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Chorale Belgo-Burundaise CSFA
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2 mai 2020

Évangile et Homélie du vendredi 02 Mai 2020. Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle

Lectures de la messe
Première lecture
« L’Église se construisait, réconfortée par l’Esprit Saint » (Ac 9, 31-42)

Lecture du livre des Actes des Apôtres

En ces jours-là,
l’Église était en paix
dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie ;
elle se construisait
et elle marchait dans la crainte du Seigneur ;
réconfortée par l’Esprit Saint,
elle se multipliait.

Or, il arriva que Pierre, parcourant tout le pays,
se rendit aussi chez les fidèles qui habitaient Lod.
Il y trouva un homme du nom d’Énéas,
alité depuis huit ans parce qu’il était paralysé.
Pierre lui dit :
« Énéas, Jésus Christ te guérit,
lève-toi et fais ton lit toi-même. »
Et aussitôt il se leva.
Alors tous les habitants de Lod et de la plaine de Sarone
purent le voir,
et ils se convertirent en se tournant vers le Seigneur.
Il y avait aussi à Jaffa
une femme disciple du Seigneur nommée Tabitha,
ce qui se traduit : Dorcas (c’est-à-dire : Gazelle).
Elle était riche des bonnes œuvres et des aumônes qu’elle faisait.
Or, il arriva en ces jours-là
qu’elle tomba malade et qu’elle mourut.
Après la toilette funèbre,
on la déposa dans la chambre haute.
Comme Lod est près de Jaffa,
les disciples, apprenant que Pierre s’y trouvait,
lui envoyèrent deux hommes avec cet appel :
« Viens chez nous sans tarder. »
Pierre se mit en route avec eux.
À son arrivée on le fit monter à la chambre haute.
Toutes les veuves en larmes s’approchèrent de lui ;
elles lui montraient les tuniques et les manteaux
confectionnés par Dorcas
quand celle-ci était avec elles.
Pierre mit tout le monde dehors ;
il se mit à genoux et pria ;
puis il se tourna vers le corps, et il dit :
« Tabitha, lève-toi ! »
Elle ouvrit les yeux et, voyant Pierre,
elle se redressa et s’assit.
Pierre, lui donnant la main, la fit lever.
Puis il appela les fidèles et les veuves
et la leur présenta vivante.
La chose fut connue dans toute la ville de Jaffa,
et beaucoup crurent au Seigneur.

– Parole du Seigneur.


Psaume 115 (116b), 12-13, 14-15, 16ac-17

Comment rendrai-je au Seigneur
tout le bien qu’il m’a fait ?
J’élèverai la coupe du salut,
j’invoquerai le nom du Seigneur.

Je tiendrai mes promesses au Seigneur,
oui, devant tout son peuple !
Il en coûte au Seigneur
de voir mourir les siens !

Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur,
moi, dont tu brisas les chaînes ?
Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce,
j’invoquerai le nom du Seigneur.


Évangile (Jn 6, 60-69)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 6, 60-69)

En ce temps-là,
Jésus avait donné un enseignement
dans la synagogue de Capharnaüm.
Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent :
« Cette parole est rude !
Qui peut l’entendre ? »
Jésus savait en lui-même
que ses disciples récriminaient à son sujet.
Il leur dit :
« Cela vous scandalise ?
Et quand vous verrez le Fils de l’homme
monter là où il était auparavant !…
C’est l’esprit qui fait vivre,
la chair n’est capable de rien.
Les paroles que je vous ai dites sont esprit
et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. »
Jésus savait en effet depuis le commencement
quels étaient ceux qui ne croyaient pas,
et qui était celui qui le livrerait.
Il ajouta :
« Voilà pourquoi je vous ai dit
que personne ne peut venir à moi
si cela ne lui est pas donné par le Père. »

À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent
et cessèrent de l’accompagner.
Alors Jésus dit aux Douze :
« Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit :
« Seigneur, à qui irions-nous ?
Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons,
et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Evangile - Extraits de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris-France, 1980-2020. Tous droits réservés.


Homélies ou Méditations du jour

 



Homélies - Abbé Philippe Link

Le discours du Pain de vie continue son effet : maintenant, ce ne sont plus seulement les juifs qui sont scandalisés par les propos de Jésus mais les disciples : « Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, s’écrièrent : ‘Ce qu’il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l’écouter !’ »

Les paroles de Jésus sont tellement déconcertantes qu’elles viennent jusqu’à heurter ceux qui sont le plus proche de lui. Cette crise entre Jésus et ses disciples apparaît dans tous les évangiles. Les synoptiques, de leur côté, la situe au cœur de la confession de Pierre à Césarée (Cf. Mc 8, 27-33 ; Mt 16, 13-22 ; Lc 9, 18-22). En fait, ce qui a choqué la plupart des disciples ce n’est pas que Jésus prétende donner sa chair à manger – au sens propre du terme –.

On ne peut les soupçonner d’une interprétation littérale aussi grossièrement matérielle. Ce qui les a heurtés c’est que Jésus prétende être d’origine divine et se présente comme le don ultime et définitif de Dieu. Ils refusent de reconnaître la filiation divine de Jésus. En lui, ils ne voient qu’un homme. Du coup, la proposition selon laquelle le monde serait vivifié par son sacrifice ne peut que leur paraître absurde.

Ils butent aussi sur un second point. En admettant que la prétention de Jésus à être de condition divine soit vraie, comment le Maître de la Vie pourrait-il être effleuré par l’ombre de la mort ? Comment le salut qui a pour auteur le Dieu de la vie pourrait-il emprunter le chemin de la mort ? Jésus a bien compris que c’est ici que le bas blesse. Voilà pourquoi il insiste sur sa divinité en se révélant comme celui qui vient accomplir la prophétie du Fils de l’Homme du prophète Daniel (Cf. Dn 3, 14) :

« Cela vous heurte ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant ?… C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie » (versets 61-63). Jésus pointe bien le lieu de vérité de notre foi dans notre manière de nous situer par rapport à sa personne, plus précisément par rapport à deux points fondamentaux qui constituent le propre du mystère de sa personne : son incarnation et son passage par la mort pour donner la vie.

