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Chorale Belgo-Burundaise CSFA
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23 janvier 2022

Evangile et homélie du 23 Janvier 2022.

LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Tout le peuple écoutait la lecture de la Loi » (Ne 8, 2-4a.5-6.8-10)

Lecture du livre de Néhémie

En ces jours-là,
    le prêtre Esdras apporta le livre de la Loi
en présence de l’assemblée,
composée des hommes, des femmes,
et de tous les enfants en âge de comprendre.
C’était le premier jour du septième mois.
    Esdras, tourné vers la place de la porte des Eaux,
fit la lecture dans le livre,
depuis le lever du jour jusqu’à midi,
en présence des hommes, des femmes,
et de tous les enfants en âge de comprendre :
tout le peuple écoutait la lecture de la Loi.
    Le scribe Esdras se tenait sur une tribune de bois,
construite tout exprès.
    Esdras ouvrit le livre ;
tout le peuple le voyait, car il dominait l’assemblée.
Quand il ouvrit le livre, tout le monde se mit debout.
    Alors Esdras bénit le Seigneur, le Dieu très grand,
et tout le peuple, levant les mains, répondit :
« Amen ! Amen ! »
Puis ils s’inclinèrent et se prosternèrent devant le Seigneur,
le visage contre terre.
    Esdras lisait un passage dans le livre de la loi de Dieu,
puis les Lévites traduisaient, donnaient le sens,
et l’on pouvait comprendre.

    Néhémie le gouverneur,
Esdras qui était prêtre et scribe,
et les Lévites qui donnaient les explications,
dirent à tout le peuple :
« Ce jour est consacré au Seigneur votre Dieu !
Ne prenez pas le deuil, ne pleurez pas ! »
Car ils pleuraient tous en entendant les paroles de la Loi.
    Esdras leur dit encore :
« Allez, mangez des viandes savoureuses,
buvez des boissons aromatisées,
et envoyez une part à celui qui n’a rien de prêt.
Car ce jour est consacré à notre Dieu !
Ne vous affligez pas :
la joie du Seigneur est votre rempart ! »

    – Parole du Seigneur.

PSAUME 18 (19), 8, 9, 10, 15)

La loi du Seigneur est parfaite,

qui redonne vie ;
la charte du Seigneur est sûre,
qui rend sages les simples.

Les préceptes du Seigneur sont droits,
ils réjouissent le cœur ;
le commandement du Seigneur est limpide,
il clarifie le regard.

La crainte qu’il inspire est pure,
elle est là pour toujours ;
les décisions du Seigneur sont justes
et vraiment équitables.

Accueille les paroles de ma bouche,
le murmure de mon cœur ;
qu’ils parviennent devant toi,
Seigneur, mon rocher, mon défenseur !

DEUXIÈME LECTURE
« Vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps » (1 Co 12, 12-30)

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères,
    prenons une comparaison :
notre corps ne fait qu’un,
il a pourtant plusieurs membres ;
et tous les membres, malgré leur nombre,
ne forment qu’un seul corps.
Il en est ainsi pour le Christ.
    C’est dans un unique Esprit, en effet, que nous tous,
Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres,
nous avons été baptisés pour former un seul corps.
Tous, nous avons été désaltérés par un unique Esprit.
    Le corps humain se compose non pas d’un seul,
mais de plusieurs membres.

    Le pied aurait beau dire :
« Je ne suis pas la main,
donc je ne fais pas partie du corps »,
il fait cependant partie du corps.
    L’oreille aurait beau dire :
« Je ne suis pas l’œil,
donc je ne fais pas partie du corps »,
elle fait cependant partie du corps.
    Si, dans le corps, il n’y avait que les yeux,
comment pourrait-on entendre ?
S’il n’y avait que les oreilles,
comment pourrait-on sentir les odeurs ?
    Mais, dans le corps,
Dieu a disposé les différents membres
comme il l’a voulu.
    S’il n’y avait en tout qu’un seul membre,
comment cela ferait-il un corps ?
    En fait, il y a plusieurs membres,
et un seul corps.
    L’œil ne peut pas dire à la main :
« Je n’ai pas besoin de toi » ;
la tête ne peut pas dire aux pieds :
« Je n’ai pas besoin de vous ».
    Bien plus, les parties du corps qui paraissent les plus délicates
sont indispensables.
    Et celles qui passent pour moins honorables,
ce sont elles que nous traitons avec plus d’honneur ;
celles qui sont moins décentes,
nous les traitons plus décemment ;
    pour celles qui sont décentes,
ce n’est pas nécessaire.
Mais en organisant le corps,
Dieu a accordé plus d’honneur
à ce qui en est dépourvu.
    Il a voulu ainsi qu’il n’y ait pas de division dans le corps,
mais que les différents membres aient tous le souci les uns des autres.
    Si un seul membre souffre,
tous les membres partagent sa souffrance ;
si un membre est à l’honneur,
tous partagent sa joie.

    Or, vous êtes corps du Christ
et, chacun pour votre part,
vous êtes membres de ce corps.

    Parmi ceux que Dieu a placés ainsi dans l’Église,
il y a premièrement des apôtres,
deuxièmement des prophètes,
troisièmement ceux qui ont charge d’enseigner ;
ensuite, il y a les miracles,
puis les dons de guérison,
d’assistance, de gouvernement,
le don de parler diverses langues mystérieuses.
    Tout le monde évidemment n’est pas apôtre,
tout le monde n’est pas prophète, ni chargé d’enseigner ;
tout le monde n’a pas à faire des miracles,
    à guérir, à dire des paroles mystérieuses, ou à les interpréter.

    – Parole du Seigneur.

 

OU LECTURE BREVE

DEUXIÈME LECTURE
« Vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps » (1 Co 12, 12-14.27)

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères,
    prenons une comparaison :
notre corps ne fait qu’un,
il a pourtant plusieurs membres ;
et tous les membres, malgré leur nombre,
ne forment qu’un seul corps.
Il en est ainsi pour le Christ.
    C’est dans un unique Esprit, en effet, que nous tous,
Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres,
nous avons été baptisés pour former un seul corps.
Tous, nous avons été désaltérés par un unique Esprit.
    Le corps humain se compose non pas d’un seul,
mais de plusieurs membres.

