Lleida, Espagne)

http://evangeli.net/evangile



Homélies - Père Gilbert Adam

 

Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »

Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » Jésus Ressuscité, nous donne l’Esprit Saint pour fortifier notre responsabilité, pour éclairer notre foi en la Résurrection. Nous croyons que l’amour de Dieu est plus fondamental que notre capacité à réussir notre vie par nos propres forces. Croire à la résurrection, c’est croire à la valeur unique de notre personne. La résurrection dit la dignité et l’importance de toute vie humaine, elle affirme la primauté de l’amour gratuit de Dieu pour nous. L’expérience des onze apôtres rejoint la nôtre et éclaire notre vie. Jésus est vivant, il est ressuscité et il donne un sens nouveau à notre vie. Nous intériorisons le pardon de Dieu. Les blessures qui nous sont infligées et celles que nous avons données nous marquent au plus profond de notre être. Ces germes de mort sont transformés en germes de vie dans le mystère de la résurrection de Jésus. La haine est morte, les séparations sont levées, les brisures sont réconciliées. Il ne reste plus qu’un amour que nous intégrons pour prendre corps, pour devenir amour comme Jésus est Amour.

"Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » Thomas a besoin de faire l’expérience du Ressuscité. Il veut un contact immédiat avec Jésus. Quel chemin a été parcouru par les apôtres ! Malgré toutes les apparitions que Jésus a prodiguées, les apôtres sont dans la crainte. « Ils ont verrouillé les portes, ils ont peur des Juifs. » Nous aussi, nous avons rencontré Jésus petit à petit ! Une première rencontre, puis une seconde et encore d’autres fois Jésus s’est rendu présent et nous sommes enfin convertis ! Il y a en nous des épaisseurs d’incrédulité, de doute, de non foi. « Non, je n’y croirai pas ! » Cette parole de Thomas, nous en faisons l’expérience à certaines heures de notre vie. Jésus revient à nous, dans sa vie qui ne meurt plus et qu’il peut transmettre par son Esprit Saint. Cette vie se répand, elle anime le corps de toute l’humanité pour la ramener au Père. Cette vie a traversé la mort, elle a vaincu toute résistance, tout péché, toute peur, toute contradiction. Elle porte avec elle, joie, pardon, énergie, espérance, foi, charité, elle nous entraine pour une nouvelle existence.

"Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom. Jésus apparaît à Thomas en lui montrant ses mains percées, ses pieds qui ont été traversés par les clous. « Mon Seigneur et mon Dieu ! » dit Thomas. Dès qu’il perçoit la présence du Ressuscité, il proclame sa foi. Notre foi nous relie directement à Jésus. Dieu veut redonner à l’humanité le sens du corps. Jésus manifeste son cœur à jamais ouvert. De Lui couleront les trésors de l’amour de Dieu : L’eau du baptême, le Sang de l’Eucharistie. Dans le resplendissement de ces plaies, l’amour de Jésus triomphe de la mort, de toutes les violences et de l’enfer. Dieu manifeste ainsi tout l’amour qu’il porte à l’humanité. Jésus ressuscité établit avec chacun de nous une relation personnelle, une relation d’amour. C’est à partir de cet Amour que nous vivons ensemble. L’Eucharistie que nous célébrons nous donne cette foi, ce nouvel Amour ! Dans ce nouveau toucher d’amour, « Jésus vivant » apparaît. Il nous donne une dimension nouvelle qui part du plus secret de son cœur. L’Esprit Saint est devenu notre lumière et notre amour ! Il nous donne de partager la vie divine et d’espérer la pleine réalisation des promesses de Jésus.

Nous demandons la grâce de nous laisser transformer par un si grand mystère, comme Jésus, nous sommes envoyés au monde.

Père Gilbert Adam

http://www.pere-gilbert-adam.org



Homélies portail catholique suisse

«La paix soit avec vous». C’est la première parole de Jésus en retrouvant ses apôtres. En réalité, c’est la salutation habituelle de tout Juif. Mais tout de même, après tout ce qu’ils viennent de vivre: les menaces toujours plus précises, depuis des mois, l’angoisse de ce retour à Jérusalem et puis l’horreur de la Passion et de cette mort ignominieuse. Mais surtout, surtout, ce silence du lendemain qui les a tous étourdis. Avec tout ça, peut-on véritablement être dans la paix?

«Recevez l’Esprit Saint. A qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis». Dans cette Pentecôte anticipée, on peut s’interroger du lien entre le don de l’Esprit et la mission de réconciliation. Mais en réalité, c’est là le message essentiel de ces rencontres privilégiées, et le don de l’Esprit est toujours lié à une mission spécifique.

C’est comme une passation de pouvoir ou plutôt la transmission de la mission confiée du Père au Fils et maintenant du Fils aux fils. Et cet envoi est essentiel: redire aux hommes de quel amour ils sont aimés car pourvu qu’ils osent baisser leur garde et accueillir ce pardon inconditionnel, ils retrouveront une harmonie insoupçonnée entre eux et avec Dieu.

«Cet envoi est essentiel: redire aux hommes de quel amour ils sont aimés.»

Ainsi, Dieu le Père, le créateur de tout ce qui est, a besoin du concours de l’homme, cette créature faible et mortelle pour faire connaître qui il est véritablement. Cette mission est tellement importante qu’elle requiert toutes les forces, mais surtout une foi à toute épreuve. C’est pourquoi le Seigneur ne peut laisser Thomas dans son incrédulité et se prête à son exigence: «Mets ta main dans mon côté et cesse d’être incrédule».