Derrière les versets de l’évangile de ce jour, nous pouvons reconnaître deux objections majeures que l’on fait souvent au christianisme : Comment imaginer un Dieu qui en s’incarnant se compromettrait avec sa création au point de s’enfoncer dans une chair considérée a priori comme mauvaise ; et un Dieu qui prétendrait donner la vie aux hommes en passant par la mort, n’est-il pas tout aussi impensable ?

En fait, ces deux objections au scandale de l’incarnation ont de tout temps alimenté les thèses gnostiques, ésotériques, anti-chrétiennes, ces dernières reposant sur des visions docètes ou adoptianistes du mystère de la personne de Jésus-Christ. Les premières allèguent que Dieu aurait fait semblant d’assumer une nature humaine. Pour les secondes, Jésus ne serait tout au plus qu’un grand initié ayant été adombré par l’esprit du Christ. Si l’homme Jésus serait bien mort, il n’en serait pas de même du Christ, cette créature purement spirituelle.

Saint Jean nous met ici devant la question fondamentale que Jésus adresse à tous les hommes de tous les temps : « Pour toi qui suis-je ? », interrogation qui appelle de notre part une réponse de foi fondatrice pour notre vie chrétienne et déterminante pour notre salut.

Seigneur, devant le mystère de ta personne, fais-nous la grâce de confesser avec saint Pierre : « nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu ». Nous te reconnaissons pour notre Sauveur, le Fils de Dieu fait homme pour le salut du monde. Nous sommes pécheurs et nous avons besoin de toi. « Vers qui pourrions-nous aller ? Toi seul as les paroles de la vie éternelle ! »

Abbé Philippe Link

https://carrefours.alsace



Homélies regnumchristi

Prière

Seigneur, l’enseignement que tu donnes à ceux qui se sont rassemblés pour t’écouter leur paraît difficile à entendre et à comprendre. Mais, Seigneur, qu’en est-il de nous, tes disciples d’aujourd’hui, alors que par le saint sacrifice de la messe tu nous fais participer à ton sacrifice et nous communiques ta vie divine ?

Demande

Avec peu de choses, Seigneur, tu accomplis de grandes œuvres : accorde-moi la grâce de comprendre qu’il n’y a rien de plus important que de recevoir la sainte Eucharistie qui communique ta divinité à mon humanité. Oui, Seigneur, permets-moi de te remercier de cet amour toujours accordé à celui qui te cherche vraiment mais humblement.

Réflexion

Après la multiplication des pains, la foule rassasiée cherche à venir plus près de Jésus qui connaît la véritable raison de la démarche du peuple : il sait que les gens veulent que leur faim soit rassasiée. Mais la foule veut être rassasiée de nourriture terrestre alors que Jésus lui propose la nourriture qui ouvre à la vie éternelle.

1. « Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? »

Pour les auditeurs, cette parole est incompréhensible. Beaucoup se mirent à discuter fort entre eux : elle est rude, cette parole ! Que veut-il dire ? Que veut-il dire quand il parle de vie éternelle ? Celui-ci n’est qu’un homme qui habite notre village de Nazareth, nous connaissons sa famille. C’est le fils de Joseph ! Il se séparèrent en plusieurs groupes et se dispersèrent plutôt que de continuer à l’écouter.

2. « Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »

Cette question montre la grande difficulté que représente la foi. C’est un don de Dieu qui procède de la rencontre entre Dieu, qui offre cette vie, et l’ouverture du cœur de l’homme qui est invité à l’accueillir. Une grande partie de la foule s’en est allée mais les apôtres, qui décident d’imiter Pierre et les Douze, choisissent de rester.

3. « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle (…) nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

Et là, les apôtres se mettent à suivre le Christ qui savait que tous ses apôtres et ses disciples finiraient par le suivre, sauf « celui qui le livrerait ».

À nous, aujourd’hui, lorsque nous le recevons dans l’Eucharistie, le Seigneur communique sa vie divine. À nous de répondre par notre foi en adhérant à la promesse que le Seigneur nous adresse : « Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » (Jn 6, 51) Seigneur, ouvre nos cœurs, notre sensibilité et notre amour.

Dialogue avec le Christ

Seigneur, ce passage d’Évangile me permet d’entrevoir ta bonté et ta miséricorde : tu ne forces personne, tu nous laisses libres et nous pouvons même ne revenir à toi qu’à la dernière minute. Le saint Curé d’Ars disait que l’on ne peut jamais affirmer que celui qui s’est suicidé est en enfer. Personne ne sait ce qui s’est passé entre lui et le Seigneur à l’ultime instant de son dernier souffle. La grâce de Dieu sera toujours là pour être reçue.

Résolution

Approfondir avec l’aide et la grâce du Seigneur ce que représente le pain eucharistique : une nourriture qui fait que le Christ vient en moi pour que je sois avec lui et en lui, toujours.

Cécile Beaure d'Augères, consacrée de RC

http://www.regnumchristi.fr

 



 

MÉDITER AVEC LES CARMES

« Cette parole est rude ! Qui peut continuer à l'écouter ? »

 Que disait Jésus, qui fût à ce point intolérable ? – « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ». Et Jésus insistait, présentant ces mêmes actions sous la forme d'une nécessité, d'une obligation : « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'Homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas en vous la vie ! »

Si les disciples avaient pu comprendre immédiatement, loin de se scandaliser, ils se seraient émerveillés devant cette initiative de Jésus. Depuis des siècles, en Israël, tout sacrifice à Dieu passait par une destruction : ou bien le sang jaillissait d'un être vivant, ou bien des produits du sol partaient en fumée. Or Jésus, sans aucune critique, met fin définitivement à ce régime provisoire. Son sang sera le dernier versé, son corps sera livré une fois pour toutes ; et désormais les croyants s'uniront à son sacrifice ultime dans le rite d'un repas fraternel, à travers des gestes de vie : manger et boire, et à travers une présence qui sera vraie, immédiate, intensément personnelle, mais qui ne pourra jamais être matérialisée.