    Or, vous êtes corps du Christ
et, chacun pour votre part,
vous êtes membres de ce corps.

    – Parole du Seigneur.

ÉVANGILE
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Beaucoup ont entrepris de composer un récit
des événements qui se sont accomplis parmi nous,
    d’après ce que nous ont transmis
ceux qui, dès le commencement, furent témoins oculaires
et serviteurs de la Parole.
    C’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi,
après avoir recueilli avec précision des informations
concernant tout ce qui s’est passé depuis le début,
d’écrire pour toi, excellent Théophile,
un exposé suivi,
    afin que tu te rendes bien compte
de la solidité des enseignements que tu as entendus.

    En ce temps-là,
lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit,
revint en Galilée,
sa renommée se répandit dans toute la région.
    Il enseignait dans les synagogues,
et tout le monde faisait son éloge.
Il vint à Nazareth, où il avait été élevé.
Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat,
et il se leva pour faire la lecture.
    On lui remit le livre du prophète Isaïe.
Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit :
    L’Esprit du Seigneur est sur moi
parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction.
Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux captifs leur libération,
et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue,
remettre en liberté les opprimés,
    annoncer une année favorable
accordée par le Seigneur.

    Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit.
Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui.
    Alors il se mit à leur dire :
« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture
que vous venez d’entendre »

    – Acclamons la Parole de Dieu.


Evangile - Extraits de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris-France, 1980-2020. Tous droits réservés.


Homélies ou Méditations du jour

Homélie YouTube du 09 Avril 2020

Mgr Cattenoz



Quel beau signe du Seigneur ! Nous quittons la Flatière le dimanche de la Parole. C’est François qui a décidé ce dimanche de la Parole et il a décidé de le placer à la fin de la semaine de prière de l’Unité des chrétiens. C’est ce que nous avons de commun entre tous les chrétiens : la Parole. On pourrait dire que c’est le cœur à cœur du Seigneur entre toutes les confessions chrétiennes. C’est un beau signe aussi pour nous. Parce que l’eucharistie, il nous est impossible de l’emporter avec nous. Elle reste à La Flatière, en un sens, et elle nous attend, elle nous précède dans nos paroisses. Mais la Parole, elle, ne nous quitte pas : dans notre Bible, notre Prions en Église, Magnificat … elle peut toujours nous accompagner. Tous les endroits sont bons pour la manger et la ruminer. C’est sans doute le premier cadeau que le Seigneur nous donne au moment de quitter ces montagnes : prends un peu de temps tous les jours pour écouter ma parole dans un cœur à cœur. Deuxième cadeau que le Seigneur nous fait : sa joie ! Vous avez entendu la dernière phrase d’Esdras : « La joie du Seigneur est notre rempart ». Non pas sa grandeur, sa toute-puissance, son autorité, non, sa joie tout simplement. Le psaume que nous avons chanté nous l’a redit : « Les préceptes – on pourrait traduire ‘les Paroles’ du Seigneur réjouissent le cœur ». Si le Seigneur est joyeux, si sa Nouvelle est une Bonne Nouvelle de joie et si sa joie nous protège, que notre joie soit à notre tour un rempart, une forteresse, une aide pour nos frères et sœurs. Notre monde qui pleure a besoin de chrétiens fondamentalement joyeux, même au cœur des détresses ; des chrétiens remplis d’espérance parce que Dieu aime chacun d’un amour que rien ne peut même atténuer, encore moins supprimer. Deuxième cadeau : goûter la joie du Seigneur. Et troisième cadeau : « Cette Parole de l’Écriture, elle est pour aujourd’hui. » En un sens, on pourrait dire que le Seigneur n’a pas parlé, non, il parle aujourd’hui, au présent. Et demain, sera un nouveau présent. Et en français, le mot ‘présent’ signifie aussi ‘cadeau’. C’est pour cela que la Parole de Dieu peut nous remplir de joie. Ce qu’il m’a dit l’an dernier avec ce même texte, ce n’est pas ce qu’il me dit aujourd’hui. Sa Parole est toujours nouvelle. Depuis le premier jour où elle a été prononcée, elle ne cesse d’être une parole pour moi, de façon unique, et seulement pour aujourd’hui. Et un quatrième mini point pour ne pas rater nos trains … Tout cela, dit Paul, nous l’avons vécu cette semaine et nous sommes appelés à le vivre dès ce soir, en Église, cette Église Peuple de Dieu, Corps du Christ et Temple de l’Esprit ; cette Église enclos avec au centre le bon Berger, Construction en pierres avec Jésus, Pierre angulaire, avec l’Église, champ à moissonner et vigne à vendanger. Cette Église illuminée par le soleil du Seigneur et par la lune de Marie, petite lumière tellement réconfortante au creux de la nuit. Amen. Jésus, par ta parole de compassion, tu as libéré bien des hommes et des femmes enfermés dans la fatalité. À ta suite, donne à ton Église de semer une parole de réconciliation, d’espérance, de joie. Ensemble, prions. Jésus, par ta parole de vérité, tu guides le monde sur un chemin de vie et de bonheur. Donne à nos chefs d’État, de mener nos nations sur des sentiers de paix, de partage, d’écoute et de respect. Ensemble, prions. Jésus, par ta parole, tu as pris la défense de ceux dont les droits étaient bafoués. Console les victimes de discrimination et de persécution religieuse. Ensemble, avec le pape François, prions. Jésus, par les paroles de ton Évangile, tu nourris nos communautés. Donne à notre assemblée de goûter, davantage encore, au bonheur d’être transformée par ton Évangile. Ensemble, prions. Tournons nos regards vers le Père qui a créé ce monde ; monde que nous déréglons si souvent en ne le respectant pas : Notre Père … Et que Marie, la Vierge des Pauvres, Notre-Dame des sinistrés, soit aujourd’hui encore source de compassion : Je vous salue Marie … De qui ai-je déjà reçu une parole de vie ? À qui vais-je m’adresser cette semaine, et pour quelle parole de vie ?



