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Chorale Belgo-Burundaise CSFA
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3 mai 2020

Évangile et Homélie du Dimanche 03 Mai 2020. Jésus le Bon Pasteur et la porte des brebis

Nous sommes le 3 mai 2020: dimanche du Bon Pasteur
Quatrième dimanche de Pâques: année A

Lectures de la messe
Première lecture
« Dieu l’a fait Seigneur et Christ » (Ac 2, 14a.36-41)

Lecture du livre des Actes des Apôtres

Le jour de la Pentecôte,
    Pierre, debout avec les onze autres Apôtres,
éleva la voix et fit cette déclaration :
    « Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude :
Dieu l’a fait Seigneur et Christ,
ce Jésus que vous aviez crucifié. »
    Les auditeurs furent touchés au cœur ;
ils dirent à Pierre et aux autres Apôtres :
« Frères, que devons-nous faire ? »
    Pierre leur répondit :
« Convertissez-vous,
et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ
pour le pardon de ses péchés ;
vous recevrez alors le don du Saint-Esprit.

    Car la promesse est pour vous,
pour vos enfants
et pour tous ceux qui sont loin,
aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera. »
    Par bien d’autres paroles encore,
Pierre les adjurait et les exhortait en disant :
« Détournez-vous de cette génération tortueuse,
et vous serez sauvés. »

    Alors, ceux qui avaient accueilli la parole de Pierre
furent baptisés.
Ce jour-là, environ trois mille personnes
se joignirent à eux.

    – Parole du Seigneur.


Psaume 22 (23), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6

Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
il me fait reposer.

Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom.

Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.

Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.

Grâce et bonheur m’accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.


 

Deuxième lecture
« Vous êtes retournés vers le berger de vos âmes » (1 P 2, 20b-25)

Lecture de la première lettre de saint Pierre apôtre

Bien-aimés,
    si vous supportez la souffrance pour avoir fait le bien,
c’est une grâce aux yeux de Dieu.
    C’est bien à cela que vous avez été appelés,
    car c’est pour vous que le Christ,
    lui aussi, a souffert ;
il vous a laissé un modèle
    afin que vous suiviez ses traces.
    Lui n’a pas commis de péché ;
dans sa bouche,
on n’a pas trouvé de mensonge.
    Insulté, il ne rendait pas l’insulte,
dans la souffrance, il ne menaçait pas,
mais il s’abandonnait
à Celui qui juge avec justice.
    Lui-même a porté nos péchés,
dans son corps, sur le bois,
afin que, morts à nos péchés,
nous vivions pour la justice.
Par ses blessures, nous sommes guéris.
    Car vous étiez errants
comme des brebis ;
mais à présent vous êtes retournés
vers votre berger, le gardien de vos âmes.

    – Parole du Seigneur.


Évangile (Jn 10, 1-10)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 10, 1-10)

En ce temps-là, Jésus déclara :
    « Amen, amen, je vous le dis :
celui qui entre dans l’enclos des brebis
sans passer par la porte,
mais qui escalade par un autre endroit,
celui-là est un voleur et un bandit.
    Celui qui entre par la porte,
c’est le pasteur, le berger des brebis.
    Le portier lui ouvre,
et les brebis écoutent sa voix.
Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom,
et il les fait sortir.
    Quand il a poussé dehors toutes les siennes,
il marche à leur tête,
et les brebis le suivent,
car elles connaissent sa voix.
    Jamais elles ne suivront un étranger,
mais elles s’enfuiront loin de lui,
car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »

    Jésus employa cette image pour s’adresser aux pharisiens,
mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait.
C’est pourquoi Jésus reprit la parole :
« Amen, amen, je vous le dis :
Moi, je suis la porte des brebis.
    Tous ceux qui sont venus avant moi
sont des voleurs et des bandits ;
mais les brebis ne les ont pas écoutés.
    Moi, je suis la porte.
Si quelqu’un entre en passant par moi,
il sera sauvé ;
il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage.
Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr.
Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie,
la vie en abondance. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.


Evangile - Extraits de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris-France, 1980-2020. Tous droits réservés.


Homélies ou Méditations du jour

Homélie YouTube

 

 




Je connais mes brebis

 Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10, 11-18) - Je ...

Chaque année, lors du 4e dimanche de Pâques, la liturgie nous parle du bon pasteur, en utilisant chaque fois un autre texte des évangiles. Le symbole du berger qui conduit son troupeau est présent dans tout l’ancien orient, pour désigner les rois et les chefs de clans. Dans la Bible, cette image s’applique aussi à Dieu, le pasteur de son peuple: «Voici votre Dieu qui vient : comme un berger, il fait paître son troupeau; il rassemble les brebis égarées, il porte les agnelets, il procure de la fraîcheur aux brebis qui le suivent» (Isaïe). «Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien» (Ps 22). Jésus lui-même se présente comme «le bon pasteur

La comparaison était facile à comprendre pour un peuple de nomades en marche vers la Terre Promise. Ses plus grands chefs avaient été des bergers : Abraham et ses troupeaux de petit bétail, Moïse, berger dans le désert qui reçoit la révélation du buisson ardent, David qui garde les moutons de son père, à Bethléem.

Dans l’Orient ancien, le berger n’était pas un personnage romantique comme nous nous le représentons souvent aujourd’hui. Le berger était un homme courageux, qui savait défendre ses brebis des animaux sauvages et des voleurs. Dans 1 Samuel 17, 34-36, David dit au roi Saül qui voulait l’empêcher de combattre le géant Goliath : «Quand je faisait paître les brebis de mon père et que venait un lion ou un ours qui enlevait une brebis du troupeau, je le poursuivais, je le frappais et j’arrachais celle-ci de sa gueule. Et s’il se dressait contre moi, je le saisissais et je le frappais à mort

Dans le christianisme la représentation du Christ, le Bon Pasteur se retrouve partout : dans les catacombes, les maisons des chrétiens, leurs salles de réunions.  C’est l’une des premières images du Seigneur ressuscité et notre «pratique pastorale» a pris son nom de cette représentation du Seigneur, le pasteur de son peuple. Encore aujourd’hui, les évêques utilisent la crosse du berger comme symbole de leur ministère pastoral.

Le Bon Pasteur, c’est celui qui permet à ceux et celles qui lui sont confiés de «vivre pleinement». D’ailleurs, le verset qui précède le texte d’aujourd’hui le dit clairement : «Je suis venu pour qu’ils aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance». (Jean 10, 10)

S. Jean, dans son évangile, met l’accent sur l’individualité de chacun et l’importance que nous avons pour Dieu. «Je suis le bon pasteur. Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent». Lorsque quelqu’un est important pour nous, nous connaissons son nom, qu’il s’agisse des membres de notre famille, de nos amis, de nos collègues, des gens de notre entourage. La connaissance d’une personne nous permet de l’aimer et de la respecter.

La haine, par contre, détruit l’individualité, et regroupe les gens en leur donnant une étiquette négative. C’est alors beaucoup plus facile de lutter contre eux et de les éliminer. Les préjugés et la haine réduisent un groupe à une étiquette, une abstraction. On ne connaît plus le nom des personnes, ils n’ont plus de visage, nous ne savons plus qui ils sont. Un exemple extrême de ce comportement est apparu dans les camps d’extermination nazis durant le temps d’Hitler. La gestapo tatouait un numéro sur le bras des prisonniers juifs. Ils n’étaient plus des individus mais des ennemis de l’état, sans visage, sans personnalité propre. Ils devenaient des prisonniers avec un numéro d’identification. Ceci se passe encore aujourd’hui dans de nombreuses prisons. Les numéros et les catégories rendent la haine, la torture et le meurtre plus facile. Il est toujours dangereux de regrouper les gens dans des catégories toutes faites : «les Juifs», «les Musulmans», «les Catholiques», «les Protestants», «les Noirs», «les homosexuels», «les prostituées», etc.

Dans l’évangile d’aujourd’hui, le Seigneur refuse cette négation de la personne. Il connaît ses brebis et il les appelle par leur nom. Le bon pasteur est le Dieu des Juifs, des Samaritains, des Musulmans, des Hindous, des Chrétiens : «J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie.» Le bon pasteur est celui qui se préoccupe, qui prend le temps de connaître, qui répond aux besoins d’une personne à la fois : Marie Madeleine, Zachée, la cananéenne, le bon larron, le paralytique, la samaritaine, le lépreux, Nicodème, l’aveugle de Jéricho, etc.

En ce dimanche du bon pasteur, nous sommes invités à marcher dans les traces du Seigneur, d’être de bons pasteurs pour les gens autour de nous. À la fin de notre vie, espérons que l’on pourra dire de nous ce qu’on a dit du Christ : «Il a passé sa vie à faire du bien et a aidé les autres à avoir la vie en abondance».

Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.

https://www.cursillos.ca



Le bon Pasteur et le mercenaire

Homélie pour le 4e dimanche de Pâques Année C - « Les images du ...

Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien disait le psalmiste. Et comme en écho, Dieu, par la bouche du prophète Ézéchiel, disait: Comme un pasteur s’occupe de son troupeau…, je m’occuperai de mes brebis. Je les retirerai de tous les lieux où elles furent dispersées, au jour de nuées et de ténèbres. Et, aujourd’hui, Dieu fait homme, Jésus dit: Je suis le Bon Pasteur. Et il continue.
Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. Il y a là quelque chose de complètement disproportionné pour qui se place dans une pure perspective économique. Que vaut une vie humaine contre une vie animale? Rappelez-vous la parabole de la brebis perdue: Lequel d’entre vous, s’il a cent brebis et vient à en perdre une, n’abandonne les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour s’en aller auprès de celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il l’ait retrouvée? Cela aussi n’était pas prudent. Le Bon Pasteur n’en a cure. Il n’est pas là pour optimiser son retour sur investissement, pour dégager des bénéfices. Sa mission est de sauvegarder l’intégrité de chacune de ses brebis, fusse au prix de sa vie. Cette disproportion, le Christ l’a assumée pour nous. Lui qui était de condition divine, il s’est abaissé jusqu’à la mort de la Croix. S’il donne sa vie, c’est pour que nous puissions être appelés enfants de Dieu. Et comme il a donné sa vie pour nous, nous devons être prêts à donner notre vie les uns pour les autres. Et c’est là que le mercenaire qui est en nous se rebelle. Donner sa vie pour des gens de bien – je veux dire ma famille, ceux qui pensent comme moi – c’est très bien! Mais les autres, non! Eh bien si! Le Christ nous demande cette folie humaine, de donner notre vie – notre temps, nos qualités, notre affection – à notre prochain. Et qui est mon prochain? Rappelez-vous la parabole du bon samaritain et faîtes de même! Le Christ, d’ailleurs, nous donne le moyen d’y parvenir! Dans l’eucharistie, il se donne lui-même à nous, et c’est notre école de vie jour après jour. Me tenir prêt à donner ma vie même si d’autres choses me semblent immédiatement plus belles. Apprendre à donner sa vie à Dieu et aux autres, à donner sa vie pour les autres . Celui qui donne sa propre vie, la trouvera.

Si le Bon Pasteur peut donner sa vie, c’est qu’il connaît ses brebis. Elles ne sont pas de simples numéros. Un berger passe tellement de temps sous le soleil, la pluie, à veiller son troupeau qu’il saisit à un petit détail l’évolution d’une bête. Il connaît ses brebis, il s’y attache et il appelle chacune par son nom. Souvenez-vous de Samuel au temple de Silo, de Lazare qui fut ainsi rappelé à la vie, de Marie-Madeleine au matin de Pâques et de tant d’autres. En nous appelant par notre prénom, le Seigneur veut nous aider à découvrir ce que nous sommes… Jésus, qui est le Fils du Père éternel, dit qu’il nous connaît comme il connaît le Père.

C’est ainsi qu’il nous révèle ce que nous sommes: dès maintenant nous sommes enfants de Dieu, que nous sommes appelés à la vie éternelle. Découvrir que je suis fait pour Dieu, qu’en Lui se trouve la plénitude de la vie, le vrai bonheur et qu’Il est mon Père. Merveilleuse réponse à cette question qui me taraudait: mais qui suis-je réellement? Merveilleuse réponse qui me libère totalement le cœur! Le mercenaire, là aussi, se révolte. C’est que le mercenaire ramène à lui: il ne veut pas disparaître même lorsqu’il montre le Christ. Alors il jalouse et critique. Le Bon Pasteur nous appelle à devenir des passeurs d’âme, c’est-à-dire à montrer l’Agneau de Dieu et à disparaître. Le mercenaire continue de se révolter: ces paroles sont trop dures, trop exigeantes: qui peur les entendre? Alors, il nous propose une illusion de bonheur. Un bonheur immédiat, peu exigeant, mais tellement plus éphémère. Le Christ, lui, nous appelle à nous connaître selon le cœur de Dieu, sans préjugés mais avec confiance et profondeur. Il nous demande de reconnaître en nous-même et en chacun la dignité d’enfant de Dieu, à reconnaître en chacun la capacité de grandir en amour et sainteté. En un mot à cesser de juger selon les apparences. Si nous ne nous regardons pas les uns les autres à ce niveau de profondeur, nous resterons toujours à un jugement humain qui n’est pas celui de Dieu.

Le jugement de Dieu, c’est que tout homme qui croit en lui ait la vie éternelle. C’est pour cela que le Bon pasteur se préoccupe des brebis qui ne sont pas de cet enclos. Et comment pourrait-il en être autrement? Dès lors que je sais la haute vocation au bonheur de l’homme, comment pourrais-je supporter que certains ne la connaissent pas? J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos; celles-là aussi, il faut que je les mène; elles écouteront ma voix; et il y aura un seul troupeau, un seul pasteur. Oui, Jésus est mort afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. Nous ne pouvons pas nous contenter de notre assemblée, qu’elle soit paroissiale, diocésaine ou romaine. Nous devons porter le désir du Christ qu’il n’y ait qu’un seul troupeau et un seul pasteur! Le mercenaire, lui, ne souhaite cette unité que pour autant qu’elle se fait selon ses critères, qu’elle ne vient pas le bousculer, qu’elle ne le remet pas en cause. Pourtant, nous allons demander dans la prière eucharistique à ne former qu’un seul corps, que le Seigneur rassemble dans l’unité tous ses enfants dispersés. Ce ne sont pas que des mots! Pensons-y lorsque, tous, nous allons prendre part à la coupe de son sang, ce sang versé pour nous et pour la multitude.

Au moment où le Christ va se donner à nous, prenons simplement un moment de silence. Demandons à l’Esprit de Vérité de nous montrer là où nous sommes mercenaires, là où sommes morts par notre péché et non pas à l’image du Bon Pasteur. Au moment de communier demandons au Seigneur de venir faire jaillir la vie!

http://toulouse.dominicains.com



Quatrième dimanche de Pâques : dimanche du « Bon Pasteur ».

Dimanche prochain | Homélie du 4ème dimanche de Pâques

L’Eglise nous invite à entendre un passage du chapitre 10 de l’Évangile selon Saint Jean qui nous présente le Christ sous les traits d’un berger, le bon pasteur. Le verset 11 est dans toutes nos mémoires : Le Christ dit ces paroles rappelées au début du passage que nous lisons cette année (les versets 27 à 30) : «  Je suis le bon Pasteur, le vrai berger. »

Qu’est-ce qu’un berger pour nous dans notre société et notre culture actuelle ?

On entend parfois parler des bergers quand ils sont en colère et qu’ils « montent à Paris » ou à la préfecture de leur département pour manifester. Ils en ont assez des loups ou des ours que l’on réintroduit dans la faune de leur région et qui de temps en temps viennent égorger quelque mouton ou jeune brebis.  Beaucoup de nos jours n’ont jamais vu un berger de leur vie et ne mesurent donc pas les difficiles conditions de vie des bergers chargés de garder des troupeaux dans la solitude et par tous les temps. La publicité parfois évoque les spécialités de tel ou tel berger de manière amusée, mais ce n’est pas cela qui va pour autant nous aider à comprendre ce qu’est un berger.

C’est pourtant cette figure du Seigneur berger, « bon Pasteur » ; que l’Eglise a retenue pour nous inviter en la contemplant à faire monter vers Lui une prière mondiale pour les vocations. Sur les cinq continents, ce dimanche, l’Eglise prie le « Maître de la moisson pour qu’Il envoie des ouvriers à sa moisson » (cf. Matthieu 9,38) puisque Jésus, le maître et le pasteur par excellence, nous y a invité. Puisqu’Il nous demande de le faire, nous le faisons !

Dans cette homélie, j’aimerais d’abord décrire les trait du Christ Pasteur pour essayer de bien comprendre qui est ce Pasteur, ce qu’Il fait aussi pour son troupeau. Puis, nous prendrons un peu de temps pour réfléchir sur les vocations puisque c’est vraiment le jour de le faire !

Qui est donc ce Bon Pasteur ?

Jésus qui connaissait bien la tradition d’Israël consignée dans l’Ancien Testament a pour horizon de sa réflexion sans doute bien des passages comme le Psaume 22 (23) qui présente le Seigneur comme le berger par excellence : «  Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, Il me fait reposer. » (Ps 22 (23), verset 1) Jésus a aussi en tête les propos que le prophète Ezéchiel tient (au chapitre 34 de son livre) lorsqu’il vitupère contre les rois d’Israël présentés comme de mauvais bergers.

Toute la tradition d’Israël estime que le roi est le berger chargé par Dieu de guider le peuple qu’Il lui a confié. Or, l’histoire et l’expérience montrent que bien souvent les rois n’ont pas été à la hauteur de ce que Dieu leur confiait comme mission. Ezéchiel qui, au VIème siècle, se retrouvait en exil avec son peuple mesure la gravité de cet état de fait : si Israël en est arrivé là, c’est bien parce que le roi du moment, à la suite de beaucoup d’autres avant lui, n’a pas été un bon roi, un bon guide capable de bien mener la politique de son pays.

Jésus, comme les prophètes avant lui, savait donc a priori ce que l’on attendait d’un roi : qu’il soit un bon et vrai berger. Or, souvent les rois furent mauvais et faux parce qu’ils n’agirent pas dans le sens du bien compris comme le bien-être et la prospérité de leur peuple et aussi dans la fidélité à Dieu et aux idéaux d’Israël.

