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Chorale Belgo-Burundaise CSFA
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20 décembre 2020

Évangile et Homélie du Dimanche 20 Dec 2020. Annonciation de l'Ange Gabriel à la Vierge Marie à Nazareth

LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
La royauté de David subsistera toujours devant le Seigneur (2 S 7, 1-5.8b-12.14a.16)

Lecture du deuxième livre de Samuel

Le roi David habitait enfin dans sa maison.
Le Seigneur lui avait accordé la tranquillité
en le délivrant de tous les ennemis qui l’entouraient.
Le roi dit alors au prophète Nathan :
« Regarde ! J’habite dans une maison de cèdre,
et l’arche de Dieu habite sous un abri de toile ! »
Nathan répondit au roi :
« Tout ce que tu as l’intention de faire,
fais-le, car le Seigneur est avec toi. »
Mais, cette nuit-là,
la parole du Seigneur fut adressée à Nathan :
« Va dire à mon serviteur David :
Ainsi parle le Seigneur :
Est-ce toi qui me bâtiras une maison
pour que j’y habite ?
C’est moi qui t’ai pris au pâturage,
derrière le troupeau,
pour que tu sois le chef de mon peuple Israël.
J’ai été avec toi partout où tu es allé,
j’ai abattu devant toi tous tes ennemis.
Je t’ai fait un nom aussi grand
que celui des plus grands de la terre.
Je fixerai en ce lieu mon peuple Israël,
je l’y planterai, il s’y établira
et ne tremblera plus,
et les méchants ne viendront plus l’humilier,
comme ils l’ont fait autrefois,
depuis le jour où j’ai institué des juges
pour conduire mon peuple Israël.
Oui, je t’ai accordé la tranquillité
en te délivrant de tous tes ennemis.

Le Seigneur t’annonce
qu’il te fera lui-même une maison.
Quand tes jours seront accomplis
et que tu reposeras auprès de tes pères,
je te susciterai dans ta descendance un successeur,
qui naîtra de toi,
et je rendrai stable sa royauté.
Moi, je serai pour lui un père ;
et lui sera pour moi un fils.
Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi,
ton trône sera stable pour toujours. »

– Parole du Seigneur.


 

PSAUME (88 (89), 2-3, 4-5, 27.29)

 

L’amour du Seigneur, sans fin je le chante ;
ta fidélité, je l’annonce d’âge en âge.
Je le dis : c’est un amour bâti pour toujours ;
ta fidélité est plus stable que les cieux.

« Avec mon élu, j’ai fait une alliance,
j’ai juré à David, mon serviteur :
J’établirai ta dynastie pour toujours,
je te bâtis un trône pour la suite des âges. »

« Il me dira : ‘Tu es mon Père,
mon Dieu, mon roc et mon salut !’
Sans fin je lui garderai mon amour,
mon alliance avec lui sera fidèle. »


DEUXIÈME LECTURE
Le mystère gardé depuis toujours dans le silence est maintenant manifesté (Rm 16, 25-27)

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains

Frères,
à Celui qui peut vous rendre forts
selon mon Évangile qui proclame Jésus Christ :
révélation d’un mystère
gardé depuis toujours dans le silence,
mystère maintenant manifesté
au moyen des écrits prophétiques,
selon l’ordre du Dieu éternel,
mystère porté à la connaissance de toutes les nations
pour les amener à l’obéissance de la foi,
à Celui qui est le seul sage, Dieu, par Jésus Christ,
à lui la gloire pour les siècles. Amen.

– Parole du Seigneur.


ÉVANGILE (Lc 1, 26-38)

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 1, 26-38)

En ce temps-là,
l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu
dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
à une jeune fille vierge,
accordée en mariage à un homme de la maison de David,
appelé Joseph ;
et le nom de la jeune fille était Marie.
L’ange entra chez elle et dit :
« Je te salue, Comblée-de-grâce,
le Seigneur est avec toi. »
À cette parole, elle fut toute bouleversée,
et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
L’ange lui dit alors :
« Sois sans crainte, Marie,
car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ;
tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand,
il sera appelé Fils du Très-Haut ;
le Seigneur Dieu
lui donnera le trône de David son père ;
il régnera pour toujours sur la maison de Jacob,
et son règne n’aura pas de fin. »
Marie dit à l’ange :
« Comment cela va-t-il se faire,
puisque je ne connais pas d’homme ? »
L’ange lui répondit :
« L’Esprit Saint viendra sur toi,
et la puissance du Très-Haut
te prendra sous son ombre ;
c’est pourquoi celui qui va naître sera saint,
il sera appelé Fils de Dieu.
Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente,
a conçu, elle aussi, un fils
et en est à son sixième mois,
alors qu’on l’appelait la femme stérile.
Car rien n’est impossible à Dieu. »
Marie dit alors :
« Voici la servante du Seigneur ;
que tout m’advienne selon ta parole. »

Alors l’ange la quitta.

– Acclamons la Parole de Dieu. 


Evangile - Extraits de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris-France, 1980-2020. Tous droits réservés.


Homélies ou Méditations du jour

Enseignement de Jésus à Maria Valtorta

La désobéissance d’Eve et l’obéissance de Marie.

             « Ne lit-on pas dans la Genèse que Dieu donna à l’homme la domination sur tout ce qui existe sur terre, autrement dit sur tout sauf sur Dieu et ses ministres angéliques ? N’y lit-on pas qu’il a créé la femme pour servir de compagne à l’homme pour partager sa joie et sa domination sur tous les êtres vivants ? N’y lit-on pas qu’ils avaient le droit de manger de tout à l’exception du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal ? Pourquoi donc ? Qu’est-ce que sous-entendent ces mots : “ afin qu’il domine ”, ou “ l’arbre de la connaissance du bien et du mal ” ? Vous l’êtes-vous jamais demandé, vous qui demandez tant de choses inutiles, mais ne savez demander à votre âme les vérités célestes ?

       Si votre âme était vivante, elle vous le dirait, elle qui, quand elle est en état de grâce, est comme une fleur dans les mains de votre ange gardien, comme une fleur sous le baiser du soleil, baignée de rosée par l’Esprit Saint qui la réchauffe et l’illumine, l’arrose et la pare de célestes lumières. Combien de vérités votre âme ne vous révèlerait-elle pas si vous saviez converser avec elle, si vous l’aimiez comme celle qui vous donne la ressemblance de Dieu, qui est Esprit comme votre âme est esprit ! Quelle grande amie vous auriez si vous aimiez votre âme au lieu de la détester au point de la tuer ! Quelle parfaite et sublime amie avec laquelle vous pourriez vous entretenir des choses du Ciel, vous qui êtes si avides de parler, alors que vous vous dégradez l’un l’autre par des amitiés qui, loin d’être toutes indignes, n’en sont pas moins presque toujours inutiles et s’étalent en flots nuisibles de vaines paroles toutes terrestres.

       N’ai-je pas dit : “ Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera et nous viendrons vers lui et nous ferons notre demeure chez lui ” ? L’âme en état de grâce possède l’amour et par-là même elle possède Dieu, c’est-à-dire le Père qui la maintient, le Fils qui l’enseigne et l’Esprit qui l’éclaire. Elle possède donc la connaissance, la science et la sagesse. Elle possède la lumière. Imaginez donc quelles sublimes conversations vous pourriez lier avec votre âme ! Ce sont elles qui ont comblé le silence des prisons, le silence des cellules, le silence des ermi­tages, le silence des chambres de saints malades. Elles ont réconforté les prisonniers dans l’attente du martyre, les cloîtrés à la recherche de la Vérité, les solitaires aspirant à une connaissance anticipée de Dieu, elles ont aidé les malades à supporter, que dis-je, à aimer leur croix.

