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Chorale Belgo-Burundaise CSFA
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29 avril 2020

Sainte Catherine de Sienne, Co-patronne de l'Europe: l'Épouse spirituelle du Christ qui a le plus aimé l’Église Catholique

Introduction 

« Sainte Catherine Benincasa naît dans la belle ville de Sienne, en Toscane [Italie], en 1347, peut-être le 25 mars. En 1347-1348, une épouvantable épidémie de peste noire ravage l’Europe. La Toscane n’est pas épargnée. Il s’ensuit une longue période d’instabilité, de misère, de brigandage. C’est aussi le début de la guerre de Cent ans, qui va ajouter au désordre. À cette époque, et depuis une quarantaine d’années, les papes ont quitté Rome pour s’installer sur les bords du Rhône, en Avignon, où ils jouissent de la douceur provençale [...] ». Bref c'est le siècle du Grand Schisme d’Occident, de la « Peste Noire » et de la Guerre de cent ans.

[ndlr] Ce mercredi 29 avril 2020, nous faitons Sainte Catherine de Sienne, et comme elle (avec la peste noire et des problèmes de l'Eglise), nous vivons la crise sanitaire du coronavirus COVID-19 et notre Église Catholique ne manque pas de défis.

La rédaction de la Chorale Saint François d'Assise a la joie de partager la biographie de cette sainte hors norme,  "Épouse spirituelle du Christ".  En effet, "Jésus lui apparaît et lui remet un anneau, symbole de leur union spirituelle". Le récit principal est un résumé de Frère Norbert-Marie Sonnier, Dominicain de Rennes [notrehistoireavecmarie.com]


La sainteté d’une enfant modeste.
Catherine Benincasa est née à Sienne (Toscane, en Italie centrale) le 25 mars 1347, qui était à la fois dimanche des Rameaux et jour de l’Annonciation. Elle en gardera un lien mystique avec le Christ et une dévotion spéciale pour Marie, sa « douce mère ». Elle vient au monde avec une jumelle qui ne lui survivra que quelques jours ; elles sont les 23e et 24e enfants de la famille qui en comptera au final 25. Le père est teinturier, la mère tient la maison que l’on peut encore voir dans le quartier Fontebranda, dans le nord de Sienne. Et déjà se pose la question sur celle qui deviendra sainte Catherine de Sienne : comment cette jeune femme, laïque, illettrée, d’un milieu modeste, en arrivera à être l’interlocuteur des grands du monde de son temps (papes, cardinaux, rois, reines, etc.) ? La réponse tient dans sa sainteté. Catherine a bénéficié très tôt de grâces mystiques, et sa vie est une réponse continue à réaliser la volonté de Dieu, à un point tel que sa volonté et celle de Dieu sont identiques. Pour en arriver là – c’est son enseignement spirituel – pas d’autres voies que de tuer sa volonté propre et son amour propre qui sont un poison et les racines de tous les maux du monde.



Une relation intime avec le Christ.
Son expérience spirituelle commence par une vision qu’elle aperçoit dans le ciel, au-dessus de l’église des Dominicains à Sienne : le Christ lui apparaît revêtu des ornements pontificaux, avec les apôtres Pierre, Jean et Paul. Catherine est toute jeune, elle a six ans, mais cette vision la marquera à jamais. Dans l’une de ses apparitions, Jésus ôta le cœur de la poitrine de Catherine et mit le sien à sa place. Dans une autre, elle reçut les stigmates.
Il paraît qu’à plusieurs reprises au moment de la Communion, l’hostie s’échappait des mains du prêtre pour s’envoler vers Catherine. Sa vie entière fut un miracle. D’une part, sa relation avec le Christ sera une intimité de tous les instants, telle qu’on la décrit dans cette parole du Christ : « Pense à moi, je penserai à toi. » D’autre part, le Christ aux vêtements pontificaux sera l’origine d’un qualificatif pour parler du Pape : le Souverain Pontife sera appelé « le doux Christ sur la terre ». Ainsi, grâce à son engagement pour l’Église, elle sera qualifiée de « sainte qui a sans doute le plus aimé l’Église ».



