Évangile et Homélie du Lundi 01 Juin 2020. La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle
Nous sommes le 1 juin 2020 (Lundi de Pentecôte)
Nous entrons dans le Temps Ordinaire
Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l'Église - Mémoire
Lectures de la messe
Première lecture
« Les dons promis, si précieux, nous sont accordés, pour que, par eux, vous deveniez participants de la nature divine » (2 P 1, 2-7)
Lecture de la deuxième lettre de saint Pierre apôtre
Bien-aimés, que la grâce et la paix vous soient accordées en abondance par la vraie connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur. Sa puissance divine nous a fait don de tout ce qui permet de vivre avec piété, grâce à la vraie connaissance de celui qui nous a appelés par la gloire et la force qui lui appartiennent. De la sorte nous sont accordés les dons promis, si précieux et si grands, pour que, par eux, vous deveniez participants de la nature divine, et que vous échappiez à la dégradation produite dans le monde par la convoitise. Et pour ces motifs, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance de Dieu, à la connaissance de Dieu la maîtrise de soi, à la maîtrise de soi la persévérance, à la persévérance la piété, à la piété la fraternité, à la fraternité l’amour.
– Parole du Seigneur.
Psaume 90 (90), 1-2, 14-15ab, 15c-16
Quand je me tiens sous l’abri du Très-Haut et repose à l’ombre du Puissant, je dis au Seigneur : « Mon refuge, mon rempart, mon Dieu, dont je suis sûr ! »
« Puisqu’il s’attache à moi, je le délivre ; je le défends, car il connaît mon nom. Il m’appelle, et moi, je lui réponds ; je suis avec lui dans son épreuve.
« Je veux le libérer, le glorifier ; de longs jours, je veux le rassasier, et je ferai qu’il voie mon salut. »
Évangile (Mc 12, 1-12)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 12, 1-12)
En ce temps-là, Jésus se mit à parler en paraboles aux chefs des prêtres, aux scribes et aux anciens : « Un homme planta une vigne, il l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage. Le moment venu, il envoya un serviteur auprès des vignerons pour se faire remettre par eux ce qui lui revenait des fruits de la vigne. Mais les vignerons se saisirent du serviteur, le frappèrent, et le renvoyèrent les mains vides. De nouveau, il leur envoya un autre serviteur ; et celui-là, ils l’assommèrent et l’humilièrent. Il en envoya encore un autre, et celui-là, ils le tuèrent ; puis beaucoup d’autres serviteurs : ils frappèrent les uns et tuèrent les autres. Il lui restait encore quelqu’un : son fils bien-aimé. Il l’envoya vers eux en dernier, en se disant : “Ils respecteront mon fils.” Mais ces vignerons-là se dirent entre eux : “Voici l’héritier : allons-y ! tuons-le, et l’héritage va être à nous !” Ils se saisirent de lui, le tuèrent, et le jetèrent hors de la vigne. Que fera le maître de la vigne ? Il viendra, fera périr les vignerons, et donnera la vigne à d’autres. N’avez-vous pas lu ce passage de l’Écriture ? La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! » Les chefs du peuple cherchaient à arrêter Jésus, mais ils eurent peur de la foule. – Ils avaient bien compris en effet qu’il avait dit la parabole à leur intention. Ils le laissèrent donc et s’en allèrent.
Rappelons le contexte dans lequel Jésus propose la parabole que nous venons d’entendre. Le voyant enseigner dans le Temple, « les prêtres, les scribes et les anciens » lui demandent : « Par quelle autorité fais-tu cela ? Ou bien qui t’a donné autorité pour le faire ? » (11, 28). Dans un premier temps, Jésus élude la question en en posant une autre, qui porte sur l’origine du baptême proposé par Jean – « venait-il du ciel ou des hommes ? » (11, 30). Devant le silence hypocrite de ses interlocuteurs, Notre-Seigneur refuse à son tour de répondre, considérant qu’il n’a pas de compte à rendre à des hommes qui prétendent diriger le peuple alors qu’ils sont incapables de discerner l’origine céleste du ministère du Baptiste. Jésus n’en reste cependant pas à cette fin de non-recevoir. A travers la parabole qu’il leur propose, il va non seulement répondre indirectement à la question qui lui est posée, mais il va également prophétiser le chemin paradoxal par lequel s’accomplira sa mission divine.