Homélies regnumchristi

Prière

Me voici, Seigneur, devant toi en ce jour. Merci pour cette nouvelle journée. Merci de nous avoir donné Marie comme mère qui nous accompagne plus spécialement ce samedi.

Demande

Seigneur, envoie-moi ton Esprit afin que mon cœur puisse devenir ta maison où tu pourras trouver du repos. Rends moi disponible à ton enseignement et fais de moi ton disciple.

Réflexion
  1. « Jésus revint à la maison (…) »
    Ce très court passage de l’Évangile d’aujourd’hui est cependant plein de violence et de contradictions.
    En ce début d’Évangile de Marc, nous suivons Jésus au commencement de sa prédication en Galilée. Les foules le suivent, enthousiastes par ses guérisons et ses miracles, mais aussi intriguées par cet enseignement nouveau qui répond à leurs désirs. Jésus revint à la maison juste après l’institution de ses douze apôtres et certainement avec eux. On peut imaginer aisément que ce temps de retour à la maison peut être perçu comme un temps de repos et de tranquillité ; or la foule s’y rassemble… Voilà donc Jésus et sa toute nouvelle communauté apostolique débordée par la foule.
    Est-ce que j’accepte d’être dérangé dans mes habitudes, d’accepter d’élargir le cercle de ma petite équipe spirituelle ou de mon groupe de prière, de ma famille spirituelle, ma communauté paroissiale, à d’autres que je n’ai pas forcément choisis ?
  2. « Les gens de chez lui (…) vinrent pour se saisir de lui. »
    Ce sont ses proches, ceux qui l’ont connu comme fils de Marie et de Joseph qui arrivent, non pas dans le même état d’esprit que la foule qui attend ce nouveau message d’espérance qu’offre Jésus, mais avec une autorité sur lui qu’ils se donnent à eux-mêmes, par le fait de leur connaissance ancienne.
    M’arrive-t-il parfois, moi aussi, de penser avoir des droits sur les personnes de mon entourage que je connais bien ? Ou encore sur les membres de mon équipe ou de mon groupe de prière par exemple ? Est-ce que j’accepte que l’autre puisse changer ? Grandir spirituellement indépendamment de moi ? Qu’il puisse avoir des charismes autres que les miens ? Des succès apostoliques que je n’ai pas ?
  3. « Il a perdu la tête. »
    Jésus est incompris et il dérange, comme de nombreux prophètes…. Cet entourage, fort de ce qu’il croit être sa connaissance de Jésus, vient le chercher pour le faire taire. Bien sûr, son langage est nouveau et il dérange. Bien sûr, Jésus par sa présence nous entraîne sur des chemins inconnus.
    Pour ma part, si je m’imaginais dans cette scène, où me placerais-je ? Avec les nouveaux apôtres ? Avec la foule ? Ou avec « les gens de chez lui » ? Est-ce que parfois je me sens dérangée par Jésus ? Quelle est alors ma réaction ?
    En ce samedi, je peux penser à Marie qui, elle, n’est pas là avec ceux qui se disent proches et qui veulent faire taire Jésus ; son fiat a été définitif. Elle n’a pas été « prudente » lors de l’annonce de l’ange, elle n’a pas fait de calculs et ne s’est pas laissé entraîner par la crainte : « Que va dire le village ? que va dire Joseph ? Où cela va-t-il me mener ? » Sans retourner son regard sur elle, elle a eu cette radicale simplicité des enfants de Dieu qui ne se regardent que dans le regard de Dieu et ne se reçoivent que de la tendresse du Père, ce qui l’a conduit à ce « oui » radical, elle a tout simplement plongé dans la foi. Elle a toujours été là, près de Jésus, jusqu’au pied de la croix, en gardant et méditant toutes choses en son cœur.  

 

Dialogue avec le Christ

Seigneur, habite non seulement mon cœur mais, comme tu l’as fait pour saint Jean lors de la dernière Cène, prends-moi aujourd’hui sur ton Cœur, afin que rien ne puisse me séparer de toi, ni les autres, ni mes activités, ni mes propres pensées, et que je puisse partager avec toi tout ce que je vais accomplir aujourd’hui.

Résolution

Rien qu’aujourd’hui, comme dans la célèbre Prière du pape Jean XXIII, quel fiat puis-je décider pour mieux suivre Jésus ? Quelle plongée dans la foi m’est demandée aujourd’hui :  oraison, accueil d’un projet autre que le mien, difficulté particulière, etc.

Nicole Guérin, membre de Regnum Christi

http://www.regnumchristi.fr



MÉDITER AVEC LES CARMES

MÉDITER AVEC LES CARMES

Pour les lecteurs du monde grec qu'il veut atteindre, saint Luc a soigné son prologue. Dans une longue phrase, noble et presque solennelle, qui ne nomme encore ni Dieu ni Jésus, il annonce un récit et précise son dessein, en s'adressant à Théophile, un personnage en vue, dédicataire de son œuvre. Et il commence par se situer dans une tradition : "Beaucoup, dit-il, ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous." Une génération entière sépare déjà Luc de l'époque de Jésus. Durant plusieurs décennies, les "témoins oculaires" de la vie de Jésus sont devenus "serviteurs de la parole" ; ce sont eux qui ont transmis leurs souvenirs concernant les paroles et les actes de Jésus, puis les premiers pas de l'évangélisation ; et sur cette base d'une tradition orale mouvante et diversifiée, plusieurs écrivains déjà ont travaillé.