Jésus, délibérément, tourne le dos aux sacrifices anciens, à feu et à sang, et il garde, comme uniques signes de son passage pascal et de sa présence, le pain et le vin, qui symbolisent pour tout homme le quotidien, l'indispensable, le vital : « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'Homme, vous n'aurez pas la vie en vous ! »

Jésus nous laisse donc les signes que sont le pain et le vin. Mais ces signes ne parlent à l'homme que par les paroles de Jésus. Quand nous revivons chaque matin le sacrifice pascal du Seigneur, il n'y a pas à s'étonner que l'Eucharistie soit pour nous à la fois attirante et opaque, à la fois proximité et distance, à la fois certitude et mystère de la foi ; car, à chaque messe, c'est encore la parole de Jésus qui affirme, qui opère, qui garantit. « Ceci est mon sang » : nous n'avons pas d'autre entrée dans le mystère que ces paroles du Seigneur vivant, pas d'autre appui pour notre foi que ces courtes phrases qui sont pour nous esprit et vie.

Pour les sens de l'homme, pour ses yeux, ses mains, son palais, il n'y a jamais immédiateté entre les signes du pain et du vin et la réalité inouïe dont Dieu les charge. Nous le savons par expérience : à la messe, il y a toujours une distance à traverser par la foi, il y a parfois le moment de l'étonnement, de l'achoppement, surmonté à chaque fois par les mêmes paroles du Christ, dont l'Église est porteuse depuis deux mille ans : « Ceci est mon corps ; ceci est mon sang. »

Seul l'Esprit de Jésus, l'Esprit Paraclet "transmis" au monde grâce à la passion glorifiante du Seigneur, seul l'Esprit de la vérité peut rendre vivantes en nous ces paroles de vie. Car c'est l'Esprit qui vivifie, qui nous branche sur les forces de la résurrection, qui nous remémore les paroles de Jésus et en fait la certitude d'aujourd'hui.

La chair, à elle seule, ne sert de rien. La « chair », au sens biblique, c'est-à-dire tout l'homme, corps, intelligence et cœur, l'homme avec ses richesses, mais avec son indice de fragilité, son besoin d'évidences et ses impatiences devant les choix de Dieu. Aujourd'hui encore, dans quelques instants, nous allons revivre, en notre nom et au nom de toute l'humanité qui attend le salut, le scandale et le mystère de la première Eucharistie. Que l'Esprit Paraclet, appelé solennellement sur les dons de l'Église, nous donne la joie de faire fond sur la seule parole de Jésus :

« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as des paroles de vie éternelle.

 Et nous, nous avons cru, et nous avons reconnu que tu es le Saint de Dieu. »

https://www.mariedenazareth.com



Homélies - evangeli.net

«Tu as les paroles de la vie éternelle»

Aujourd'hui nous venons de lire dans l'Évangile le discours de Jésus sur le Pain de Vie, Lui-même qui va se donner à nous comme nourriture pour nos âmes et pour notre vie chrétienne. Et, comme il arrive souvent, nous avons pu observer deux réactions bien différentes, et même opposées, de la part de ceux qui l'écoutaient.

Pour certains, son langage est trop dur, incompréhensible pour leur mentalité fermée à la Parole salvifique et vivifiante du Seigneur, et saint Jean ajoute —un peu tristement— «qu'à partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s'en allèrent et cessèrent de marcher avec lui» (Jn 6,66).

L'évangéliste nous donne un indice pour comprendre l'attitude de ces personnes. Ils ne croyaient pas, et ils n'étaient guère disposés à accepter les enseignements de Jésus, trop souvent incompréhensibles pour eux.

De l'autre côté, nous voyons la réaction des Apôtres, représentée par saint Pierre: «Seigneur, vers qui pourrions-nous aller? Tu as les paroles de la vie éternelle, et nous croyons» (Jn 6,68-69). Les douze ne sont pas plus malins que les autres; ni meilleurs; ni même plus experts dans les Ecritures; mais ils sont certainement plus simples, plus confiants, plus ouverts à l’Esprit, plus dociles.

De temps en temps, dans les Évangiles, nous les surprenons à se tromper ou à avoir bien du mal à comprendre Jésus; à discuter de qui est le plus important d'entre eux; ou, même, à corriger leur Maître, lorsqu'il leur annonce sa passion; mais nous les trouvons toujours à ses côté, fidèles. Leur secret: ils l'aimaient vraiment.

Saint Augustin l'exprime ainsi: «Ce ne sont pas les bonnes mœurs qui laissent leurs empreintes dans l'âme, mais les bons amours (...). Voici en vérité l'amour: obéir et croire à celui qu'on aime». À la lumière de cet Évangile nous pouvons nous demander: où ai-je placé mon amour? Quelle foi et quelle obéissance ai-je dans mon Seigneur et dans ce que l'Église nous apprend? Avec quelle docilité, quelle simplicité et quelle confiance est-ce que je vis les choses de Dieu?

Abbé Jordi PASCUAL i Bancells (Salt, Girona, Espagne)

http://evangeli.net/evangile

 



Homélies - Père Gilbert Adam

Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? »

Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !… C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Jésus va jusqu’au bout de l’Incarnation, à la fois dans le concret de la vie humaine, et par le Don de lui-même. Sa parole est d’un réalisme surprenant pour qui adhère au mystère de l’Incarnation. Jésus vient du Père, il est né de la Vierge Marie. Il a pris la chair humaine et il vit de l’Esprit Saint, l’Amour infini de Dieu. La vérité de Jésus nous ouvre un quotidien nouveau ou nous pouvons comprendre que l’homme ne vit pas que de pain, mais de ce qui sort de bouche de Dieu. L’Eucharistie nous offre vraiment le Corps du Christ né de la Vierge Marie ; Il est le Pain du Père, le Pain de Vie. La coupe de vin est vraiment le Sang du Christ donné pour que nous ayons la vie. La vie nous est donnée, elle nous donne de nous rencontrer dans la foi en la vie, la foi en Dieu : « C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. » La foi est un lâcher prise, elle est la naissance à l’autre. Jésus sait déjà qui est celui qui ne croit pas. Mystérieusement Jean signale la trahison de Judas !

"Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait." Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » Le mystère de la vie peut advenir en nous sans que nous en recherchions l’Auteur ! Mais il n’y a rien de durable dans notre vie sans un abandon réel à la volonté de notre Père. Si j’accepte de recevoir l’Auteur de ma vie, je me reconnais fils, existant de lui. « Cela nous est donné par le Père, » dit Jésus. Jésus a insisté jusqu’au bout sur le réalisme de la foi. Nous pouvons vivre une dépossession de nous même dans l’espérance que Dieu nous donne de l’avenir. C’est l’acceptation de ne pas vivre seul mais à partir d’un autre, l’attente de quelqu’un qui nous sauve. Cela se traduit par une ouverture au pauvre. Il s’agit de la réalité de Jésus venu dans la chair humaine. L’apôtre Jean qui a reçu Marie chez lui nous annonce le Don de Jésus par sa vie. Il y va de la réalité de Jésus à la croix qui réalise le don de son corps et de son sang, le don de sa vie. Nous recevons tout de lui, nous n’avons plus rien par nous-mêmes, mais nous espérons tout du Christ qui nous fait entrer dans un nouvel univers.

« À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. » Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. » La certitude de Pierre est ouverture au Mystère de Dieu qui se laisse accueillir pauvrement en Jésus. La foi eucharistique ne sera pas entamée dans le reniement de Pierre qui a manqué d’espérance. Après le reniement, Jésus croisera le regard de Pierre qui se mettra à pleurer. Pierre a été nourri le Jeudi Saint du corps et du sang de Jésus, il se référera sans cesse à ce que Jésus a fait dans sa vie : « Seigneur, à qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle. » Au matin de la résurrection, au soir d’Emmaüs, c’est avec le pain partagé que nous sommes appelés à l’action de grâce. La puissance de l’amour infini de Dieu en Jésus est désormais à l’œuvre dans le cœur de l’Église, dans le cœur des Apôtres. La puissance de l’Esprit Saint agit dans l’Église qui continue l’œuvre de Jésus. C’est ainsi que nous voulons nous remettre à Dieu de tout notre être pour entrer dans le mystère de l’Eucharistie, le mystère du don de nous-même à la suite de Jésus. C’est le lieu de notre foi.

Nous demandons la grâce d’être confortés dans notre foi eucharistique pour reconnaître Jésus qui vient à nous et qui nous donne son Esprit Saint.

Père Gilbert Adam

http://www.pere-gilbert-adam.org

 



Vision de Maria Valtorta dans l'évangile : Jn 6,22-71

Jésus en tête, suivi par le cortège des autres, se rend donc à la belle synagogue de Capharnaüm ; salué par Jaïre, il y entre et ordonne que toutes les portes restent ouvertes pour que ceux qui n’arrivent pas à pénétrer puissent l’entendre de la rue et de la place voisines.

        Jésus va à sa place, dans cette synagogue amie. Cette fois, heureusement, les pharisiens sont absents : peut-être sont-ils déjà partis en grande pompe pour Jérusalem. Et il commence à parler.

        « En vérité, je vous dis : vous me cherchez non pas pour m’entendre ni pour les miracles que vous avez vus, mais pour ce pain que je vous ai donné à manger à satiété et sans frais. Les trois quarts d’entre vous me cherchaient pour cette raison, et par curiosité, venant de toutes parts de notre patrie. Il manque donc à votre recherche l’esprit surnaturel ; et l’esprit humain reste dominant, avec ses curiosités malsaines ou pour le moins ses imperfections infantiles, une curiosité non pas simple comme celle des petits enfants, mais diminuée comme l’intelligence d’un esprit obtus. Et à la curiosité, s’allie la sensualité et un sentiment vicié. La sensualité, subtile comme le démon dont elle est la fille, se cache derrière des apparences et des actes qui semblent bons ; le sentiment vicié, simple déviation morbide du sentiment, ressent, comme tout ce qui est “ maladie ”, le besoin et le désir des drogues et non de la simple nourriture : le bon pain, l’eau limpide, l’huile pure, le lait frais, suffisant pour vivre, et bien vivre. Le sentiment vicié veut des sensations extraordinaires pour être remué et éprouver le frisson du plaisir, ce frisson maladif des paralysés qui ont besoin de se droguer pour goûter l’illusion d’être intègres et virils. La sensualité veut satisfaire sans fatigue sa gourmandise, dans ce cas, avec du pain qui n’a pas coûté de sueurs, puisque Dieu l’a donné par bonté.

        354.7 Les dons de Dieu ne sont pas l’ordinaire, ils sont l’exceptionnel. On ne peut y prétendre, ni se livrer à la paresse en disant : “ Dieu me les donnera. ” Il est écrit : “ Tu mangeras ton pain baigné par la sueur de ton front ”, c’est-à-dire le pain gagné par le travail. Si celui qui est Miséricorde a dit : “ J’ai pitié de ces foules qui me suivent depuis trois jours, n’ont plus rien à manger et pourraient défaillir en route avant d’avoir atteint Hippos sur le lac, ou Gamla, ou d’autres villes ”, et s’il a pourvu à leurs besoins, cela ne signifie pas pour autant qu’on doive le suivre pour cette raison. C’est pour bien davantage qu’un peu de pain, destiné à devenir ordure après la digestion, que l’on doit me suivre. Ce n’est pas pour la nourriture qui remplit le ventre, mais pour celle qui nourrit l’âme, car vous n’êtes pas seulement des animaux occupés à brouter, ruminer, ou fouiller avec leur groin et s’engraisser. Mais vous êtes des âmes ! C’est cela que vous êtes ! La chair, c’est le vêtement, l’être c’est l’âme, et elle seule est immortelle. La chair, comme tout vêtement, s’use et finit en poussière : elle ne mérite pas qu’on s’en occupe comme si c’était une perfection à laquelle il faut accorder tous ses soins.