Le scénario imaginé par Notre-Seigneur présente une série de contrastes saisissants. Ainsi pour commencer, on s’étonne du soin méticuleux que le propriétaire porte à une vigne, qu’il quitte brutalement après l’avoir « donnée en fermage à des vignerons ». Cette volte-face inattendue semble trahir une étonnante légèreté ; à moins d’interpréter le « voyage » comme un retrait volontaire, visant à laisser toute la place aux vignerons. Auquel cas, le départ inopiné ferait partie des conditions d’une mise à l’épreuve : ces ouvriers sont-ils dignes de la confiance que leur fait le maître en leur laissant disposer de son bien ? La réponse donnée par la parabole est franchement négative : en frappant le premier serviteur et en assommant le second, ils signifient leur mépris pour le propriétaire. Rompant le contrat de fermage, ils affirment leur autonomie et s’érigent en maîtres du domaine, refusant de rendre compte de leur gestion. Entraînés dans la spirale de la violence, ces vignerons ingrats vont même jusqu’au meurtre du serviteur, en oubliant apparemment qu’ils partagent le même statut que lui. Ce refus de leur condition est pleinement confirmé par la suite du récit : en tuant « le fils bien-aimé », c’est la position d’héritier qu’ils tentent d’usurper, comme le confirme leur conciliabule : « Tuons-le et l’héritage va être à nous ! » Étonnant raisonnement : depuis quand les meurtriers bénéficient-ils de la part d’héritage de leur victime ? Seul le fils est héritier ; en tuant celui-ci, c’est le Père qu’ils visent ; c’est de lui qu’ils veulent se débarrasser pour s’approprier son bien.
S’ils ne « respectent » pas le fils, c’est parce qu’ils ignorent le caractère sacré de la relation filiale. Ils refusent de voir le propriétaire comme un père, l’ayant enfermé dans le personnage du rival dont il faut à tout prix se défaire pour jouir de son bien de manière autonome.
Cette fois cependant la mesure est pleine. N’ayant plus personne à envoyer, le maître de la vigne vient lui-même exécuter la juste sentence et « fait périr les vignerons homicides ». Il ne récupère cependant pas son bien, mais « donne la vigne à d’autres ». On peut supposer qu’il la « donne en fermage » comme aux premiers vignerons, mais le récit ne le précise pas. Peut-être faut-il entendre que ces nouveaux vignerons s’étant montrés dignes de confiance, sont passés du statut de serviteurs à la condition filiale, qu’ils partagent désormais avec le fils unique et bien-aimé ? N’est-ce pas ce que suggèrent les versets 22-23 du Psaume 118 cité par Jésus : « La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs – à savoir le Fils unique du Père – est devenue la pierre angulaire » de la maison de Dieu dont les croyants constituent les « pierres vivantes » (1 P 2, 5), participant dans la foi à la filiation divine du Seigneur Jésus-Christ.
Saint Marc précise que « les chefs des Juifs avaient bien compris que c’était pour eux que Jésus avait dit cette parabole » ; ils se sont donc reconnus dans les personnages des vignerons homicides. Mais ils ne révisent pas pour autant leurs projets meurtriers, sans se rendre compte que par leur endurcissement, ils confirment précisément l’issue du récit.
Seigneur, ouvre nos yeux sur nos complicités avec l’esprit du mal, qui nous pousse à nous défier de toi comme d’un rival jaloux. Au cœur de ce monde qui se vante et se réjouit de t’avoir “ tué”, nous voulons tout au contraire proclamer que tu es le Dieu vivant et le Dieu de la vie ; le Père plein de tendresse et de miséricorde, qui a triomphé de la mort en ressuscitant Jésus, et qui nous offre de participer à sa filiation divine dans l’Esprit. Aussi, nous voulons nous “approcher de toi Seigneur, pierre vivante, rejetée des hommes, choisie par Dieu” pour nous attacher à toi par une foi vivante et une ardente charité.
« Prends, Seigneur, et reçois toute ma liberté, ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté. Tout ce que j’ai et tout ce que je possède, c’est toi qui m’as tout donné ; à toi, Seigneur, je le rends. Tout est à toi, disposes-en selon ton entière volonté. Donne-moi seulement de t’aimer et donne-moi ta grâce, elle seule me suffit. » (Saint Ignace de Loyola)
Demande
Qu’à travers ma prière, le Seigneur puisse me révéler ce que je garde pour moi.
