Vendredi 22 juillet 2016
Fête de sainte Marie Madeleine, disciple du Seigneur
Saint(s) du jour : Bse María Inés Teresa del Santísimo Sacramento (1904-1981), Ste Marie Madeleine, disciple du Seigneur (Ier siècle)
Cantique des cantiques 3,1-4a.
Paroles de la bien-aimée. Sur mon lit, la nuit, j’ai cherché ce que mon âme désire ; je l’ai cherché ; je ne l’ai pas trouvé. Oui, je me lèverai, je tournerai dans la ville, par les rues et les places : je chercherai ce que mon âme désire ; je l’ai cherché ; je ne l’ai pas trouvé. Ils m’ont trouvée, les gardes, eux qui tournent dans la ville : « Ce que mon âme désire, l’auriez-vous vu ? » À peine les avais-je dépassés, j’ai trouvé ce que mon âme désire : je l’ai saisi et ne le lâcherai pas.
Psaume 63(62),2.3-4.5-6.8-9.
Dieu, tu es mon Dieu,
je te cherche dès l'aube :
mon âme a soif de toi ;
après toi languit ma chair,
terre aride, altérée, sans eau.
Je t'ai contemplé au sanctuaire,
j'ai vu ta force et ta gloire.
Ton amour vaut mieux que la vie :
tu seras la louange de mes lèvres !
Toute ma vie je vais te bénir,
lever les mains en invoquant ton nom.
Comme par un festin je serai rassasié ;
la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.
Oui, tu es venu à mon secours :
je crie de joie à l'ombre de tes ailes.
Mon âme s'attache à toi,
ta main droite me soutient.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20,1-2.11-18.
Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Marie Madeleine se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau. Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus. Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé. » Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus. Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre. » Jésus lui dit alors : « Marie ! » S’étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître. Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! », et elle raconta ce qu’il lui avait dit. »
Extraits de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris-France, 1980-2016. Tous droits réservés.
Homélie ou Méditation du jour
Abbé Antoni CAROL i Hostench (Sant Cugat del Vallès, Barcelona, Espagne)
«Marie Madeleine est venue et a dit aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur»
Aujourd'hui nous célébrons avec joie Sainte Marie Madeleine. Nous nous réjouissons et nous en tirons profit pour notre foi car son parcours pourrait très bien être le nôtre. La Madeleine venait de loin (cf. Lc 7,36-50) et elle est allée très loin… En effet, le matin de la Résurrection, Marie a cherché Jésus, elle a trouvé Jésus ressuscité et elle est parvenue au Père de Jésus, le "Notre Père". Ce matin-là, Jésus-Christ lui a fait découvrir ce qu'il y a de plus grand dans notre foi : qu'elle était elle aussi une enfant de Dieu.
Dans l'itinéraire de Marie Madeleine, nous découvrons quelques aspects importants de la foi. En premier lieu, nous admirons son courage. La foi, même si c'est un don de Dieu, requiert du courage de la part du croyant. Pour nous, ce qui est naturel c'est de tendre vers ce qui est visible, vers ce que nous pouvons saisir avec la main. Comme Dieu est essentiellement invisible, la foi "est toujours une sorte de rupture risquée et un saut car elle implique l'audace de voir ce qui est vraiment réel dans ce qui ne se voit pas" (Benoît XVI). En voyant le Christ ressuscité, Marie "voit" aussi le Père, le Seigneur.
D'un autre côté, "on arrive à faire le saut de la foi grâce à ce que la Bible appelle la conversion ou le repentir: il n'y a que celui qui change qui la reçoit" (Pape Benoît). N'est-ce pas le premier pas qu'a fait Marie ? N'est-ce pas aussi un pas que nous devons refaire dans nos vies ?
Il y a eu beaucoup d'amour dans la conversion de la Madeleine : elle n'a pas économisé les parfums pour son Amour. L'amour ! Voilà un autre "véhicule" de la foi car nous n'écoutons pas, nous n'entendons pas, nous ne croyons pas quelqu'un si nous ne l'aimons pas. Dans l'Évangile de saint Jean, il apparaît clairement que "croire c'est écouter et, en même temps, voir (…)". Ce matin-là, Marie Madeleine prend des risques pour son Amour, elle écoute son Amour (il lui suffit d'entendre "Marie" pour le reconnaître) et connaître le Père. "Le matin de Pâques (…) lorsque Marie Madeleine voit Jésus, on lui demande de le contempler dans son chemin vers le Père, jusqu'à la pleine confession : "J'ai vu le Seigneur" (Jn 20,18)" (Pape François). evangeli.net M&M Euroeditors
Homélie du Père Gilbert Adam
"Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin, alors qu’il fait encore sombre. Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau."
Marie Madeleine restait là dehors, à pleurer devant le tombeau. Elle se penche vers l’intérieur, tout en larmes, et, à l’endroit où le corps de Jésus avait été déposé, elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds. Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé le Seigneur mon Maître, et je ne sais pas où on l’a mis. » Au lendemain de la grande épreuve de la Croix, Marie Madeleine continue à chercher Jésus. Nous sommes devant son expérience de la mort et de la résurrection de Jésus. Elle est triste, elle pleure. Lorsqu’elle arrive au tombeau, sa tristesse se transforme au cauchemar car le corps de Jésus n’y est plus. Sa douleur est accentuée par l’ignorance du lieu où se trouve Jésus, il fait encore sombre, la pierre a été enlevée, et le tombeau est vide. Marie Madeleine se penche vers l’intérieur et elle aperçoit deux anges, mais ce n’est pas Jésus ! Marie-Madeleine est le modèle de la persévérance dans notre vie spirituelle. Dans son cheminement, elle nous donne de contempler la recherche du Dieu vivant. Elle avait essayé de combler son cœur de toutes sortes de manières, et s’était trompée de chemin. Quand elle rencontre Jésus, Il lui révèle le véritable Amour. C’est ce que cherchait son cœur, et qu’elle n’avait pas encore trouvé.
