Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chorale Belgo-Burundaise CSFA
Chorale Belgo-Burundaise CSFA
Pages
Archives
Newsletter
19 abonnés
19 juillet 2020

Evangile et homélie du dimanche 19 Juillet 2020: La parabole du bon grain et de l’ivraie

 

Lectures de la messe

Première lecture

« Après la faute tu accordes la conversion » (Sg 12, 13.16-19)

Lecture du livre de la Sagesse

Il n’y a pas d’autre dieu que toi,
qui prenne soin de toute chose :
tu montres ainsi que tes jugements ne sont pas injustes.
    Ta force est à l’origine de ta justice,
et ta domination sur toute chose
te permet d’épargner toute chose.
    Tu montres ta force
si l’on ne croit pas à la plénitude de ta puissance,
et ceux qui la bravent sciemment, tu les réprimes.
    Mais toi qui disposes de la force,
tu juges avec indulgence,
tu nous gouvernes avec beaucoup de ménagement,
car tu n’as qu’à vouloir pour exercer ta puissance.
    Par ton exemple tu as enseigné à ton peuple
que le juste doit être humain ;
à tes fils tu as donné une belle espérance :
après la faute tu accordes la conversion.

    – Parole du Seigneur.


Psaume  85 (86), 5-6, 9ab.10, 15-16ab)

Toi qui es bon et qui pardonnes,
plein d’amour pour tous ceux qui t’appellent,
écoute ma prière, Seigneur,
entends ma voix qui te supplie.

Toutes les nations, que tu as faites,
viendront se prosterner devant toi,
car tu es grand et tu fais des merveilles,
toi, Dieu, le seul.

Toi, Seigneur, Dieu de tendresse et de pitié,
lent à la colère, plein d’amour et de vérité !
Regarde vers moi,
prends pitié de moi.


 

Deuxième lecture

« L’Esprit lui-même intercède par des gémissements inexprimables » (Rm 8, 26-27)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères,
    l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse,
car nous ne savons pas prier comme il faut.
L’Esprit lui-même intercède pour nous
par des gémissements inexprimables.
    Et Dieu, qui scrute les cœurs,
connaît les intentions de l’Esprit
puisque c’est selon Dieu
que l’Esprit intercède pour les fidèles.

    – Parole du Seigneur.


Évangile (Mt 13, 24-43)

« Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson » (Mt 13, 24-43)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    Jésus proposa cette parabole à la foule :
« Le royaume des Cieux est comparable
à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.
    Or, pendant que les gens dormaient,
son ennemi survint ;
il sema de l’ivraie au milieu du blé
et s’en alla.
    Quand la tige poussa et produisit l’épi,
alors l’ivraie apparut aussi.
    Les serviteurs du maître vinrent lui dire :
‘Seigneur, n’est-ce pas du bon grain
que tu as semé dans ton champ ?
D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?’
    Il leur dit :
‘C’est un ennemi qui a fait cela.’
Les serviteurs lui disent :
‘Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?’
    Il répond :
‘Non, en enlevant l’ivraie,
vous risquez d’arracher le blé en même temps.
    Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ;
et, au temps de la moisson,
je dirai aux moissonneurs :
Enlevez d’abord l’ivraie,
liez-la en bottes pour la brûler ;
quant au blé, ramassez-le
pour le rentrer dans mon grenier.’ »

    Il leur proposa une autre parabole :
« Le royaume des Cieux est comparable
à une graine de moutarde qu’un homme a prise
et qu’il a semée dans son champ.
    C’est la plus petite de toutes les semences,
mais, quand elle a poussé,
elle dépasse les autres plantes potagères
et devient un arbre,
si bien que les oiseaux du ciel viennent
et font leurs nids dans ses branches. »
    Il leur dit une autre parabole :
« Le royaume des Cieux est comparable
au levain qu’une femme a pris
et qu’elle a enfoui dans trois mesures de farine,
jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. »

    Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles,
et il ne leur disait rien sans parabole,
    accomplissant ainsi la parole du prophète :
J’ouvrirai la bouche pour des paraboles,
je publierai ce qui fut caché depuis la fondation du monde
.

    Alors, laissant les foules, il vint à la maison.
Ses disciples s’approchèrent et lui dirent :
« Explique-nous clairement
la parabole de l’ivraie dans le champ. »
    Il leur répondit :
« Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ;
    le champ, c’est le monde ;
le bon grain, ce sont les fils du Royaume ;
l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais.
    L’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ;
la moisson, c’est la fin du monde ;
les moissonneurs, ce sont les anges.
    De même que l’on enlève l’ivraie
pour la jeter au feu,
ainsi en sera-t-il à la fin du monde.
    Le Fils de l’homme enverra ses anges,
et ils enlèveront de son Royaume
toutes les causes de chute
et ceux qui font le mal ;
    ils les jetteront dans la fournaise :
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.
    Alors les justes resplendiront comme le soleil
dans le royaume de leur Père.

Celui qui a des oreilles,
qu’il entende ! »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

OU LECTURE BREVE

Évangile

« Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson » (Mt 13, 24-30)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    Jésus proposa cette parabole à la foule :
« Le royaume des Cieux est comparable
à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.
    Or, pendant que les gens dormaient,
son ennemi survint ;
il sema de l’ivraie au milieu du blé
et s’en alla.
    Quand la tige poussa et produisit l’épi,
alors l’ivraie apparut aussi.
    Les serviteurs du maître vinrent lui dire :
‘Seigneur, n’est-ce pas du bon grain
que tu as semé dans ton champ ?
D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?’
    Il leur dit :
‘C’est un ennemi qui a fait cela.’
Les serviteurs lui disent :
‘Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?’
    Il répond :
‘Non, en enlevant l’ivraie,
vous risquez d’arracher le blé en même temps.
    Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ;
et, au temps de la moisson,
je dirai aux moissonneurs :
Enlevez d’abord l’ivraie,
liez-la en bottes pour la brûler ;
quant au blé, ramassez-le
pour le rentrer dans mon grenier.’ »

    – Acclamons la Parole de Dieu.


 

Evangile - Extraits de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris-France, 1980-2020. Tous droits réservés.


Homélies ou Méditations du jour

Homélie YouTube

Eugene DE MAZENOD      



Homélies - Abbé Philippe Link

 

D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?
Jésus donne une double réponse :
d’abord à l’adresse de tous, puis seulement devant ses intimes.
 Devant la foule (Mt 13,24), Jésus déclare :
c’est l’ennemi qui a fait cela (13,28).
Et il ajoute : à la faveur de la nuit (13,25),
c’est-à-dire sournoisement, car il est père du mensonge.
Puis dans l’intimité de la maison, Jésus explique à ses proches :
l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais.
Et l’ennemi qui l’a semée, c’est le diable (13,38-39).

 

Ainsi clairement dénoncé par la lumière du Seigneur,
le mal dévoile tout à la fois son origine et ses acteurs.
Oui, le monde est en même temps occupé et disloqué.
Il est désorienté par l’Adversaire, dès le commencement ;
et traversé d’influences néfastes, tout au long de son devenir.
Point n’est besoin d’être chrétien pour reconnaître cela.
Nous faisons tous cette rude expérience
d’un mal qui sourd en nous, sans qu’on l’ait voulu ;
et qui pousse autour de nous, sans qu’on l’ait provoqué.

 

Mais la réponse de Jésus, elle, garde toute sa lumière !
Le bien est antérieur au mal
et reste donc, en ce sens, la force et la valeur premières.
Et, à la fin, il triomphera du mal dont il sera vainqueur.
Demeure ainsi plus encore l’espérance dernière.
Le Fils de l’homme est celui qui sème le grain
et les fils du Royaume représentent ce bon grain (13,37-38).
Sachons donc déjà rendre grâce pour tout ce bien
qui se vit et se partage sur la terre des hommes !