Luc ambitionne un récit plus large, appuyé sur une enquête encore plus exigeante : "J'ai décidé, moi aussi, après m'être informé exactement de tout depuis le début, d'en écrire pour toi l'exposé suivi, illustre Théophile." De fait Luc, dans son œuvre articulée en deux parties, accordera une place de choix au début de la vie de Jésus, puis aux débuts de l'expansion de l'Église. L'Évangile sera suivi des Actes d'apôtres, ce qui permettra à Luc de manifester plus amplement la portée des faits racontés : non seulement les événements "se sont accomplis" parmi les témoins, mais ils ont été l'accomplissement tant de l'ancienne Alliance que des paroles mêmes de Jésus.

Luc veut donc apporter à la prédication chrétienne la contribution d'un historien, telle qu'on la comprenait de son temps. Dans la littérature hellénistique, en effet, l'histoire était censée à la fois renseigner et convaincre. À l'époque de Luc les contemporains de Jésus commençaient à disparaître, et les prédicateurs chrétiens se heurtaient déjà, dans l'opinion publique, à des rumeurs ou à des insinuations contradictoires au sujet de Jésus et de son œuvre. Un ancrage conscient dans les faits s'imposait donc à la jeune Église.

Mais les convictions que Luc s'efforce d'inculquer dépassent le simple souci de l'histoire, et son propos est finalement catéchétique et théologique, comme il le déclare clairement à Théophile : "J'ai décidé d'écrire pour toi un exposé suivi, pour que tu te rendes compte de la sûreté des enseignements que tu as reçus."

Disciple passionné d'un Jésus qu'il n'a pas connu, Luc veut aider les croyants dans leur acte de foi. Pour lui, le message que l'Église transmet s'enracine directement dans l'œuvre et la pensée de Jésus ; le socle de la foi, c'est la vie "parmi nous" de l'Envoyé de Dieu, telle que l'ont racontée les témoins oculaires.

C'est encore cette force irremplaçable du témoignage que Luc mettra en relief dans le second prologue qui, selon la coutume grecque, introduira l'autre volet de son récit, les Actes d'apôtres : "J'ai donc fait mon premier livre, ô Théophile, sur tout ce que Jésus a fait et enseigné, depuis le début jusqu'au jour où, après avoir, par l'Esprit Saint, donné des ordres aux Apôtres qu'il avait choisis, il fut emporté. Et c'est encore à eux qu'après sa passion il se présenta vivant avec bien des preuves, leur apparaissant pendant quarante jours et leur disant ce qui concerne le Royaume de Dieu" (Ac 1,1-3).

Certes, ce témoignage des disciples s'inscrit dans le témoignage fondamental de l'Esprit Saint qui, le premier, a authentifié l'œuvre de Jésus et qui accompagne le labeur de ses Apôtres (Ac 5,32; 10,44; 15,8); mais l'Esprit lui-même, depuis la Pentecôte, suscite la parole des serviteurs et des servantes de Dieu (Ac 2,4.18; 4,38). Habité et poussé par ce même Esprit du témoignage, Luc, à sa manière personnelle, offre à chacun de refaire pour son compte le parcours initiatique qui l'a conduit, lui, "le cher médecin" (Col 4,14), de l'écoute à la foi, puis de l'adhésion à Jésus au service de la parole.

Ainsi, dans l'œuvre de Luc, la foi tend la main à l'intelligence, non pour effacer le mystère du Fils de Dieu fait homme, mais pour inciter tout croyant à investir dans la découverte du Christ le meilleur de lui-même, de son cœur et de sa liberté.

 

https://www.mariedenazareth.com



Homélies du père Jacques Fournier

Homélie du dimanche 23 janvier

Références bibliques :
Lecture du livre de Néhémie : 8. 1 à 10 : “Ce jour est consacré à notre Dieu ! la joie du Seigneur est votre rempart.” 
Psaume 18 : “ Accueille les paroles de ma bouche, le murmure de mon coeur.” 
Saint Paul. 1ère lettre aux Corinthiens : 12. 12 à 30 : “ Tous nous avons été désaltérés par l’Unique Esprit.” 
Evangile selon saint Luc : 1. 1 à 4 : “ Les témoins oculaires devenus les serviteurs de la Parole.”

***

Le choix des lectures de ce dimanche semble ne pas relever pas d’une logique rationnelle. Pourtant ce choix n’est pas arbitraire. Nous pouvons les relier entre elles par la vision de l’Eglise, qui se dégage des trois textes, en particulier celui de saint Paul, en ce dimanche au cœur de la « Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens ».

– Edification de la communauté juive au retour de l’exil, axée sur les paroles de la Loi.

– Unité de l’Esprit dans les différences non seulement entre chaque baptisé, mais aussi entre chaque Eglise qui donnent forme et vie « l’oikuménè » de Dieu :” Ceux que Dieu a placés dans l’Eglise”.

– Enfin les témoins de la Parole dont le Christ est “le prototype” à la synagogue de Nazareth car “l’Esprit repose sur Lui.”

Ce dimanche nous invite à fêter la Parole vivante issue du Livre dont la communauté accueille l’expression une et diverse selon le charisme et la vocation de chacun des fidèles.

LA LITURGIE DE LA PAROLE.

Le contexte historique.

Le livre de Néhémie nous place dans un des moments “fondateurs” du judaïsme. Néhémie est un laïc juif, échanson à la cour du roi de Perse au temps de l’exil. Il obtient une première mission officielle pour se rendre à Jérusalem. Nommé gouverneur de la région de Juda, il relève les murs de la ville,  veille à la justice sociale entre les habitants et organise son repeuplement par le retour des exilés.

Dix ans plus tard, si l’on accepte une certaine chronologie, il revient et procède avec autorité au rétablissement du sabbat, au respect des lévites, à la réglementation cultuelle. Et c’est là que se situe l’épisode que la liturgie de ce dimanche relate. Au terme d’un travail dont Esdras est la cheville ouvrière, les traditions orales sont recueillies et transmises par écrit pour qu’elles ne se perdent pas comme ce fut le risque au cours de l’exil.