Dans le chapitre 10 de Saint Jean, Jésus se présente en disant : «  Je suis le bon berger ». Nous connaissons cette expression «  Je suis » qui revient fréquemment dans cet évangile : «  Je suis le pain vivant »(Jean 6,34), «  Je suis la lumière du, monde »(Jean 9,5), «  Je suis la résurrection et la vie » (Jean 11,25), «  Je suis le chemin, la vérité et la vie. »(Jean 14,6)

L’expression «  Je suis » exprime la divinité de Jésus et tous les attributs que je viens d’énumérer sont donc ceux de Jésus de Nazareth qui est le Seigneur. C’est en effet le Seigneur qui nous apprend ce que veut dire être berger. Jésus le précise : «  Il donne sa vie pour ses brebis »(Jean 10,11.15). Il prend donc soin d’elles en les ramenant dans le bercail si elles se perdent (cf. la parabole de la brebis perdue en Luc 15), mais il est aussi prêt à livrer sa vie pour elles, pour les sauver.

Je vous signale au passage que dans notre culture, ce soin et ce don de soi pour les brebis était une fonction que le roi autrefois devait exercer. Cela lui était dit au jour de son sacre et cela montre plus largement combien notre culture façonnée par la tradition biblique et chrétienne sait qu’une vie -et singulièrement la vie des chefs- ne vaut que par le don de soi dont elle peut être capable.

Le Bon Pasteur appelle ses brebis : c’est pourquoi elles ont chacune une vocation :

Mais, ce berger a aussi une autre fonction que celles rappelées à l’instant. Il connaît ses brebis. Et il les connaît si bien qu’il les appelle chacune par son nom (Jean 10,3). La connaissance du berger n’est donc pas simplement une connaissance globale du type : « J’ai environ tant de têtes de bétail... » Non, mais bien plutôt : je les connais chacune et je peux les appeler par leur nom. Tant et si bien qu’elles n’écouteront jamais la voix d’un berger mercenaire qui, lui, serait intéressé, mais certainement pas prêt à donner sa vie pour protéger chacune des brebis.(cf. Jean 10,5.13) Vous comprenez pourquoi je parle d’appel des brebis par leur nom. C’est parce que nous entrons ici dans l’intimité et la connaissance personnelle que le Seigneur a de nous.

Eh bien frères et soeurs savez-vous que chacun et chacune d’entre nous a été appelé (e) par le Seigneur au jour de son baptême ? En effet, ce jour là ce n’est pas par une simple déclaration ou par l’énumération de notre numéro de sécurité sociale que nous avons reçu le baptême. C’est parce que le ministre du baptême (évêque, prêtre ou diacre) a prononcé notre nom de la part du Seigneur. Or, notre nom qui est en fait notre prénom -que nos parents ont choisi quelquefois après bien des négociations- nous établit personnellement dans une famille (c’est notre nom de famille) et dit combien nous sommes uniques.

Le Concile Vatican II ne cesse de rappeler ce fait essentiel : par notre baptême, nous avons une égale dignité qui fonde notre existence chrétienne. (cf. Constitution sur l’Eglise, Lumen gentium, n° 31 et 32) Il n’y a donc pas de vocations supérieures à d’autres. Mais, fondamentalement, nous sommes tous des êtres appelés, donc connus et aimés du Seigneur. Nous ne sommes jamais seuls.

Cela c’est ce qu’on appelle la «  vocation chrétienne ». Le mot « vocation » vient du latin vocare qui se traduit en français appeler. Il faut le dire et le redire : un chrétien est appelé par Dieu, connu et aimé de Dieu dès sa conception et le baptême est le sacrement qui le signifie clairement.

Il y a donc la vocation chrétienne qui vient du baptême et il y a dans l’Eglise bien des manières de refléter le Christ, de le montrer aux autres. Chacun ne peut pas réaliser évidemement à lui seul la totalité du Christ, mais la vocation spécifique de chacun souligne un trait particulier du Christ. Je m’explique :

Les personnes mariées reflètent le Christ époux de son peuple.


Un époux aimant et fidèle qui est entré en alliance pour toujours avec son peuple. Le couple exprime donc cela dans son mariage.
Le mariage chrétien, le sacrement de mariage n’est donc pas un pis-aller comme parfois une certaine spiritualité, autrefois,a pu le laisser entendre dire. Puisque tu ne suivras pas le chemin de la vie parfaite (la vie religieuse), marie-toi donc !
Le mariage chrétien, je ne parle pas ici des différents produits et sous-produits que la République a pu inventer depuis quelque temps (du concubinage en passant par le PACS), est quelque chose de grand puisqu’il ne s’agit de rien moins que de montrer au monde combien dans le Christ en venant à notre rencontre continue par son engagement total, sa fidélité, à vouloir la réussite de chacune de nos vies, la réussite de ce ce monde.
Je pense ici aux jeunes et j’ai envie de vous dire : Votre vocation, l’appel que vous lance le Seigneur et la réponse qui est la vôtre est peut-être d’être mariés. Sachez que cela est grand (cf Ephésiens 5,32). Alors, si telle est votre vocation, si telle est votre mission, entrez dans cette grandeur à laquelle le Christ vous appelle !

Qu’est-ce qu’un prêtre ?


Si autrefois, le mariage en tant que sacrement a pu être minoré au profit de la vocation religieuse ou sacerdotale, aujourd’hui, toutes les vocations pâtissent y compris celle de prêtre.
J’ai encore entendu des gens me dire : « Ah, vous vous êtes fait prêtre parce que vous avez eu une déception ! ». On imagine de quelle déception il peut s’agir !Un prêtre est là pour exprimer la figure du Christ pasteur dont j’ai déjà beaucoup parlé.
Etre pasteur, c’est avoir pour charge de conduire le peuple de Dieu qui se trouve par exemple sur un quartier (une paroisse). C’est faire retentir la Parole de Dieu (par la prédication comme je suis en train de le faire), inviter à la prière, offrir les sacrements, inciter à l’amour de charité. Voilà le ministère du prêtre, pasteur à la suite du Christ, qui ne nous emmène pas sur des chemins de traverse.

Je pourrais encore parler du diaconat.


Les diacres -nous en avons sept qui habitent à Saint-Maur, ce qui est rare dans une ville- expriment par leur engagement la figure du Christ serviteur. Il s’agit de montrer que le Christ est grand parce qu’il sert ses frères et ne se fait pas servir. Il les sert par amour. Les diacres ont beaucoup à apporter à notre Eglise et à notre société en montrant que le service désintéressé change tout !

Enfin un mot des religieuses et religieux.


Eux aussi par leur profession religieuse (les trois voeux de chasteté, pauvreté et obéissance) expriment à leur manière que le Christ, époux de l’Eglise, pauvre, chaste et obéissant, est venu aimer de cette manière son peuple. Un engagement religieux en vivant ces troix voeux nous désigne le Christ, époux chaste, pauvre et obéissant de son peuple. C’est pourquoi la vie religieuse est si importante pour notre Eglise et notre société.

Comme le dit sans cesse notre évêque, Mgr Michel SANTIER, il n’y a pas de vocations supérieures aux autres. Mais, dans l’Eglise on a besoin de toutes les vocations, comme dans un orchestre symphonique. Si l’on manque de certaines vocations,c’est comme si l’on manque de tout un pupitre dans un orchestre symphonique : il n’y aura pas de symphonie ! On a décidément besoin de toutes les vocations.

Prions donc ensemble en ce jour pour que chacun se redécouvre appelé, aimé de Dieu, donc jamais seul. Et prions ensemble pour que toutes les vocations de notre Eglise présentent au monde, dans une vaste et belle symphonie, le Christ époux, pasteur et serviteur.

Père Stéphane AULARD



Le bon Pasteur (Homélie 4° Dim. Pâques)

Homélie du 2ème dimanche après Pâques: Le bon Pasteur (2020 ...

Cet évangile nous présente une parabole que nous connaissons bien, avec un vrai berger, un faux, des brebis, un loup… Mais si nous écoutons attentivement ce que nous dit Jésus à travers cette parabole, nous pourrions être surpris par l’espérance qui s’en dégage pour l’Église de France.

  • En effet, Jésus nous présente deux Curriculum Vitae ; le sien, et celui de ses brebis.
  • Et ces deux Curriculum Vitae nous indiquent une véritable espérance pour l’avenir du christianisme au sein de notre société sécularisée, ici, en France ! Pour le comprendre, lisons ces deux C.V :

Celui de Jésus : le-bon-pasteur :

1) Jésus se présente comme étant « le bon pasteur, le vrai berger » : il y a une redondance, une insistance, que le grec de l’évangile rend bien, et avec laquelle Jésus nous dit qu’il est le berger, le pasteur au sens où il n’y en pas d’autres ! Pierre, qui se tient probablement tout à côté de Jésus dans ce dialogue avec les notables juifs, revient sur ce point, dans le livre des Actes des Apôtres qui était la première lecture aujourd’hui : « sous le ciel, aucun autre Nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver ». Aucun. « Chefs du peuple et anciens, dit encore Pierre dans le passage que nous venons d’écouter, sachez-le donc, ainsi que tout le peuple d’Israël : c’est par le Nom de Jésus le Nazaréen », et « en nul autre que lui », que les brebis sont conduites vers les prairies de la Vie.