L’épouse du Christ.
En réponse à cette vision, Catherine fait vœu de virginité et elle se soumet à une ascèse faite de pénitence, de prière et de solitude dans une pièce retirée de la maison paternelle. Mais sa famille, souhaitant la marier, lui impose les tâches ménagères comme dérivatif à ces mortifications. Les relations entre Catherine et ses parents sont particulièrement mauvaises. C’est à ce moment qu’elle fait l’expérience spirituelle de la « cellule intérieure » du cœur, lieu inviolable où, quelles que soient les circonstances extérieures, le Christ est toujours présent.
Catherine a toujours manifesté une grande admiration pour les Frères Prêcheurs, fondés par saint Dominique en 1216. Elle demande son admission chez les Mantellate (sorte de tiers-ordre dominicain), une confrérie de femmes, veuves et âgées pour la plupart, qui l’accueillent alors qu’elle a juste 16 ans ! Ses parents ont, en effet, enfin compris et accepté la vocation de leur fille. Revêtue de l’habit blanc et du manteau noir, elle veut vivre les exigences dont ils sont les symboles : pureté et pénitence. Les grâces mystiques abondent jusqu’aux noces mystiques avec son époux, le Christ, en 1368. Jésus lui apparaît et lui remet un anneau, symbole de leur union spirituelle.
L'éditorial de Gérard Leclerc – 31/12/2019 : Catherine de Sienne ...



Ambassadrice de la paix.
Catherine va honorer les deux dimensions de la vie dominicaine : contemplation et action. Son activité apostolique commence avec le secours aux indigents, les visites aux malades et les soins aux pestiférés. Puis, elle fait montre d’un authentique charisme de réconciliation entre les personnes, les familles, les clans et les cités divisés ; mais aussi pour la réconciliation des pécheurs avec Dieu. Sa mission devient bientôt publique : elle se verra confier des ambassades plus ou moins officielles pour négocier la paix. On peut dire que son champ d’investigation s’élargit de Sienne pour atteindre Florence et Avignon, où siège le Pape. Accompagnée de disciples formant une bella brigata, une famille qui la reconnaît comme leur Mamma, elle sillonne l’Italie et le Sud de la France.  




Fidèle au Pape et à l'Eglise Catholique
L’Église vit alors une période délicate. En raison de l’instabilité de Rome au début du XIVe siècle, le pape français Clément V, élu en 1305, décida de s’installer à Avignon, cité commerciale que la papauté possède depuis 1274. Sept papes se succèdent pendant 70 ans ; la construction du Palais des Papes témoigne de leur installation durable. Cependant, les rumeurs de scandales s’accumulent et les Romains protestent contre cet exil à Avignon, qui n’a pas de légitimité à rester la capitale de la chrétienté.
Partant au printemps 1376 rencontrer le pape Grégoire XI à Avignon, Catherine lui fait part de son désir de le voir revenir à Rome, d’où il devrait procéder à la réforme de l’Église en commençant par la tête, c’est-à-dire par les cardinaux, évêques, prélats… et lancer une croisade vers les lieux saints afin de fédérer les différentes factions ennemies en Italie vers un but commun. Malgré l’opposition des cardinaux qui préfèrent Avignon, Grégoire XI part pour Rome dès septembre. Arrivé à Rome en janvier 1377, il meurt l’année suivante. Son successeur, Urbain VI, voit une partie des cardinaux qui l’ont élu se détourner de lui et élire à Avignon un autre pape, Clément VII, en septembre. C’est le début d’un grand schisme qui durera 40 ans, pendant lequel la chrétienté aura deux voire trois papes simultanément ! Catherine prend fait et cause pour Urbain VI, pape légitimement élu.  


Docteur de l’Église.
Son activité apostolique d’une rare densité ne l’a pas empêchée d’être auteur et reconnue Docteur de l’Église par le pape Paul VI le 3 octobre 1970. Elle devient ainsi la seconde femme à obtenir cette distinction dans l'Église (après Thérèse d'Avila et avant Thérèse de Lisieux). Pourtant, elle n’a pas eu de formation scolaire ou académique, elle savait à peine lire et a appris à écrire sur le tard. Mais elle n’a eu de cesse de chercher, de questionner, de s’entourer de théologiens confirmés, afin de rendre compte de son expérience spirituelle. Son œuvre se présente sous trois formes. D’une part, la correspondance.
Nous avons 378 lettres qu’elle a adressées aux personnes les plus diverses : papes, cardinaux, évêques, rois, reines, religieux, gens de toute condition. Toutes ses lettres commencent par la formule : « Au nom de Jésus crucifié et de la douce Marie. Moi, Catherine, servante … ». Cela indique qu’elle agit pour le Christ et que ses avis sont à recevoir comme l’expression de la volonté divine. D’autre part, Catherine est à l’origine de 26 oraisons, dont certaines en état d’extase. Ce sont ses disciples qui les ont recueillies alors qu’elle priait, visiblement à haute voix. Enfin, il y a le Dialogue, l’œuvre la plus étonnante, qui relate des conversations entre Dieu le Père et Catherine de Sienne ; une synthèse de sa spiritualité qu’elle dicte entre 1377 et 1378.  