        Cherchez donc ce qu’il est juste de se procurer, non ce qui est superflu. Cherchez à vous procurer non la nourriture périssable, mais celle qui dure pour la vie éternelle. Celle-là, le Fils de l’homme vous la donnera toujours, quand vous la voudrez. Car le Fils de l’homme dispose de tout ce qui vient de Dieu et il peut vous le donner ; car il est Maître – et le Maître magnanime – des trésors du Père qui a imprimé sur lui son sceau pour que les yeux honnêtes ne soient pas confondus. Et si vous avez en vous la nourriture éternelle, vous pourrez accomplir les œuvres de Dieu, puisque vous serez nourris de Dieu lui-même.

        354.8 – Que devons-nous faire pour accomplir les œuvres de Dieu ? Nous observons la Loi et les prophètes. Nous sommes donc déjà nourris de Dieu et nous accomplissons les œuvres de Dieu.

        – C’est vrai. Vous observez la Loi, ou plutôt vous “ connaissez ” la Loi. Mais connaître n’est pas pratiquer. Nous connaissons, par exemple, les lois de Rome et pourtant un juif fidèle ne les pratique pas autrement que dans les formules qui lui sont imposées par sa condition de sujet. Pour le reste, nous ne pratiquons pas – je parle des juifs fidèles – les usages païens des Romains bien que nous les connaissions. La Loi et les prophètes que vous tous connaissez devraient en effet vous nourrir de Dieu et vous donner par conséquent la capacité d’accomplir les œuvres de Dieu. Mais pour cela, ils devraient ne faire qu’un avec vous, comme l’air que vous respirez et la nourriture que vous assimilez, qui se changent tous deux en vie et en sang. Au contraire, ils restent étrangers, tout en étant dans votre maison, comme peut l’être un objet que vous appréciez et utilisez souvent, mais qui ne vous ôterait pas la vie s’il venait à manquer. Alors que… Ah ! Essayez un peu de ne pas respirer pendant quelques minutes, essayez de rester sans nourriture pendant des jours et des jours… et vous verrez que vous ne pouvez pas vivre. C’est ce que devrait ressentir votre moi à cause de sa dénutrition et de son asphyxie de la Loi et des prophètes, puisque vous les connaissez, mais ne les assimilez pas, et qu’ils ne font pas qu’un avec vous. C’est cela que je suis venu enseigner et donner : le suc, l’air de la Loi et des prophètes, pour rendre sang et respiration à vos âmes qui meurent de faim et d’asphyxie. Vous ressemblez à des enfants qu’une maladie rend incapables de savoir ce qui peut les nourrir. Vous avez des provisions, mais vous ne savez pas qu’elles doivent être mangées pour se changer en principe vital, et qu’elles deviennent vraiment nôtres, par une fidélité pure et généreuse à la Loi du Seigneur, qui a parlé à Moïse et aux prophètes pour vous tous. C’est donc un devoir de venir à moi pour avoir l’air et le suc de la vie éternelle. Mais ce devoir présuppose en vous une foi. Car si quelqu’un n’a pas la foi, il ne peut croire à mes paroles, et s’il ne croit pas, il ne vient pas me dire : “ Donne-moi le pain véritable. ” Et s’il n’a pas le pain véritable, il ne peut accomplir les œuvres de Dieu puisque cette capacité lui manque. Par conséquent, pour être nourris de Dieu et pour accomplir ses œuvres, il est nécessaire que vous fassiez cette démarche fondamentale : croire en Celui que Dieu a envoyé.

        354.9 – Mais quels miracles fais-tu donc pour qu’il nous soit possible de croire en toi comme en un envoyé de Dieu et pour qu’on puisse voir sur toi le sceau de Dieu ? Que fais-tu que les prophètes n’aient déjà fait, certes sous une forme plus modeste ? Moïse t’a même surpassé, puisque ce n’est pas une seule fois, mais pendant quarante ans qu’il a nourri nos pères d’une nourriture merveilleuse. Il est écrit que, pendant quarante années, nos pères ont mangé la manne du désert et il est dit par conséquent que Moïse leur donna à manger du pain venu du Ciel : lui, il le pouvait.

        – Vous êtes dans l’erreur. Ce n’est pas Moïse, mais le Seigneur qui a pu faire cela. Et dans l’Exode on lit : “ Voici : je ferai pleuvoir du pain du ciel. Que le peuple sorte et recueille ce qui lui suffit pour chaque jour ; ainsi je me rendrai compte si le peuple marche selon ma Loi. Et le sixième jour, qu’il en ramasse le double par respect pour le septième jour, le sabbat. ” Et les Hébreux virent le désert se recouvrir chaque matin de “ quelque chose de minuscule qui ressemble à ce qui est pilé dans le mortier, et au grésil, semblable à la graine de coriandre, et au bon goût de fleur de farine mélangée à du miel. ” Ce n’est donc pas Moïse, mais le Seigneur qui a procuré la manne. C’est Dieu qui peut tout. Tout. Punir et bénir, enlever et accorder. Et moi, je vous assure qu’entre les deux, il préfère bénir et accorder plutôt que punir et enlever.