Réflexion
1. « J’attendais de beaux raisins, pourquoi ma vigne en a-t-elle donné de mauvais ? » (Is 5, 4)
Jésus prononce cette parabole aux chefs de son peuple, parabole qui fait écho aux Écritures Saintes. Avant l’exil, voici comment le prophète Isaïe décrit la relation avec Dieu et la réponse d’Israël : « Mon ami avait une vigne sur un coteau fertile. Il en retourna la terre, en retira les pierres, pour y mettre un plant de qualité. Au milieu, il bâtit une tour de garde et creusa aussi un pressoir. » (Is 5, 1-2) Il termine par une question de cet ami, qui est Dieu : « Pouvais-je faire pour ma vigne plus que je n’ai fait ? J’attendais de beaux raisins, pourquoi en a-t-elle donné de mauvais ? » (Is 5, 4)
Jésus répond que la vigne, Israël, n’a pas donné de fruit parce que les vignerons agissent en maîtres de la vigne. Ils excluent le propriétaire et ses serviteurs de leurs décisions, jusqu’au point de rejeter toute intervention divine.
Les chefs du peuple juif « avaient bien compris en effet qu’il avait dit la parabole à leur intention. » Ils sont ces vignerons qui rejettent l’intervention de Dieu au sein du peuple d’Israël. Dans cette méditation, nous allons nous mettre dans un premier temps à la place des chefs du peuple, puis ensuite à la place de Jésus.
2. La réaction des chefs du peuple
Les chefs du peuple savent beaucoup de choses sur Jésus, ce prêcheur itinérant. Il accomplit des gestes messianiques, quasi miraculeux. Il a une approche inédite envers les femmes, les pécheurs publics, les personnes fragiles, les enfants. Il bouscule les codes. L’affrontement entre les autorités religieuses et ce rabbin « hétérodoxe » monte, petit à petit. Jésus ne ménage pas les choses ; il les dénonce publiquement.
Finalement, c’est un petit provincial, pensent les grands chefs du peuple de la capitale. Ne connaît-il pas les enjeux politiques ? L’équilibre fragile entre les romains et les juifs ? A-t-il saisi que pour maintenir l’identité du peuple en temps d’occupation, il faut que les personnes restent à leur place et n’aspirent pas à changer les habitudes ?
Dans ce passage, ils se trouvent enfin devant cet homme. Ce qu’ils pensaient de lui, leurs arguments, semblent soudainement fragiles. Ils se rendent compte, grâce à cette parabole, que leurs arguments sont des excuses pour garder le statu quo. Ils l’ont façonné pour de bonnes ou de mauvaises raisons ; il leur appartient et ils appartiennent à lui. Et Dieu ? Où est-il dans leur projet ?
Ils sont maintenant devant un choix : est-ce que je me laisse interpeller par cet homme et par Dieu ? Ou bien est-ce que je m’attache à mon projet personnel, mon statu quo confortable ?
3. Jésus
Qui est Jésus dans ce passage ? Comment est-il doux et humble de cœur ? Quels sont ses sentiments quand il se met devant ces chefs qui, il le sait, le jugeront et le tueront ? Et quels sentiments lui traversent l’esprit en pensant à son Père, Maître de la vigne, qui est bafoué par ces vignerons ? Prenons un moment avec lui, pour regarder ces hommes avec ses yeux. Pour nous regarder nous-mêmes avec ses yeux et entendre sa voix qui nous parle, non pas pour juger mais pour sauver.
Dialogue avec le Christ
Seigneur, que me suis-je approprié dans ma vie qui t’appartienne ? Comment puis-je te le redonner ? De quelle manière veux-tu être le Maître de ma vie ?
Terminer ce moment d’intimité avec le Seigneur en priant lentement l’acte d’offrande d’Ignace de Loyola : [ndlr]
“Prends Seigneur, et reçois toute ma liberté, ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté. Tout ce que j’ai et tout ce que je possède. C’est toi qui m’as tout donné, à toi, Seigneur, je le rends. Tout est à toi, disposes-en selon ton entière volonté. Donne-moi seulement de t’aimer et donne-moi ta grâce, elle seule me suffit.”