 

L’humanité, image et ressemblance de Dieu,
est si grande et si belle
qu’elle est tout autant désirée par le Créateur,
qui veut sauver son unité,
que convoitée par le Diviseur, qui combat pour sa perte !
Mais le Créateur s’est fait le Rédempteur.
Et il arme nos mains pour la bataille, comme dit l’Écriture.


 

Dès lors, la question qui nous vient à l’esprit
est la même que celle qui jaillit des lèvres des serviteurs du maître :
ne faut-il pas tout faire pour éliminer le mal ?

 

À cette question, Jésus donne une nouvelle lumière.
N’arrachez pas l’ivraie, de peur qu’en l’enlevant,
vous n’arrachiez le blé en même temps ! (Mt 13,29).
Pourquoi cela ? Pour nous rappeler d’abord une grande vérité spirituelle :
la meilleure manière d’éviter le mal ou de le faire reculer,
est de chercher avant toute chose à faire le bien
et de s’y donner tout entier :
Ne te laisse pas vaincre par le mal, dit Paul aux Romains,
sois vainqueur du mal par le bien (12,24).
Quelle belle parole !
Non, ne mettons pas toutes nos forces à pourchasser alentour
les erreurs, les imperfections, les torts et les fautes des autres.
N’usons pas davantage nos énergies à lutter à tout prix
contre nos défauts, nos manques ou même nos manquements.
Mais employons-nous de tout notre cœur
à faire pousser et mûrir le bon grain de nos vies.
Tout agriculteur sait que là où le blé monte vite et bien,
sa seule vitalité et sa densité éliminent déjà la mauvaise herbe.
Il y a parfois plus de mérite à s’accepter tel que l’on est
qu’à se fustiger sans cesse pour se vouloir parfait.
Ce qui n’a rien à voir, bien sûr,
avec la désinvolture ou le laisser-aller.
La sainteté consiste moins dans l’élimination du diable
que dans l’accueil de Dieu !

 

S’il ne faut pas arracher tout de suite l’ivraie,
c’est aussi pour laisser aux choses et aux personnes
la grâce du temps et de la conversion.
Dieu ne veut pas nos enlever, mais nous transformer.
Non pas nous brûler, mais nous construire.
Non pas nous voir vite mourir pour nous avoir tout à lui,
mais nous convertir pas à pas,
pour nous voir librement et joyeusement marcher vers lui.
Le temps est donc pour cela le meilleur allié de la grâce.
L’Évangile nous enseigne que les ouvriers de la onzième heure
ont droit aussi à la récompense du Maître de la vigne (Mt 20,6).
Et l’expérience de nos propres vies nous apprend
que cela même qui nous a parfois le plus éloigné de Dieu
peut aussi se retourner un jour
pour nous rapprocher de lui comme jamais !

 

Abbé Philippe Link

https://carrefours.alsace



Homélies regnumchristi

 

 

Prière

 

Seigneur Jésus, c’est dans l’intimité de ta maison que tu as expliqué aux disciples la parabole du bon grain et de l’ivraie. Moi aussi, je veux entrer chez toi et me laisser enseigner par toi ! Comme je voudrais connaître les secrets de l’univers, ce qui fut caché depuis la fondation du monde ! Pour cela, nul besoin d’être alchimiste ou de scruter les étoiles, il me suffit d’écouter ta Parole avec humilité. « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. » (Mt 11, 25) Parle-moi, Seigneur, ton serviteur écoute.

 

Demande

Seigneur Jésus, que ton Règne vienne !

 

Réflexion
  1. Dimanche dernier, l’Évangile parlait de la parabole du semeur. Aujourd’hui, dans la suite du chapitre 13 de saint Matthieu, nous trouvons trois autres paraboles sur le Royaume, dont la première, celle du bon grain et de l’ivraie, est expliquée par Jésus lui-même. Suivons donc cette interprétation authentique que nous offre le Sauveur. La moisson, c’est la fin du monde. Entre le temps des semailles et celui de la récolte se déroule donc toute l’Histoire du salut. Cette Histoire avec un grand H, c’est la lutte entre le bien et le mal. Satan, l’ennemi, essaie de pourrir le plan d’amour de Dieu. Lui, l’ange de lumière qui brillait autrefois de toute sa splendeur auprès de Dieu, lui qui a choisi ensuite de s’exiler définitivement loin du ciel, ne peut pas supporter que les justes resplendissent comme le soleil dans le Royaume du Père. C’est pourquoi il fait tout ce qu’il peut pour faire tomber les fils de Dieu, pour les séparer de leur Père. Moi aussi, comme tous les baptisés, comme tous les membres du Royaume de Dieu, je subis constamment ses agressions. En plus, il connaît mes points faibles. Il sait trouver les tentations les plus alléchantes pour moi. Est-ce que je me rends compte du danger ? Est-ce que je me méfie de lui ? Cette parabole est une des nombreuses occasions où le Christ me met en garde contre le démon. Mais, en même temps, cette parabole montre aussi la lâcheté de Satan, sa stupidité et sa stérilité. Sa lâcheté car il attaque de nuit, il n’ose pas se montrer en plein jour, il a peur de la vérité. Sa stupidité car il s’imagine que les moissonneurs, pris de panique, n’auront d’autre choix que de tout arracher, il oublie le pouvoir de Dieu qui sait tirer du mal un bien encore plus grand. Sa stérilité car tout ce qu’il sème finira par être brûlé. C’est pourquoi le saint Curé d’Ars n’hésitait pas à se moquer de lui. Moi aussi, je peux le mépriser, mais à une condition : celle de m’abandonner totalement entre les mains de Dieu.  
  2. Les deux autres paraboles d’aujourd’hui sont plus courtes, mais elles ne sont pas moins négligeables. Elles me montrent comment le Royaume de Dieu est présent en moi depuis le jour de mon baptême. La petite graine de moutarde, c’est comme la vie divine que j’ai reçue quand le prêtre a versé l’eau sur mon front au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. C’est une présence minuscule au départ, mais qui grandit au fur et à mesure des sacrements que je reçois et des actes d’amour que j’accomplis. Le levain enfoui dans la pâte, c’est cette même vie divine qui exerce une influence sur toutes mes actions. On ne voit pas la levure dans la pâte, mais on voit ses effets démesurés, puisque c’est elle qui fait doubler ou tripler la taille du pain. Tout cela, c’est le Royaume de Dieu présent en moi, la grâce baptismale, la vie divine commencée le jour de mon baptême et qui s’épanouira définitivement dans la vie éternelle. Dieu se rend présent dans mon histoire avec un petit h. Mais c’est une présence qui n’est pas facile à percevoir. Je peux être découragé par cet interminable jeu de cache-cache avec Dieu. Mais justement, le remède contre le découragement se trouve contenu à forte dose dans les paraboles d’aujourd’hui. Le Seigneur agit lentement, mais il agit ! Il agit sans me brusquer, sans me forcer, mais il me mène petit à petit à la plénitude de ma vocation chrétienne, à l’union totale avec lui ! Il me demande juste de lui faire confiance. Dans La Joie de l’Évangile, le pape François développe cette idée quand il écrit que « le temps est supérieur à l’espace ». Ses paroles peuvent m’aider à comprendre comment je peux faire grandir le Royaume de Dieu non seulement en moi, mais aussi autour de moi, dans les personnes qui vivent près de moi : « Ce principe permet de travailler à long terme, sans être obsédé par les résultats immédiats. Il aide à supporter avec patience les situations difficiles et adverses, ou les changements de plans qu’impose le dynamisme de la réalité. […] La parabole du grain et de l’ivraie décrit un aspect important de l’évangélisation qui consiste à montrer comment l’ennemi peut occuper l’espace du Royaume et endommager avec l’ivraie, mais il est vaincu par la bonté du grain qui se manifeste en son temps. » (Pape François, Evangelii Gaudium, 223-225)

 

Dialogue avec le Christ

Seigneur Jésus, viens vivre en moi ! Depuis le jour de mon baptême, tu as semé en moi les débuts de ton Royaume. Tu m’as donné en germe tes vertus et tes dons. Je t’en prie, fais-les grandir jusqu’à leur plénitude ! Domine en moi sur toute puissance de l’ennemi, pour que toi seul règne en moi ! Sainte Vierge Marie, que ton Fils vive en moi comme il vit en toi !