        Moïse, comme il est dit dans l’Ecclésiastique, était “ cher à Dieu et aux hommes, sa mémoire était bénie, car il était rendu par Dieu semblable aux saints dans leur gloire, grand et terrible pour les ennemis, capable de susciter des prodiges et d’y mettre fin, glorieux en présence des rois, son ministre en présence du peuple. Il avait vu la gloire de Dieu et entendu la voix du Très-Haut, il était le gardien des préceptes et de la Loi de vie et de sagesse. ” C’est pourquoi Dieu, comme le dit la Sagesse, par amour pour Moïse, a nourri son peuple du pain des anges, et lui a envoyé du ciel un pain déjà fait, sans fatigue, un pain délicieux et d’une douce saveur. Et — souvenez-vous bien de ce que dit la Sagesse — puisqu’il venait du ciel, et qu’il montrait la douceur de Dieu envers ses fils, il avait pour chacun le goût que celui-ci désirait, et procurait à chacun les effets qu’il voulait, étant utile aussi bien au bébé, à l’estomac encore imparfait, ou à l’adulte à l’appétit et à la digestion vigoureux, à la fillette délicate ou au vieillard décrépit. Et même, pour montrer que ce n’était pas œuvre d’homme, il renversa les lois des éléments car ce pain mystérieux qui, au lever du soleil, fondait comme du givre résistait au feu. Ou plutôt : le feu — c’est toujours la Sagesse qui parle — oublia sa propre nature par respect pour l’œuvre de Dieu son Créateur et pour les besoins des justes de Dieu. Ainsi, alors qu’il a l’habitude de s’enflammer pour tourmenter, ici il se fit doux pour faire du bien à ceux qui faisaient confiance au Seigneur.

        C’est donc pour cela qu’en se transformant de toutes manières, il servit à la grâce du Seigneur, leur nourrice à tous, selon les besoins de celui qui priait le Père éternel, pour que ses enfants bien-aimés apprennent que ce n’est pas la reproduction des fruits qui nourrit les hommes, mais que c’est la parole du Seigneur qui conserve ceux qui croient en Dieu. En effet, le feu ne consumait pas – comme il le pouvait – la douce manne, pas même si la flamme était haute et puissante, alors que le doux soleil du matin suffisait à la faire fondre, afin que les hommes apprennent et se rappellent que les dons de Dieu doivent être recherchés dès le commencement du jour et de la vie, et que, pour les obtenir, il faut devancer la lumière et se lever pour louer l’Eternel dès la première heure du matin.

        C’est cela que la manne enseignait aux Hébreux. Et moi, je vous le rappelle, car c’est un devoir qui dure et durera jusqu’à la fin des siècles. Cherchez le Seigneur et ses dons célestes, sans paresser jusqu’aux heures tardives du jour ou de la vie. Levez-vous pour le louer avant même que le soleil levant ne le fasse, et nourrissez-vous de sa parole qui consacre, préserve et conduit à la vie véritable.

        Ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel mais, en vérité, c’est Dieu le Père, et maintenant, en vérité, c’est mon Père qui vous donne le Pain véritable, le Pain nouveau, le Pain éternel qui descend du ciel, le Pain de miséricorde, le Pain de vie, le Pain qui donne la vie au monde, le Pain qui rassasie toute faim et libère de toute faiblesse, le Pain qui donne à celui qui le prend la vie éternelle et l’éternelle joie.

        354.10 – Seigneur, donne-nous de ce pain et nous ne mourrons plus.

        – Vous mourrez comme tout homme, mais vous ressusciterez pour la vie éternelle si vous vous nourrissez saintement de ce Pain, parce qu’il rend incorruptible celui qui le mange. Pour ce qui est de vous, il sera donné à ceux qui le demandent à mon Père avec un cœur pur, une intention droite et une sainte charité. C’est pour cela que je vous ai appris à dire : “ Donne-nous notre pain quotidien. ” Mais pour ceux qui s’en nourriront indignement, il deviendra un grouillement de vers d’enfer, comme les paniers de manne conservés contre l’ordre reçu. Et ce Pain de salut et de vie deviendra, pour eux, mort et condamnation. Car le plus grand sacrilège sera commis par ceux qui mettront ce Pain sur une table spirituelle corrompue et fétide, et le profaneront en le mêlant à la sentine de leurs inguérissables passions. Mieux vaudrait pour eux ne l’avoir jamais pris !

        354.11 – Mais où est ce Pain ? Comment le trouve-t-on ? Quel nom a-t-il ?

        – Moi, je suis le Pain de vie. C’est en moi qu’on le trouve. Son nom est Jésus. Qui vient à moi n’aura plus jamais faim, et qui croit en moi n’aura plus jamais soif, car les fleuves célestes se déverseront en lui, éteignant toute ardeur matérielle. Je vous l’ai dit, désormais. Vous me connaissez à présent, et pourtant vous ne croyez pas. Vous ne pouvez croire que tout est en moi. Et pourtant, c’est ainsi. C’est en moi que se trouvent tous les trésors de Dieu. C’est à moi qu’est donné tout ce qui appartient à la terre, de sorte que les Cieux glorieux et la terre militante sont réunis en moi. Même, elle est en moi, la foule de ceux qui sont morts dans la grâce de Dieu et attendent en souffrant, car tout pouvoir est en moi et pour moi. Et je vous le dis : tout ce que le Père me donne viendra à moi. Et je ne chasserai pas celui qui vient à moi car je suis descendu du Ciel pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. Or voici la volonté de mon Père, du Père qui m’a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. La volonté du Père qui m’a envoyé est que quiconque connaît le Fils et croit en lui ait la vie éternelle et que je puisse le ressusciter au Dernier Jour, en le voyant nourri de la foi en moi et marqué de mon sceau. »

        354.12 Ce discours nouveau et hardi du Maître suscite tout un bourdonnement dans la synagogue et au-dehors. Et lui, après avoir repris haleine un instant, tourne ses yeux étincelants de ravissement là où l’on murmure davantage – or ce sont précisément les groupes où il y a des juifs. Il reprend :

        « Pourquoi marmonner entre vous ? Oui, je suis le fils de Marie de Nazareth, fille de Joachim de la race de David, vierge consacrée au Temple, puis épousée par Joseph, fils de Jacob, de la race de David. Beaucoup d’entre vous ont connu les justes qui donnèrent la vie à Joseph, menuisier de race royale, et à Marie, vierge héritière de souche royale. Cela vous fait dire : “ Comment celui-ci peut-il se dire descendu du Ciel ? ” et le doute naît en vous.