“Prends Seigneur, et reçois”, prière d’abandon de saint Ignace de Loyola
https://www.jesuites.com
Résolution
Prendre un moment dans la journée pour me remémorer la façon dont cette Parole m’a touché et à qui je me suis identifié. Répéter le dialogue que j’ai eu avec le Seigneur à la fin de ma prière.
Sarah Cleary, consacrée de Regnum Christi
http://www.regnumchristi.fr
MÉDITER AVEC LES CARMES
Quel calcul sordide ! Tuer l’héritier pour accaparer l’héritage ; tuer le Fils, non pas pour devenir des fils, mais pour avoir l’argent du Fils ! Quelle sottise également ! Comment imaginer que Dieu, après avoir soigné pendant des siècles sa vigne Israël, la laisserait piller par quelques grands prêtres et quelques politiciens ?
La parabole de Jésus était transparente pour ses auditeurs : vous avez persécuté les prophètes qui vous étaient envoyés, vous avez bafoué la patience de Dieu, qu'allez-vous faire de son Fils, qu'allez-vous faire de moi ? Mais la parabole nous rejoint nous aussi, là où nous sommes, là où nous en sommes, comme un appel à l'authenticité. Certes, nous ne maltraitons pas les prophètes : juste un coup de griffe en passant à un compagnon ou une compagne qui étaient pour nous porteurs d'un message de Dieu. Il suffit parfois de rester imperméables à la lumière qui nous viendrait de ceux qui cheminent avec nous.
Certes nous n'avons pas de nos mains tué le Fils, le Fils de Dieu, qui nous a aimés et s'est livré pour nous. Bien au contraire, nous nous sommes ouverts à son appel et à sa vie. Nous sommes entrés dans les merveilles du don et du pardon de Dieu : bien que son Fils ait été tué, Dieu nous a donné l'héritage du Fils. Les vignerons voulaient hériter sans le fils ; notre désir à nous est d'hériter avec le Fils, car Dieu l'a ramené à la vie afin qu'il soit l'aîné d'une multitude de frères et de sœurs.
Oui, Dieu a pardonné ; il a jeté loin derrière lui tous nos péchés, tous nos refus, toutes nos tristesses ; et la question qu'il nous pose aujourd'hui n'est pas : "Qu'as-tu fait de mon Fils ?", mais : "Que fais-tu de l'héritage ?" Car nous sommes vraiment, par grâce, héritiers de Dieu, cohéritiers du Fils, revenu de la mort. Et notre héritage a deux noms : la vie et la gloire.
La vie nous habite déjà. C'est une vie filiale qui nous permet de prier et de témoigner, avec la certitude d'être aimés, aimés comme uniques et irremplaçables, parce que nous sommes aimés dans l'Unique dont nous reproduisons l'image. Et cette vie-là, cette vie filiale, traversera la mort.
Quant à la gloire, l'autre nom de notre héritage, nous savons qu'elle investira notre personne immortelle lorsque Jésus nous rappellera à lui. Nous croyons qu'elle transformera même notre corps périssable, au jour où Jésus viendra de nouveau pour inaugurer son règne éternel ; mais la gloire travaille déjà notre être profond, parce que déjà nous sommes branchés sur la vie de Jésus, sur la gloire de Jésus, Fils de Dieu, c'est-à-dire sur l'union indicible du Fils et de son Père. Et nous pouvons, dans la prière, redire à Dieu, guidés par saint Paul dans sa prière de Rm 8 : "Ceux que tu as appelés, tu les as glorifiés" ; non pas seulement : "tu les glorifieras", mais : "tu leur donnes dès maintenant part à ta gloire ; ils sont en prise sur la gloire de Jésus".
Et Jésus lui-même, dans sa Prière sacerdotale, s'adresse à son Père en lui disant, à propos des disciples qu'il va laisser dans le monde : "Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, pour qu'ils soient UN, et qu'ainsi le monde puisse connaître que tu m'as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m'as aimé".