 

Résolution

Aujourd’hui, je remercierai le Seigneur pour le jour de mon baptême.

 

Frère Benoît Terrenoir, LC

http://www.regnumchristi.fr

 



MÉDITER AVEC LES CARMES

Ainsi il y a de l'ivraie dans le champ du Seigneur.

Ce n'est pas lui qui l'y a semée, car Jésus n'est venu semer que la Parole du Règne de Dieu. "C'est un ennemi qui a fait cela", explique Jésus. Mais comment a-t-il pu réussir ? - parce que "les gens dormaient". Peut-être avaient-ils des raisons de se reposer ; mais ils auraient dû s'arranger ensemble pour qu'une surveillance, une vigilance, soit possible.

II fallait rester vigilant, car le mal est vite fait quand il s'agit de semer. Jésus le souligne également : l'ennemi a semé de l'ivraie en plein milieu du blé, et il s'en est allé, sachant bien que désormais sa mauvaise graine allait pousser sans lui, en profitant de la bonne terre, préparée pour la bonne graine.

L'inconvénient, avec la mauvaise herbe, c'est qu'au début, et longtemps, elle ressemble au bon blé. Tant que l'herbe est verte, tant que les graines ne sont pas formées, impossible de reconnaître l'ivraie avec certitude. De même dans la terre de notre cœur, lorsque nous laissons l'ennemi semer ses graines de malheur : la désunion, l'égoïsme, ou la tristesse. C'est au bout d'un certain temps que l'on constate le désastre : "mon champ est plein d'ivraie ; mon cœur de croyante est partagé, et il porte à la fois des fruits pour la vie et des germes de mort".

Alors, quel est le remède ?

Les serviteurs, dans la parabole, viennent trouver le maître du champ, avec toute leur bonne volonté, et avec beaucoup d'illusions : "Veux-tu que nous allions ramasser cette ivraie ?" L'ivraie a déjà produit ses épis, et déjà on peut la reconnaître. Mais le maître est formel : "Non ! de peur qu'en arrachant l'ivraie vous ne déraciniez le blé avec elle".

Il est bien dommage qu'il se trouve de l'ivraie dans notre cœur, dans nos groupes chrétiens, dans nos communautés ; mais ce qu'il faut sauvegarder avant tout, c'est la moisson qui lève et qui va nourrir les hommes, c'est la croissance de l'Évangile dans notre vie, c'est l'expansion missionnaire de l'Église où tous les peuples trouveront le salut.

Si pour éliminer l'ivraie il faut arracher le bon grain, mieux vaut patienter jusqu'à la moisson ; si pour extirper le mal il faut compromettre les fruits du bien, mieux vaut laisser Dieu faire le tri à Son heure.

"Laissez l'une et l'autre croître jusqu'à la moisson", dit Jésus ; et l'on pourrait trouver sa réponse décevante, tellement le désir est puissant au fond des cœurs de vivre dans un monde pur, dans une Église unie, dans une communauté ardente et unanime. Et pourtant, c'est Jésus qui a raison.

D'abord parce que Dieu, en patientant jusqu'au jugement, patiente avec chacun de nous, sans détruire en nous les forces de vie pour arracher tout de suite le mal de notre cœur. Dieu nous donne le temps de la conversion.

Et puis Dieu se réserve le jugement, que Jésus décrit souvent dans l'Évangile comme un moment de vérité où seront révélés le fond des cœurs et le poids réel de chaque existence. Laissons à Dieu le dernier mot sur toute chose, et gardons la paix. Le mal ne gagnera pas, ni dans notre cœur ni dans le monde, si nous laissons faire la patience de Dieu : "Ayez confiance ; disait Jésus, j'ai vaincu le monde", le monde du refus.

Certes, l'ivraie pousse, grandit, et c'est souvent un scandale ; mais nous n'avons pour la combattre, en nous et autour de nous, que les seules armes de l'Évangile, les outils du grand Moissonneur. Jésus s'est livré pour nos péchés. Pour stopper la montée de l'ivraie dans le champ du monde, il a offert à Dieu sa vie donnée aux hommes et son obéissance ; il a vécu pleinement Fils et totalement frère.

Et depuis vingt siècles il moissonne, pour son grenier éternel.

 

http://www.mariedenazareth.com



Homélies du père Jacques Fournier

 

 

Dimanche 19 juillet 2020 16éme dimanche du Temps Ordinaire

 

Références bibliques :

 

Livre de la Sagesse : 12. 13 à 19 : « Tu as pénétré tes fils d’une belle espérance. A ceux qui ont péché, tu accordes le pardon. » Psaume 85 :  » Toi qui es bon et qui pardonnes, plein d’amour pour tous ceux qui t’appellent. » Lettre de saint Paul aux Romains : 8. 26 et 27 : « L’Esprit-Saint vient au secours de notre faiblesse. » Evangile selon saint Matthieu. 13. 24 à 43 : »De peur qu’en arrachant l’ivraie, vous n’arrachiez le blé en même temps. »

 

****************************************************************************************

 

La patience de Dieu est celle-là même qui vient de l’Amour.

 

MALGRE LE MAL.

 

Le problème du mal est sans doute la plus grande objection que l’homme élève contre Dieu. Nous le savons au travers du Livre de Job. Chacun de nous, un jour ou l’autre, souffre dans sa chair par la maladie, dans son coeur par des blessures d’amour, dans sa conscience par la morsure du péché, dans sa famille, son travail et dans le monde entier par la difficulté des relations humaines.

 

Enfin la mort, pour tous, est le moment le plus douloureux quand un être aimé disparaît de notre vie. Cette fracture inéluctable et universelle est vécue comme une souffrance pour ceux qui restent, même si, dans la foi, nous savons que toute vie n’est que la préface que nous écrivons avant d’écrire le Grand livre de la vie éternelle.

 

Pourquoi y a-t-il tant de mal dans le monde ? Pourquoi l’arrivée du Royaume de Dieu n’a-t-elle pas balayé d’un seul coup toute souffrance et tout péché hors de ce monde ? Alors beaucoup vont jusqu’à dire : »S »il y avait un Dieu bon, tout cela n’existerait pas. »

 

Une réponse nous est donnée dans les paraboles de ce dimanche : l’ivraie, la graine de moutarde, le levain. Comme elle nous sera donné au dimanche de la Transfiguration

 

Le monde est le théâtre de deux semailles opposées : le Christ y sème le bon grain en vue de la moisson future. Un ennemi, qui peut prendre des visages différents selon les temps, y sème l’ivraie en vue de compromettre la moisson. Mais la moisson aura lieu, dit le maître avec un bel optimisme, certain des réjouissances futures des moissonneurs. L’Amour de Dieu sera vainqueur de tout mal « au jour final de la moisson, quand le Fils de l’Homme enlèvera de son Royaume tous ceux qui font tomber les autres et qui commettent le mal. »

 

DEUX REPONSES DE JESUS.

 

La première réponse que Jésus offre à notre foi, porte sur l’origine du mal. Le mal ne vient pas de Dieu, qui n’a semé que du bon grain dans le jardin d’Eden, mot hébreu qui signifie : »lieu de délices » ou « paradis » (Genèse 2.8). Personne ne serait assez fou pour semer du chiendent ou des chardons dans son jardin. Comment Dieu, suprêmement intelligent et bon, aurait-il pu semer du mal et de la souffrance dans son chef d’oeuvre, l’homme et la femme ?