       17.2 Si vous saviez interroger votre âme, elle vous apprendrait la signification véritable, exacte, aussi vaste que la création, de ce mot “ qu’il domine ” : “ Pour que l’homme domine sur tout. Sur ses trois niveaux : le niveau inférieur, animal ; le niveau intermédiaire, moral ; et le niveau supérieur, spirituel. Tous trois tendent à une seule fin : posséder Dieu. ” Le posséder en le méritant par cette maîtrise absolue qui tient assujetties toutes les forces du “ moi ” pour les faire servir à ce seul but : mériter de posséder Dieu. Elle vous dirait que, si Dieu a interdit la connaissance du bien et du mal, c’est parce qu’il avait accordée gratuitement le bien à ses créatures, et il ne voulait pas que vous connaissiez le mal ; car le mal est un fruit doux au palais mais, une fois son suc descendu dans le sang, il y crée une fièvre qui tue et suscite une soif ardente de sorte que, plus on boit de ce suc mensonger, plus on en a soif.

       17.3 Vous objecterez : “ Et pourquoi l’y a-t-il mis ? ” Parce que ! Parce que le mal est une force qui est née toute seule, comme certaines maladies monstrueuses peuvent s’en prendre aux corps les plus sains.

       Lucifer était un ange, le plus beau des anges, un esprit parfait qui n’était inférieur qu’à Dieu. Dans son être de lumière, naquit pourtant une bouffée d’orgueil. Au lieu de la dissiper, il la condensa en la couvant. Le mal est né de cette incubation. Il existait avant l’apparition de l’homme. Dieu avait précipité hors du paradis cet Incubateur du mal qui l’avait souillé. Mais il est resté l’éternel Incubateur du mal et, comme il ne pouvait plus souiller le paradis, il s’en est pris à la terre.

       17.4 La métaphore de l’arbre tend à démontrer cette vérité. Dieu avait dit à l’homme et à la femme : “ Vous connaissez toutes les lois et tous les mystères de la création. Mais n’essayez pas de m’usurper le droit d’être le Créateur de l’homme. Mon amour, qui circule en vous, suffira à la propagation de la race humaine, sans luxure ; le seul mouvement de la charité suscitera les nouveaux Adam de la race humaine. Je vous donne tout. Je me réserve uniquement ce mystère de la formation de l’homme. ”

       17.5 Satan a voulu retirer à l’homme cette virginité intellec­tuelle ; de sa langue de vipère, il a flatté et caressé les membres et les yeux d’Eve, provoquant en elle des réflexes et une excitation qu’ils n’avaient pas avant, quand la malice ne les avait pas encore intoxiqués.

       Elle “ vit ”. Elle voulut essayer. C’était l’éveil de la chair. Ah, si elle avait appelé Dieu ! Si elle avait couru lui dire : “ Père ! Je suis malade. Le Serpent m’a caressée et le trouble est en moi. ” Le Père l’aurait purifiée et guérie par son souffle : de même qu’il lui avait infusé la vie, il aurait pu lui infuser une nouvelle innocence en lui faisant oublier le poison du serpent et même en suscitant en elle de la répulsion pour le Serpent, comme cela arrive chez ceux qui, attaqués par une maladie, en gardent une instinctive répugnance. Mais Eve ne va pas vers le Père. Elle revient vers le Serpent. Cette sensation lui est douce. “ La femme vit que l’arbre était bon à manger et séduisant à voir… Elle prit de son fruit et mangea. ”

       Alors elle “ comprit ”. Désormais la morsure du mal était descendue en elle. Elle vit avec des yeux neufs et entendit avec des oreilles nouvelles les mœurs et les voix des brutes. Et elle les désira d’un désir fou.

       17.6 Elle a commencé seule à pécher, mais elle termina avec son compagnon. Voilà pourquoi une condamnation plus lourde pèse sur la femme. Si l’homme est devenu rebelle à Dieu, s’il a connu la luxure et la mort, c’est à cause d’elle. C’est à cause d’elle qu’il n’a plus su dominer ses trois règnes : celui de l’esprit, puisqu’il a permis que l’esprit désobéisse à Dieu ; celui de la conduite morale, parce qu’il a permis que les passions le dominent ; celui de la chair, parce qu’il l’a rabaissée aux lois instinctives des bêtes. “ C’est le serpent qui m’a séduite ”, dit Eve. “ C’est la femme que tu as mise auprès de moi qui m’a donné du fruit de l’arbre, et j’en ai mangé ”, dit Adam. Depuis lors, la triple convoitise s’attache aux trois règnes de l’homme.

       17.7 Seule la grâce peut desserrer l’étreinte de ce monstre impitoyable. Si elle est vivante, très vivante, si la volonté d’un enfant de Dieu fidèle la maintient toujours plus vivante, elle parvient à étrangler le monstre et à n’avoir plus rien à craindre : ni les tyrans intérieurs – ceux de la chair et des passions –, ni les tyrans extérieurs – ceux du monde et des puissants de ce monde –, ni les persécutions, ni la mort. Et, comme dit l’apôtre Paul[45] : “ Mais je n’attache aucun prix à ma propre vie, pourvu que je mène à bonne fin ma course et le ministère que j’ai reçu du Seigneur Jésus : rendre témoignage à l’Evangile de la grâce de Dieu. ”

Enseignement de la Vierge Marie à Maria Valtorta.

       17.8 Marie dit :

       « Lorsque j’eus compris la mission à laquelle Dieu m’appelait, je fus comblée de joie ; de joie, mon cœur s’ouvrit comme un lys fermé, et il en sortit le sang qui servit de terreau au Germe du Seigneur.

       17.9 Joie d’être mère.

       Je m’étais consacrée à Dieu dès mon plus jeune âge, car la lumière du Très-Haut m’avait éclairée sur la cause du mal du monde, et j’avais voulu, pour autant que c’était en mon pouvoir, effacer en moi l’empreinte de Satan.

       J’ignorais que j’étais sans tache. Je ne pouvais l’imaginer. Cette seule pensée aurait été de la présomption, de l’orgueil, car, étant née de parents humains, il ne m’était pas permis de penser que c’était moi l’Elue appelée à être l’Immaculée.

       L’Esprit de Dieu m’avait instruite sur la douleur du Père devant la corruption d’Eve qui, alors qu’elle était une créature de grâce, avait voulu s’abaisser au niveau d’une créature inférieure. J’avais le désir d’adoucir cette douleur en élevant ma chair à une pureté angélique par la volonté de me garder inviolée de toute pensée, de tout désir et de tout contact humain. Mon cœur ne battrait que pour mon Dieu, mon être tout entier ne serait qu’à lui. Mais si je ne connaissais pas la fièvre brûlante de la chair, il y avait encore le sacrifice de ne pas être mère.