Dès maintenant nous avons et vivons la vie définitive, dès aujourd'hui nous tenons l'héritage. La présence de la gloire, à portée de cœur, à portée de prière, ne nous dispense ni du cheminement de la vie ni de l'engagement fraternel, mais cela change beaucoup de choses, parce que cela nous donne un autre regard sur le temps, sur la vie, sur l'urgence d'aimer.
https://www.mariedenazareth.com
Enseignement de Jésus à Maria Valtorta
Dans les évangiles : Mt 21,23-23,39 ; Mc 12,1-37 ; Lc 20,9-21,4
594.8 Jésus me dit :
« Comme je t’ai fait remarquer l’expression “ à ma coupe ” dans la vision où la mère de Jean et de Jacques demande une place pour ses fils, j’attire ton attention, dans la vision d’hier, sur le passage : “ celui qui tombera contre cette pierre se brisera. ” Les traducteurs écrivent toujours “ sur ”.
Or j’ai bien dit contre, et non pas sur. C’est une prophétie contre les ennemis de mon Eglise. Ceux qui se jettent contre elle pour lui faire obstacle — parce qu’elle est la pierre angulaire —, sont brisés. L’histoire de la terre, depuis vingt siècles, confirme mes paroles. Les persécuteurs de l’Eglise qui se jettent contre la pierre angulaire sont brisés.
J’ajoute que celui sur qui tombera le poids de la condamnation du Chef et Epoux de mon Epouse, de mon Corps mystique, celui-là sera écrasé. Que cela reste à l’esprit de ceux qui se croient à l’abri des châtiments divins sous prétexte qu’ils appartiennent à l’Eglise.
594.9 Et, pour prévenir une objection des scribes et des sadducéens toujours vivants et malveillants pour mes serviteurs, je déclare ceci : s’il se trouve, dans les dernières visions, des phrases qui ne sont pas dans les évangiles, telles que celles de la fin de la vision d’aujourd’hui, des passages où je parle du figuier desséché et d’autres encore, ils doivent se rappeler que les évangélistes appartenaient toujours à ce peuple, et qu’ils vivaient à une époque où tout heurt un peu trop vif pouvait avoir des répercussions violentes et nuisibles aux néophytes.
Qu’ils relisent les Actes des Apôtres, et ils verront que la fusion de tant de courants d’esprit différents ne s’est pas faite dans la paix et que, s’ils s’admiraient mutuellement et reconnaissaient leurs mérites réciproques, il ne manqua pas parmi eux de dissentiments, car les pensées des hommes sont variées et toujours imparfaites. Et pour éviter des ruptures plus profondes entre ces diverses opinions, les évangélistes, éclairés par l’Esprit Saint, omirent volontairement dans leurs écrits des phrases qui auraient choqué l’excessive susceptibilité des Hébreux et scandalisé les païens, qui avaient besoin de croire parfaits les Hébreux — eux qui formaient le noyau d’où venait l’Eglise — pour ne pas s’éloigner en disant : “ Ils ne valent pas mieux que nous. ”
Connaître les persécutions du Christ, oui. Mais être au courant des maladies spirituelles du peuple d’Israël désormais corrompu, surtout dans les classes les plus élevées, non. Ce n’était pas bien. C’est ainsi qu’ils firent de leur mieux pour les dissimuler.
Qu’ils observent comment les évangiles deviennent de plus en plus explicites, jusqu’au limpide évangile de mon Jean, au fur et à mesure que l’époque de leur rédaction s’éloignait de mon Ascension vers mon Père.
Jean est le seul à rapporter entièrement même les taches les plus douloureuses du noyau apostolique en qualifiant ouvertement Judas de “ voleur ” ; c’est aussi lui qui rappelle intégralement les bassesses des juifs (dans le chapitre 6 : la volonté feinte de me faire roi, les disputes au Temple, l’abandon d’un grand nombre après le discours sur le Pain du Ciel, l’incrédulité de Thomas). Dernier survivant, ayant vécu assez longtemps pour voir l’Eglise déjà forte, il lève les voiles que les autres n’avaient pas osé lever.