Esdras est “un scribe versé dans la Loi de Moïse” (Esdras 7. 1 à 5), “interprète des commandements de Yahvé et de ses lois concernant Israël” (Esdras 7. 10 et 11). Il était d’ailleurs secrétaire pour les affaires juives à la cour du roi de Perse. La lecture solennelle de la Loi qu’il introduit dans la communauté, prend le relais des “ Tables de la Loi” qui ont été détruites. Pendant l’exil, les Juifs dispersés se sont regroupés non plus au Temple, centre de leur ancien petit royaume, mais dans des synagogues pour rester fidèles à la Parole de Dieu reçue au Sinaï et transmise par Moïse et ses successeurs.

Le sens de cette liturgie.

Le fait de lire selon un certain rituel confère au Livre de la Parole de Dieu une valeur symbolique. Le Livre de l’Exode et le Livre des Nombres rattachaient toute la constitution du Peuple d’Israël à la révélation sur le Sinaï. Esdras constitue le Peuple Juif également autour de la Parole de Dieu, non pas nouvelle, mais permanente.

Comme Moïse a présenté les tables du Décalogue, nous retrouvons ici une présentation du Livre, une mise en valeur du lecteur, un accueil préalable par la prière qui est bénédiction du Seigneur et enfin une attitude spirituelle et corporelle (“amen”, debout, prosterné) du peuple qui écoute et ratifie.

LA LITURGIE DE NAZARETH.

Le début de l’évangile selon saint Luc explique ses motivations.  L’épisode de Nazareth situe les paroles de Jésus dans ce cadre, avec une insistance particulière sur la puissance de l’Esprit qui est en oeuvre.
Le livre ancien que le Christ reçoit pour faire la lecture du prophète Isaïe a été écrit pour être lu à l’office synagogal. Il a été écrit jadis. Et Jésus le referme. Le livre neuf que saint Luc vient d’écrire est destiné lui aussi à être “lu” dans l’Eglise, par ceux qui sont devenus les serviteurs de la Parole. Luc ne veut ni réaliser une oeuvre littéraire, ni rédiger une histoire chronologique, même si les premiers chapitres comportent des repères qui attestent cet aspect de l’oeuvre. Sa visée est d’affermir la foi.

Saint Jean dira de même au terme de son évangile. Il a écrit “pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour que, en croyant, vous ayez la vie en son nom.” (Jean 20. 31)

Les premiers versets de saint Luc nous donnent les signes distinctifs des apôtres et de ceux qu’ils associent à leur tâche. Quand il faudra remplacer Judas, Pierre cherchera parmi ceux qui les “ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a marché à leur tête” (Actes 1. 21), parce que la tâche de l’apôtre est d’être le témoin de la Résurrection et le messager de la Parole. Les premiers chapitres des Actes nous montrent d’ailleurs les apôtres prêchant, enseignant, expliquant, appelant à la conversion. (Actes 4. 29 à 31)

C’est à sa manière ce que saint Paul rappelle aux Corinthiens, chacun, selon sa vocation spécifique annonce l’Evangile. Pour lui comme pour les rédacteurs des quatre évangiles, les écrits ne sont pas des “outils” de propagande, mais plutôt des soutiens de la catéchèse. C’est ce terme qui est utilisé ici : “catéchètès”, non pas avec la précision technique qu’il a maintenant, mais au sens “tu as reçu”. (Luc. 1. 4), la transmission présente d’un enseignement. Dans le prologue des Actes, saint Luc dira : “ce que Jésus a commencé à faire et à enseigner”, “poïev kai didaskeiv”. (Actes 1. 1)

L’Evangile n’est pas d’abord dans l’écriture, mais dans “l’agir” de Dieu qui ressuscite Jésus comme Christ et Seigneur et, par Lui, nous donne l’Esprit-Saint. Certes cet agir de Dieu s’est inscrit dans l’histoire. Mais il n’appartient pas qu’au seul passé. Cet agir est présentement. Quand la Parole est annoncée et que les sacrements sont célébrés, l’Esprit nous communique aujourd’hui la vie du Christ, la vie du Fils, la vie de fils.
Quand l’Ecriture est lue, plus encore quand elle est proclamée en Eglise, les événements de la vie de Jésus prennent pour nous leur pleine actualité. Ils sont actuels. Ils s’accomplissent pour nous qui sommes son corps. (Saint Paul aux Corinthiens)

Jésus le dit à Nazareth. Après avoir replié le rouleau du prophète de l’Ancien Testament, nous pouvons entendre en vérité la Parole du Christ dans le Nouveau Testament. “Cette parole de l’Ecriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit.” (Luc 1. 21)

LA PORTEE DE L’EVANGILE DE LUC.

L’introduction que saint Luc a jugé utile d’inscrire dès les premières lignes de son évangile, peut être aussi l’objet d’une réflexion sur la place de l’Ecriture dans l’Eglise actuelle, tout particulièrement en cette semaine de l’Unité.

Saint Luc ne mentionne pas son nom, mais depuis toujours la tradition des premiers écrivains chrétiens lui attribue le troisième évangile et les Actes des Apôtres. Il est nommé trois fois parmi les collaborateurs de saint Paul, l’apôtre des païens. (Colossiens 4. 14 – 2ème à Timothée 4. 11 – Lettre à Philémon 25). Il est grec et la langue grecque est sa langue maternelle. Il est dans la situation de tout païen du monde hellénique, qui n’avaient pas la possibilité de rencontrer des témoins directs du ministère de Jésus.
Les chrétiens d’origine juive qui habitaient en Palestine pouvaient le faire auprès des auditeurs de Jésus en Judée ou Galilée.  Il s’adresse à Théophile, “un ami de Dieu” et lui précise qu’il n’est pas un apôtre, qu’il n’est même pas un témoin immédiat. Pourtant son oeuvre est “apostolique” par la source principale qu’il cite : ceux qui, dès le début, furent témoins oculaires et sont devenus serviteurs de la Parole. Il le fait avec rigueur, avec soin (Luc 1. 3)