2) Ce n’est pas tout : Jésus se présente à tout le peuple d’Israël comme étant « le bon », « le vrai », au sens où personne d’autre que lui ne prend autant soin de ses brebis. Il a donné sa vie pour elles. Il n’a pas fait défection au moment de la Passion, car « le vrai berger donne sa vie pour ses brebis », dit Jésus. Contrairement au berger qui, en fait, n’est rien d’autre qu’un mercenaire au service de lui-même…

3) Enfin, « le bon pasteur, le vrai berger », c’est-à-dire le berger qui connaît ses brebis une par une. Il n’est pas le Chef d’un vague troupeau où les brebis seraient plus ou moins nombreuses, où elles seraient plus ou moins anonymes ; il connaît au contraire chacune d’entre elle par son propre nom. Si l’on est attentif à cette disposition du Cœur de Jésus pour ses brebis, nous pouvons même y déceler un véritable motif de fierté de sa part, tant Jésus n’hésite pas à insister sur son attention toute particulière pour chacune de ses brebis. « Telle est la volonté de Celui qui m’a envoyé, dit Jésus avec aplomb dans le discours sur le pain de vie : que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés » [Jn 6, 39]. Et de rajouter dans sa prière au Père, à la fin de son dernier repas pris avec les Apôtres : « j’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie » [Jn 17,12]. Ce n’est pas tout : « je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donné », trouvons-nous encore au chapitre 18 [Jn 18,9], quand Jésus est sur le point de souffrir sa Passion. Le regard que Jésus-le-bon-Berger porte sur ses brebis est un regard personnel, un regard aimant, un regard protecteur.

Le C.V des brebis : Le C.V des brebis, quant à lui, fait ressortir qu’aux yeux du berger, ces brebis ne sont pas des ruminants passifs et dénuées d’intelligence. Elles sont au contraire bien vivantes et très en lien avec leur berger :

  • Car si « je connais mes brebis, dit Jésus, mes brebis me connaissent », elles écoutent ma voix – et moi (Jésus) je donne ma vie pour elles. Il y a donc une connaissance mutuelle qui s’établit entre le pasteur et ses brebis. Pour les brebis, connaître le berger est une affaire d’écoute, et donc de temps. L’exemple de la vie des apôtres montre bien qu’il faut aux brebis du temps, de la persévérance, de la clairvoyance, et même des expériences d’échec (pensons à toutes les fois où les apôtres se trompent, en ne comprenant pas ce que leur dit Jésus !), pour apprendre qui est leur Berger, et qui il n’est pas.
  • De plus, dans l’évangile de Jean, les verbes « connaître » et « aimer » sont très proches : quand les brebis écoutent leur berger, elles apprennent à le connaître et à le suivre, et plus elles le connaissent, plus elles l’aiment, car Jésus est infiniment aimable.
  • Enfin, les brebis portent une part de l’identité du bon berger. Pourquoi ? Parce que le berger est lui-même un agneau : « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (selon la définition de Jean le Baptiste en Jn 1,29). Connaître quelqu’un suppose de reconnaître chez lui quelque chose de co-naturel, quelque chose de familier. Et depuis l’Incarnation du Verbe, c’est chose faite… Les brebis sont à l’image de l’Agneau : aimantes et pleines de vie !
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Alors, pourquoi ces deux Curriculum Vitae sont-ils porteurs d’espérance pour l’Église de France aujourd’hui, dans son contexte sécularisé ? Eh bien, ces deux Curriculum Vitae présentés par le Christ font valoir combien le christianisme se comprend comme la foi en une relation interpersonnelle, au sein du troupeau, entre le berger et chacune des brebis, et non pas comme une religion au sens habituellement retenu par nos contemporains, c’est-à-dire en un sens de religion astreignante, de religion empêchant la joie de vivre. La foi catholique n’est pas un ensemble de « préceptes humains » (pour reprendre l’expression de Jésus lui-même dans les évangiles synoptiques) , un ensemble de normes de conduites, avec ses codes alimentaires ou vestimentaires, un ensemble de pratiques rituelles sans lien avec l’amour qui se donne… Le christianisme est la foi en une Personne vivante, en un Berger qui donne au christianisme quelque chose d’unique ; plein de joie, plein de vie. Soyons-en les témoins ! C’est ce que l’Église nous demande aujourd’hui, en cette 55e journée mondiale de prière pour les vocations, à travers la voix du pape François dans son message pour ce dimanche : «  chacun de nous est appelé – à la vie laïque dans le mariage, à la vie sacerdotale dans le ministère ordonné, ou à la vie de consécration spéciale – pour devenir témoin du Seigneur, ici et maintenant ».

Prions donc pour les vocations : vocations à l’union conjugale, en n’oubliant pas qu’un mariage plein de joie et plein de vie, enraciné dans le sacrement du mariage, est un formidable témoignage pour les brebis égarées, et un vrai réconfort pour les brebis en difficulté au sein du troupeau. Vocations au sacerdoce, vocations à la vie religieuse. Priez pour nous aussi, les carmes de Paris : merci ! Amen !

Frère Cyril Robert, ocd - (Couvent de Paris)
https://www.carmel.asso.fr


Homélies - Abbé Philippe Link

Homélie du quatrième dimanche de Pâques

La voix du bon berger, la voix du Christ, nous fait sortir, en nous ouvrant une porte, nous dit l’Évangile (Jn 10,1-3). Elle nous fait sortir de nous-mêmes, en nous ouvrant une porte toute nouvelle sur l’avenir, un chemin possible, peut-être, et souvent inattendu ! C’est cela que nous appelons « vocation ». La vocation n’est pas un chemin tracé d’avance, automatiquement, et qu’il faudrait trouver comme la réponse à une grande devinette !

Notre vie n’est pas un jeu de piste et Dieu ne nous envoie pas des signes comme les indices d’une charade qu’il faudrait trouver en réfléchissant bien. Non ! Dieu ne joue pas avec nous ! Mais Dieu, parce qu’il est Dieu, crée le possible. Il ouvre toujours une porte. Dieu crée le possible, et la vocation c’est cette porte nouvelle qui s’ouvre souvent inattendue à partir de la rencontre personnelle avec le Christ. C’est ce lien entre la voix et la vocation qui est important, ce lien entre la rencontre personnelle et la nouvelle possibilité qui s’ouvre.

Le Bon Berger nous nomme, et en nous nommant il nous fait sortiril ouvre une porte (Jn 10,2). Une lumière nouvelle passe par cette ouverture, et cette lumière, traversant en quelque sorte l’embrasure de la porte, dessine soudain un chemin à travers toute notre vie, un chemin de lumière, si bien qu’on a l’impression, que tout converge naturellement vers cette porte. Dieu vient d’ouvrir une possibilité nouvelle et cela illumine par le fait même tout notre passé, l’éclaire d’une lumière qui est à la fois inattendue et cohérente.

Ce n’est pas un projet que j’ai construit par moi-même et argumenté avec mon cerveau, c’est un chemin qui m’attire d’une façon simple, surnaturel et naturel à la fois, sans que je puisse l’expliquer totalement, mais je sais que ce nouveau désir de vivre, et de « vivre en abondance » (Jn 10,10), vient de la rencontre avec le Christ, qu’il vient de ces moments où, au fond de mon cœur, il a prononcé mon nom, ces moments où j’ai compris que j’étais une personne unique à ses yeux. Cela conduit des jeunes à envisager la vie religieuse ou sacerdotale ou le mariage comme une possibilité, comme une porte vraiment qui s’ouvre.

Et quand cette porte s’ouvre, dans une vie, beaucoup de lumière entre, et trace un chemin qui donne une joie profonde. Mais il faudra vérifier, et c’est un dernier point sur lequel l’Évangile nous éclaire, il faudra vérifier si ce désir, peut-être cette question, vient bien du dialogue avec le Christ, s’il y a bien ce lien entre la voix reconnue et la vocation possible. Car il peut y avoir en nous d’autres voix intérieures, les voix des mercenaires qui ne sont pas celle du vrai berger. Ces voix peuvent imiter celle du berger, mais elle n’est pas celle du berger.

Ces voix nous séduisent, nous qui cherchons un sens à notre vie. Nous le cherchons de toutes les façons possibles, et nous nous perdons souvent à chercher un bonheur sans Dieu. Nous avons parfois l’orgueil de croire que nous pouvons être heureux sans Dieu, et nous nous laissons séduire par le chant des sirènes du monde, au lieu d’écouter la douce voix de notre Seigneur. C’est de l’ordre du combat spirituel. Demandons cette grâce au Seigneur : qu’il nous donne de n’écouter que lui, sûr qu’il est notre bon pasteur, qui nous conduit « sur des prés d’herbe fraîche où il nous fait reposer ».

Le pape François, évoquant la pastorale des vocations disait : « quand nous accueillons le Christ, nous vivons une rencontre décisive qui met la lumière dans notre existence, nous sort de l’étroitesse de notre petit monde et nous fait devenir des disciples amoureux du maître ». En ce dimanche du bon pasteur, nous sommes unis à toute l’Église qui prie particulièrement pour que le Seigneur suscite des vocations.

Seigneur, nous savons que tu appelles aujourd’hui les jeunes à te suivre dans le sacerdoce, la vie consacrée ou le mariage. En ce dimanche du Bon Pasteur, nous te prions de donner à notre Église les vocations dont elle a besoin. Suscite une réponse généreuse dans le cœur de ceux que tu appelles et donnes à nos communautés d’être des lieux d’appel, de discernement et d’accompagnement.