Discours de Paul VI  [missel.free.fr]

 

Le dimanche 4 Octobre 1970, Paul VI a présidé dans la Basilique Vaticane la cérémonie solennelle de la proclamation de Sainte Catherine de Sienne comme Docteur de l'Eglise. Voici le texte du discours prononcé par le Pape en la basilique Saint Pierre :

La joie spirituelle qui a rempli notre âme en proclamant Docteur de l'Eglise l'humble et sage vierge dominicaine, Catherine de Sienne, trouve sa référence la plus haute et, dirons-nous, sa justification dans la joie très pure éprouvée par le Seigneur Jésus lorsque, comme le rapporte le saint évangéliste Luc, « il tressaillit de joie sous l'action du Saint Esprit » et dit : « Je te bénis Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux habiles et de l'avoir révélé aux tout petits. Oui, Père, car tel a été ton bon plaisir.[1] »

En vérité, en remerciant le Père d'avoir révélé les secrets de sa sagesse divine aux humbles, Jésus ne pensait pas seulement aux Douze qu'il avait choisis dans un peuple sans culture et qu'il enverrait un jour comme ses apôtres pour instruire toutes les nations et pour leur enseigner ce qu'il leur avait prescrit[2], mais aussi à tous ceux qui croiraient en lui, parmi lesquels seraient innombrables ceux qui seraient les moins doués aux yeux du monde.

Et l'Apôtre des gentils se plaisait à observer cela en écrivant à la communauté de Corinthe la grecque, ville où pullulaient les gens infatués de sagesse humaine : « Considérez votre appel. Il n'y a pas beaucoup de sages, selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de gens bien nés. Mais ce qu'il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les sages; ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre la force ; ce qui dans le monde est sans naissance et ce que l'on méprise, voilà ce que Dieu a choisi ; ce qui n'est pas, pour réduire à rien ce qui est, afin qu'aucune chair n'aille se glorifier devant Dieu.[3]

Ce choix préférentiel de Dieu, dans la mesure où il est insignifiant ou même méprisable aux yeux du monde, avait déjà été annoncé par le Maître lorsqu'il avait appelé, en nette contradiction avec les estimations terrestres, heureux et candidats à son Royaume les pauvres, les affligés, les doux, les affamés de justice, les purs de cœur, les artisans de la paix[4].

Il n'est certes pas dans notre intention d'hésiter à mettre en relief comment, dans la vie et dans l'activité extérieure de Catherine, les Béatitudes évangéliques ont eu modèle de vérité et de beauté exceptionnelles. Tous, d'ailleurs, vous vous rappelez combien elle a été libre en esprit de toute convoitise terrestre, combien elle a été affamée de justice et envahie jusqu'aux entrailles de miséricorde dans sa recherche de porter la paix au sein des familles et dans les villes déchirées par des rivalités et des haines atroces, combien elle s'est prodiguée pour réconcilier la république de Florence avec le Souverain Pontife Grégoire XI, jusqu'à exposer sa propre vie à la vengeance des rebelles. Nous ne nous arrêterons pas à regarder les grâces mystiques exceptionnelles dont le Seigneur a voulu la gratifier, parmi lesquelles le mariage mystique et les saints stigmates. Nous croyons aussi que ce n'est pas, en la présente circonstance, le moment de rappeler l'histoire des magnanimes efforts accomplis par la sainte pour persuader le Pape de revenir à Rome, son siège légitime. Le succès qu'elle a finalement obtenu fut vraiment le chef-d'œuvre de son intense activité qui restera dans les siècles sa grande gloire et constituera un titre tout spécial à l'éternelle reconnaissance de l'Eglise.

Nous croyons par contre opportun en ce moment de mettre brièvement en lumière le second titre qui justifie, en conformité avec le jugement de l'Eglise, l'accord du titre de Docteur à la fille de l'illustre ville de Sienne, et c'est l'excellence particulière de la doctrine.

Quant au premier titre, celui de la sainteté, son approbation solennelle fut exprimée amplement et dans un style unique d'humaniste par le Pontifie Pie II, son compatriote, dans la bulle de canonisation « Misericordias Domini », dont il fut lui-même l'auteur. La cérémonie liturgique spéciale eut lieu dans la Basilique Saint-Pierre le 29 juin 1461.