Nous voyons qu’entre ces témoins privilégiés et lui-même, une activité, que nous appellerions “littéraire”,  avait commencé de se déployer. Les mots employés ne permettent pas de préjuger de la nature orale ou écrite de ces documents. Fait-il référence aux autres évangiles que nous connaissons, dans leur état actuel ou dans leur état antérieur ? Fait-il référence à d’autres textes que nous ignorons aujourd’hui parce qu’ils n’ont pas été retenus par l’Eglise comme inspirés ? Il est impossible de le dire. En tout cas, il a rencontré les témoins. Il suggère même un témoin privilégié  :”Marie retenait avec toutes ces choses en son coeur.” (Luc 2. 19)

Saint Luc témoigne ainsi de cet entredeux qui trouble souvent le chrétien aujourd’hui : que s’est-il passé entre les événements et la rédaction des évangiles tels que nous les possédons ? Thème que les medias contemporains  aiment à remettre à l’ordre du jour.

Cela nous renseigne aussi sur les premiers écrivains sacrés. Luc ne prétend pas avoir reçu la révélation directe de ce qu’il devait mettre par écrit et de la manière dont il devait composer son oeuvre. Il a mené une enquête d’une rigoureuse authenticité. Il a choisi les faits et gestes du Christ significatifs de la révélation divine et non pas pour le pittoresque anecdotique. ”Pour que tu te rendes bien compte de la solidité des paroles que tu as reçues.” (Luc 1. 4) Il prend ses responsabilités par rapport au choix qu’il fait en nous donne le sens de sa liberté. Il insiste sur le sérieux de son travail.
La Bible a Dieu pour auteur, ce qui n’empêche pas chaque auteur sacré d’agir  aussi en véritable auteur.

***

C’est à l’homme d’entendre ce que Dieu lui inspire dans la Parole qui est lu ou entendu. “Accueille les paroles de ma bouche, le murmure de mon coeur.” (Psaume 18) C’est aussi à cet homme de parler et de révéler ce qui le fait vivre. Jésus nous le dit à Nazareth; saint Luc nous le suggère dans son introduction.

https://eglise.catholique.fr



Homélies - evangeli.net

«Afin que tu reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus»

Abbé Bernat GIMENO i Capín(Barcelona, Espagne)

Aujourd'hui, nous commençons à entendre le voix de Jésus à travers l'évangéliste qui nous accompagnera tout au long du temps ordinaire du cycle "C": Saint Luc. «Afin que tu reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus» (Lc 1,4) écrit Lucas à son ami Théophile. Si le but de son récit est celui-ci, nous devons prendre conscience de l'importance de méditer l'Evangile du Seigneur —parole vivante, et par conséquent, toujours nouvelle— tous les jours.

Etant la Parole de Dieu, Jésus est représenté, aujourd'hui, comme un Maître, puisqu'«Il enseignait dans les synagogues» (Lc 4,15). Jésus débute comme n'importe quel prêcheur: en lisant un texte des Ecritures, qui s'accomplit à ce moment précis… la parole du prophète Isaïe est en train de s'accomplir, par ailleurs, toute la parole, tout le contenu des Ecritures, tout ce que les prophètes avaient annoncé se concrétise et s'accomplit avec Jésus. Il n'est pas indifférent de croire ou non en Jésus, car c'est l'"Esprit du Seigneur" même qui l'a consacré et envoyé.

Le message que Dieu veut transmettre à l'humanité à travers sa Parole est une bonne nouvelle pour les handicapés, c'est une annonce de liberté pour les prisonniers et opprimés, c'est une promesse de salut. Un message qui remplit d'espérance l'humanité toute entière. Nous, les enfants de Dieu dans le Christ par le baptême, nous aussi nous avons reçu cette onction et nous participons à sa mission: porter ce message d'espérance à l'humanité entière.

En méditant l'Evangile qui donne de la fermeté à notre foi, nous nous rendons compte que Jésus prêchait d'une manière différente à celle des autres maîtres: il prêchait comme celui qui possède l'autorité (cf. Lc 4,32). C'est ainsi car il prêchait à travers ses œuvres, par son exemple, en rendant témoignage, et même en donnant sa propre vie. Nous, nous devons faire de même, nous ne pouvons pas nous contenter des paroles: nous devons concrétiser notre amour de Dieu et de nos frères par des actes. Les Œuvres de Miséricorde —sept spirituelles et sept corporelles— que nous propose l'Eglise peuvent nous aider, comme une mère qui guide notre chemin, à atteindre ce but.

http://evangeli.net/evangile



Homélies - Père Gilbert Adam

Plusieurs ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, tels que nous les ont transmis ceux qui, dès le début, furent les témoins oculaires et sont devenus les serviteurs de la Parole.

C’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi, après m’être informé soigneusement de tout depuis les origines, d’en écrire pour toi, cher Théophile, un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as reçus. Nous demandons la grâce de devenir des témoins comme Luc, qui s’est renseigné de tout, qui l’a vécu profondément et qui l’annonce à ses frères. La parole de Dieu s’est incarnée en Jésus, elle a pris un corps, elle a pris un cœur et un visage. C’est à chacun de nous qu’elle s’adresse aujourd’hui pour que nous témoignons de cette Bonne Nouvelle. Jésus, dans le mystère de son amour infini, vient nous libérer fondamentalement de tout ce qui nous entrave et nous enchaîne : « Il m’a envoyé porter le Bonne Nouvelle aux pauvres ! » Dans la nuit et le froid, nous risquons de perdre le sens de notre vie. Que de pauvres ont besoin de retrouver le sens de leur vie ! L’événement de la venue de Jésus qui se produit au milieu de nous est riche d’Amour pour le Peuple de Dieu. Il est abondant de lumière et d’interprétations riches et multiples pour notre vie. Nous pouvons en attendre, en plus d’un récit de la vie de Jésus, le récit très personnel de notre vie sauvée par lui.