 

Tout est bon dans la Création chante comme un refrain le livre de la Genèse « Et Dieu vit que cela était bon … très bon. »

 

La deuxième réponse est dans la dignité même de l’homme et de la femme. Si le mal ne vient pas de Dieu, il ne vient pas non plus du coeur de l’homme, ni même de sa nature humaine profonde. Il vient de celui que Jésus appelle « l’Ennemi ». Il y a deux semeurs : l’un sème en plein jour et en toute clarté ce qui est bon, l’autre survient « de nuit pendant que les gens dorment » pour semer le mal. C’est une expérience que nous connaissons bien, même en nous, où le péché s’infiltre sournoisement en profitant de nos moments d’inconscience. Souvent nous ne le reconnaissons qu’après coup.

 

Paradoxalement, la doctrine du « péché originel » (Genèse 3) réhabilite notre dignité. Le pécheur est d’abord « victime ». Le péché, le mal, la souffrance viennent de plus loin, du « Mauvais » par cette hérédité qui a marqué le comportement de notre nature humaine.

 

LA PEDAGOGIE DIVINE

 

« Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson « , car la moisson se fera. Personne n’est tout bon ni tout mauvais. Même chez ceux dont la vie nous paraît n’être qu’un champ d’ivraie, Dieu nous demande de découvrir le blé qui peut y pousser et qu’il veut engranger dans son grenier.

 

Reste aussi à calmer notre impatience et à laisser le semeur lui-même opérer le tri que nous prétendons faire, avant l’heure et à sa place, selon nos propres jugements et nos propres décisions. « Ne jugez pas », nous a souvent répété Jésus.

 

Cette consigne de « laisser pousser ensemble le blé et l’ivraie » peut nous sembler choquante. C’est pourtant la troisième et merveilleuse réponse de Jésus sur le problème du mal.

 

Dans nos propres vies et dans le monde, il y a un mélange de bon et de mauvais, de douceur et de violence, d’amour et de non-amour, de solidarités admirables et d’individualisme détestable. Péché et grâce sont inextricablement mêlés en nos coeurs. « Je ne fais pas le bien que je voudrais faire, avoue saint Paul, je commets le mal que je ne voudrais pas faire. (Romains 7. 19)

 

Au jour de la moisson finale, le mal aura été détruit et il n’y aura plus que l’amour, celui de Dieu qui accepte l’imperfection de notre amour. Pour Jésus, la victoire de Dieu sur le mal ne fait pas de doute. A la fin, l’ivraie n’arrivera pas à étouffer le bon grain.

 

Il nous faut donc croire à la miséricordieuse patience de Dieu, comme le dit la première lecture de ce dimanche : »Tu as donné, Seigneur, à tes enfants, la douce espérance qu’après notre péché, tu nous laisses le temps de la conversion. » (Sagesse 12. 19) L’histoire est remplie de grands pécheurs qui sont devenus des saints.

 

Jésus va donc jusqu’à nous conseiller de ne pas prendre le risque d’arracher ce qui est bon, en extirpant trop tôt et avec violence, ce qui est mauvais. Dieu accepte de nous supporter imparfaits, acceptons-le de nous-mêmes et de tous ceux qui vivent avec nous, acceptons-les autrement que nous le souhaiterions. Les accepter jusqu’à l’ivraie dans la patience, difficile certes mais qui doit imiter la grande patience de Dieu envers nous.

 

PEU DE CHOSES, BEAUCOUP D’AMOUR

 

Il y a une disproportion immense entre ce qui se vit en tout homme, et la grâce de Dieu qu’il reçoit. Le sénevé est la plus petite de toutes les graines et devient un arbre où les oiseaux peuvent y faire leurs nids. La minuscule pincée de levure dans les quarante kilos de farine fait lever toute la pâte.

 

C’est ainsi en nous-mêmes. C’est ainsi dans notre travail d’évangélisation. Le Royaume de Dieu semble dépourvu de tous les moyens qui assurent le succès du « marketing » des entreprises humaines. Jésus ne se faisait pas d’illusion sur la diffusion immédiate de son message. « Mon Royaume n’est pas de ce monde. » (Jean 18. 37) Mais il voyait plus loin, jusqu’à la fin des temps, quand Dieu sera tout en tous.

 

L’action de Dieu part de petits commencements pour réaliser de grandes choses. Malgré le mal qui prolifère mêlé au bien, malgré la petitesse de nos résultats aujourd’hui, nous croyons à l’Amour de Dieu. « Que ton règne vienne ! » Il est en train de grandir. C’est la vraie réponse au problème du mal.

 

****************************************************************************************

 

« Dieu très bon, reste auprès de ton peuple, car sans toi notre vie tombe en ruine. Fais passer à une vie nouvelle ceux que tu as initiés aux sacrements de ton Royaume. » (prière après la communion)

https://eglise.catholique.fr



Homélies - evangeli.net

 

«C'est un ennemi qui a fait cela»

 

Aujourd'hui, le Christ. Le Christ, toujours. Nous venons de Lui; de Lui viennent toutes les bonnes choses semées dans notre vie. Dieu nous rend visite, dit le Kempis, par la consolation et par la désolation, le doux et l'amer, la fleur et l'épine, le froid et la chaleur, la beauté et la souffrance, la joie et la tristesse, le courage et la peur… car tout a été racheté par le Christ (Lui aussi a connu la peur et Il l'a surmontée). Comme le dit saint Paul, «tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu» (Rom 8,28).

 Voilà qui est très bien, mais… il existe un mystère d'iniquité qui ne provient pas de Dieu, qui nous dépasse et dévaste ce jardin de Dieu qu’est l'Église. Nous voudrions que Dieu soit "comme" plus puissant, plus présent, qu'Il commande davantage et ne laisse pas agir ces forces désolantes: «Veux-tu donc que nous allions ramasser [l'ivraie]?» (Mt 13,28). C'est ce que disait le Pape Jean-Paul II dans son dernier livre Mémoire et identité: «Supportons patiemment la miséricorde de Dieu», qui attend jusqu'au dernier moment pour offrir le salut à toutes les âmes, spécialement aux plus nécessiteuses de sa miséricorde («Laissez-les grandir tous deux jusqu’à la moisson»: Mt 13,30). Et comme Il est le Seigneur de la vie de chaque personne, Il respecte notre liberté, en sorte que -en même temps que l'épreuve- Il nous donne une grâce surabondante pour résister, pour nous sanctifier, pour aller vers Lui, pour être une offrande permanente, pour faire grandir le Royaume.

 


Le Christ, le divin pédagogue, nous introduit à l'école de la vie à travers chaque rencontre et chaque événement. Il sort à notre rencontre et nous dit «n'ayez pas peur»; «courage»; «j'ai vaincu le monde» et «je suis avec vous jusqu'à la fin des temps» (cf. Jn 16,33; Mt 28,20). Il nous dit également «Ne jugez pas, faites plutôt comme Moi, ayez l'espérance, ayez confiance, priez pour ceux qui sont dans l'erreur, sanctifies-les comme des parties de vous-mêmes qui méritent toute votre attention car ils font partie de votre propre corps».

Abbé Ramón LOYOLA Paternina LC (Barcelona, Espagne)

http://evangeli.net/evangile



Homélies - Père Gilbert Adam

 

 

"Il leur proposa une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.

Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla. Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi. Les serviteurs du maître vinrent lui dire : “Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?” Il leur dit : “C’est un ennemi qui a fait cela.” Les serviteurs lui disent : “Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?” Il répond : “Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps. Il y a de l’ivraie dans le champ du Seigneur de l’univers ! Ce n’est pas lui qui l’a semée. Jésus est venu semer la Parole de Dieu, il dit à propos de l’ivraie : « C’est un ennemi qui a fait cela. » Mais comment a-t-il pu faire cela ? Parce que « les gens dormaient. » Ils auraient fallu une vigilance, car l’ennemi fait vite, et s’en va. La mauvaise graine va pousser sans lui dans la bonne terre préparée pour le bon grain. La mauvaise herbe ressemble au bon blé tant que l’herbe est verte. Il en est de même dans la terre de notre cœur. L’ennemi sème ses graines d’égoïsme, de tristesse. C’est après un certain temps que nous constatons le désastre des germes de mort. L’ivraie a déjà produit ses épis quand on peut la reconnaître. Jésus nous dit de patienter jusqu’à la moisson car Dieu patiente jusqu’au jugement. Il nous donne le temps de la conversion. C’est une invitation au discernement que nous donne l’Esprit Saint.

Il leur proposa une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a prise et qu’il a semée dans son champ. C’est la plus petite de toutes les semences, mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel viennent et font leurs nids dans ses branches. » Le Royaume de Dieu pousse de lui-même dit la parabole du grain de moutarde. Cette croissance s’impose à tous et Jésus ne cesse de contempler l’action du Père. Il nous faut considérer la longue transformation de notre vie. Il nous faut l’admirer et la respecter. S’aimer et se respecter en ne faisant que ce qui convient dans nos efforts de perfection permet de nous laisser toucher par la Bonté de Dieu qui nous attend. Nous avons à accueillir la transformation qui nous est donnée. Répondre à l’appel de Dieu, c’est recevoir simplement ce qui nous est donné, recevoir la Bonté de Dieu. Cette graine de moutarde aux aspects si petits a des effets si grands ! Elle devient « un arbre sur lequel les oiseaux font leurs nids. » Elle produit la joie des enfants qui s’émerveillent devant la nature. Jésus est un admirable pédagogue. Il nous donne une invitation à la foi et à la confiance devant la vie qui nous est donnée. Il veut la croissance de notre vie et de notre être dans la communauté pour l’édification de son Royaume.

« Il leur dit une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable au levain qu’une femme a pris et qu’elle a enfoui dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. » Une bonne ménagère sait qu’il ne faut pas beaucoup de levain pour que le gâteau ou le pain lève. Ainsi, cette troisième parabole décrit l’action du levain qui fait lever la pâte et lui donne sa forme définitive. Dieu nous invite à nous laisser transformer par la grâce pour devenir véritablement nous-même. L’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, il intervient en nous par des cris inexprimables. Dieu, qui voit le fond des cœurs, connaît les intentions de l’Esprit : il sait qu’en intervenant pour les fidèles, l’Esprit veut ce que Dieu veut. » Pour édifier un monde plus humain, nous nous référons à l’Esprit Saint qui nous fait entrer dans la bienveillance de Dieu. Dieu nous aime tellement et avec un tel respect qu’il suffit simplement que nous nous mettions dans son souffle d’Amour. Ce que Jésus nous dit sous forme de parabole est si respectueux de notre être. Tout vient de Dieu, tout est pour lui, notre faiblesse humaine devient une force quand elle est mue par l’Esprit Saint. Nous pouvons alors devenir débordants de bonté et de miséricorde en nous laissant conduire par l’Esprit Saint.

 

Nous demandons la grâce de l’Esprit Saint pour faire grandir en nous la vie.

Père Gilbert Adam

http://www.pere-gilbert-adam.org



Homélies portail catholique suisse

 

«Cachez ce 'C' que je ne saurais voir!»

 

Je n’ai pas à prendre position dans le débat – ô combien anachronique – sur le changement de nom d’un parti politique suisse qui, du reste, n’en est pas à sa première mue. Un sourire amusé toutefois à mon passé fribourgeois. La famille de mon père votait «conservateur» et celle de ma mère «radical». Mais tous s’entendaient pour s’affirmer catholiques et chrétiens. Nul besoin pour eux de défiler derrière une bannière confessionnelle pour assurer leurs succès électoraux.

 

Mais voilà. Le vieux parti issu du Sonderbund crut bien faire au sortir de la deuxième guerre mondiale d’imiter ses voisins européens qui tenaient haut et ferme le fanion de «la démocratie chrétienne». Il n’y a plus guère aujourd’hui que la CDU allemande pour s’en réclamer. En théorie du moins, puisque le «C» arboré par le parti d’Angela Merkel se confond avec la lettre initiale du mot conservateur.

 

Ce n’est pas d’aujourd’hui que le PDC suisse a mal à son «C». Pour en être guéri ou s’en débarrasser, il s’autoproclama successivement parti de l’humain, puis de la famille, et aujourd’hui du «Centre». Appellation équivoque qui ne va pas sans rappeler les avatars du «Zentrum» allemand dont un des derniers chefs, Franz Joseph von Papen, comparut au tribunal de Nuremberg.

 

Pour les stratèges du PDC cependant le temps se fait court. «Enlever le ‘C’ pour éviter la chute». Entendez: la prochaine déconfiture électorale qui entraînerait la perte de son unique et dernier siège au Conseil fédéral.

 

«Je ne rêve pas d’un sursaut vengeur et triomphant de mon Eglise, mais d’une nouvelle Pentecôte sous les feux de l’Esprit»

 

S’affirmer «chrétien» dans la Suisse d’aujourd’hui équivaudrait donc à jouer dans l’équipe des perdants. Des «losers», pour parler la langue commune. Un mot malsain qui attire la malchance. Un mot malodorant, aussi, qui devient carrément ordurier quand des humoristes lui accolent l’épithète «catholique». Mais par quoi le remplacer? Facile. Il suffit de faire ses emplettes au marché des «valeurs», qui sont modelables à souhait. Chacun sait qu’elles ont le nez de cire, manipulable à gauche ou à droite selon les opportunités du moment.

 

Le quotidien romand qui reflétait les états d’âme du PDC mentionnait aussi la décision d’Erdogan d’ouvrir à nouveau au culte musulman l’antique et vénérable basilique Sainte-Sophie de Constantinople. Le contraste est saisissant. Alors que les chrétiens deviennent des maquisards et des apatrides sur leurs terres, les musulmans s’affichent au grand jour dans des sites autrefois chrétiens.

 

Je ne juge pas. Je constate et m’interroge. Serais-je devenu un fantôme ou un revenant, errant sur des ruines froides? Ou, par miracle, le feu couverait-il encore sous la cendre? Je ne rêve pas d’un sursaut vengeur et triomphant de mon Eglise, mais d’une nouvelle Pentecôte sous les feux de l’Esprit. Un monde ancien s’en va. C’est certain. Un nouveau monde chrétien sort de ses limbes. Cela aussi est certain. Ne le voyez-vous pas?

 

Guy Musy

 

15 juillet 2020

 

Le portail catholique suisse

https://www.cath.ch



"Vous risquez, en ramassant l'ivraie, d'arracher en même temps le bon blé"

Le Christ a une  vision réaliste de notre monde. Il n’est ni un optimiste qui ne voit pas le  mal, ni un pessimiste qui ne trouve rien de bon autour de nous. Notre humanité  est un mélange de bien et de mal, de «grâce et de péché». Dans notre propre  coeur, les deux existent côte à côte.

 

Et avant d’être intolérants envers les autres, soyez critiques envers vous-mêmes.

 

 

 

La perfection n’est  pas de ce monde. C’est vrai pour la nature en général : les ouragans, les  tempêtes tropicales, le verglas, les tremblements de terre, les feux de forêts,  les inondations, les sécheresses nous affligent régulièrement. C’est vrai pour  les moissons : le chiendent et les mauvaises herbes germent avec le blé, les  légumes et les fleurs. C’est vrai aussi pour chacun de nous. S. Paul  disait : «Vouloir le bien est à ma  portée, mais non pas l’accomplir : puisque je ne fais pas le bien que je  veux et commets le mal que je ne veux pas». (Romains 7, 19)

 

Dans la vie  quotidienne, les gens tombent en amour et envisagent l’avenir avec beaucoup d’espoir  et de projets merveilleux. Puis arrivent les chicanes de ménage, les problèmes  d’argent, les maladies, les infidélités, les séparations, les divorces, les  enfants qui sont échangés entre la mère et le père et qui souffrent de ces  tractations souvent agressives et haineuses. Ce sont des réalités quotidiennes.