       Exempte de tout ce qui maintenant l’abîme, la maternité avait aussi été accordée à Eve par le Père créateur. Sans la pesanteur de la volupté, comme cette maternité était douce et pure ! J’en ai fait l’expérience ! De quoi Eve ne s’est-elle pas appauvrie en renonçant à cette richesse ! Plus que de l’immortalité ! Que cela ne vous paraisse pas exagéré. Mon Jésus et moi, sa Mère, avec lui, nous avons connu la langueur de la mort. Pour ma part, le doux affaiblissement d’une personne fatiguée qui s’endort, et lui l’atroce anéantissement du condamné. La mort est donc survenue pour nous aussi. Mais la maternité sans violation d’aucune sorte, je suis seule à l’avoir connue, moi la nouvelle Eve, afin de pouvoir dire au monde quelle est la douceur du sort de la femme appelée à être mère sans souffrance aucune. Et le désir de cette maternité pure pouvait exister et existait réellement dans la vierge toute donnée à Dieu, parce qu’elle fait la gloire de la femme. Si en outre vous pensez au grand honneur dans lequel les Juifs tenaient la femme mère, vous imaginerez d’autant mieux quel avait été mon sacrifice en acceptant par mon vœu cette privation.

       Or la Bonté éternelle accorda ce don à sa servante sans m’ôter la pureté dont j’avais été revêtue pour devenir une fleur sur son trône. Et j’exultais de la double joie d’être mère d’un homme et mère de Dieu.

       17.10 Joie d’être celle par qui la paix réconciliait le Ciel avec la terre.

       Oh ! Avoir désiré cette paix par amour de Dieu et du prochain, et savoir que c’est par mon intermédiaire à moi, pauvre servante du Tout-Puissant, qu’elle venait au monde ! Dire : “ Ô hommes, ne pleurez plus. Je porte en moi le secret qui vous rendra heureux. Je ne puis vous le révéler, parce qu’il est scellé en moi, dans mon cœur, tout comme le Fils de Dieu est enfermé dans mon sein inviolé. Mais déjà je vous l’apporte, et chaque heure qui passe rapproche le moment où vous le verrez et en connaîtrez le nom saint. ”

      17.11 Joie d’avoir rendu Dieu heureux : joie de croyante pour son Dieu empli de joie !

       Avoir ôté du cœur de Dieu l’amertume de la désobéissance d’Eve, de son orgueil, de son incrédulité !

       Mon Jésus t’a expliqué de quelle faute le premier couple s’est entaché. J’ai effacé cette faute en remontant à rebours les étapes de sa descente.

       17.12 L’origine de la faute se situe dans la désobéissance. “ Vous ne mangerez pas de cet arbre ”, avait dit Dieu. Or l’homme et la femme, ces rois de la création, qui pouvaient manger de tout excepté de cela, parce que Dieu voulait que les anges seuls leur soient supérieurs, ne tinrent pas compte de cette interdiction.

       L’arbre, c’était le moyen de mettre à l’épreuve l’obéissance de ses enfants.

       Qu’est-ce qu’obéir au commandement de Dieu ? C’est agir bien, car Dieu ne commande que le bien. Qu’est-ce que désobéir ? C’est agir mal, car cela crée en l’homme une disposition à la rébellion, terrain propice à l’action de Satan.

       Eve s’approche de l’arbre : elle aurait dû fuir pour en recevoir le bien, mais son geste lui a valu le mal. Elle se laisse entraîner par la curiosité puérile de voir ce qu’il pouvait bien avoir de spécial, par l’imprudence qui lui fait juger inutile le commandement de Dieu, étant donné qu’elle est forte et pure, reine de l’Eden où tout lui est soumis et où rien ne saurait lui faire du mal. Sa présomption la perd, cette présomption qui est déjà le levain de l’orgueil.

       C’est le Séducteur qu’elle trouve auprès de l’arbre : face à son inexpérience, à sa pure et si belle inexpérience, à la faiblesse de son inexpérience, il entonne la chanson du mensonge : “ Penses-tu qu’il y ait quoi que ce soit de mal ? Mais non ! Dieu te l’a dit parce qu’il veut vous garder esclaves de son pouvoir. Vous vous prenez pour des rois ? Vous êtes moins libres qu’une bête sauvage. Elle, au moins, a eu le droit d’aimer d’un amour véritable. Pas vous. Elle a le droit d’être créatrice comme Dieu. Elle en­gendre des enfants et voit grandir à souhait sa famille. Pas vous. Cette joie vous est refusée. A quoi bon vous avoir fait homme et femme si c’est pour vivre de cette manière ? Soyez des dieux. Ne connaissez-vous pas la joie d’être deux en une seule chair, qui en crée une troisième et ainsi de suite ? Ne croyez pas aux pro­messes de Dieu de jouir de votre postérité en voyant vos enfants créer de nouvelles familles, après avoir quitté père et mère pour elles. Il vous a donné un semblant de vie. La vraie vie, c’est d’en con­naître les lois. Alors vous serez comme des dieux et vous pourrez dire à Dieu : ‘ Nous sommes tes égaux. ’ ”

       Et la séduction a continué, parce que Eve n’a pas eu la volonté de la repousser, mais plutôt de la suivre et d’expérimenter ce qu’il n’appartenait pas à l’homme de connaître. C’est ainsi que l’arbre interdit est devenu réellement mortel pour la race hu­maine, car ses branches portent le fruit de l’amère connaissance qui vient de Satan. La femme devient femelle et, le levain de la connaissance satanique dans le cœur, elle va corrompre Adam. Leur chair ainsi avilie, leur sens moral corrompu, l’esprit dégradé, ils connurent alors la douleur et la mort de l’âme privée de la grâce et de la chair privée de l’immortalité. La blessure d’Eve engendra la souffrance, qui ne sera pas apaisée avant la mort du dernier couple sur terre.

       17.13 Moi, j’ai parcouru en sens contraire le chemin de ces deux pécheurs. J’ai obéi. En toutes circonstances, j’ai obéi. Dieu m’avait demandé d’être vierge. J’ai obéi. Après avoir aimé la virginité qui me rendait aussi pure que la première femme avant de connaître Satan, Dieu m’a demandé d’être épouse. J’ai obéi, relevant ainsi le mariage au degré de pureté qu’il avait dans la pensée de Dieu lorsqu’il a créé nos premiers parents. Alors que j’étais convaincue que je serais destinée à la solitude dans le mariage et au mépris des autres à cause de ma sainte stérilité, voici que Dieu m’a demandé de devenir mère. J’ai obéi. J’ai cru que ce serait possible et que cette parole venait bien de Dieu, parce qu’en l’écoutant j’étais inondée de paix. Je n’ai pas pensé : “ Je l’ai mérité. ” Je ne me suis pas dit : “ Désormais, le monde va m’admirer, car je suis semblable à Dieu en créant la chair de Dieu. ” Non, je me suis anéantie dans l’humilité.

       La joie a jailli de mon cœur comme la tige d’une rose en fleur. Mais elle s’est aussitôt parée d’épines aiguës et la douleur m’a étreinte comme ces branches autour desquelles s’enroulent les liserons. La douleur due à la souffrance de mon époux, c’est le spasme au sein de ma joie. La douleur due à la souffrance de mon Fils, ce sont les épines de ma joie.

       Eve a recherché la jouissance, le triomphe, la liberté. Moi, j’ai accepté la douleur, l’anéantissement, l’esclavage. J’ai renoncé à ma vie tranquille, à l’estime de mon époux, à ma propre liberté. Je n’ai rien gardé pour moi. Je suis devenue la servante de Dieu dans mon corps, ma conduite et mon âme ; je me suis fiée à lui non seulement pour la conception virginale, mais aussi pour la défense de mon honneur, pour la consolation de mon époux, pour le moyen de l’amener lui aussi à sublimer notre mariage, pour que nous devenions ceux qui rendent à l’homme et à la femme leur dignité perdue.