Lorsque Jésus, avec la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues des Juifs, et tout le monde faisait son éloge. Il vint à Nazareth, où il avait grandi. Comme il en avait l’habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. La parole de Dieu nous redit tout l’amour de Dieu pour nous, les promesses manifestées depuis longtemps. De bien des manières, cette attente s’est manifestée dans le peuple juif, à travers les prophètes. Le Peuple de Dieu revient de l’exil, de l’épreuve ou il a souffert ! La parole de Dieu éclaire tout ce qui s’est déjà vécu. En chacun de nous est réveillé l’appétit de Dieu qui sommeille, la parole de Dieu lui donne sens. Tout juif sait de par sa foi, qu’un jour, les choses de ce monde deviendront différentes. Ce sera une manière différente de nous situer en prenant appui sur ce qui a déjà été vécu, du nouveau sera à accueillir. Ce sera pour nous un Don nouveau de l’Esprit Saint qui préside à la mise en place de tout ce qui est nouveau, un bouleversement dans notre cœur : « Ne prenez pas le deuil, ne pleurez pas ! » La parole nous rejoint au plus intime et donne sens à tout ce que nous vivons à notre époque comme dans la première lecture : « Car ils pleuraient tous en entendant les paroles de la Loi. » Jésus vient nous annoncer que l’amour infini de Dieu va s’enraciner dans le terreau de notre cœur, que notre être va reprendre sa consistance et qu’il avance avec la force de Dieu.

« On lui présenta le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres, et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. » Que de lieux de tourments, de personnes prisonnières dans le monde, Jésus vient défaire tous ces liens d’esclavage. Par sa présence, il nous rend libre. Il est venu apporter aux aveugles la lumière. Si la lumière physique est nécessaire à notre vie, nous avons le désir de voir clair en nous, de retrouver l’unité de notre vie. Jésus vient à l’intime de notre existence pour nous redonner la lumière. Aux opprimés il vient apporter la libération. Nous ne voulons pas rester spectateur, mais devenir acteur de l’action de Jésus, en relation profonde avec ce qui se vit dans le monde. Nous découvrons ce que nous avons à vivre avec Jésus, nous voulons œuvrer pour que la nouveauté de son œuvre advienne en nous. L’Esprit Saint que Jésus nous donne, nous sollicite pour que nous entendions la Parole de Dieu annoncée par Jésus aujourd’hui, afin qu’elle se réalise.

Nous demandons la grâce de trouver la joie dans l’écoute de la parole de Dieu..

Père Gilbert Adam

http://www.pere-gilbert-adam.org



Homélies portail catholique suisse

Évangile de dimanche: l’Aujourd’hui de Dieu

Imaginez une caméra filmant la scène de l’Évangile de ce dimanche. Regardez bien… C’est un gros plan: en pleine synagogue, des détails précis décrivent lentement cet instant où Jésus s’apprête à faire la lecture, se lève, reçoit le Livre, puis proclame un texte du prophète Isaïe. Ensuite, il referme le livre, le rend au servant et va s’asseoir. Arrive enfin le moment extraordinaire où tous ceux qui avaient écouté Jésus avaient les yeux fixés sur lui. C’est le silence, la respiration qui contient l’attente et la curiosité des gens de Nazareth. Que va-t-il se passer ou plutôt que va-t-il dire?

Et Jésus ne fait qu’un court commentaire du texte prophétique: «Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre»

Ah si seulement toutes les homélies étaient aussi courtes. Pourtant, tout est dit dans cette Parole de Jésus. Tout est dit de lui. Tout est dit de sa mission. D’ailleurs, à partir de ce moment-là, les auditeurs de la scène se diviseront. Il y aura ceux qui accueilleront cette Parole et verront en Jésus Celui qui doit venir de la part de Dieu. D’autres soupçonneront chez le fils de Joseph, charpentier du village, une prétention bien mal intentionnée. C’est dire, une fois de plus, combien l’étonnement est une porte privilégiée pour entrer dans la foi.

Le plus étonnant, c’est sans doute, le texte que Jésus va lire. Il est questions des pauvres, des exclus, des prisonniers, des infirmes et des opprimés. Autrement dit, de celles et de ceux qui, trop souvent, sont en marge dans nos communautés. Cette attention aux pauvres n’est donc pas une option. Elle est le cœur de la mission du Christ que l’Église est chargée d’annoncer et de vivre. Seulement, un problème demeure. Qui sont ces pauvres dont parle Jésus? Où les trouve-t-on aujourd’hui? Certes, le monde donne à voir la souffrance de tant de sœurs et de frères. Des femmes, des hommes blessés, opprimés, il y en a partout et même autour de nous. Nous pourrions être amenés à croire que nous ne sommes pas concernés par cette litanie de misères.

«En accueillant aujourd’hui la Parole de Jésus, tout s’ouvre devant nous, non pas comme un miracle, mais comme un surcroît de vie.»

Or, voilà que Jésus, ce jour-là, au début de sa mission, révèle en quoi consiste le salut. Avec la force de l’Esprit-Saint, Jésus va réhabiliter l’Homme dans l’Aujourd’hui de Dieu. La situation de ces blessés que décrit le prophète Isaïe évoque chacune et chacun de nous. Elle nous suggère à reconnaître en nous la part cachée, enfouie peut-être, qui entrave le bonheur et la liberté auxquels Dieu ne cesse de nous appeler. Nos enfermements, nos paralysies, nos angoisses et nos peurs, nos blocages sont les lieux de nos vies fragiles que Jésus veut libérer.

Dans son bref commentaire, Jésus affirme que c’est aujourd’hui le moment et le temps favorable pour cette libération. En accueillant aujourd’hui la Parole de Jésus, tout s’ouvre devant nous, non pas comme un miracle, mais comme un surcroît de vie. Si la mission de Jésus consiste à libérer les femmes et les hommes blessés, il nous revient, à nous disciples, d’accomplir cette mission. Libérer les frères et les sœurs du fardeau écrasant et mortifère aujourd’hui nous renvoie à la joie de vivre l’Évangile.