Abbé Philippe Link

https://carrefours.alsace

 



Lettre n°133 - Le Bon Berger - L'actualité de Béthanie

 

Homélies regnumchristi

Prière

Seigneur, l’enseignement que tu donnes à ceux qui se sont rassemblés pour t’écouter leur paraît difficile à entendre et à comprendre. Mais, Seigneur, qu’en est-il de nous, tes disciples d’aujourd’hui, alors que par le saint sacrifice de la messe tu nous fais participer à ton sacrifice et nous communiques ta vie divine ?

Demande

Avec peu de choses, Seigneur, tu accomplis de grandes œuvres : accorde-moi la grâce de comprendre qu’il n’y a rien de plus important que de recevoir la sainte Eucharistie qui communique ta divinité à mon humanité. Oui, Seigneur, permets-moi de te remercier de cet amour toujours accordé à celui qui te cherche vraiment mais humblement.

Réflexion

Après la multiplication des pains, la foule rassasiée cherche à venir plus près de Jésus qui connaît la véritable raison de la démarche du peuple : il sait que les gens veulent que leur faim soit rassasiée. Mais la foule veut être rassasiée de nourriture terrestre alors que Jésus lui propose la nourriture qui ouvre à la vie éternelle.

1. « Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? »

Pour les auditeurs, cette parole est incompréhensible. Beaucoup se mirent à discuter fort entre eux : elle est rude, cette parole ! Que veut-il dire ? Que veut-il dire quand il parle de vie éternelle ? Celui-ci n’est qu’un homme qui habite notre village de Nazareth, nous connaissons sa famille. C’est le fils de Joseph ! Il se séparèrent en plusieurs groupes et se dispersèrent plutôt que de continuer à l’écouter.

2. « Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »

Cette question montre la grande difficulté que représente la foi. C’est un don de Dieu qui procède de la rencontre entre Dieu, qui offre cette vie, et l’ouverture du cœur de l’homme qui est invité à l’accueillir. Une grande partie de la foule s’en est allée mais les apôtres, qui décident d’imiter Pierre et les Douze, choisissent de rester.

3. « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle (…) nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

Et là, les apôtres se mettent à suivre le Christ qui savait que tous ses apôtres et ses disciples finiraient par le suivre, sauf « celui qui le livrerait ».

À nous, aujourd’hui, lorsque nous le recevons dans l’Eucharistie, le Seigneur communique sa vie divine. À nous de répondre par notre foi en adhérant à la promesse que le Seigneur nous adresse : « Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » (Jn 6, 51) Seigneur, ouvre nos cœurs, notre sensibilité et notre amour.

Dialogue avec le Christ

Seigneur, ce passage d’Évangile me permet d’entrevoir ta bonté et ta miséricorde : tu ne forces personne, tu nous laisses libres et nous pouvons même ne revenir à toi qu’à la dernière minute. Le saint Curé d’Ars disait que l’on ne peut jamais affirmer que celui qui s’est suicidé est en enfer. Personne ne sait ce qui s’est passé entre lui et le Seigneur à l’ultime instant de son dernier souffle. La grâce de Dieu sera toujours là pour être reçue.

Résolution

Approfondir avec l’aide et la grâce du Seigneur ce que représente le pain eucharistique : une nourriture qui fait que le Christ vient en moi pour que je sois avec lui et en lui, toujours.

Cécile Beaure d'Augères, consacrée de Regnum Christi

http://www.regnumchristi.fr

 



 

MÉDITER AVEC LES CARMES

Je suis le Bon Pasteur - Le Blog de Jackie

Un enclos, des brebis, un berger : le cadre est facile à imaginer. Au temps de Jésus le parc à brebis était souvent un carré dessiné à flanc de coteau par des murets de pierres, et parfois, plus près des maisons, une cour à murs bas, avec çà et là une protection de ronces ou d'épines, et, bien sûr, une porte unique.

À vrai dire il n'est pas question d'abord du berger, mais de la porte, qui est comme un signe d'authenticité pour celui qui s'occupe des brebis : Celui qui saute le mur est un voleur et un brigand, il ne vient pas pour prendre soin des brebis. Celui qui passe, tranquillement, par la porte, est le vrai berger, et il le prouve en agissant : il appelle chacune par son nom, le nom qu'il a inventé pour chacune ; il les fait toutes sortir, puis marche à leur tête, pour les conduire où il veut, parce qu'il sait où se trouve l'herbe tendre.

Par deux fois Jésus déclare : "Je suis la porte" ; et il s'explique de deux manières : "Je suis la porte" par laquelle on doit approcher les brebis, la porte pour les bergers, et là Jésus s'adresse aux responsables du peuple de Dieu. "Je suis la porte" par laquelle les brebis doivent entrer et sortir : entrer, pour se mettre à l'abri avec toutes les autres ; sortir, pour marcher au large et trouver l'abondance.

Entrer et sortir : c'est la liberté que l'on trouve dans le Christ ; et là chacun de nous est interpellé. Jésus redira au cours de son entretien après la Cène du jeudi saint : "Je suis le chemin, la vérité, la vie ; nul ne va au Père que par moi" (Jn 14,6); Porte pour le berger, porte pour les brebis, Jésus est tout cela à la fois ; et dans son propre commentaire il amorce deux réflexions, l'une sur les réactions du pasteur, l'autre sur l'attitude des brebis.

L'examen de conscience des faux bergers vise les responsables du peuple de Dieu, comme chez les prophètes Jérémie (2,8; 10,21; 23,1-8) et Ezéchiel (34). "Tous ceux qui sont venus avant moi, déclare Jésus, sont des voleurs et des brigands". Qui sont-ils ? Non pas les prophètes de Dieu, mais les marchands de bonheur, tout ceux qui, en Israël et dans le monde païen, prétendaient apporter la recette du salut et la vraie connaissance des choses de Dieu, et en tout premier lieu les Pharisiens et les Sadducéens qui, à l'époque, se disputaient l'autorité morale sur le peuple juif, les Pharisiens en étouffant parfois la parole de Dieu sous le poids des préceptes humains, les Sadducéens, c'est-à-dire la classe sacerdotale, en acceptant une contamination de la foi d'Israël par l'ambition politique et la toute-puissance de l'argent.

En régime chrétien, dès que l'on nomme les pasteurs, on évoque les ministres ordonnés à qui Jésus confie tous les jours les destinées de son Église ; mais également toutes les femmes et tous les hommes consacrés au Royaume de Dieu à plein temps, et qui portent, eux aussi, au quotidien le souci du peuple de Dieu. Chacun d'eux, bien souvent, en fin de journée ou au cœur de l'action, se demande, à la lumière de l'Évangile :

Ne suis-je pas en train de m'approprier les brebis du Seigneur ? Le Christ est-il présent en tiers dans tous mes dialogues ? Mon travail de berger ou de bergère est-il pacifiant, élevant, libérateur ? Serais-je prêt à sacrifier, s'il le faut, pour le troupeau une part de ma tranquillité, de mon épanouissement personnel ou de ma réputation ? Des questions de même type se posent pour nous tous, car là nous sommes placés dans le peuple de Dieu, nous sommes toujours bergers et bergères, en position de témoins et de responsables.

Jésus dit : "Le berger marche à la tête de ses brebis, et elles le suivent, car elles connaissent sa voix" ; et cette parabole de Jésus suscite immédiatement en nous des questions vitales. D'abord quels sont les bergers que je suis prêt à suivre ? Quand il s'agit de mener ma vie, de guider mon action, qu'est-ce qui fait concurrence, en moi, à Jésus berger ? Puis surgit cette autre question : quelle voix me fait lever, sortir, agir ? Les voix que j'accueille ne me font-elles pas retomber sur moi-même ? Si souvent l'on entend la voix des gens blasés, des gens tristes, déclarant que, dans notre monde actuel, il est déjà trop tard pour tout ; la voix de croyants qui font bien partie de l'Église de Jésus, mais qui n'ont que des paroles d'amertume ou d'ironie pour cette Bergerie qui les a nourris et élevés.

La voix qu'il fait bon entendre, c'est, au contraire, la voix tonifiante du Christ qui veut nous conduire par ses chemins à sa mission, au service du Règne de Dieu son Père ; c'est aussi la voix très douce et insistante de l'Esprit Saint, qui souffle où il veut et qui ouvre toujours, dans le cœur, des chemins nouveaux. Mais est-ce que je connais suffisamment la voix du Christ, mon berger, pour savoir la reconnaître dans le concret de ma vie ? Quelle place réelle occupe dans ma vie, dans mon emploi du temps, sa parole, son Évangile ?

Quant à la liberté que je cherche, est-elle celle que le Christ est venu apporter ? Si je sors du bercail vers les nourritures nouvelles du cœur et de l'esprit, c'est avec quelle avidité et pour quelle abondance ? Si je rentre dans l'enclos, c'est pour quelle sécurité ? De plus, quand elle est authentique, la liberté que Jésus nous offre doit assurer à la fois le dynamisme et la cohésion de son Église, et susciter en chacun de ses disciples à la fois l'élan apostolique et l'engagement communautaire.