       17.14 J’ai embrassé la volonté du Seigneur sur moi, sur mon époux, sur mon enfant. J’ai dit “ oui ” pour tous les trois, avec la certitude que Dieu n’allait pas mentir à sa promesse de me secourir dans ma douleur d’épouse qui se voit jugée coupable et de mère qui se rend compte qu’elle enfante son fils pour le livrer à la souffrance.

       “ Oui ”, ai-je dit. Oui, et cela suffit. Ce “ oui ” a effacé le “ non ” d’Eve au commandement de Dieu. “ Oui, Seigneur, comme tu veux. Je connaîtrai ce que tu veux. Je vivrai comme tu le veux. Je connaîtrai la joie si tu le veux. Je souffrirai de ce que tu veux. Oui, toujours oui, mon Seigneur, depuis cet instant où ton rayon m’a rendue mère jusqu’au moment où tu m’as appelée à toi. Oui, toujours oui. Toutes les voix de la chair, toutes les inclinations de mes sens sont remises sous le poids de ce oui perpétuel. Plus haut se trouve mon âme, placée comme sur un piédestal de diamant. Il lui manque des ailes pour voler vers toi, mais elle maîtrise tout mon être dompté et asservi pour te servir dans la joie comme dans la douleur. Mais souris, mon Dieu, et sois heureux : la faute est vaincue, effacée, annihilée. Elle gît sous mon talon, elle est lavée par mes larmes, détruite par mon obéissance. De mon sein naîtra l’Arbre nouveau. Il portera le Fruit qui connaîtra le mal, intégralement, pour l’avoir souffert en lui-même, et il produira le bien, intégralement. Les hommes pourront venir à lui et je serai heureuse qu’ils le cueillent, même sans penser qu’il naît de moi. Pourvu que l’homme soit sauvé et Dieu aimé, qu’il soit fait de sa servante ce que l’on fait de la terre où un arbre se dresse : un tremplin pour s’élever. ”

       17.15 Maria, il faut toujours savoir être un tremplin pour que les autres s’élèvent vers Dieu. Peu importe s’ils nous piétinent, pourvu qu’ils réussissent à marcher vers la croix. C’est le nouvel arbre qui porte le fruit de la connaissance du bien et du mal : il dit en effet aux hommes ce qui est mal et ce qui est bien pour qu’ils sachent choisir et vivre. Il sait en même temps devenir une liqueur ca­pable de guérir les personnes empoisonnées par le mal auquel elles ont voulu goûter. Qu’importe si les pieds des hommes foulent notre cœur, pourvu que le nombre des rachetés croisse et que le sang de mon Jésus n’ait pas été versé sans produire de fruit. C’est là le sort des servantes de Dieu. Mais, ensuite, nous méritons de recevoir dans notre sein la sainte Hostie et de dire au pied de la croix baignée de son sang et de nos larmes : “ Père, voici l’hostie immaculée que nous t’offrons pour le salut du monde. Garde-nous, Père, unies à elle et, par ses mérites infinis, donne-nous ta bénédiction. ”

       Quant à moi, je te donne ma caresse. Prends du repos, ma fille, le Seigneur est avec toi. »

Enseignement de Jésus à Maria Valtorta

17.16 Jésus dit :

       « Ces mots de ma Mère devraient dissiper toute hésitation même chez ceux qui s’embrouillent le plus dans les formules.

       J’ai parlé d’un “ arbre métaphorique ”, mais je dirai plutôt maintenant : “ l’arbre symbolique ”. Peut-être comprendrez-vous mieux. Le symbole en est évident : à voir comment les deux enfants de Dieu allaient agir à son égard, on allait comprendre si leurs tendances étaient tournées vers le bien ou vers le mal. De même que l’eau régale éprouve l’or et que la balance de l’orfèvre en donne le poids en carats, cet arbre, devenu une “ mission ” de par le commandement de Dieu à son sujet, a donné la mesure de la pureté du métal d’Adam et d’Eve.

       17.17 J’entends déjà votre objection : “ Est-ce que leur condamnation n’a pas été exagérée, et puéril, le moyen employé pour qu’elle ait lieu ? ”

       Non. Si vous commettiez actuellement une telle désobéis­sance, vous qui êtes leurs héritiers, ce serait moins grave que ce ne le fut pour eux. Je vous ai rachetés, mais le venin de Satan reste toujours prêt à réapparaître, tout comme certaines maladies dont l’effet n’est jamais complètement neutralisé dans le sang. Eux deux, vos premiers parents, possédaient la grâce sans avoir jamais été déflorés par la disgrâce. Ils étaient par conséquent plus forts, plus soutenus par la grâce, cette source en eux d’innocence et d’amour. Puisque le don de Dieu était infini, leur chute malgré ce don était bien plus grave.

       17.18 Tout aussi symbolique est le fruit offert et mangé. C’était le fruit d’une expérience qu’ils ont voulu faire à l’instigation de Satan, contrairement au commandement de Dieu. Je n’avais pas interdit l’amour aux hommes. Je voulais simplement qu’il soit sans malice ; de même que moi, je les aimais d’un pur amour, ils devaient s’aimer pareillement d’une sainte affection qu’aucune luxure ne viendrait souiller.

       17.19 Il ne faut pas oublier que la grâce est lumière et que celui qui la possède sait discerner ce qu’il est utile et bon de connaître. La Femme pleine de grâce a tout connu parce que la Sagesse – qui est grâce – l’instruisait, et elle sut se conduire saintement. Eve connaissait donc ce qu’il lui était bon de connaître. Rien de plus, parce qu’il est inutile de connaître ce qui n’est pas bon. Elle n’a pas cru dans les paroles de Dieu et ne fut pas fidèle à sa promesse d’obéissance. Elle a cru Satan, elle a rompu sa promesse, elle a voulu savoir ce qui n’était pas bon et l’a aimé sans remords ; elle a corrompu et avili l’amour si saint que je lui avais offert. Ange déchu, elle s’est roulée dans la fange et l’ordure, alors qu’elle pouvait courir, tout heureuse, au milieu des fleurs du paradis ter­restre et voir sa descendance fleurir autour d’elle, comme un arbre se couvre de fleurs sans traîner son feuillage dans le bourbier.

       17.20 Ne soyez pas comme ces enfants insensés dont je parle[46] dans l’Evangile : ils ont entendu chanter et se sont bouché les oreilles, ils ont entendu de la musique et n’ont pas dansé, ils ont entendu pleurer et ont voulu rire. Ne soyez pas mesquins ni négateurs. Acceptez la lumière, acceptez-la sans malice ni réticence, sans ironie ni incrédulité. Mais cela suffit sur ce sujet.

       17.21 Pour vous faire comprendre à quel point vous devez être reconnaissants à celui qui est mort pour vous afin de vous élever au Ciel et de vaincre la concupiscence satanique, j’ai voulu vous parler, en ce temps de préparation à Pâques, de ce qui a été le premier anneau de la chaîne par laquelle le Verbe du Père fut traîné à la mort, l’Agneau divin à l’abattoir. J’ai voulu vous en parler parce que, actuellement, les neuf dixièmes d’entre vous êtes semblables à Eve, intoxiqués par le souffle et la parole de Lucifer : vous vivez, non pas pour vous aimer, mais pour vous rassasier de luxure, non pas pour le Ciel, mais pour la débauche. Vous n’êtes plus des créatures douées d’une âme et de raison, mais des chiens sans âme et sans raison. Vous avez tué votre âme et dépravé votre raison. En vérité, je vous dis que les bêtes sauvages vous dépassent par l’honnêteté de leurs amours. » 



Homélies - Abbé Philippe Link

La promesse faite au roi David (1ère lecture), ce mystère caché depuis toujours (2ème lecture), vont s’accomplir, se dévoiler, venir à la lumière dans l’annonce faite à Marie. Dieu ne voulait pas un temple de cèdre.
Dieu voulait habiter en l’homme.
Tous les rois descendants de David préfiguraient le Christ, celui en qui habite corporellement la plénitude de la divinité (Col 2,9).
Et Jésus qui va naître est homme et Dieu.