L’exigence de Thomas doit devenir la nôtre. Nous ne pouvons nous contenter de répéter: «Heureux ceux qui croient sans avoir vu». Il nous faut aspirer à voir la puissance de la résurrection se manifester dans nos vies individuelles et collectives, souhaiter que le pardon du Seigneur relève d’entre les morts les hommes et les femmes que nous sommes, encore enlisés dans le péché… Du moins si nous y prêtons la main.

Car l’étonnant de la foi, c’est qu’on puisse croire à l’impossible et tout faire pour qu’il se réalise. Alors, mais alors seulement, Jésus peut devenir pour chacun d’entre nous «mon Seigneur et mon Dieu».

Sœur Marie-Paule | Vendredi 17 avril 2020

Le portail catholique suisse

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Le 2e dimanche de Pâques, traditionnellement "Dimanche in albis" ("dimanche en blanc" car c’était le dernier jour où les nouveaux baptisés pouvaient porter leur habit blanc), a été nommé "Dimanche de la Miséricorde" par le Pape Jean-Paul II en l’an 2000.

Le Pape Jean-Paul II a institué en l’an 2000 le dimanche après Pâques Dimanche de la Miséricorde, en réponse à la demande du Seigneur à Sainte Faustine : « Je désire que la fête de la Miséricorde soit un recours et un refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de la source de ma Miséricorde. »

L’Évangile de ce Dimanche est celui de l’apparition de Jésus ressuscité aux apôtres et à saint Thomas : "Jésus vint et se tint au milieu d’eux et il leur dit : « Paix à vous ! ». Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie à la vue du Seigneur. Il leur dit alors de nouveau : « Paix à vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie »".

Dans son homélie du dimanche 30 avril 2000, le Saint Père explique le sens de la Miséricorde : « Avant de prononcer ces paroles, Jésus montre ses mains et son côté. C’est-à-dire qu’il montre les blessures de la Passion, en particulier la blessure du coeur, source d’où jaillit la grande vague de miséricorde qui se déverse sur l’humanité. A travers le coeur du Christ crucifié, la miséricorde divine atteint les hommes. Cette miséricorde, le Christ la diffuse sur l’humanité à travers l’envoi de l’Esprit qui, dans la Trinité, est la Personne - Amour. Et la miséricorde n’est-elle pas le "second nom" de l’amour, saisi dans son aspect le plus profond et le plus tendre, dans son aptitude à se charger de chaque besoin, en particulier dans son immense capacité de pardon ? ».

Ainsi Soeur Faustine, l’Apôtre de la Miséricorde, écrit : "J’éprouve une douleur atroce, lorsque j’observe les souffrances du prochain. Toutes les souffrances du prochain se répercutent dans mon coeur ; je porte dans mon coeur leurs angoisses, de sorte qu’elles m’anéantissent également physiquement. Je voudrais que toutes les douleurs retombent sur moi pour soulager mon prochain".

C’est de cet Amour réconfortant que nous devons vivre et répondre à l’envoi du Christ en le diffusant, en particulier auprès des personnes touchées par l’épreuve, souffrantes, meurtries, blessées ou écrasées par le poids de leur culpabilité … « Chaque personne est précieuse aux yeux de Dieu, le Christ a donné sa vie pour chacun » (Jean-Paul II).

https://www.saintleuparis.catholique.fr

Evangile au Quotidien

Jésus brûle du désir d'être aimé

Jésus [aux disciples craintifs et stupéfaits] confie le don de “remettre les péchés”, un don qui naît des blessures de ses mains, de ses pieds et surtout de son côté transpercé. C'est de là qu'une vague de miséricorde se déverse sur l'humanité tout entière. Nous revivons ce moment avec une grande intensité spirituelle. Aujourd'hui, le Seigneur nous montre à nous aussi ses plaies glorieuses et son cœur, fontaine intarissable de lumière et de vérité, d'amour et de pardon. Le Cœur du Christ ! Son “Sacré Cœur” a tout donné aux hommes: la rédemption, le salut, la sanctification. (…) À travers le mystère de ce cœur blessé, le flux restaurateur de l'amour miséricordieux de Dieu ne cesse de se répandre également sur les hommes et sur les femmes de notre temps. Ce n'est que là que celui qui aspire au bonheur authentique et durable peut en trouver le secret. “Jésus, j'ai confiance en Toi”. Cette prière, chère à tant de fidèles, exprime bien l'attitude avec laquelle nous voulons nous aussi nous abandonner avec confiance entre tes mains, ô Seigneur, notre unique Sauveur. Tu brûles du désir d'être aimé, et celui qui se met en harmonie avec les sentiments de ton cœur apprend à être le constructeur de la nouvelle civilisation de l'amour. Un simple acte de confiance suffit à briser la barrière de l'obscurité et de la tristesse, du doute et du désespoir. Les rayons de ta miséricorde divine redonnent l'espérance de façon particulière à celui qui se sent écrasé par le poids du péché.

Saint Jean-Paul II (1920-2005) pape
Homélie du dimanche de la divine miséricorde n° 4-6, 22 avril 2001 (© Copyright - Libreria Editrice Vaticana, rev.)

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Evangile - Extraits de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris-France, 1980-2020. Tous droits réservés.

 


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