Le Christ Pasteur est pour nous celui qui accueille et celui qui envoie, celui qui rassemble et qui relance. Il est devant moi chaque jour comme une porte toujours grande ouverte, qui m'invite à entrer pour la fraction du pain, qui m'appelle à sortir pour l'aventure de la foi et de l'espérance, pour le risque du témoignage.

https://www.mariedenazareth.com

 



Homélies du père Jacques Fournier

Homélie pour le 4e dimanche de Pâques Année C « Mes brebis ...

 

Dimanche 3 mai 2020
Quatrième dimanche de Pâques

 

Références bibliques :

 

Lecture des Actes des Apôtres : 2. 14 à 41 : “C’est pour vous que Dieu a fait cette promesse.”
Psaume 22 : “Je ne crains aucun mal car tu es avec moi.”
Première lettre de saint Pierre : 1 Pierre 2. 20 à 25 : “ Il vous a laissé son exemple afin que vous suiviez ses traces.”
Evangile selon saint Jean : 10. 1 à 10 : “Il marche à leur tête et elles le suivent car elles connaissent sa voix.”

 

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De l’Evangile du Bon Pasteur, nous pouvons faire plusieurs lectures selon que nous l’éclairons par le psaume, par la lettre de saint Pierre, par les Actes des Apôtres ou par d’autres paroles du Christ. Chacune de ces lectures est en elle-même un message qui conduit à la réalité essentielle : « Je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient surabondamment. » (en grec : »périsson », qui dépasse toute mesure.) (Jean 10. 10).

 

– Il est la porte et « nul ne peut aller au Père si ce n’est en passant par moi. » (Jean 14. 6)
– Il est le berger dont les brebis reconnaissent la voix quand il les appelle chacune par leur nom et elles suivent ses traces (Saint Pierre).
– Il connaît les pâturages « Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre. » (Psaume)

 

IL EST LE CHEMIN

Si le Bon Pasteur peut conduire ses brebis hors de la bergerie, c’est-à-dire vers les pâturages, c’est que lui-même y est entré et sort avec elles. Le Christ peut nous conduire vers la Vie éternelle parce qu’il est « entré » lui-même en notre humanité et la divinise, lui-même, par sa Pâque et sa Résurrection ou, selon le beau texte de l’offertoire de la messe : « Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance, puissions-nous être unis à la divinité de celui qui a pris notre humanité. »

 

Pâques, son passage « de ce monde à son Père » (Jean 13. 1) Et il n’est pas d’autre chemin que Lui pour nous joindre à son Père. Il est le Chemin, la Vérité, la Vie.

 

Toutes les autres portes, toutes les autres possibilités sont des chemins d’égarement. Lui seul peut donner la Vie, sa Vie divine, en abondance, en surabondance infinie. Les religions à la mode, qui sont sans un Dieu personnel et sans le Christ, New Age, bouddhisme ou autres, ne mènent qu’à une impasse après nous avoir égarés puisqu’elles ne nous conduisent pas à Lui. Il en est de même pour les idéaux humanitaires sans-Dieu, si nobles en soient les motivations affectives. « La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jean 17. 3).

 

Il n’est pas un prophète, fut-il le plus grand, un prophète qui nous parle de Dieu. Il est lui-même « Parole de Dieu », le Verbe » car il est Dieu fait homme en Jésus-Christ par amour pour nous conduire au Père. « Nul ne peut aller au Père si ce n’est en passant par moi. » Cette intransigeance n’est pas une intolérance, même si elle choque les mentalités modernes prêtes à accepter toutes les ambiguïtés, toutes les confusion, tous les compromis. Nous ne pouvons pas dire : « A chacun sa vérité », ou « Toutes les religions se valent ». Le Christ est le seul épanouissement possible de notre vie car il est le seul à nous donner la plénitude de la Vie Divine. En le recevant, nous recevons la Vie trinitaire du Père, par le Christ dans l’Esprit.

IL EST LA VERITE

C’est Lui qui donne accès à la liberté. Il n’est pas une porte qui isole, se referme et enferme. Avec lui et à sa suite, chacun « pourra aller et venir. Il trouvera un pâturage… Il les appelle chacune par son nom et il les fait sortir. »

 

Il connaît chacun de nous personnellement, puisqu’il nous appelle « par son nom ». Nous sommes, chacun, unique à ses yeux et dans le cœur.

 

Grâce à quoi nous pouvons le reconnaître. Comme Marie de Magdala quand elle s’entendit nommer par le ressuscité dans le jardin devant le tombeau vide. Comme Zachée quand il fut appelé du haut de son arbre. Comme Simon-Pierre bouleversé par le : »Simon, m’aimes-tu » ? avant d’être appelé à sa charge pastorale : »Sois le pasteur de mes brebis. »

 

Nous sommes appelés par « un nom nouveau que nul ne connaît sinon celui qui le reçoit. » (Apocalypse 2. 17), un nom qui vient de l’amour, de Dieu qui est Amour. La Vérité ne jaillit pas d’une discussion dans une masse anonyme. Elle vient du don de deux êtres qui se rejoignent en personnalisant pleinement le don d’elles-mêmes. Elles reconnaissent la voix qui les unit dans un unique appel « vécu dans la justice. » (Saint Pierre 2. 24)

IL EST LA VIE

Cette surabondance que donne la vie en Christ est l’un des thèmes souvent repris par saint Jean. Le vin des noces de Cana remplit six cuves jusqu’au bord (Jean 2. 6). L’eau vive offerte à la Samaritaine jaillit éternellement pour étancher toute soif (Jean 4. 14). Le pain multiplié, qui est le Christ Pain de Vie, laisse douze corbeilles (Jean 6. 12). La pêche miraculeuse fait déborder la barque de Pierre (Jean 21. 6). Les paroles du Christ sont plénitude de paix et de joie (Jean 17. 13).

 

Cette surabondance de vie, lui seul peut la donner : »Selon le pouvoir sur toute chair que tu lui as donné, il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés » (Jean 17. 2).

 

Mais cette vie ne peut être vécue individuellement, comme des brebis qui quittent leur errance. Le don de l’Esprit et la promesse qui s’accomplit par le baptême (1 Pierre 2. 25), nous agrège au troupeau du Seigneur pour « se retrouver persévérants dans l’enseignement des apôtres, la communion, la fraction du pain et la prière. »

DANS L’EGLISE

Si le Christ est celui par qui advient le salut, s’il est le lieu de passage vers le Père, il a confié cette même mission à ses apôtres. « Comme tu m’as envoyé, je les envoie dans le monde » (Jean 17. 18). Aujourd’hui l’Eglise est le lieu de passage qui donne accès au salut en Jésus-Christ. Le baptême en est l’entrée, la porte ouverte qui donne accès à la liberté du Royaume (1 Pierre 2. 24-25).

 

L’Eglise ne peut être une bergerie close vers laquelle il faudrait entrer pour nous mettre à l’abri du monde. Elle est la porte ouverte qui nous permet d’y entendre la voix du Christ et de le suivre quand le berger nous conduit hors de l’enclos afin de nous situer dans le monde comme fils de Dieu. Chacun de nous « pourra aller et venir et il trouvera un pâturage … pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient surabondamment. » (Jean 10. 10)

 

***

 

« Que les mystères de Pâques continuent en nous ton oeuvre de rédemption. Qu’ils soient une source intarissable de joie. » (Prière sur les offrandes)

 

« Père tout-puissant et pasteur plein de bonté, veille sur tes enfants avec tendresse. Tu nous as sauvés par le sang de ton Fils. Ouvre-nous une demeure dans le Royaume des cieux ». (Prière de communion de ce dimanche)

 

https://eglise.catholique.fr

Homélies du père Jacques Fournier



Homélies portail catholique suisse

Parole et vie | Spiritualité 2000 | Page 22

Ce dimanche est le dimanche du Bon Pasteur, et c’est traditionnellement le dimanche de prière pour les vocations. Je ne voudrais choquer personne, mais pourquoi ne prierait-on aussi et peut-être d’abord pour la conversion des pasteurs?

Eh oui, comme il y des détournements d’avion, il peut y avoir des détournements de brebis. Pas besoin d’insister lourdement sur les abus de pouvoir de la part de bergers indignes qui ont conduit leurs brebis à l’abîme. Jésus est sévère dans ses propos et cet exclusivisme est choquant pour beaucoup de nos contemporains. Celui qui ne passe pas par la porte et escalade pour parvenir aux brebis est un voleur.

Jésus ici ne se positionne pas par rapport à d’autres traditions religieuses. Le débat est interne au judaïsme, et aujourd’hui au christianisme par conséquent. Il y a ceux qui empruntent la porte, ouvertement et sont reconnus par le troupeau, chaque brebis connaissant la voix de son berger, et puis il y a les autres qui recourent à des méthodes douteuses, séduisent et finissent par non seulement égarer mais par pervertir les brebis dont ils se seront emparés et par les conduire à la mort. Il y a donc des rapts de brebis.

«Ce qui fonde cette prétention inouïe de la part du Christ, c’est l’offrande de sa vie pour ses brebis.»

Jésus ose se présenter comme LE berger, le BON berger, laissant entendre qu’il y en a d’autres qui égarent le troupeau et s’enfuient dès que paraît le loup.  Et Jésus de profiler encore son discours: «Moi je suis la porte des brebis» et il ose cette prétention inouïe: «ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits». Il ne s’agit pas bien sûr d’Abraham ou de Moïse, mais de ceux qui égarent le troupeau.