Que dirons-nous donc de l'éminence de la doctrine de sainte Catherine ? Certainement nous ne trouverons pas dans les écrits de la sainte, c'est-à-dire dans les Lettres, conservées en nombre assez considérable, dans le « Dialogue de la divine Providence » ou « Livre de la doctrine divine » et dans les « orationes », la vigueur apologétique et les hardiesses théologiques qui distinguent les œuvres des grandes lumières de l'Eglise ancienne de l'Orient et de l'Occident. Nous ne pouvons pas non plus exiger de la vierge peu cultivée de Fontebranda les hautes spéculations propres à la théologie systématique, qui ont rendu immortels les docteurs du Moyen Age scolastique. Et, s'il est vrai que se reflète dans ses écrits, et d'une manière surprenante, la théologie du Docteur angélique, celle-ci y apparaît dépouillée de tout revêtement scientifique. Ce qui frappe plus que tout au contraire dans la sainte, c'est la science infuse, c'est-à-dire l'assimilation brillante, profonde et enivrante de la vérité divine et des mystères de la foi contenus dans les livres de l'Ancien et du Nouveau Testaments : une assimilation favorisée, oui, par des dons naturels très particuliers mais évidemment prodigieux, due à un charisme de sagesse du Saint Esprit, un charisme mystique.

Catherine de Sienne offre dans ses écrits un des plus brillants modèles de ces charismes d'exhortation, de parole de sagesse et de parole de science que saint Paul nous a montrés agissant dans chaque fidèle dans les communautés chrétiennes primitives et dont il voulait que l'usage fût bien réglé, faisant remarquer que ces dons ne sont pas tant à l'avantage de ceux qui en sont favorisés que plutôt à celui du Corps tout entier de l'Eglise : comme en lui, en effet, explique l'Apôtre, « c'est le seul et même Esprit qui distribue ses dons à chacun comme il l'entend »,[5] de même sur tous les membres de l'organisme mystique du Christ doit retomber le bénéfice des trésors spirituels que son Esprit prodigue[6].

« Doctrina ejus (scilicet Catharinæ) non acquisita fuit ; prius magistra visa quam est quam discipula » ; c'est ce qu'a déclaré le même Pie II dans la Bulle de canonisation. Et, en vérité, que de rayons de sagesse surhumaine, que d'appels pressants à l'imitation du Christ dans tous les mystères de sa vie et de sa Passion, que d'invitations à la pratique propre des vertus propres aux divers états de vie sont épars dans les œuvres de la sainte ! Ses lettres sont comme autant d'étincelles d'un feu mystérieux allumé dans son cœur brûlant de l'Amour infini qui est le Saint-Esprit.

Mais quelles sont les lignes caractéristiques, les thèmes principaux de son enseignement ascétique et mystique ? Il nous semble qu'à l'imitation du « glorieux Paul [7] » dont elle reflète parfois le style vigoureux et impétueux, Catherine soit la mystique du Verbe incarné et surtout du Christ crucifié. Elle a exalté la vertu rédemptrice du sang adorable du Fils de Dieu, répandu sur le bois de la croix avec la prodigalité de l'amour pour le salut de toutes les générations humaines[8]. Ce sang du Sauveur, la sainte le voit couler d'une manière continuelle au sacrifice de la messe et dans les sacrements, grâce au ministère des ministres sacrés, pour la purification et l'embellissement du Corps mystique du Christ tout entier. Nous pouvons donc dire que Catherine est la mystique du Corps mystique du Christ, c'est-à-dire de l'Eglise.

D'autre part, pour elle, l'Eglise est la mère authentique à laquelle il est juste de se soumettre et d'accorder révérence et assistance. Elle ose dire : « L'Eglise n'est rien d'autre que le Christ lui-même.[9] »

Quels ne furent donc pas le respect et l'amour passionné que la sainte nourrissait pour le Pontife romain ! Aujourd'hui, nous personnellement, serviteur des serviteurs de Dieu, nous devons à Catherine une immense reconnaissance, non certes pour l'honneur qui peut retomber sur notre humble personne, mais pour l'apologie mystique de la charge apostolique du successeur de Pierre. Qui ne se rappelle? Elle contemple en lui « le doux Christ sur la terre[10] », auquel on doit un amour filial et l'obéissance parce que : « qui sera désobéissant au Christ sur la terre, qui tient la place du Christ qui est au ciel, ne participe pas au fruit du sang du Fils de Dieu.[11] » Et, comme anticipant non seulement sur la doctrine, mais sur le langage même du Concile Vatican II[12], la sainte écrit au Pape Urbain VI : « Père très saint... sachez la grande nécessité, qui est la vôtre et celle de la sainte Eglise, de garder ce peuple [de Florence] dans l'obéissance et le respect envers votre Sainteté parce que c'est là qu'est le chef et le principe de notre foi.[13] »

Aux cardinaux ensuite, à beaucoup d'évêques et de prêtres, elle adresse de pressantes exhortations et n'épargne pas de sévères reproches, mais toujours en toute humilité et tout respect pour leur dignité de ministres du sang du Christ.