 

Le message de la  patience de Dieu est celui que le Christ a proclamé toute sa vie, lui qui est  allé vers ceux et celles qui sont blessés, brisés, désorientés : les  prostituées, les gens malhonnêtes, les scribes, les prêtres, les politiciens,  les collecteurs d’impôts. Pour le Christ, il n’y a rien de fixé d’avance et  tout peu changer. Il ne désespère jamais de transformer l’ivraie de nos coeurs  en bon grain! Nous avons des milliers d’exemples de ce phénomène dans le  Nouveau Testament et dans les chroniques du christianisme : Zachée, Marie  Madeleine, la Samaritaine,  Pierre, Paul, Augustin, François d’Assise, Ignace de Loyola… L’histoire est  remplie de grands pécheurs qui sont devenus des saints.

 

grain de bléNous connaissons tous des personnes qui, avec l’aide d’un parent, d’un  voisin, et avec la grâce de Dieu, ont réussi à changer l’orientation de leur  vie. Je pense à un alcoholique qui dépensait une bonne partie de ses revenus  pour se procurer de la boisson.   Son alcoolisme le détruisait et rendait  la vie impossible à sa famille. Grâce à un ami qui l’invita à joindre  les Alcooliques Anonymes (AA), il accepta un jour de chercher de l’aide. Non  seulement il arrêta de prendre de la   boisson, mais il commença à aider d’autres personnes qui avaient le même  problème que lui. Il est encore alcoolique (la maladie reste présente)  mais ça fait maintenant 15 ans qu’il ne prend  plus d’alcool. Il proclame bien haut que grâce à son ami et grâce à Dieu il est  redevenu un bon mari et un père plein de tendresse.

 

Le Règne de Dieu possède une force extraordinaire qui peut nous  transformer de fond en comble. Le Seigneur ne condamne pas  les pécheurs, ne les juge pas mais les accueille et mange avec eux : «Dieu n’a pas envoyé son fils dans le monde  pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui». (Jean 3,  17)

 

L’évangile de ce  matin veut nous délivrer de nos préjugés et de nos sectarismes, de nos  jugements trop sévères et trop hâtifs envers les autres. Dieu n’a jamais voulu  une Église de «purs», mais une assemblée de gens fragiles qui tombent et se  relèvent, qui se repentent et sont pardonnés. Ce n’est pas l’affaire des  chrétiens et de l’Église de provoquer des inquisitions, des chasses aux  sorcières, des purges pour libérer le terrain. Dieu seul connait le fond des  coeurs. En tant que chrétiens, nous n’avons aucunement l’autorité de prononcer  le jugement final sur quelqu’un d’autre, car nos sentences sont souvent injustes  et faussées par nos préjugés et nos partis-pris. Nous nous laissons facilement  influencer par les médias et par les majorités : «C’est écrit dans les journaux!»

 

En Allemagne, avant  la deuxième guerre mondiale, 85% des journalistes étaient en faveur d’Hitler.  Ils ont beaucoup influencé la suite des événements et cela a coûté la vie à 50  millions de personnes. Aujourd’hui, la majorité des médias d’information sont  en faveur de comportements qui vont à l’encontre de nos valeurs chrétiennes.  Cela ne donne pas une légitimité à ces façons de faire. Ce n’est pas à nous de  juger, mais c’est à nous d’agir selon notre conscience chrétienne.

 

Souvent, nous  croyons nécessaire de nous ranger du côté de la majorité, de suivre les  sondages. Aux États-Unis, au temps de Lincoln, la grande majorité des gens  était en faveur de l’esclavage. Abolir cette barbarie sociale serait un  désastre économique! Aujourd’hui, des millions de personnes sont contre la  réglementation sur l’environnement : ça coûterait trop cher à l’industrie!  Pendant ce temps, nous subissons les changements rapides de la température et  souffrons des conséquences qui vont avec ce phénomène de dégradation.

 

Le Christ nous dit  aujourd’hui : ne vous laissez pas piéger par «ce que pensent tout le  monde, attention aux jugements hâtifs». Avant de juger, laissez entrer dans vos  raisonnements les critères évangéliques.

Et avant d’être intolérants envers les autres,  soyez critiques envers vous-mêmes. C’est la parabole de la paille dans l’œil de  l’autre et la poutre dans le nôtre. Si nous avons envie de juger, commençons  par nous-mêmes. Cela calmera nos ardeurs de justiciers vindicatifs et arrogants.  «Ne jugez pas, afin de n’être pas  jugés ; car du jugement dont vous jugez on vous jugera, et de la mesure  dont vous mesurez on vous mesurera».

Réflexion sur l'évangile dominical  par le Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.  

http://www.cursillos.ca



Il est des titres qui sont trompeurs. Est-ce vraiment la parabole de l’ivraie ? Cette parabole est d’abord en continuité de celle du semeur. Le semeur a semé du bon grain dans un terrain qui est bon. S’il sème ce qui est bon, c’est que lui-même est bon. Une sainte,  Thérèse Couderc,  disait de lui : « il est bon, il est plus que bon, il est la bonté ». Bonté du grain, bonté de la terre, bonté du monde, bonté de l’homme qui sème, bonté de Dieu. Nous sommes dans le fondamental de la création : « Dieu vit que cela était bon » Gn 1. Et nous sommes dans le fondamental d’une création en histoire. Non pas un monde créé tout fait, statique, immobile. Ce qui est semé est pour une croissance, une création continuée : grain puis épi, puis blé. Entre semailles et moisson, il y a le temps de l’histoire, le temps de la liberté de veiller à la croissance de ce qui est bon. Responsabilité qui est nôtre. Etre veilleur pour que la vie semée par Dieu vienne à maturité. Ce n’est pas du tout fait de toute éternité, immobile mais c’est une semence riche d’avenir, un don à faire qui périrait s’il ne peut s’épanouir grâce à la bonne terre de nos vies, de nos réponses humaines, don et accueil qui vont ensemble porter à maturité la nouveauté de l’épi.

Ce titre trompeur est en cohérence avec la réaction des serviteurs qui se focalisent sur l’ivraie, leur question sur son origine et surtout leur doute : « N’est-ce pas du bon grain que tu as semé ? ». Leur doute qui frise le soupçon.  Mais leur question n’est-elle pas la nôtre ? Leur doute et leur soupçon ne sont-ils pas les nôtres ? Cette question du mal qui nous taraude tous, qui est souvent un obstacle à la foi. La réponse du propriétaire est la même que celle de la Genèse. C’est un ennemi qui a semé de l’ivraie. La Genèse parle d’un serpent qui insinue le doute sur le don qui est fait, qui insinue le doute sur la bonté du donateur.

Que faut-il donc faire ? Arracher au risque de détruire la bonté des épis de blé ? Ce serait faire le jeu de l’ennemi. Le propriétaire fait une autre option. Celle de la confiance dans le blé semé et dans la terre qui participe à la nouveauté de l’épi. Confiance dans l’épi assez fort pour ne pas se laisser étouffer par l’ivraie. Dans nos vies, il y a du bon grain et de l’ivraie. N’est-ce pas une erreur de se focaliser sur l’ivraie ? L’homme de cette parabole nous conseille un autre chemin. Croire en ce qui est bon en nous, croire que ce qui a été semé en nous par Dieu est bon et le développer au maximum, en y mettant toute notre énergie, notre créativité. C’est le développement de la bonté en nous, un « habitus » de bonté qui fera se dessécher l’ivraie. Et non un arrachage volontariste qui risque de dessécher la vie en nous.