Bernard Miserez | Vendredi 21 janvier 2021

Le portail catholique suisse

https://www.cath.ch



Réflexion sur l'évangile par Père Yvon-Michel Allard

C’est aujourd’hui que cette parole s’accomplit

 

biblePlusieurs chrétiens sincères et honnêtes se demandent si les textes de la Bible sont vrais, si ça s’est vraiment passé comme les évangélistes et les autres auteurs nous le racontent. C’est une question pertinente et légitime. Bien sûr, ça peut nous aider de savoir que la Bible contient toute une «bibliothèque», avec toutes sortes de genres littéraires. Que chacun des nombreux auteurs a son style, sa façon d’écrire, ses images et ses paraboles. C’est aussi utile de se rappeler qu’aucune œuvre de la littérature mondiale n’a été aussi étudiée et approfondie que la littérature biblique. Des milliers d’experts se penchent chaque année et depuis des siècles, sur ces textes afin de les scruter, les analyser et mieux les comprendre.

Aujourd’hui, dans la synagogue de Nazareth, Jésus nous propose une nouvelle façon de poser la question sur la véracité de la parole de Dieu. Au lieu de nous demander si ce que nous raconte le texte est vrai, Jésus suggère de poser la question : Est-ce que cette Parole peut devenir réalité dans notre vie quotidienne.

L’exemple du Christ, dans la synagogue de son village, nous invite aujourd’hui à rendre la parole de Dieu vivante et vraie dans notre vie de tous les jours.

Après avoir lu le texte d’Isaïe, un texte vieux de plusieurs siècles, Jésus ajoute simplement : «Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture.» C’est-à-dire, ce passage d’Écriture que nous venons d’entendre devient réalité maintenant. «L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres, et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits

Le Christ rend l’Écriture vivante et vraie «aujourd’hui». Il se rapproche des pauvres et des pécheurs, guérit les malades, réintègre dans la communauté ceux et celles qui ont été mis au ban de la société, redonne la vue aux aveugles, proclame la bonne nouvelle du Royaume. C’est l’aujourd’hui de Dieu.

Et la question nous est posée : Est-ce que ce passage d’évangile peut aussi s’accomplir dans notre vie de tous les jours? Est-ce que l’Esprit Saint peut nous aider à annoncer la bonne nouvelle : à libérer ceux et celles qui sont prisonniers des stupéfiants, de l’alcool, des jeux de hasard; à visiter les malades et les personnes qui souffrent de solitude; à redonner la vue à ceux et celles qui sont déprimés et découragés?

le samaritainLe Christ nous offre un exemple très coloré de cet «aujourd’hui de la Parole de Dieu» dans la parabole du bon Samaritain. Un avocat qui avait des difficultés à accepter les recommandations de Jésus, «pour se justifier» lui pose la question : «Mais qui est mon prochain?» Jésus ne lui fait pas de grands discours sur le prochain idéal, il lui raconte la parabole du bon Samaritain. Jésus affirme que le prochain, c’est celui ou celle qui s’approche d’une personne dans le besoin... ça peut être vous, moi, le légiste qui pose la question. Remarquez les paroles de Jésus : «Lequel de ces trois, à ton avis, (le prêtre, le lévite et le Samaritain) s’est montré le prochain de l’homme tombé aux mains des brigands?»… Le prochain, ce n’est pas le blessé abandonné le long du chemin, mais la personne qui s’en approche et lui vient en aide. Je deviens le prochain de quelqu’un lorsque je me fais proche d’elle ou de lui. Et Jésus termine cette rencontre en disant au légiste : «va, et toi aussi fais de même». «Accomplit aujourd’hui ce passage de l’Écriture».

Dans notre monde sceptique et désabusé, rendre vivante et vraie la Parole de Dieu a beaucoup plus de sens que d’essayer de prouver la véracité des anciens textes des Évangiles, bien que cette véracité soit importante et nécessaire.

Si nous les chrétiens, à la suite de la lecture sur la femme adultère prenons au sérieux les paroles de Jésus : «Que celui ou celle d’entre vous qui est sans péché lui lance la première pierre», nous nous éloignerons des attroupements meurtriers qui, par médisance ou calomnie, démolissent la réputation des autres. Si, après avoir lu la parabole de l’enfant prodigue, nous acceptons de changer notre cœur de pierre en cœur de chair et  nous répondrons à l’invitation du Père d’entrer dans la salle du festin pour nous réconcilier avec notre frère qui était perdu et est maintenant retrouvé. Si, après avoir écouté le récit de la guérison du lépreux et de sa réintégration dans la société de son village, nous acceptons de nous approcher des personnes qui appartiennent à certaines catégories méprisées (les gens sur le BS, les travailleurs saisonniers, les itinérants, les malades du sida, les ex-prisonniers, etc.), nous imiterons notre Père céleste qui a envoyé son Fils non pas pour condamner le monde mais pour le sauver. Si, après avoir entendu Jésus nous dire que «le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat», nous acceptons - tout en tenant compte de l’évolution de la vie moderne - de réviser notre façon de vivre «le Jour du Seigneur», nous redonnerons un sens à nos dimanches chrétiens.

Souvent à la messe du dimanche, nous écoutons les lectures d’un air ennuyé et désabusé. C’est peut-être parce que nous voyons dans ces récits des réalités vieilles de deux ou trois mil ans, alors que la parole s’adresse à nous et nous interpelle aujourd’hui. Cette Parole de Dieu peut alors devenir pour nous ce qu’elle a été pour la Samaritaine au puits de Jacob : «une source d’eau vive qui ne tarit jamais». (Jean 4)

L’exemple du Christ, dans la synagogue de son village, nous invite aujourd’hui à rendre la parole de Dieu vivante et vraie dans notre vie de tous les jours. Cette parole devient alors «lumière pour nos pas», «chemin, vérité et vie», «création d’un ciel nouveau et une terre nouvelle». Cette parole, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit.

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