Et Catherine ne pouvait pas oublier qu'elle était la fille d'un Ordre religieux, un des plus glorieux et des plus actifs dans l'Eglise. Elle nourrissait donc une singulière estime pour ce qu'elle appelle « les saintes religions » qu'elle considère comme un lien d'union dans le Corps mystique, constitué par les représentants du Christ (selon une qualification qui lui est propre) et le corps universel de la religion chrétienne, c'est-à-dire les simples fidèles. Elle exige des religieux la fidélité à leur sublime vocation par l'exercice généreux des vertus et l'observation de leur règles respectives. Dans sa maternelle sollicitude, les laïcs ne sont pas les derniers. Elle leur adresse de nombreuses et vives lettres, les voulant prompts dans la pratique des vertus chrétiennes et des devoirs de leur état, animés d'une ardente charité pour Dieu et pour le prochain puisque eux aussi sont des membres vivants du Corps mystique. Or, dit-elle, « elle [c'est-à-dire l'Eglise] est fondée dans l'amour et elle est même l'amour.[14] »

Comment ensuite ne pas rappeler l'action intense développée par la sainte pour la réforme de l'Eglise ? C'est principalement aux Pasteurs de l'Eglise qu'elle adresse ses exhortations, dégoûtée et saintement indignée de l'indolence de beaucoup d'entre eux, frémissante de leur silence tandis que le troupeau qui leur était confié s'égarait et tombait en ruine. « Hélas, ne plus se taire ! Criez avec cent mille voix, écrit-elle à un haut prélat. Je vois que, parce qu'on se tait, le monde est détraqué, l'Epouse du Christ est pâle, on lui a enlevé sa couleur parce qu'on lui suce le sang par derrière c'est-à-dire le sang du Christ.[15] »

Et qu'est-ce qu'elle entendait par le renouvellement et la réforme de l'Eglise ? Certainement pas le renversement de ses structures essentielles, ni la rébellion contre les Pasteurs, ni la voie libre aux charismes personnels, ni les innovations arbitraires dans le culte et dans la discipline, comme certains le voudraient de nos jours. Au contraire, elle affirme maintes fois que la beauté sera rendue à l'Epouse du Christ et qu'on devra faire la réforme « non par la guerre, mais dans la paix et le calme, par des prières humbles et continuelles, dans les sueurs et les larmes des serviteurs de Dieu.[16] » Il s'agit donc pour la sainte d'une réforme avant tout intérieure puis extérieure, mais toujours dans la communion et l'obéissance filiale envers les représentants légitimes du Christ.

Fut-elle aussi politique notre très pieuse Vierge ? Oui, sans aucun doute, et d'une manière exceptionnelle, mais dans un sens tout spirituel du mot. En effet elle repoussait avec dédain l'accusation de politicienne que lui adressaient certains de ses concitoyens, en écrivant à l'un d'eux : « … Et mes concitoyens croient que par moi ou par la compagnie que j'ai avec moi il se fait des traités: ils disent la vérité, mais ils ne la connaissent pas et ils prophétisent, puisque je ne veux pas faire autre chose et je ne veux pas que qui est avec moi fasse autre chose que de vaincre le démon et de lui enlever la domination de l'homme qu'il a prise par le péché mortel et d'arracher la haine du cœur humain et de le mettre en paix avec le Christ crucifié et avec son prochain.[17] »

Donc la leçon de cette femme politique « sui generis » conserve encore son sens et sa valeur, bien qu'aujourd'hui on sente davantage le besoin de faire la distinction entre les choses de César et celles de Dieu. L'enseignement politique de la sainte trouve sa plus authentique et parfaite expression dans ce jugement lapidaire qu'elle a porté : « Aucun Etat ne peut se conserver en état de grâce dans la loi civile et dans la loi divine sans la sainte justice.[18] »

Non contente d'avoir développée un enseignement intense et très vaste de vérité et de bonté par la parole et par les écrits, Catherine voulait le sceller par l'offrande finale de sa vie pour le Corps mystique du Christ, qui est l'Eglise, alors, qu'elle n'avait que 33 ans. De son lit de mort, entourée de fidèles disciples, dans une petite cellule voisine de l'église de Sainte Marie sopra Minerva à Rome, elle adressa au Seigneur cette émouvante prière, vrai testament de foi et d'amour reconnaissant très ardent : « O Dieu éternel, reçois le sacrifice de ma vie [en faveur de] ce Corps mystique de la sainte Eglise. Je n'ai rien d'autre à donner que ce que tu m'as donné. Prends donc le cœur et tiens-le sur la face de cette épouse.[19] »

C'est donc le message d'une foi très pure, d'un amour ardent, d'une consécration humble et généreuse à l'Eglise catholique en tant que Corps mystique et Epouse du divin Rédempteur : c'est le message typique du nouveau Docteur de l'Eglise, Catherine de Sienne, pour l'illumination et l'exemple de tous ceux qui se glorifient de lui appartenir. Recueillons-le, ce message, avec un esprit reconnaissant et généreux pour qu'il soit la lumière de notre vie terrestre et le gage d'une appartenance future assurée à l'Eglise triomphante du ciel. Amen !