Et pour bâtir cette demeure humaine digne de sa divinité, Dieu a choisi Marie. Marie la toute pure préservée par grâce du péché originel, Marie toute disponible puisqu’elle ne connaît pas d’homme, Marie, vierge en son corps et son âme.
Son nom est « comblée de grâce ».
Elle la sent en elle cette grâce qui la fait rejoindre Dieu au-delà de tout ce qu’elle peut concevoir et comprendre.
Ce n’est pas seulement dans son corps que l’Esprit Saint a agi en elle pour qu’elle enfante le Fils de Dieu.
C’est dans son âme !
Pour en faire une âme de Mère de Dieu.
Que serait sa maternité si elle n’était que physique, charnelle ?
Et cela est vrai déjà pour une maternité simplement, mais vraiment, humaine. Mais ici, l’enfant qu’il faut aimer de toute son âme est le Fils de Dieu !
Comment ne pas penser à l’invasion de son être, de son âme, par la présence de Dieu ?
Comment ne pas penser à une grâce qui la fait participer à l’amour dont le Père aime le Fils ?
Pendant de longs mois, Marie va tisser en son sein l’Enfant de la promesse faite à David.
Dans son Magnificat, elle se fera le chantre de ce mystère d’amour caché par Dieu et qui se révèle. Elle aime maternellement Celui qui va mourir d’amour pour sauver tous les hommes.

Ce récit de l’Annonciation se prolonge dans chacune de nos vies. En nos cœurs, Dieu a déposé une promesse de vie, de paix, de joie.
Cette promesse s’accomplit au jour le jour en laissant naître en nous le Christ.
Jésus l’a dit, nous pouvons devenir sa mère en écoutant sa parole et en la mettant en pratique.
Dieu veut planter sa tente en nous.
Il veut faire de nous son Temple Saint.
Quoiqu’il arrive dans nos vies, par delà les épreuves, les ruptures et les échecs, Dieu est fidèle, il tient sa promesse de demeurer en nous jusqu’à la fin du monde.
À qui sait le voir, à qui sait regarder, Dieu nous révèle à l’intérieur de nous-mêmes son mystère d’amour.
Il nous dit à chacun, dans le secret de notre cœur : « Tu as du prix à mes yeux et moi, je t’aime ».
Nous sommes tous des êtres de grâce, c’est-à-dire des hommes, des femmes graciés, à qui l’on a fait miséricorde. Nous sommes des êtres de grâce, car demeure en nous l’auteur de la grâce.

Seigneur, tu es un Dieu fidèle qui ne déçoit pas notre attente.
Ce que tu as promis, tu le réalises en nos vies.
Tes dons et ton appel, tu ne les reprends pas.
Déploie ta grâce en nos cœurs.
Donne-nous, comme Marie, d’être des serviteurs de ton dessein d’amour pour les hommes. « Que se passe pour nous selon ta parole ».

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Homélies regnumchristi

 

 

Prière

 

« Heureux est l'homme qui n'entre pas au conseil des méchants, qui ne suit pas le chemin des pécheurs, ne siège pas avec ceux qui ricanent, mais se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit ! » (Ps 1, 1-2) Heureux, sommes-nous, Seigneur, d’être après Marie, destinataires de ta Parole pour connaître et suivre tes volontés.

 

Demande

« Que tout m’advienne selon ta parole, Seigneur. » Avec ton ange (messager), l’Église, fais de moi un vrai serviteur de l’Évangile.

 

Réflexion
  1. « Je te salue, Comblée-de-grâce. » Qui est-elle, cette créature, que Dieu désigne « Comblée de grâce » par la voix de son messager ? Qui est-elle, cette vierge de Nazareth, accordée en mariage à un descendant de David ? Qui est-elle, cette fille de Galilée, qui reçoit le message, toute bouleversée ? N’est-elle pas une humble servante, toute pure et modeste, temple digne de notre Sauveur ? N’est-elle celle qui a trouvé grâce auprès de Dieu pour devenir la nouvelle Arche de l’Alliance, dans sa forme accomplie ? Et moi, quelle appréciation ai-je pour celle qui est objet de prédilection de Dieu ? Est-ce qu’en elle je vénère la demeure chérie de mon Dieu ?  
  2. « Tu vas concevoir et enfanter un fils. » Qui est-il, ce fils de la Vierge désigné du nom de Jésus, Yéshua, « Dieu sauve » ? Qui est-il, ce Fils du Très-Haut, à qui « le Seigneur Dieu (…) donnera le trône de David son père » ? Qui est-il, celui qui sera saint dès sa naissance ? N’est-il pas celui qui sera appelé Fils de Dieu ? N’est-il pas celui dont le règne, sur la maison de Jacob, n’aura pas de fin ? N’est-il pas celui qui doit accomplir les promesses et conclure l’Alliance éternelle ? Quelle place trouve-t-il en mon cœur, mon âme, mes occupations et mes préférences ?  
  3. « L’Esprit Saint viendra sur toi (…) » Comment Dieu peut-il s’unir à l’humanité pour accomplir sa promesse ? Comment son Esprit peut-il, en Marie, engendrer un Fils ? Comment la puissance du Très-Haut la prendra-t-elle sous son ombre ? N’est-ce pas à partir d’un cœur qui écoute la Parole que peut s’accomplir le préambule de tous les commandements : « Écoute, Israël » ? N’est-ce pas dans un cœur éveillé, qui murmure la Parole jour et nuit et reconnaît les voies de Dieu ? Et dans ma vie, jusqu’à quel point mon cœur est-il émerveillé par la Parole de Dieu pour que l’Esprit Saint en moi réalise la petite partie de son grand œuvre ?

 

Dialogue avec le Christ

Viens, Seigneur Jésus, viens Emmanuel. Nous t’attendons. Ne regarde pas nos désordres de vie, mais reconnais la soif de nos cœurs. Car tu es notre Sauveur qui nous réconcilie avec le Père. Tu nous montres le chemin que nous avons perdu : chemin d’humanité, chemin d’humilité, chemin de charité. En toi, avec toi et par toi, gloire, honneur et puissance à Dieu le Père, en son Esprit. Amen.

 

Résolution

À partir de cette méditation, j’écoute la volonté de Dieu pour moi dans la rencontre avec mon prochain.

 

Père Jaroslav de Lobkowicz, LC

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MÉDITER AVEC LES CARMES

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Homélies du père Jacques Fournier

 

 

Dimanche 20 décembre 2020 Quatrième dimanche de l’Avent

 

Références bibliques :

 

Livre de Samuel : 2 Sam. 7. 1 à 16 : « C’est moi qui t’ai pris au pâturage » Psaume 88 : « Sans fin, je lui garderai mon amour. » Lettre de saint Paul aux Romains : 16 25 à 27 : « Il était resté dans le silence depuis toujours. Aujourd’hui il est manifesté. » Evangile selon saint Luc : 1. 26 à 38 : « L’Esprit-Saint viendra sur toi et la Puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre. »

 

******************************************************************************

 

En plaçant le mystère de l’Annonciation dans le temps de l’Avent, l’Eglise souligne qu’elle n’est pas une simple fête mariale, mais qu’elle est l’un des moments fondamentaux de l’Incarnation rédemptrice.