        Je vous rappelle ce qu’annoncent les prophètes sur l’incarnation du Verbe. Et je vous rappelle comment, plus pour nous israélites que pour tout autre peuple, nous croyons que Celui que nous n’osons pas nommer ne peut pas se donner une chair selon les lois humaines, qui plus est selon les lois d’une humanité déchue. Si le Très Pur, l’Incréé, s’est humilié jusqu’à se faire homme par amour pour l’homme, il ne pouvait choisir qu’un sein de Vierge plus pur que les lys pour revêtir de chair sa divinité.

        Le Pain descendu du ciel au temps de Moïse a été placé dans l’arche d’or, recouverte du propitiatoire, veillée par les chérubins, derrière les voiles du Tabernacle. Et avec le Pain était la Parole de Dieu. Et il était juste qu’il en fût ainsi, parce que les dons de Dieu et les tables de sa très sainte Parole doivent être traités avec le plus grand respect. Mais alors qu’est-ce que Dieu aura préparé pour sa propre Parole et pour le Pain véritable descendu du Ciel ? Une arche plus inviolée et plus précieuse que l’arche d’or, couverte du précieux propitiatoire de sa pure volonté d’immolation, veillée par les chérubins de Dieu, voilée d’une candeur virginale, d’une parfaite humilité, d’une sublime charité et de toutes les vertus les plus saintes.

        Alors ? Ne comprenez-vous pas encore que ma paternité est au Ciel et donc que c’est de là que je viens ? Oui, je suis descendu du Ciel pour accomplir le décret de mon Père, le décret de salut des hommes selon ce qui a été promis au moment même de la condamnation et répété aux patriarches et aux prophètes.

        Mais cela, c’est la foi. Or la foi est donnée par Dieu à ceux qui ont une âme de bonne volonté. Aussi personne ne peut venir à moi s’il n’est pas conduit à moi par mon Père, qui le voit dans les ténèbres, mais avec un vrai désir de la lumière. Il est écrit dans les Prophètes : “ Ils seront tous instruits par Dieu. ” Voilà, c’est dit. C’est Dieu qui leur apprend où ils doivent aller pour être instruits par Dieu. Donc tout homme qui, au fond de son âme droite, a entendu Dieu parler, a appris de mon Père à venir vers moi.

        – Et qui veux-tu qui ait entendu Dieu, ou vu sa Face ? » demandent plusieurs qui commencent à montrer des signes d’irritation et de scandale. Et ils finissent par dire :

        « Tu délires ou tu es un illuminé.

        – Personne n’a vu Dieu, excepté celui qui est de Dieu. Celui-là a vu le Père et c’est moi.

        354.13 Et maintenant écoutez le “ Credo ” de la vie future sans lequel on ne peut se sauver.

        En vérité, en vérité je vous dis que celui qui croit en moi a la vie éternelle. En vérité, en vérité je vous dis que je suis le Pain de la vie éternelle.

        Dans le désert, vos pères ont mangé la manne et ils sont morts, car la manne était une nourriture sainte mais temporelle, et elle donnait la vie pour autant qu’il était nécessaire d’arriver à la Terre, promise par Dieu à son peuple. Mais la Manne que je suis n’aura pas de limites de temps ni de puissance. Non seulement elle est céleste, mais elle est divine, et elle produit ce qui est divin : l’incorruptibilité, l’immortalité de ce que Dieu a créé à son image et à sa ressemblance. Elle ne durera pas quarante jours, quarante mois, quarante ans, quarante siècles. Mais elle durera aussi longtemps que le temps, et elle sera donnée à tous ceux qui ont pour elle une faim sainte et agréable au Seigneur, qui se réjouira de se donner sans mesure aux hommes pour lesquels il s’est incarné afin qu’ils aient la Vie qui ne meurt pas.

        Moi, je peux me donner, je peux me transsubstantier par amour pour les hommes, de sorte que le pain devienne Chair et que la Chair devienne pain, pour la faim spirituelle des hommes qui, sans cette nourriture, mourraient de faim et de maladies spirituelles. Mais si quelqu’un mange de ce Pain avec justice, il vivra éternellement. Le Pain que je donnerai, ce sera ma Chair immolée pour la vie du monde ; ce sera mon amour répandu dans les maisons de Dieu pour que viennent à la table du Seigneur ceux qui sont aimants ou malheureux et qu’ils trouvent un réconfort pour leur besoin de se fondre en Dieu et un soulagement pour leurs peines.

        354.14 – Mais comment peux-tu nous donner ta chair à manger ? Pour qui nous prends-tu ? Pour des fauves sanguinaires ? Pour des sauvages ? Pour des homicides ? Le sang et le crime nous répugnent.

        – En vérité, en vérité je vous dis que bien des fois l’homme est pire qu’un fauve et que le péché rend plus que sauvage, que l’orgueil donne une soif homicide, et que ce n’est pas à tous ceux qui sont ici présents que répugneront le sang et le crime. A l’avenir aussi, l’homme restera le même parce que Satan, la sensualité et l’orgueil en font une bête féroce. Et c’est pour satisfaire un besoin plus grand que jamais que vous devez et que l’homme devra se guérir lui-même des germes terribles par l’infusion du Saint. En vérité, en vérité je vous dis que si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas en vous la Vie. Celui qui mange dignement ma chair et qui boit mon sang possède la vie éternelle et je le ressusciterai au Dernier Jour. Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang un breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. Comme le Père vivant m’a envoyé et que je vis par le Père, de même celui qui me mange vivra par moi et ira là où je l’envoie. Il fera ce que je veux, il vivra avec austérité comme homme, il sera ardent comme un séraphin et il sera saint, car pour pouvoir se nourrir de ma chair et de mon sang, il s’interdira les fautes et il vivra en s’élevant pour finir son ascension aux pieds de l’Eternel.