[1] Evangile selon saint Luc, X 21; évangile selon saint Matthieu, XI 25-26.

[2] Evangile selon saint Matthieu, XXVIII 19-20.

[3] Première épître de saint Paul aux Corinthiens, I 26-29.

[4] Evangile selon saint Matthieu, V 3-10.

[5] Première épître de saint Paul aux Corinthiens, XII 11.

[6] Première épître de saint Paul aux Corinthiens, XI 5 ; épître de saint Paul aux Romains, XII 8 ; première épître de saint Paul à Timothée, VI 2 ; épître de saint Paul à Tite, II 15.

[7] Sainte Catherine de Sienne : « Dialogues de la divine Providence », chapitre XI.

[8] Sainte Catherine de Sienne : « Dialogues de la divine Providence », chapitre CXXVII.

[9] Sainte Catherine de Sienne : Lettre CLXXI.

[10] Sainte Catherine de Sienne : Lettre CXCVI.

[11] Sainte Catherine de Sienne : Lettre CCVII.

[12] Vatican II : Constitution dogmatique « Lumen gentium »n° 23.

[13] Sainte Catherine de Sienne : Lettre XVII.

[14] Sainte Catherine de Sienne : Lettre CIII.

[15] Sainte Catherine de Sienne : Lettre XVI, au Cardinal d'Ostie.

[16] Sainte Catherine de Sienne : « Dialogues de la divine Providence », chapitre XV.

[17] Sainte Catherine de Sienne : Lettre CXXII.

[18] Sainte Catherine de Sienne : « Dialogues de la divine Providence », chapitre CXIX.

[19] Sainte Catherine de Sienne : « Dialogues de la divine Providence », chapitre CCCLXI.





Fin de vie.
Catherine de Sienne finit sa vie à Rome, portant sur ses frêles épaules la barque de l’Église. Elle meurt le 29 avril 1380. Son procès en canonisation commence dès 1411, mais est suspendu du fait du Grand Schisme d'Occident. C'est le pape Pie II qui déclare Catherine de Sienne sainte le 29 juin 1461, jour de la fête des apôtres Pierre et Paul. En 1628, le pape Urbain VIII déplace sa fête au 30 avril. Par ailleurs, il reconnaît à Catherine de Sienne la véracité des stigmates. Le 18 juin 1939, Pie XII déclare Catherine de Sienne sainte patronne principale d'Italie, au même niveau que saint François d'Assise.  

Sainte Catherine de Sienne - Mercredi 29 Avril

Co-patronne de l’Europe.
Le pape saint Jean-Paul II fait de sainte Catherine de Sienne la co-patronne de l’Europe, avec sainte Brigitte de Suède et sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, le 1er octobre 1999. À cette occasion, il rappelle l’attitude de sainte Catherine de Sienne en insistant sur plusieurs points, dont son activité apostolique : « Ses lettres se répandirent à travers l’Italie et l’Europe elle-même. En effet, la jeune Siennoise entra avec un regard sûr et des paroles de feu dans le vif des problèmes ecclésiaux de son époque. » Ensuite, il parle de son engagement en faveur de la paix et de la réconciliation : « Désignant le Christ crucifié et la douce Marie aux adversaires, elle montrait que, pour une société qui s'inspirait des valeurs chrétiennes, il ne pouvait jamais y avoir de motif de querelle tellement grave que l'on puisse préférer le recours à la raison des armes plutôt qu'aux armes de la raison. » Et surtout, le Pape évoque son souci de l’évangélisation : « Catherine savait bien que l'on ne pouvait aboutir efficacement… si les esprits n'avaient pas été formés auparavant par la vigueur même de l'Évangile » ; sans oublier son amour indéfectible pour l’Église : « C'était là (dans la recherche passionnée de la communion) l'idéal suprême qui avait inspiré toute sa vie, dépensée sans réserve au service de l'Église. C'est elle-même qui en témoignera devant ses fils spirituels sur son lit de mort : « Tenez pour certain, mes très chers, que j'ai donné ma vie pour la sainte Église ». 
Sainte Catherine de Sienne

Prière de sainte Catherine à la Vierge Marie.
« Ô Marie, Temple de la Trinité, 
Ô Marie, porteuse de feu, 
Marie, distributrice de Miséricorde, 
Marie, qui as fait germer le fruit divin !...
Ô Marie, mer tranquille, 
distributrice de paix, 
Marie, terre féconde. 
Tu es l'arbre nouveau 
qui a porté la fleur odorante du Verbe, 
Fils unique de Dieu.
En toi, terre féconde,
fut semé le Verbe. 
Tu es à la fois la terre et l'arbre.
Ô Marie, bénie sois-tu à jamais 
entre toutes les femmes, 
car en ce jour 
tu nous a donné le pain de ta farine :
la divinité a été unie et pétrie avec l'humanité,
si fortement que rien désormais, 
ni la mort, ni nos ingratitudes, 
ne pourra rompre l'union. Amen. »  

Sainte Catherine de Sienne proclamée co-patronne de l’Europe par le pape Jean-Paul II (1er octobre 1999).