En se présentant comme la porte des brebis, il souligne qu’il est le garant de leur liberté: elles peuvent entrer et sortir! Il ne confisque pas leur libre arbitre. Or chacun sait qu’en milieu sectaire tout est fait pour qu’on y entre, mais c’est plus difficile d’en sortir…

Ce qui fonde cette prétention inouïe de la part du Christ, c’est l’offrande de sa vie pour ses brebis, alors que d’autres profitent du troupeau tout en les conduisant à la mort. La finale est décisive: moi je suis venu pour que les brebis aient la vie en abondance. Un évangile magnifique, l’évangile du Bon Pasteur. Jésus invitait les Pharisiens à un examen de conscience, mais précise S. Jean, «ils ne comprirent pas de quoi il leur parlait». Un classique du genre…

Jean-Michel Poffet | Vendredi 1er mai 2020

Le portail catholique suisse

https://www.cath.ch

 



Vision de Maria Valtorta dans l'évangile de Saint Jean : Jn 9, 35-14 et 10, 1-21

[...] La Voie, la Vérité, la Vie. Un aveugle-né, comme l’était cet homme, peut toujours avec son bâton trouver la porte de sa maison et y entrer parce qu’il la connaît. Mais si on l’emmenait ailleurs, il ne pourrait passer la porte de la nouvelle maison parce qu’il ne saurait pas où elle se trouve, et il se heurterait contre les murs.

       518.5 Le temps de la Loi nouvelle est venu. Tout se renouvelle et un monde nouveau, un nouveau peuple, un nouveau royaume se lèvent. Maintenant, ceux du temps passé ne connaissent pas tout cela. Eux connaissent leur temps. Ils sont comme des aveugles conduits dans un nouveau pays où se trouve la maison royale du Père, mais ils n’en connaissent pas l’emplacement.

       Je suis venu pour les conduire, les y introduire et pour qu’ils voient. Je suis moi-même la Porte par laquelle on accède à la maison du Père, au Royaume de Dieu, à la Lumière, au Chemin, à la Vérité, à la Vie. Et je suis aussi celui qui est venu pour rassembler le troupeau resté sans guide et le mener dans un unique bercail : celui du Père. Je connais la porte du bercail, car je suis en même temps la Porte et le Berger ; j’y entre et en sors comme et quand je veux. J’y entre librement, en passant par la porte, car je suis le vrai Berger.

       Quand quelqu’un vient donner aux brebis de Dieu d’autres indications, ou cherche à les dévoyer en les amenant à d’autres demeures et par d’autres chemins, ce n’est pas le bon Berger, mais un faux. De même, celui qui n’entre pas par la porte du bercail, mais essaie d’y pénétrer par un autre endroit en sautant par dessus la clôture, n’est pas le berger, mais un voleur et un assassin : car il a l’intention de voler et de tuer, pour que les agneaux qu’il prend n’aient pas de voix pour se plaindre et n’attirent pas l’attention des gardiens et du berger. Même parmi les brebis du troupeau d’Israël, de faux bergers cherchent à s’insinuer pour les faire sortir des pâturages, loin du vrai Berger. Ils sont prêts à les arracher au troupeau par la violence, et à l’occasion, ils sont même disposés à les tuer et à les frapper de bien des manières, pour les empêcher de parler, de raconter au Berger les ruses des faux bergers, et de crier vers Dieu de les protéger contre leurs adversaires et les adversaires du Berger.

       Je suis le bon Berger et mes brebis me connaissent, tout comme ceux qui sont pour l’éternité les portiers du vrai bercail. Eux m’ont connu, moi et mon nom, et ils l’ont annoncé pour qu’il soit connu d’Israël. Ils m’ont décrit, et ils ont préparé mes chemins. Et quand ma voix s’est fait entendre, le dernier d’entre eux m’a ouvert la porte en annonçant au troupeau qui attendait le vrai Berger, au troupeau groupé autour de son bâton : “ Voici celui dont j’ai dit qu’il vient derrière moi. Il me précède parce qu’il existait avant moi et que moi, je ne le connaissais pas. C’est précisément pour que vous soyez prêts à le recevoir, que je suis venu baptiser avec de l’eau afin qu’il soit manifesté en Israël. ” Et les bonnes brebis ont entendu ma voix : quand je les ai appelées par leur nom, elles sont accourues et je les ai emmenées avec moi, comme le fait un bon berger, que les brebis reconnaissent à la voix et qu’elle suivent partout où il va. Et quand il les a toutes fait sortir, il marche devant elles, et elles le suivent, car elles aiment la voix du berger, alors qu’elles ne suivent pas un étranger, mais au contraire fuient loin de lui, parce qu’elles ne le connaissent pas et le craignent. Moi aussi, je marche devant mes brebis pour leur indiquer le chemin et pour affronter le premier les dangers et les signaler au troupeau que je veux conduire en lieu sûr dans mon Royaume.

       518.6 – Israël ne serait-il plus le royaume de Dieu ?

       – Israël est le lieu d’où le peuple de Dieu doit s’élever à la vraie Jérusalem et au Royaume de Dieu.

       – Et le Messie promis, alors ? Ce Messie que tu affirmes être, ne doit-il donc pas rendre Israël triomphant, glorieux, maître du monde, en assujettissant sous son sceptre tous les peuples et en se vengeant férocement de tous ceux qui l’ont assujetti depuis qu’il est peuple ? Rien de cela n’est vrai, alors ? Tu nies les prophètes ? Tu traites de sots nos rabbis ? Tu…

       – Le Royaume du Messie n’est pas de ce monde. C’est le Royaume de Dieu, fondé sur l’amour. Il n’est rien d’autre. Le Messie n’est pas le roi des peuples et des armées, mais le roi des âmes. C’est du peuple élu que viendra le Messie, de la race royale, et surtout de Dieu qui l’a engendré et envoyé. C’est par le peuple d’Israël qu’a commencé la fondation du Royaume de Dieu, la promulgation de la Loi d’amour, l’annonce de la Bonne Nouvelle dont parle le prophète. Mais le Messie sera Roi du monde, Roi des rois, et son Royaume n’aura pas de limites ni de frontières, ni dans le temps, ni dans l’espace. Ouvrez les yeux et acceptez la vérité.

       – Nous n’avons rien compris à ton radotage. Ce que tu dis n’a aucun sens. Parle et réponds sans paraboles. Es-tu, oui ou non, le Messie ?

       – N’avez-vous toujours pas compris ? C’est pour cela que je me suis présenté comme la Porte et le Berger. Jusqu’à présent, personne n’a pu entrer dans le Royaume de Dieu parce qu’il était muré et sans issue, mais maintenant que je suis venu, la porte d’entrée est créée.

       – Oh ! bien d’autres ont prétendu être le Messie, mais on a reconnu par la suite qu’il s’agissait de voleurs et de rebelles, et la justice humaine a puni leur rébellion. Qui nous assure que tu n’es pas comme eux ? Nous sommes las de souffrir et de faire souffrir au peuple la rigueur de Rome, à cause de menteurs qui se disent rois et qui poussent le peuple à la révolte !

       – Non, votre jugement n’est pas exact. Vous ne voulez pas souffrir, cela est vrai. Mais que le peuple souffre vous indiffère. C’est si vrai, qu’à la rudesse de nos dominateurs, vous ajoutez votre propre dureté, en opprimant le menu peuple par des dîmes exagérées et par bien d’autres outrances. Qu’est-ce qui vous assure que je ne suis pas un brigand ? Mes actes. Ce n’est pas moi qui rends lourde la main de Rome, bien au contraire, puisqu’il m’arrive de la rendre plus légère en conseillant l’humanité à nos dominateurs, et la patience à ceux qui sont dominés. Au moins cela. »

       C’est l’avis de beaucoup. En effet, l’auditoire a maintenant beaucoup augmenté et ne cesse de croître au point que le trafic en est gêné sur la grande rue, et que les gens refluent tous dans la ruelle, sous les voûtes de laquelle les voix se répercutent. Ils approuvent Jésus :

       « Bien dit pour les dîmes, c’est vrai ! Lui nous conseille la soumission, et aux Romains la pitié. »

       518.7 Les pharisiens, comme toujours, s’aigrissent d’entendre les approbations de la foule et c’est sur un ton encore plus mordant qu’ils s’adressent au Christ :

       « Réponds sans te perdre dans tant de paroles, et prouve que tu es le Messie.

       – En vérité, en vérité je vous dis que je le suis. C’est moi, moi seul, qui suis la Porte du Bercail des Cieux. Qui ne passe pas par moi ne peut entrer. Certes, il y a eu bien des faux Messies et il y en aura encore. Mais l’unique et véritable Messie, c’est moi. Combien sont venus jusqu’ici se prétendre tels, qui en fait n’étaient rien d’autre que des voleurs et des brigands ! Et pas seulement ceux qui se faisaient appeler Messie par un petit nombre de personnes à la même mentalité, mais d’autres encore qui, sans se donner ce nom, n’en exigent pas moins une adoration qui n’est pas même accordée au véritable Messie. Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende. Cependant remarquez : les brebis n’ont écouté ni les faux Messies, ni les faux bergers et maîtres, car leur esprit sentait l’hypocrisie de leur voix, qui voulait se montrer douce et était cruelle. Seuls les boucs les ont suivis pour devenir leurs compagnons de scélératesse : les boucs sauvages, indomptés, qui ne veulent pas entrer dans le Bercail de Dieu, sous le sceptre du vrai Roi et Berger. Parce que c’est aujourd’hui présent en Israël. Celui qui est le Roi des rois devient le Berger du Troupeau, tandis qu’autrefois celui qui était berger de troupeaux devint roi ; et l’Un comme l’autre proviennent d’une souche unique, celle d’Isaïe, comme c’est écrit dans les promesses et les prophéties.