        – Mais cet homme est fou ! Qui peut vivre de cette façon ? Dans notre religion, il n’y a que le prêtre qui doive se purifier pour offrir la victime. Lui, ici, il veut faire de nous autant de victimes de sa folie. Cette doctrine est trop pénible et ce langage trop dur ! Qui peut l’écouter et le pratiquer ? » murmure-t-on dans l’assistance, dont plusieurs sont des disciples réputés tels.

        354.15 Les gens se dispersent en commentant, et les rangs des disciples paraissent très réduits quand le Maître et les plus fidèles restent seuls dans la synagogue. Je ne les compte pas, mais je pense qu’on arrive à peu près à une centaine. Il doit donc y avoir eu une forte défection même dans les rangs des anciens disciples depuis longtemps au service de Dieu.

        Parmi ceux qui sont restés, il y a les apôtres, le prêtre Jean et le scribe Jean, Etienne, Hermas, Timon, Hermastée, Agape, Joseph, Salomon, Abel de Bethléem de Galilée, et Abel l’ancien lépreux de Chorazeïn avec son ami Samuel, Elie (celui qui renonça à ensevelir son père pour suivre Jésus), Philippe d’Arbel, Aser et Ismaël de Nazareth, ainsi que d’autres dont je ne connais pas le nom. Tous ceux-là parlent doucement en commentant la défection des autres et les paroles de Jésus, qui reste pensif, les bras croisés, appuyé à un haut pupitre.

        « Vous êtes scandalisés par mes paroles ? Et si je vous disais que vous verrez un jour le Fils de l’homme monter au Ciel, où il était auparavant, et s’asseoir à côté du Père ? Et qu’avez-vous compris, assimilé, cru, jusqu’à présent ? Et avec quoi avez-vous écouté et saisi ? Seulement avec ce qui est tout humain ? C’est l’esprit qui vivifie et a de la valeur. La chair n’a rien à y voir. Mes paroles sont esprit et vie, et c’est spirituellement qu’il faut les écouter et les comprendre pour y puiser la vie. Mais il y en a beaucoup parmi vous dont l’esprit est mort parce qu’il est sans foi. Beaucoup d’entre vous ne croient pas vraiment, et c’est inutilement qu’ils restent près de moi. Ils n’y trouveront pas la Vie, mais la Mort. Car ils restent, comme je l’ai déjà dit, par curiosité ou par affection humaine, ou pire, dans une intention encore plus indigne. Ils n’ont pas été amenés ici par le Père en récompense de leur bonne volonté, mais par Satan. Personne, en vérité, ne peut venir à moi, si cela ne lui est pas accordé par mon Père. Partez vous aussi, vous qui restez difficilement parce que vous avez honte, humainement, de m’abandonner, mais qui avez encore plus honte de rester au service d’un homme qui vous semble “ fou et dur ”. Partez. Il vaut mieux que vous soyez loin pour nuire. »

        Plusieurs autres disciples se retirent alors, parmi lesquels le scribe Jean et Marc, le Gérasénien possédé, guéri par Jésus qui envoya les démons dans les porcs. Les bons disciples se consultent et courent derrière ceux qui ont abandonné, en essayant de les arrêter.

        354.16 Il reste maintenant dans la synagogue Jésus, le chef de la synagogue, et les apôtres…

        Jésus se tourne vers les Douze, désolés, regroupés dans un coin :

        « Voulez-vous vous en aller, vous aussi ? »

        Il dit cela sans amertume, sans tristesse, mais avec beaucoup de sérieux. Dans un élan douloureux, Pierre lui dit :

        « Seigneur, où veux-tu que nous allions ? Vers qui ? Tu es notre vie et notre amour. Toi seul as les paroles de vie éternelle. Nous savons que tu es le Christ, le Fils de Dieu. Si tu veux, chasse-nous. Mais, pour notre part, nous ne te quitterons pas, pas même… pas même si tu ne nous aimais plus… »

        Pierre pleure sans bruit, avec de grosses larmes… André aussi, Jean et les deux fils d’Alphée pleurent ouvertement ; les autres, pâles ou rouges par suite de l’émotion, ne pleurent pas, mais souffrent visiblement.

        « Pourquoi devrais-je vous chasser ? N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, tous les douze ? »

        Prudemment, Jaïre s’est retiré pour laisser Jésus libre de réconforter ou de réprimander ses apôtres. Jésus, qui remarque sa retraite silencieuse, s’assied d’un air accablé, comme si la révélation qu’il fait lui coûtait un effort supérieur à ses moyens, épuisé comme il l’est, dégoûté, endolori. Puis il dit :

        « Et pourtant, l’un de vous est un démon. »

        La parole tombe lentement, effrayante, dans la synagogue où il n’y a que la lumière des nombreuses lampes qui soit joyeuse… et personne n’ose rien dire. Mais ils se regardent les uns les autres avec un frisson de peur, en se posant une question angoissée et, par une réponse encore plus angoissée et intime, chacun s’examine lui-même…

        Personne ne bouge pendant un moment. Jésus reste seul sur son siège, les mains croisées sur les genoux, la tête basse. Il la relève enfin et dit :

        « Venez. Je ne suis tout de même pas un lépreux ! Ou bien me croyez-vous tel ? »

        Alors Jean s’avance rapidement et lui passe les bras autour du cou en disant :

        « Dans ce cas, j’ai la lèpre avec toi, mon seul amour. Avec toi dans la condamnation. Avec toi dans la mort, si tu crois que c’est cela qui t’attend… »

        Et Pierre rampe à ses pieds, il les lui prend et les pose sur ses épaules en sanglotant :

        « Presse-moi, foule-moi aux pieds ! Mais ne me laisse pas penser que tu te méfies de ton Simon. »

        Voyant que Jésus caresse les deux premiers, les autres s’a­vancent et lui donnent des baisers sur ses vêtements, sur ses mains, sur ses cheveux… Seul Judas ose lui embrasser le visage.

        Jésus se lève tout à coup et semble le repousser brusquement tant son mouvement est imprévu, et il dit :

        « Allons à la maison. Demain soir, à la nuit, nous partirons en barque pour Hippos. »

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