 « […] Il m'a semblé que les chrétiens européens, tout en vivant avec tous leurs compatriotes un passage d'une époque à l'autre qui est à la fois riche d'espoir et non dénué de préoccupations, peuvent tirer un profit spirituel de la contemplation et de l'invocation de certains saints qui sont de quelque manière particulièrement représentatifs de leur histoire. Aussi, après une consultation opportune, complétant ce que j'ai fait le 31 décembre 1980 quand j'ai déclaré co-patrons de l'Europe, aux côtés de saint Benoît, deux saints du premier millénaire, les frères Cyrille et Méthode, pionniers de l'évangélisation de l'Orient, j'ai pensé compléter le cortège des patrons célestes par trois figures également emblématiques de moments cruciaux du deuxième millénaire qui touche à sa fin : sainte Brigitte de Suède, sainte Catherine de Sienne, sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix. Trois grandes saintes, trois femmes qui, à des époques différentes – deux au cœur du Moyen Âge et une en notre siècle – se sont signalées par l'amour actif de l'Église du Christ et le témoignage rendu à sa Croix.

3. Naturellement, le panorama de la sainteté est si varié et si riche que le choix de nouveaux patrons célestes aurait pu s'orienter aussi vers d'autres figures très dignes dont chaque époque et chaque région peuvent se glorifier. Je crois toutefois particulièrement significatif le choix de cette sainteté au visage féminin, dans le cadre de la tendance providentielle qui s'est affermie dans l'Église et dans la société de notre temps, reconnaissant toujours plus clairement la dignité de la femme et ses dons propres.
En réalité, l'Église n'a pas manqué, depuis ses origines, de reconnaître le rôle et la mission de la femme, bien qu'elle ait été conditionnée parfois par une culture qui ne prêtait pas toujours à la femme l'attention qui lui était due. Mais la communauté chrétienne a progressé peu à peu dans ce sens, et précisément le rôle joué par la sainteté s'est révélé décisif sur ce plan. Une incitation constante a été offerte par l'image de Marie, « femme idéale », Mère du Christ et de l'Église. Mais également le courage des martyres, qui ont affronté les tourments les plus cruels avec une surprenante force d'âme, le témoignage des femmes engagées de manière exemplaire et radicale dans la vie ascétique, le dévouement quotidien de nombreuses épouses et mères dans l'« Église au foyer » qu'est la famille, les charismes de tant de mystiques qui ont contribué à l'approfondissement théologique lui-même, tout cela a fourni à l'Église des indications précieuses pour comprendre pleinement le dessein de Dieu sur la femme. D'ailleurs, ce dessein a déjà dans certaines pages de l'Écriture, en particulier dans l'attitude du Christ dont témoigne l'Évangile, son expression sans équivoque. C'est dans cette ligne que prend place le choix de déclarer sainte Brigitte de Suède, sainte Catherine de Sienne et sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix co-patronnes de l'Europe. […]  

6. L'autre grande figure de femme, sainte Catherine de Sienne, est à peine postérieure. Son rôle dans les développements de l'histoire de l'Église et même dans l'approfondissement doctrinal du message révélé a été reconnu d'une manière significative, jusqu'à l'attribution du titre de Docteur de l'Église. Née à Sienne en 1347, elle fut favorisée dès sa plus tendre enfance de grâces extraordinaires qui lui permirent d'accomplir, sur la voie spirituelle tracée par saint Dominique, un parcours rapide de perfection entre prière, austérité et œuvres de charité. Elle avait vingt ans quand le Christ lui manifesta sa prédilection à travers le symbole mystique de l'anneau nuptial. C'était le couronnement d'une intimité mûrie dans le secret et dans la contemplation, grâce à la constante permanence, bien que ce soit hors des murs d'un monastère, dans la demeure spirituelle qu'elle aimait appeler la « cellule intérieure ». Le silence de cette cellule, qui la rendait très docile aux divines inspirations, put bien vite s'allier à une activité apostolique qui a quelque chose d'extraordinaire. Beaucoup de personnes, même des clercs, se regroupèrent autour d'elle comme disciples, lui reconnaissant le don d'une maternité spirituelle. Ses lettres se répandirent à travers l'Italie et l'Europe elle-même. En effet, la jeune siennoise entra avec un regard sûr et des paroles de feu dans le vif des problèmes ecclésiaux et sociaux de son époque. Catherine s'engagea inlassablement pour la résolution des multiples conflits qui déchiraient la société de son temps. Son action pacificatrice atteignit des souverains européens comme Charles V de France, Charles de Durazzo, Élisabeth de Hongrie, Louis le Grand de Hongrie et de Pologne, Jeanne de Naples. Son intervention pour la réconciliation de Florence avec le Pape fut significative. Désignant « le Christ crucifié et la douce Marie » aux adversaires, elle montrait que, pour une société qui s'inspirait des valeurs chrétiennes, il ne pouvait jamais y avoir de motif de querelle tellement grave que l'on puisse préférer le recours à la raison des armes plutôt qu'aux armes de la raison.