 

LA DEMEURE DE DIEU PARMI LES HOMMES

 

Dieu assume l’humanité en l’une d’entre nous. Marie, une femme de notre humanité, reçoit comme révélation que la puissance du Très-Haut reposera sur elle. Ce qui l’identifie à la « Demeure », la tente dans laquelle les Israélites abritaient l’Arche d’Alliance de la Parole de Dieu, au long des étapes de leur marche dans le désert. (Livre des Nombres 9. 17 – Deutéronome 31. 15 – Exode 40. 36)

 

Depuis la prise de Jérusalem en 598 av. J.C., l’arche avait disparu, mais pas ce qu’elle représentait : la proximité de Dieu qui fait vivre son Peuple. En Marie, la proximité se fait Incarnation.

 

« Rien n’est impossible à Dieu ». Marie et l’ange s’accordent sur cette évidence de la foi. Ainsi parlait déjà le livre de la Genèse à propos de la naissance d’Isaac (Genèse 18. 14). Ainsi parle Jésus quand ses auditeurs auront compris que le salut est impossible à l’homme seul (Luc 18. 27). La naissance du Fils de Dieu parmi les hommes et la nouvelle naissance des fils que nous sommes sont l’œuvre de l’Esprit-Saint.

 

PAR DELA L’ATTENTE

 

L’Annonce faite à Marie, située dans le temps, est le mystère qui réalise l’attente séculaire du Peuple de Dieu. C’est tout cela que désormais Marie devra vivre et qui lui demande un acte de foi dont, aujourd’hui, nous avons peine à mesurer la profondeur et l’intensité des exigences quotidienne. Nous connaissons Jésus au travers du déroulement de sa vie. Marie devait faire un « saut « dans un avenir inconnu.

 

Il lui est demandé un acte de foi qui exige d’elle un abandon total et dont elle ne découvrira l’immensité qu’au fur et à mesure de son union d’amour au cours de la vie humaine qu’elle partage désormais avec son fils, le Fils de Dieu fait homme.

 

Grâce à sa mémoire biblique, Marie vivra la personnalité et la mission du Messie telles que la tradition davidique les a esquissées, telles que la tradition prophétique les a précisées, telles que les lui commentait la synagogue de Nazareth.

 

SITUEE DANS SA VIE QUOTIDIENNE

 

Car, dans le même temps, sa méditation quotidienne et sa prière les enrichiront au contact même de cette présence humano-divine du Christ. Cette contemplation d’amour, nous la découvrons au travers de son questionnement à l’ange-messager de Dieu, au travers de son « Magnificat », au travers de son silence lorsque son fils lui rappelle qu’il doit être « aux affaires » de son Père. « Elle conservait toutes ces choses en son cœur. »

 

Le texte grec est plus fort que nos traductions destinées à la lecture publique : « Elle gardait avec soi … » Ce n’est pas un archivage égoïste. Le verbe grec est un verbe actif qui ajoute une plus grande expression aux mots qui suivent : « en son cœur », non pas dans sa mémoire, mais dans son amour. Car, selon l’expression courante, c’est du cœur que partent toute action et tout comportement de notre existence, toute connaissance réelle de ce que nous vivons.

 

Chacun de nous reçoit aussi, chaque jour, l’Annonciation, par la grâce de Dieu. Comment l’accueillons-nous ? Accueillir, c’est se laisser quelqu’un prendre place dans notre propre vie. Et là, c’est laisser Dieu prendre place, dans le silence, la crainte parfois, la joie aussi.

 

Marie n’est plus seule avec elle-même quand l’ange la quitte. Dieu est désormais en sa virginité, elle est en-ceinte, ceinte par Dieu lui-même. Celle qui avait offert l’abandon de sa fécondité, reçoit, en toute liberté, le don de la vie qui se féconde en elle au rythme des jours : « Que tout se passe pour moi selon ta parole. »

 

LA PLENITUDE DES TEMPS

 

« Voilà le mystère qui nous est révélé, ce mystère qui est porté à la connaissance de toutes les nations. » Pour saint Paul (Romains 16. 26) l’Evangile nous place « sur un autre registre » si nous pouvons parler ainsi. Ce n’est pas seulement celui d’Abraham, de David et des prophètes qui avaient annoncé ce mystère dans l’avenir du Peuple de Dieu.

 

Dieu ne s’enferme plus dans un peuple. En Marie, il se donne à tous les hommes. Le mystère du salut des Nations, dont parle Isaïe, devient une réalité. Nous rejoignons non pas un simple royaume terrestre, mais la plénitude divine.

 

« Dieu seul est sage ». C’est Dieu qui est Sagesse. Cette sagesse qui nous est destinée passe par Jésus-Christ qui est la Parole qui a rompu le silence de toujours, pour nous révéler maintenant et aujourd’hui ce mystère.

 

La liturgie, en citant le texte de la lettre de saint Paul aux Romains, le souligne en encadrant ce texte par « Gloire à Dieu », au début et à la fin de la citation. En fait, la gloire de Dieu « qui a le pouvoir de nous rendre forts par l’Evangile que je vous ai prêché…Gloire à Dieu le seul sage, par Jésus-Christ. »

 

PLUS QU’UNE PROXIMITE

 

Ce mystère de la Nativité que nous allons fêter dans quelques jours, n’est donc pas seulement « Dieu avec nous. » C’est tout autant « nous avec Dieu et Dieu en nous ». Nous retrouvons là l’immensité du message que Marie a entendu « Le Seigneur est avec toi … pleine de grâce… La puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre. » Comme dans l’Ancienne Alliance, la nuée de Dieu l’absorbe.

 

La nuée de Dieu nous absorbe en l’Esprit-Saint. L’homme a toujours cherché et cherche encore la proximité de Dieu. Depuis l’Incarnation révélée en Marie, c’est plus qu’une proximité. Il est avec nous et nous sommes avec Lui. Il peut être connu au travers de la dimension qui est la nôtre. L’Infiniment Autre a pris notre mesure en Jésus-Christ. A nous de prendre désormais la sienne.

 

Comme Marie, il nous faut adorer ce mystère sans trop en parler avec des mots humains, car il ne peut s’exprimer en plénitude au travers de nos paroles humaines. « Marie gardait tout cela, avec soin, en son cœur ».

 

L’HOMME DIVINISE

 

Quand Dieu prend Marie en son sein trinitaire en la couvrant de son ombre, il vient dans le sein de la Vierge Mère. Chaque chrétien, devenu temple de l’Esprit-Saint par le baptême, est désormais aussi demeure de Dieu.

 

Le mystère de l’Incarnation n’est pas un jour anniversaire, celui que nous fêtons à Noël. Au travers des millénaires, c’est la réalité de Dieu fait homme pour toujours. C’est la réalité de l’homme divinisé. Non pas seulement la possibilité d’atteindre un Dieu qui se fait proche, mais lui resterait extérieur. C’est la possibilité pour l’homme de partager la vie même de Dieu.