 

La parabole du bon grain et de l’ivraie

Vision de Maria Valtorta dans l'évangile: Mt 13,24-30.36-43

 

Le Royaume des Cieux est semblable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Mais, pendant que l’homme et ses serviteurs dormaient, son ennemi est arrivé et a semé des graines d’ivraie sur les sillons puis s’en est allé. Personne, au début, ne s’aperçut de rien. L’hiver vint, apportant pluies et givre. A la fin du mois de Tébet, le grain germa, et l’on vit apparaître le vert tendre des petites herbes qui pointaient à peine. Dans leur enfance innocente, elles paraissaient toutes semblables. Vint le mois de Shebat puis celui d’Adar. Les plantes grandirent et les épis formèrent leurs grains. On vit alors que le vert n’était pas que du grain, mais qu’il y avait aussi de l’ivraie bien enroulée avec ses vrilles fines et tenaces sur les tiges du blé.

       Les serviteurs du maître allèrent chez lui et lui dirent : “ Seigneur, quelles graines as-tu semées ? Est-ce que ce n’étaient pas des graines de choix qui n’étaient pas mélangées à d’autres semences ?

       – Bien sûr que si ! J’en ai choisi les grains, tous de même qualité. Et j’aurais bien vu s’il y avait eu d’autres semences.

       – Alors pourquoi autant d’ivraie a-t-elle poussé parmi ton bon grain ? ”

       Le maître réfléchit, puis il répondit : “ C’est un ennemi qui m’a fait cela pour me nuire. ”

       Les serviteurs demandèrent alors : “ Veux-tu que nous passions au milieu des sillons et que, patiemment, nous dégagions les épis de l’ivraie en arrachant cette dernière ? Si tu l’ordonnes, nous le ferons. ”

       Mais le maître répondit : “ Non. En le faisant, vous risqueriez d’arracher aussi le bon grain et presque certainement d’abîmer les épis encore tendres. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson. Alors, je dirai aux moissonneurs : ‘Fauchez tout ensemble ; puis, avant de lier les gerbes, maintenant que la sécheresse a rendu friables les vrilles de l’ivraie et que les épis serrés sont plus robustes et plus durs, séparez l’ivraie du bon grain et faites-en des bottes à part. Vous les brûlerez ensuite, cela formera une fumure pour le sol. Quant au bon grain, vous le porterez dans les greniers et il servira à faire un excellent pain, à la honte de l’ennemi qui n’y aura rien gagné d’autre que d’être méprisable aux yeux de Dieu à cause de sa méchanceté.’ ”

       Maintenant, réfléchissez en votre for intérieur : combien de fois et avec quelle abondance l’Ennemi sème-t-il dans vos cœurs ? Et comprenez comme il faut veiller avec patience et constance afin que peu d’ivraie se mélange au grain choisi. Le sort de l’ivraie, c’est de brûler. Voulez-vous brûler ou devenir citoyens du Royaume ? Vous dites que vous voulez être citoyens du Royaume. Eh bien, sachez l’être ! Le bon Dieu vous donne la Parole. L’ennemi veille pour la rendre nuisible, car la farine de grain mélangée à de la farine d’ivraie donne un pain amer et nocif pour les intestins. S’il y a de l’ivraie dans votre âme, sachez, par votre bonne volonté, la mettre à part pour la jeter, afin de ne pas être indignes de Dieu. Allez, mes enfants, que la paix soit avec vous. »

       181.4 Les gens se dispersent lentement. Il ne reste dans le jardin que les huit apôtres, plus Elie, son frère, sa mère et le vieil Isaac qui se nourrit l’âme à regarder son Sauveur.

       « Venez autour de moi et écoutez. Je vous explique le sens complet de cette parabole, qui a encore deux aspects en plus de celui que j’ai montré à la foule.

       Dans son sens universel, la parabole s’explique de la façon suivante : le champ, c’est le monde. La bonne semence, ce sont les fils du Royaume de Dieu semés par Dieu dans le monde en attendant d’arriver à leur fin et d’être coupés par la Faucheuse et amenés au Maître du monde pour qu’il les engrange dans ses greniers. L’ivraie, ce sont les fils du Malin répandus, à leur tour, sur le champ de Dieu dans l’intention de faire de la peine au Maître du monde et de nuire aussi aux épis de Dieu. Par un sortilège, l’Ennemi de Dieu les a semés exprès, car vraiment le diable dénature l’homme jusqu’à en faire une créature qui soit sienne, et il la sème pour corrompre les autres qu’il n’a pas pu asservir autrement. La moisson, ou plutôt la formation des gerbes et leur transport dans les greniers, c’est la fin du monde et ce sont les anges qui en sont chargés. Il leur a été ordonné de rassembler les créatures après la fenaison et de séparer le bon grain de l’ivraie ; et de même que, dans la parabole, on brûle cette dernière, ainsi, au Jugement dernier, les damnés seront brûlés dans le feu éternel.

       Le Fils de l’homme enverra ses anges pour extirper de son Royaume tous les artisans de scandale et d’iniquité. Car alors le Royaume se trouvera sur la terre et au Ciel, et aux citoyens du Royaume sur la terre seront mêlés de nombreux fils de l’Ennemi. Ceux-ci atteindront, comme l’annoncent les prophètes, la perfection du scandale et de l’abomination dans toute leur activité terrestre et ils causeront de terribles tracas aux fils de l’esprit. Dans le Royaume de Dieu, aux Cieux, on aura déjà expulsé les corrompus, car la corruption n’entre pas au Ciel. Donc, en passant la faux dans les rangs de la dernière récolte, les anges du Seigneur faucheront et sépareront le bon grain de l’ivraie ; ils jetteront cette dernière dans la fournaise ardente où il n’y a que pleurs et grincements de dents, et ils emmèneront les justes, le grain de choix, dans la Jérusalem éternelle où ils resplendiront comme autant de soleils dans le Royaume de mon Père, qui est aussi le vôtre.

       181.5 Voilà donc le sens universel. Mais pour vous, il y en a un autre qui répond à des questions que vous vous êtes posées plusieurs fois, en particulier depuis hier soir. Vous vous demandez : “ Mais, dans la masse des disciples, il peut donc y avoir des traîtres ? ” et en votre cœur vous frémissez d’horreur et de peur. Il peut y en avoir. Il y en a certainement.

       Le semeur répand le bon grain. Dans ce cas, plus que répandre on pourrait dire : “ choisit ”, car le Maître, que ce soit moi ou Jean-Baptiste, avait choisi ses disciples. Comment donc se sont-ils dévoyés ? Non, ce n’est pas cela qu’il faut dire. Je me suis mal exprimé en parlant de “ semence ” pour les disciples. Vous pourriez mal comprendre. Mieux vaut dire : “ champ ”. Autant de disciples autant de champs, choisis par le Maître pour former l’aire du Royaume de Dieu, les biens de Dieu. Le Maître ne ménage pas ses efforts pour les cultiver afin qu’ils produisent cent pour cent. Il leur donne tous les soins, tous. Avec patience. Avec amour. Avec sagesse. Avec effort. Avec constance. Il voit aussi leurs mauvaises tendances, leur aridité et leur avidité. Il voit leurs entêtements et leurs faiblesses. Mais il espère toujours, et il fortifie son espérance par la prière et la pénitence, car il veut les amener à la perfection.

       Mais les champs sont ouverts. Ce ne sont pas des jardins bien clos, entourés de murailles, dont le maître est le seul propriétaire et où il est seul à pouvoir entrer. Ils sont ouverts, placés au milieu du monde, dans le monde. Tous peuvent s’en approcher, tous peuvent y pénétrer. Tous et tout. Ah ! Il n’y a pas que de l’ivraie comme mauvaise semence ! L’ivraie, ce pourrait être le symbole de la légèreté amère de l’esprit du monde. Mais voilà que, jetées par l’ennemi, toutes les autres semences y germent : voici les orties, le chiendent, la cuscute, le liseron, voici enfin la ciguë et les herbes toxiques. Pourquoi ? Pourquoi ? De quoi s’agit-il ?