       Les faux bergers n’ont pas parlé sincèrement ni réconforté. Ils ont dispersé et torturé le troupeau, ils l’ont abandonné aux loups, ou encore ils l’ont tué pour en tirer profit en le vendant pour s’assurer la vie, ou lui ont enlevé les pâturages pour en faire des maisons de plaisirs et des bosquets pour les idoles.

       Savez-vous qui sont les loups ? Ce sont les passions mauvaises, les vices que les faux bergers eux-mêmes ont enseigné au troupeau, en étant les premiers à les pratiquer. Et savez-vous ce que sont les bosquets des idoles ? Ce sont les propres égoïsmes devant lesquels trop de gens brûlent de l’encens. Les deux autres mots n’ont pas besoin d’être expliqués, car leur sens n’en est que trop clair. Mais que les faux bergers agissent ainsi, c’est logique. Ce ne sont que des voleurs qui viennent dérober, tuer et détruire les brebis, pour les faire sortir du bercail et les amener sur de faux pâturages, ou les conduire dans de faux bercails qui ne sont que des abattoirs. Mais celles qui viennent vers moi sont en sécurité, et elles pourront sortir pour aller à mes pâturages ou rentrer pour venir à mes repos et devenir robustes et grasses avec des sucs de sainteté et de santé. Car je suis venu pour cela : pour que mon peuple, mes brebis, jusqu’ici maigres et affligées, reçoivent la vie, et une vie abondante, une vie de paix et de joie. Et c’est tellement ma volonté, que je suis venu pour donner ma vie, afin que mes brebis aient la vie pleine et abondante des enfants de Dieu.

       518.8 Je suis le bon Pasteur. Et un pasteur, quand il est bon, donne sa vie pour défendre son troupeau contre les loups et les voleurs, tandis que le mercenaire, qui n’aime pas les brebis, mais l’argent qu’il gagne pour les mener au pâturage, ne se préoccupe que de se sauver lui-même avec son pécule sur lui. Et quand il voit apparaître un loup ou un voleur, il s’enfuit, quitte à revenir chercher plus tard quelque brebis laissée à moitié morte par le loup ou égarée par le voleur. Il tuera la première pour la manger, ou vendra la seconde comme lui appartenant pour grossir son magot, et il affirmera ensuite à son maître, avec des larmes mensongères, qu’il ne s’est pas sauvé une seule brebis. Peu importe au mercenaire que le loup saisisse et disperse les brebis, et que le voleur en fasse une razzia pour les mener chez le boucher. A-t-il peut-être veillé sur elles pendant qu’elles grandissaient et s’est-il donné du mal pour les rendre robustes ? Mais le maître, qui sait combien coûte une brebis, combien d’heures de fatigue, combien de veilles, combien de sacrifices il a fallu, lui, il aime ces brebis qui sont à lui, et il en prend soin. Mais moi, je suis bien plus qu’un maître. Je suis le Sauveur de mon troupeau et je sais combien me coûte le salut d’une seule âme, et ainsi je suis prêt à tout pour en sauver une. Elle m’a été confiée par mon Père. Toutes les âmes m’ont été confiées avec l’ordre d’en sauver un nombre immense. Plus je réussirai à en arracher à la mort spirituelle, plus mon Père sera glorifié. Et c’est pour cela que je lutte pour les délivrer de tous leurs ennemis, c’est-à-dire de leur moi, du monde, de la chair, du démon et de mes adversaires qui me les disputent pour m’affliger. Moi, je fais cela parce que je connais la Pensée de mon Père. Et mon Père m’a envoyé pour faire cela parce qu’il connaît mon amour pour lui et pour les âmes. Les brebis de mon troupeau, elles aussi, me connaissent, moi et mon amour, et elles sentent que je suis prêt à donner ma vie pour leur plus grand bien.

       J’ai quantité d’autres brebis, qui ne sont pas de ce bercail. Aussi ne me connaissent-elles pas, et presque toutes ignorent que j’existe et qui je suis. A beaucoup d’entre vous, ces brebis semblent pires que des boucs sauvages ; vous les jugez indignes de connaître la vérité et d’obtenir la vie et le Royaume. Et pourtant, il n’en est pas ainsi. Le Père les veut, elles aussi, et je dois donc les approcher, me faire connaître d’elles, faire connaître la Bonne Nouvelle, les conduire à mes pâturages, les rassembler. Elles aussi écouteront ma voix, et elles finiront par l’aimer. Et il y aura un seul Bercail sous un seul Pasteur, et le Royaume de Dieu sera formé sur la terre, prêt à être transporté et accueilli dans les Cieux, sous mon sceptre, mon signe et mon vrai Nom.

       Mon vrai nom ! Il est connu de moi seulement ! Mais quand le nombre des élus sera complet et qu’au milieu des hymnes d’allégresse ils prendront place au grand repas de noces de l’Epoux avec l’Epouse, alors mon nom sera connu de mes élus qui, par fidélité à lui, se seront sanctifiés, même sans connaître toute l’étendue et toute la profondeur de ce que c’est d’être marqués de mon nom et récompensés de leur amour pour lui, ni quelle est la récompense… C’est cela que je veux donner à mes brebis fidèles, ce qui fait ma joie même… »

       518.9Jésus tourne ses yeux extatiques brillants de larmes sur les visages tournés vers lui et un sourire tremble sur ses lèvres, un sourire tellement spiritualisé dans un visage spiritualisé, qu’un frisson secoue la foule, qui se rend compte du ravissement du Christ en une vision béatifique et de son désir d’amour de la voir accomplie. Il se ressaisit, et ferme un instant les yeux pour cacher le mystère que voit son esprit et que l’œil pourrait trop trahir. Puis il reprend :

       « C’est pour cela que le Père m’aime, ô mon peuple, ô mon troupeau ! Parce que pour toi, pour ton bien éternel, je donne la vie.

       Plus tard, je la reprendrai. Mais d’abord, je la donnerai pour que tu aies la vie et ton Sauveur pour ta propre vie. Et je la donnerai de sorte que tu t’en repaisses, me changeant de Pasteur en un pâturage et en une source qui procureront nourriture et boisson, non pas pour quarante années comme pour les Hébreux dans le désert, mais pour tout le temps de l’exil à travers les déserts de la terre. Personne, en réalité, ne m’ôte la vie. Ni ceux qui, en m’aimant de tout leur être, méritent que je m’immole pour eux, ni ceux qui me l’enlèvent à cause d’une haine sans mesure et d’une sotte peur. Personne ne pourrait me la retirer si je ne consentais pas moi-même à la donner et si le Père ne le permettait pas, pris tous les deux d’un délire d’amour pour l’humanité coupable. C’est de mon propre gré que je la donne, et j’ai le pouvoir de la reprendre quand je veux, car il n’est pas convenable que la mort puisse l’emporter sur la vie. C’est pour cela que le Père m’a confié ce pouvoir. Mieux, il m’a ordonné de m’en servir. Et par ma vie, offerte et consumée, les peuples deviendront un Peuple unique : le mien, le Peuple céleste des enfants de Dieu, pour séparer dans les peuples les brebis des boucs, et pour que les brebis suivent leur Pasteur dans le Royaume de la vie éternelle. »

       518.10 Jésus, qui jusqu’alors a parlé à haute voix, s’adresse maintenant à voix basse à Sidonia, dit Bartolmaï, resté tout le temps devant lui, avec à ses pieds son panier de pommes parfumées :

       « Tu as tout oublié pour moi. Maintenant, tu vas certainement être puni et perdre ta place. Tu vois ? Je t’apporte toujours de la souffrance. Pour moi, tu as perdu la synagogue, et maintenant tu vas perdre ton maître…

       – Et à quoi ça pourrait me servir, si je te possède, toi ? Toi seul as de la valeur à mes yeux. Et je quitte tout pour te suivre, pourvu que tu me le permettes. Laisse-moi seulement porter ces fruits à leur acheteur, et puis je suis à toi.

       – Allons-y ensemble. Ensuite, nous irons chez ton père, car tu as un père et tu dois l’honorer en lui demandant sa bénédiction.

       – Oui, Seigneur, tout ce que tu veux. Pourtant, instruis-moi beaucoup, car je ne sais rien, pas même lire et écrire puisque j’étais aveugle.

       – Ne t’en préoccupe pas. Ta bonne volonté te servira d’école. »

       Et il s’éloigne pour revenir sur la rue principale, pendant que la foule commente, discute, se querelle même, hésitant entre les avis opposés qui sont toujours les mêmes : Jésus de Nazareth est-il un possédé ou un saint ? Les gens, en désaccord, débattent pendant que Jésus s’éloigne.

 







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