 

Nous avons à accueillir Dieu en nous, l’Emmanuel, au travers des péripéties de notre vie comme au travers de nos évidences humaines qui se transforment en évidences de la Foi.

https://eglise.catholique.fr



Homélies - evangeli.net

«Tu vas concevoir et enfanter un fils; tu lui donneras le nom de Jésus»

Abbé Josep Mª MASSANA i Mola OFM (Barcelona, Espagne)

Aujourd'hui, le ton de l'évangile est celui d'un conte populaire. Les contes commencent toujours par: «Il était une fois…», on nous présente les personnages, l'époque, l'endroit et le sujet. Celui-ci arrivera au point culminant du récit, et il y a un dénouement à la fin.
Saint Luc, d'une manière similaire nous raconte, avec un ton simple et accessible, la plus grande l'histoire qui ait jamais existé. Il ne nous présente pas un récit créé par l'imagination, mais une histoire vraie tissée par Dieu lui-même avec la collaboration de l'humanité. Le point culminant est: «Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils; tu lui donneras le nom de Jésus» (Lc 1,31)
Ce message nous dit que Noël est proche. Marie, nous ouvrira la porte en collaborant à l'œuvre de Dieu. L'humble demoiselle de Nazareth entend avec étonnement l'annonce de l'ange. Elle prie Dieu d'envoyer Celui qui a été choisi pour sauver le Monde. Dans sa simplicité, Elle était loin de se douter, que c'est Elle que Dieu choisirait pour mener à bien son plan.


Marie vit des moments très intenses, dramatiques, dans son cœur: Elle tenait à rester vierge; Dieu lui propose désormais une maternité. Elle ne comprend pas: «Comment cela va-t-il se faire?» (Lc 1,34) demande-t-elle?. L'ange lui dit alors que sa virginité et sa maternité ne se contredisent pas, mais que par la force de l'Esprit Saint elles s'accordent parfaitement. Cela ne veut pas dire qu'elle comprend mieux avec cette explication. Mais cela lui suffit, car elle comprend que le prodige qui est sur le point de se réaliser sera l'œuvre de Dieu: «Car rien n'est impossible à Dieu» (Lc 1,38). Et c'est pour cela qu'elle répond: «que tout se passe pour moi selon ta parole»(Lc 1,38). Qu'elle s'accomplisse! Que cela se fasse! Fiat! Oui. Une acceptation totale de la Volonté de Dieu, sans trop comprendre, mais sans réserves ni conditions.


A cet instant même, «le Verbe s'est fait chair, il a habité parmi nous» (Jn 1,14). Le conte populaire devient alors la réalité la plus divine et la plus humaine. Paul VI écrit en 1974: «Marie est la réponse que Dieu donne au mystère de l'homme; et Elle est la question que l'homme se pose sur Dieu et sa propre vie».

http://evangeli.net/evangile



Homélies - Père Gilbert Adam

 

 

"Zacharie, son père, fut rempli d’Esprit Saint et prononça ces paroles prophétiques : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui visite et rachète son peuple."

Zacharie n’avait pas compris la visite de l’ange de Dieu, alors qu’il exerçait ses fonctions de prêtre dans le Temple de Jérusalem. Il a ouvert son cœur à Élisabeth, il a écouté la Parole de Dieu. C’est ce chemin de conversion du cœur que nous parcourons. Cette conversion du cœur de Zacharie, qui d’incrédule est devenu croyant, est à l’œuvre pour que Dieu prenne toute sa place en nous. « Dieu fait grâce, » est le Nom de l’enfant de Zacharie. Cette Grâce est devenue visible, elle prend un Nom et un visage. Elle sera manifestée dans sa dimension plénière par Jésus dans peu de temps. Dieu se donne dans son Fils éternel qui sera montré du doigt par Jean. « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique. » Jésus, annoncé par Zacharie, a voulu venir jusqu’à nous. Il a voulu nous aimer et rester avec nous jusqu’à la fin des temps. L’Amour parfaitement désintéressé qu’il nous donne est l’exemple de l’amour parfait ! La miséricorde est le vrai visage de Dieu. Il s’est abaissé jusqu’à nous, afin de nous aimer davantage.

Il a fait surgir la force qui nous sauve dans la maison de David, son serviteur, comme il l’avait dit par la bouche des saints, par ses prophètes, depuis les temps anciens : salut qui nous arrache à l’ennemi, à la main de tous nos oppresseurs, amour qu’il montre envers nos pères, mémoire de son alliance sainte, serment juré à notre père Abraham de nous rendre sans crainte, afin que, délivrés de la main des ennemis, nous le servions dans la justice et la sainteté, en sa présence, tout au long de nos jours. Zacharie, à cause de son incrédulité était devenu muet, il s’est mis à l’école d’ Élisabeth. Progressivement, une transformation s’est opérée dans son cœur, jusqu’à la naissance de Jean-Baptiste. Zacharie annonce maintenant le mystère qui se déroule sous ses yeux. C’est ce qu’avaient annoncé les prophètes d’autrefois. Seigneur Jésus, hâte toi, ne tarde plus : Que ta venue réconforte et relève ceux qui ont foi en ton amour.

« Toi aussi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ; » tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins pour donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés, grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu, quand nous visite l’astre d’en haut, pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix. Ce n’est plus l’ange qui lui annonce la bonne nouvelle. Celui qui le visite maintenant, c’est son petit enfant, le précurseur de Jésus lui-même qui lui ouvre les yeux ! Zacharie se laisse convertir, il se laisse transformer, il est rempli de l’Esprit Saint. Nous demandons la grâce d’être témoin de Jésus le Sauveur, de marcher devant lui pour lui préparer le chemin. Devenir un chemin pour celui qui est l’unique Chemin de la tendresse du cœur de notre Dieu. Il est présent, il nous libère. « Dieu a montré sa miséricorde envers nos pères, il a rappelé son alliance sainte, il avait juré à notre père Abraham qu’il nous arracherait aux mains de nos ennemis. »

 

Nous demandons à Marie de nous aider à entendre cette Parole qui nous prépare à Noël.

Père Gilbert Adam

http://www.pere-gilbert-adam.org



Homélies portail catholique suisse

Evangile de dimanche: un tout petit «Oui»… si grand!

Combien de «Oui» prononçons-nous dans une journée? Tous n’ont pas le même poids ni la même couleur. Le récit de l’Annonciation que l’Eglise nous propose en ce 4ème dimanche de l’Avent, est l’histoire d’un oui, passé inaperçu et cependant source de notre «re-création». Mais…

Fallait-il vraiment dépêcher un ange pour annoncer à une jeune fille, future épouse, qu’elle allait concevoir et enfanter un fils? Rien d’extraordinaire dans cette cascade de verbes, tous au futur. Il suffisait d’attendre le mariage avec Joseph… Marie aurait-elle dû tomber à genoux, joindre dévotement les mains et, les yeux baissés, prononcer un «Fiat» obéissant plein d’humilité? Et l’histoire était terminée.

Mais il y avait cette salutation troublante, bouleversante même: «Je te salue, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi». Or Marie n’est qu’une jeune fille quelconque, habitant une bourgade méconnue et fiancée à un homme dont on ne sait même pas le métier. Aucun éloge ni pour l’un ni pour l’autre! L’ange est allé vers l’insignifiance et c’est dans cette banalité du quotidien que vient surgir l’imprévu!

«L’ange est allé vers l’insignifiance et c’est dans cette banalité du quotidien que vient

surgir l’imprévu!»