       Les orties, ce sont les esprits piquants, indomptables, qui blessent par surabondance de venin et causent tant de désagrément. Le chiendent, ce sont les parasites qui épuisent le maître et qui ne savent que ramper et sucer, profitant de son travail et faisant du tort aux personnes de bonne volonté qui tireraient vraiment davantage de fruit si le maître n’était pas troublé et dérangé par les soins qu’exige le chiendent. Le liseron inerte, ce sont ceux qui ne s’élèvent de terre qu’en profitant des autres. Les cuscutes, ce sont ceux qui causent du tourment sur le chemin déjà pénible du maître et pour les disciples fidèles qui le suivent. Ils s’accrochent, s’enfoncent, déchirent, griffent, créent méfiance et souffrance. Quant aux herbes toxiques, ce sont les disciples criminels, ceux qui en arrivent à trahir et à éteindre la vie comme la ciguë et les autres plantes vénéneuses. Avez-vous déjà vu comme elles sont belles, avec leurs petites fleurs qui deviennent autant de petites boules blanches, rouges, bleu-violet ? Qui pourrait croire que cette corolle étoilée, blanche ou à peine rosée, avec son petit cœur d’or, qui pourrait croire que ces coraux multicolores si semblables aux autres baies qui font les délices des oiseaux et des enfants peuvent, une fois arrivés à maturité, donner la mort ? Personne. Et les innocents se font piéger. Ils les croient bons comme eux-mêmes… ils les cueillent et en meurent.

       Les bons croient les autres aussi bons qu’eux-mêmes ! Ah, quelle vérité qui élève le maître et condamne celui qui le trahit ! Comment ? La bonté ne désarme-t-elle pas ? Ne rend-elle pas inoffensif l’homme malveillant ? Non. Elle ne le rend pas tel, car l’homme tombé, devenu la proie de l’Ennemi, est insensible à tout ce qui est supérieur. A ses yeux, tout ce qui est supérieur change d’aspect. La bonté devient une faiblesse qu’il est permis de fouler aux pieds et qui exacerbe sa malveillance comme, chez un fauve, la volonté d’égorger est exacerbée par l’odeur du sang. Le maître lui-même est toujours un innocent… et il laisse le traître l’empoisonner car il ne veut et ne peut laisser penser aux autres qu’un homme puisse être le meurtrier d’un innocent.

       181.6 les ennemis viennent chez les disciples, ces champs du Maître. Ils sont très nombreux. Le premier, c’est Satan. Les autres, ses serviteurs, à savoir les hommes, les passions, le monde et la chair. Pour eux, le disciple le plus facile à atteindre est celui qui ne reste pas tout près du Maître, mais qui se tient à mi-chemin entre le Maître et le monde. Il ne sait pas et ne veut pas se séparer de ce qui est jouissance, pour être tout entier à celui qui l’amène à Dieu. Les démons répandent sur lui leurs semences : l’or, la puissance, la femme, l’orgueil, la peur d’être mal jugé par le monde, l’esprit d’arrivisme. “ Les grands sont les plus forts. Je les sers pour m’en faire des amis. ” C’est ainsi qu’on devient criminel et qu’on se damne pour ces misérables vanités…

       Pourquoi le Maître, qui voit l’imperfection de son disciple, même s’il ne veut pas se rendre à la pensée : “ Celui-ci me donnera la mort ”, ne le renvoie-t-il pas immédiatement de sa suite ? C’est ce que vous vous demandez.

       Parce qu’il est inutile de le faire. S’il le faisait, cela ne l’empêcherait pas de l’avoir pour ennemi, doublement ennemi et d’autant plus acharné, à cause de la rage ou de la douleur d’être découvert ou d’être chassé. La douleur, oui, car parfois le disciple ne se rend pas compte qu’il est mauvais. L’œuvre du démon est tellement subtile qu’il ne le remarque pas. Il devient un démon sans soupçonner qu’il subit cette transformation. La rage aussi, oui : il enrage d’être connu pour ce qu’il est quand il est conscient de l’œuvre en lui de Satan et de ses adeptes, autrement dit de ceux qui profitent des faiblesses du faible pour lui faire supprimer le saint qui les offense, quand ils comparent sa bonté à leur propre noirceur.

       Quant au saint, il prie et s’abandonne à Dieu. “ Que soit fait ce que tu permets qu’il se fasse ”, dit-il. Il ajoute seulement cette réserve : “ pourvu que cela serve à tes fins. ” Le saint sait que l’heure viendra où la mauvaise ivraie sera séparée de sa moisson. Par qui ? Par Dieu lui-même, qui ne permet pas que l’on s’oppose, plus qu’il n’est utile, au triomphe de sa volonté d’amour.

       181.7 – Mais si tu admets que les coupables sont toujours Satan et ses adeptes… il me semble que la responsabilité du disciple en est amoindrie, objecte Matthieu.

       – Ne pense pas cela. Si le Mal existe, le Bien existe aussi, et l’homme a la faculté de discerner, donc la liberté de choisir.

       – Tu dis que Dieu ne permet pas que l’on s’oppose, plus qu’il n’est utile, au triomphe de sa volonté d’amour. Donc cette erreur elle-même est utile, s’il la permet, et elle sert au triomphe de la volonté divine, ajoute Judas.

       – Et tu en déduis, comme Matthieu, que cela justifie le crime du disciple. Dieu avait créé le lion sans férocité et le serpent sans venin. Maintenant, l’un est féroce, l’autre est venimeux. Mais Dieu les a séparés de l’homme pour cette raison. Médite là-dessus et fais-en l’application. Entrons dans la maison. Le soleil est déjà fort, trop fort, comme pour un début d’orage, et vous êtes fatigués par une nuit sans sommeil.

       – En haut de la maison se trouve une pièce grande et fraîche. Vous pourrez vous y reposer » dit Elie.

       Ils montent par l’escalier extérieur. Mais seuls les apôtres s’étendent sur les nattes pour se reposer. Jésus sort sur la terrasse, dont un coin est ombragé par un rouvre très haut et il s’absorbe dans ses pensées.

 

 






 

Evangile - Extraits de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris-France, 1980-2020. Tous droits réservés.

 


 

Homélies ou Méditations du jour

 

Homélie YouTube

 

Père, Diacre, Eveque

 


 


 

Homélies - Abbé Philippe Link

 

Abbé Philippe Link

 

https://carrefours.alsace

 


 


 

Homélies regnumchristi

 

Frère F, Père P, Soeur S

 

http://www.regnumchristi.fr

 

 

 


 


 

MÉDITER AVEC LES CARMES

 

https://www.mariedenazareth.com

 


 


 

Homélies du père Jacques Fournier

 

https://eglise.catholique.fr

 


 


 

Homélies - evangeli.net

 

http://evangeli.net/evangile

 


 


 

Homélies - Père Gilbert Adam

 

Père Gilbert Adam

 

http://www.pere-gilbert-adam.org

 


 


 

Homélies portail catholique suisse

 

Le portail catholique suisse

 

https://www.cath.ch

 


 


 

Evangile au Quotidien

 

http://levangileauquotidien.org

 


 


 


 


 


 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Chorale Belgo-Burundaise CSFA
  • La Chorale Saint François d'Assise (CSFA-Chorale) est Catholique. Elle a été créé à Liège-Belgique en 2015 par et pour les Burundais et amis des Burundais. Son objectif principal est d'animer des messes catholiques avec ferveur et dévotion.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 1 045 904
Publicité