Mais maintenant, l’Esprit de Dieu veut que soient connues même ces paroles. Ils doivent en bénir le Seigneur, car ce sont autant de lumières et autant d’indications pour les justes de cœur. » [...]
https://valtorta.fr
Homélies - evangeli.net
« Voici ta mère »
Aujourd'hui, nous faisons mémoire de Marie, Mère de l’Église. De ce sens, nous comprenons la maternité spirituelle de Marie en connexion avec l’Eglise qui est en soi Mère du peuple de Dieu car «on ne peut avoir Dieu pour Père si on n’a pas l’Église pour Mère» (Saint Cyprien). Marie est Mère du Fils de Dieu mais aussi Mère de ceux qui aiment son Fils et les bien-aimés de son Fils en conformité avec «Femme, voilà ton fils ; disciple, voilà ta mère» (Jn 19,26-27), dit Jésus. Livrant son corps aux hommes et remettant son esprit à son Père, Jésus a donné même sa mère à ses amis.
E le plus grand amour est celui que Jésus aime l’Eglise (Ep 5,25) dont font partie ses amis. Ainsi, les enfants adoptifs de Dieu ne peuvent-ils avoir Jésus pour frère que s’ils n’ont pas Marie pour Mère parce que, tout en aimant son Fils, Marie aime l’Eglise dont elle est membre éminent. Ce qui signifie que Marie n’est pas supérieur à l’Eglise mais elle est «mère des membres du Christ» (Saint Augustin).
Le Concile Vatican II ajoute que la naissance de Marie a coopéré «à la naissance dans l'Eglise des fidèles qui sont les membres de ce Chef (Jésus)» (Lumen Gentium, n. 53). En plus, étant au centre des apôtres au cénacle (Ac 1,14), Marie, Mère de l’Église rappelle la présence, le don et l’action du Saint-Esprit dans l’Eglise missionnaire. En implorant le Saint-Esprit au cœur de l’Église, Marie prie avec l’Eglise et prie pour l’Eglise car, «élevée dans la gloire du ciel, elle accompagne et protège l’Église de son amour maternel» (Préface de la messe Marie, Mère de l’Église). Marie prend soin de ses fils; on peut donc la confier toute la vie de l’Eglise come Paul VI qui a dit: «O Vierge Marie, Mère très auguste de l’Eglise, nous te recommandons toute l’Eglise et le concile œcuménique!».
« Jésus se mit à leur parler en paraboles : « Un homme planta une vigne, il l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde."
Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage. Jésus vient de chasser les vendeurs du temple, c’est à la suite de ces événements qu’il raconte cette parabole. Elle est semblable au autre parabole de la vigne du premier Testament. Le maître de la vigne prit la précaution de l’entourer d’une haie qui symbolise la Loi que Dieu a donnée à son peuple pour le protéger de l’idolâtrie. Dieu a tout fait pour son peuple. Il lui a tout donné, l’alliance, la loi, le temple, les sacrifices et le culte. Israël a tout pour se souvenir des grâces de Dieu, persévérer dans la foi et être fidèle à l’alliance conclue. Le propriétaire de la vigne part pour un long voyage, il loue sa vigne à des vignerons. Dieu a confié son peuple à ses vignerons chargés d’en prendre soin et de lui en restituer le produit. Le plant de choix de la vigne, c’est l’humanité. Le même combat revient sans cesse pour nous, nous pouvons accaparer le Don de Dieu. L’appropriation de la création, des biens de l’humanité, de l’humanité elle-même pour soi-même, est toujours actuelle. Or nous ne nous appartenons pas, nous appartenons à Dieu.
« Le moment venu, il envoya un serviteur auprès des vignerons pour se faire remettre par eux ce qui lui revenait des fruits de la vigne. »Mais les vignerons se saisirent du serviteur, le frappèrent, et le renvoyèrent les mains vides. La parabole illustre la perversité et la méchanceté des vignerons. Dieu leur envoya des serviteurs pour recueillir le produit de sa vigne. Les fruits qu’il voulait recueillir auprès de son peuple étaient la conversion, la foi, l’obéissance, la piété. Le premier serviteur fut renvoyé à vide. Un autre fut frappé et outragé. Un troisième, tué. Jésus dit aux chefs d’Israël ce que leurs prédécesseurs ils avaient fait aux prophètes. Cette parabole illustre l’infinie patience de Dieu et la perversité des chefs du peuple. Cette patience est sans limites. La méchanceté des vignerons augmente avec chaque nouveau serviteur qu’il leur envoie. L’Amour de Dieu dépasse toutes les bornes de l’incrédulité, de l’injustice et de l’ingratitude. Dans une civilisation individualiste qui s’est approprié les dons de Dieu, nous pouvons témoigner du Dieu qui est Amour, grâce à Jésus.