Lorsque nous prions notre chapelet, nous aimons dire: «Réjouis-toi Marie…» et c’est bien de joie qu’il s’agit puisque «le Seigneur est avec toi», Marie. C’est une promesse de bonheur que l’ange apporte en entrant chez elle, déjà il annonce le Dieu avec nous, l’Emmanuel. Ce bonheur aura le visage d’un Enfant porteur de noms multiples puisque Marie doit l’appeler Jésus, mais il sera aussi appelé Fils du Très-Haut et Fils de Dieu. La coutume voulait pourtant que ce soit le père qui choisisse le nom des enfants; faut-il voir ici l’amorce de la notion d’absence d’une paternité humaine?

Le bouleversement qui agite le cœur de Marie ne l’empêche pas de réfléchir! Comme toutes les jeunes filles juives, elle rêve de devenir la mère du Messie, d’être l’élue parmi le peuple élu. Et c’est bien cela que lui apprend l’ange Gabriel: «Tu as trouvé grâce auprès de Dieu».

Tout se bouscule en sa tête et en son cœur. Une sainte impatience la saisit. Le plus beau des rêves, s’il est pour demain, reste un rêve. Marie le veut tout de suite cet enfant! L’ange a parlé au futur, Marie vit dans le réalisme de son aujourd’hui: je ne connais pas d’homme. «L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre».

«Marie croit en la possibilité de l’impossible.»

C’est comme si la question de Marie qui déjà reflète sa joyeuse adhésion, obligeait l’ange à préciser le plan de Dieu. Il va même jusqu’à donner un signe… que Marie ne demande pas. Elle croit. D’une foi confiante et vive. Toute prise déjà dans sa mission de Mère: «que tout m’advienne selon ta parole».

Marie croit en la possibilité de l’impossible. Quelle invitation pour chacun, chacune de nous, à vivre avec audace sans repli sur soi, le regard poser sur Dieu qui nous envoie son Fils, l’Emmanuel. A nous de faire de notre cœur, une crèche où il puisse reposer.

A l’approche de Noël, laissons-nous entraîner par Marie sur un chemin d’abandon, à l’écoute de la Parole de Dieu faite chair. Parsemons notre chemin jusqu’à la crèche par des petits oui généreux, cachés, qui seront grands aux yeux de Dieu. Alors la joie sera au rendez-vous!

Sœur Véronique | Vendredi 18 décembre 2020

Le portail catholique suisse

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Réflexion sur l'évangile par Père Yvon-Michel Allard

La Visiation de Albertinelli

L’Esprit Saint viendra sur toi et il te prendra sous son ombre

Dans la première lecture d’aujourd’hui,  David veut construire un temple à Jahvé : «J’habite dans une maison de cèdre, et l’arche de Dieu habite sous la tente.»   Mais un peu plus loin  dans le texte, nous voyons que Dieu refuse. «Est-ce toi qui me  construira une maison pour que j’y habite?» … Dieu ne veut pas se laisser enfermer dans un temple de  pierre. David aimerait offrir à Dieu une demeure stable, un espace sacré, alors  que le Seigneur se veut nomade avec son peuple, il veut l’accompagner partout  où il se trouve.

Le mystère de l’Incarnation n’est pas simplement un anniversaire de naissance. C’est une invitation à partager la vie même de Dieu dans notre vie de tous les jours.

La fête de Noël nous  révèle que le temps où l’on cherchait Dieu sur les sommets, dans les nuages,  dans les sanctuaires, dans les rites et les sacrifices est fini. Fini le temps  des ziguras, des pyramides, le temps où les hommes multipliaient les efforts  pour s’élever jusqu’à Dieu (Tour de Babel). Ce n’est pas nous qui devons monter  pour nous approcher de Dieu, c’est Dieu qui descend et vient habiter chez-nous.

À Noël, nous célébrons le Dieu qui se cherche une demeure. Le  contraste entre le projet de David et  celui de Marie devient évident. Marie reçoit Dieu dans son humble maison de  Nazareth et lui permet d’habiter en elle. Elle devient alors la nouvelle arche d’alliance,  le nouveau temple de Dieu. Saint Paul pourra écrire sans hésitation aux chrétiens de  Corinthe: «Ne savez-vous pas que vous  êtes le temple de Dieu et que l’Esprit habite en vous? Le temple de Dieu est  sacré, et ce temple, c’est vous !» (1  Co 3, 16-17).

Luc, dans son évangile,  utilise l’image de la «nuée», de «l’ombre», de la «shekinah», signe de la  présence de Dieu. «L’Esprit Saint viendra  sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre». Dans le  livre de la Genèse, au début de la création, l’Esprit planait sur les eaux pour  afin de donner la vie (Gen 1, 2). L’Esprit qui vient sur Marie, le jour de  l’Annonciation, engendre maintenant une nouvelle création.

En cette fête de Noël,  Dieu cherche un endroit où habiter. Espérons que nous ne soyons pas obligés de  constater que chez-nous, comme à Bethléem, «il  n’y a pas de place pour lui dans notre auberge». Dieu ne veut pas être mis à part, être enfermé dans un  lieu sacré. Il préfère vivre dans la confusion de nos vies quotidiennes.

La venue de Dieu n’a rien «d’une visite officielle»  comme celles que font les grands de ce monde qui se rendent en secret en Irak  ou en Afghanistan, entourés de centaines de soldats et de nombreux garde du  corps. Ces dirigeants n’ont aucun contact avec les gens du peuple qui souffrent  de la violence, de la peur, de l’angoisse, de la pénurie d’eau, de denrée, de  médicaments et d’électricité. Quand il vient à Noël, Jésus n’est pas entouré de  gardes du corps et de grandes mesures de sécurité. Il entre dans notre monde en  clandestin, en sans-papier. Il veut être près de nous pour savoir exactement ce  qui se passe dans nos maisons et dans nos coeurs. Il n’a pas besoin d’itinéraires  prédéterminés «pour motif de sécurité».

Dieu ne fuit pas les difficultés de la vie. Il est simplement  l’un de nous. Il s’invite dans nos maisons, comme il le fit chez Marie. Nous  pourrons alors le conduire un peu partout, dans le vrai monde, particulièrement  chez ceux et celles qui souffrent, chez ceux et celles qui ont le plus besoin  de notre aide : les malades, les personnes âgées, les jeunes aux prises  avec des problèmes de drogues, les sans travail, les sans foyer, les personnes  seules, etc. C’est ce qui s’est passé avec Marie. Une fois qu’elle eut prononcé  son « fiat » («qu’il me soit fait selon ton désir»). Elle quitta son village «en hâte» pour visiter sa cousine  Élizabeth qui, elle aussi était enceinte, et avait besoin d’assistance. Marie  voulait ainsi partager sa grande joie d’être devenue le temple de Dieu.

La liturgie de ce quatrième dimanche de l’Avent  pourrait s’intituler: «Dieu cherche une  maison !» Luc constate «qu’il n’y  avait pas de place pour eux dans l’auberge»... et saint Jean ajoute : «Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont  pas reçu». Chez Marie, le Seigneur a trouvé un accueil chaleureux : «Que tout se passe pour moi selon ta parole».  Espérons qu’il en soit ainsi chez-nous en cette fête de Noël.

Le mystère de l’Incarnation n’est pas simplement un  anniversaire de naissance. C’est une invitation à partager la vie même de Dieu  dans notre vie de tous les jours.

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Evangile - Extraits de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris-France, 1980-2020. Tous droits réservés.


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