7. Mais Catherine savait bien que l'on ne pouvait aboutir efficacement à cette conclusion si les esprits n'avaient pas été formés auparavant par la vigueur même de l'Évangile. D'où l'urgence de la réforme des mœurs, qu'elle proposait à tous sans exception. Aux rois, elle rappelait qu'ils ne pouvaient gouverner comme si le royaume était leur « propriété » : bien conscients qu'ils auraient à rendre compte à Dieu de la gestion du pouvoir, ils devaient plutôt assumer la tâche d'y maintenir « la sainte et véritable justice », se faisant « pères des pauvres » (cf. Lettre n. 235 au Roi de France). L'exercice de la souveraineté ne pouvait en effet être séparé de celui de la charité, qui est l'âme à la fois de la vie personnelle et de la responsabilité politique (cf. Lettre n. 357 au Roi de Hongrie). C'est avec la même force que Catherine s'adressait aux ecclésiastiques de tout rang, pour leur demander la cohérence la plus stricte dans leur vie et dans leur ministère pastoral. Le ton libre, vigoureux, tranchant, avec lequel elle admoneste prêtres, évêques et cardinaux est impressionnant. Il fallait – disait-elle – déraciner dans le jardin de l'Église les plantes pourries et les remplacer par des « plantes nouvelles » fraîches et odorantes. Forte de son intimité avec le Christ, la sainte siennoise ne craignait pas d'indiquer avec franchise au Souverain Pontife lui-même, qu'elle aimait tendrement comme le « doux Christ sur la terre », la volonté de Dieu qui lui imposait d'en finir avec les hésitations dictées par la prudence terrestre et par les intérêts mondains, pour rentrer d'Avignon à Rome, près du tombeau de Pierre. Avec la même passion, Catherine s'employa à remédier aux divisions qui surgirent lors de l'élection du Pape qui suivit la mort de Grégoire XI : dans cette affaire aussi, elle fit appel une fois de plus, avec une ardeur passionnée, aux raisons indiscutables de la communion. C'était là l'idéal suprême qui avait inspiré toute sa vie, dépensée sans réserve au service de l'Église. C'est elle-même qui en témoignera devant ses fils spirituels sur son lit de mort : « Tenez pour certain, mes très chers, que j'ai donné ma vie pour la sainte Église »
(Bienheureux Raymond de Capoue, Vie de sainte Catherine de Sienne, Livre III, chap. IV). »
(Source : http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/motu_proprio/documents/hf_jp-ii_motu-proprio_01101999_co-patronesses-europe.html)
-       Catherine de Sienne, Le Dialogue, Le Cerf, coll. «Sagesses chrétiennes », 1999.
-       Catherine de Sienne, Les Oraisons, Le Cerf, coll. « Sagesses chrétiennes », 3 juin 1992.
-       Catherine de Sienne, Lettres, Le Cerf, coll. « Sagesses chrétiennes », 7 volumes, 2008-2017.
-       Catherine de Sienne (trad. J. Hurtaud, o.p.), Le dialogue, Pierre Téqui éditeur, coll. « Livres d'Or des Écrits Mystiques », 2000.

-       Catherine de Sienne, Lettres de sainte Catherine de Sienne, Pierre Téqui éditeur, coll. « Livres d'Or des Écrits Mystiques », 30 décembre 1999.
-       Chavin de Malan Émile, Vie de Catherine de Sienne, 1850.
-       De Courcelles Dominique, Catherine de Sienne, Le Dialogue, Cerf, 1999.
-       Mgr Ferretti Lodovico, Sainte Catherine de Sienne, Cantagalli, 1998.
-       Martinoir (de) Francine, Catherine de Sienne, ou la traversée des apparences, Éditions du Rocher, coll. « Biographie », 23 avril 1999, 192 p.





Source principale de cet article:
Frère Norbert-Marie Sonnier, o.p. Dominicain de Rennes
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https://www.notrehistoireavecmarie.com
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