« Il en envoya encore un autre, et celui-là, ils le tuèrent ; puis beaucoup d’autres serviteurs : ils frappèrent les uns et tuèrent les autres. »Il lui restait encore quelqu’un : son fils bien-aimé. Il l’envoya vers eux en dernier, en se disant : “Ils respecteront mon fils.” Mais ces vignerons-là se dirent entre eux : “Voici l’héritier : allons-y ! tuons-le, et l’héritage va être à nous !” Ils se saisirent de lui, le tuèrent, et le jetèrent hors de la vigne. Jésus est envoyé comme les prophètes, il dévoile aux membres du sanhédrin ce qu’ils vont lui faire, mettant leurs desseins à nu devant la foule des pèlerins réunis dans le temple. Ils vont le tuer, craignant de perdre leur influence auprès du peuple, jaloux de leurs privilèges et surtout fondamentalement hostiles à son enseignement. Ils décident donc de se débarrasser de lui une fois pour toutes, pour garder le produit de la vigne. Jésus affirme que l’histoire du Royaume de Dieu ne s’achève pas avec sa mort et son rejet. Une nouvelle alliance sera conclue et un nouveau temple construit dont Jésus sera la pierre angulaire. Le Fils que les vignerons ont rejeté, jeté hors de la vigne et tué, est devenu la pierre principale, la pierre angulaire du nouveau temple de Dieu. Sa mort n’a pas été sa fin. Il est ressuscité victorieux, en Rédempteur du monde et Prince de la vie, devenant le fondement de l’Eglise chrétienne. Nous voulons conformer notre vie à la vie de Jésus, reconnaître que tout vient de Lui. Notre foi en Jésus le Sauveur du monde est plus précieuse que l’or le plus pur ! Dieu nous a fait don de si grandes richesses !
Nous demandons la grâce de comprendre cette parole pour que la véritable Vigne qui est le Christ donne tout son Fruit.
« Il lui restait encore quelqu'un : son fils bien-aimé »
« Le Christ nous a confié le ministère de la réconciliation » (Cf. 2Co 5,18). Paul fait ressortir la grandeur des apôtres en nous montrant quel ministère leur a été confié, en même temps qu'il manifeste de quel amour Dieu nous a aimés. Après que les hommes eurent refusé d'entendre celui qu'il leur avait envoyé, Dieu n'a pas fait éclater sa colère, il ne les a pas rejetés. Il persiste à les appeler par lui-même et par les Apôtres. (...)
« Dieu a mis dans notre bouche la parole de la réconciliation » (Cf. 2Co 5,19). Nous venons donc, non pour une œuvre pénible, mais pour faire de tous les hommes des amis de Dieu. Puisqu'ils n'ont pas écouté, nous dit le Seigneur, continuez à les exhorter jusqu'à ce qu'ils en viennent à la foi. C'est pourquoi Paul ajoute : « Nous sommes les ambassadeurs du Christ ; c'est Dieu lui-même qui vous adresse un appel par nous. Nous vous en supplions au nom du Christ : réconciliez-vous avec Dieu. » (...)
Que pourrait-on comparer à un si grand amour ? Après que nous avons payé ses bienfaits par des outrages, loin de nous châtier, il nous a donné son Fils pour nous réconcilier avec lui. Or, loin de vouloir se réconcilier, les hommes l'ont fait mourir. Dieu a envoyé d'autres ambassadeurs pour les exhorter et, après cela, il se fait lui-même suppliant par eux. C'était toujours lui qui demandait : « Réconciliez-vous avec Dieu ». (...)
Il ne dit pas : « Réconciliez Dieu avec vous ». Ce n'est pas lui qui nous repousse ; c'est vous qui refusez d'être ses amis. Est-ce que Dieu peut éprouver un sentiment de haine ?
Saint Jean Chrysostome (v. 345-407) prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église
La Chorale Saint François d'Assise (CSFA-Chorale) est Catholique. Elle a été créé à Liège-Belgique en 2015 par et pour les Burundais et amis des Burundais. Son objectif principal est d'animer des messes catholiques avec ferveur et dévotion.