"Tout en disant cela, elle se retourne et aperçoit Jésus qui était là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus." Jésus lui demande : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le gardien, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et moi, j’irai le reprendre, » Jésus lui dit alors : « Marie ! » Elle se tourne vers lui et lui dit : « Rabbouni ! » ce qui veut dire : « Maître » dans la langue des Juifs." Jésus vient lui-même sans se faire reconnaître, elle ne le reconnaît pas, mais Jésus l’a nommée : « Marie ! » À cet instant, la joie, le bonheur, la paix refluent dans son cœur et dans son corps. Elle veut le saisir. Elle n’aura à garder que sa joie intérieure, une joie immense qui la comble et l’illumine : « J’ai vu le Seigneur, et voilà ce qu’Il m’a dit ! » Avec les yeux et les oreilles de la foi, son cœur peut bondir de joie. Marie-Madeleine s’est attachée à Jésus de tout son être. Jésus est passé par la Croix, elle y est passée avec lui. Il était devenu sa vie et sa vie a été crucifiée. Elle devient, après Marie la Mère de Jésus, le modèle de ceux qui cherchent Dieu. « Entraîne-moi, nous courrons, » dit le Cantique des cantiques. Dieu veut être le tout de notre vie. Il faudra progressivement que toutes les médiations s’effacent pour que nous nous trouvions face à face avec le Dieu vivant.
"Jésus reprend : « Cesse de me tenir, je ne suis pas encore monté vers le Père. Va plutôt trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur, et voilà ce qu’il m’a dit. » Alors se réveille l’ardeur du cœur de Marie Madeleine, plus encore qu’elle était au premier jour. Après être passée par des nuits d’orages, par toutes sortes d’épreuves, elle est réveillée. Jésus est réaliste, il ne nous laisse pas seuls pour combattre le malin, le monde et notre propre égoïsme. Marie Madeleine est réveillée dans son immense amour. Elle a trouvé Celui que son cœur aime. Elle ne le lâchera plus, il est devenu plus intime à elle-même qu’elle n’est intime à elle-même. Il rejoint l’origine de sa vie, l’origine même de son bonheur. Elle en est devenue sa messagère. Mystère de notre humanité que Jésus a épousée. Cette humanité tissée dans le sein de Marie, qui a pris place au sein même de la Trinité sainte où le Verbe de Dieu a assumé toute chair humaine. Jésus entraîne notre humanité vers le Père. Nous sommes en chemin, nous demandons aujourd’hui la persévérance. Mystérieusement, dans l’humanité tissée dans le sein de Marie, Jésus est Dieu, « Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière » Créateur du ciel et de la terre, et Il est notre Dieu, le Dieu d’amour, le Dieu qui nous sauve.
Nous demandons la grâce de cheminer vers Dieu, d’entrer dans le Mystère de la Résurrection de Jésus. Père Gilbert Adam, 2016. http://www.pere-gilbert-adam.org
Méditation de Anne-Marie Terrenoir, consacrée de Regnum Christi
Prière d'introduction
Seigneur, tu vis en moi. Quelle grâce ! Je peux rentrer en moi, me retrouver face à toi, t’adorer en vérité, toi, qui es en moi, comme dans un sanctuaire. Merci pour ce moment seul à seul. Aide-moi à prier, tout seul je ne peux pas. Comment est-ce que j’arrive devant toi : content, préoccupé, stressé, triste, en colère, un peu perdu, sans envie, assoiffé, fatigué ? Je me reconnais tel que je suis. Et je me remets entre tes mains, notre Père du Ciel.
Demande : Que je fasse l’expérience de ta miséricorde, de ton regard de miséricorde sur moi.
Points de réflexion
1. « Marie ! » : le moment décisif pour Marie Madeleine. Passage des ténèbres à la lumière. Toute la scène prend un sens nouveau. Son expérience est en fait la rencontre avec le Christ vivant. Quand elle entend son nom, « Marie », elle n’entend pas seulement deux syllabes. Elle entend celui qui les prononce. Elle entend l’amour qu’il a pour elle. Elle entend revivre son espérance. Elle commence à revivre. Elle est régénérée. C’est un moment de grâce, elle est touchée intérieurement par le Seigneur. Elle était prête à recevoir cette grâce sans en être consciente. Elle cherchait le Seigneur, même si elle ne savait ni comment faire ni où chercher. Elle est rattrapée par la miséricorde. Cet amour du Seigneur envers Marie qui est faible, qui est petite et ne peut pas grand-chose, c’est la miséricorde. Et c’est une force créatrice, capable de lui redonner vie.
2. Pour Marie le changement se produit lorsqu’elle entend la voix du Christ. Pour nous, lecteurs, ce pourrait être quand le Seigneur apparaît, quand il « entre en scène », à partir du moment où il « se tenait là ». Avant que Marie ne le sache, il était en train de la regarder. Comment est ce regard du Seigneur ? Unique. Il la connaît. Il sait ce qu’elle cherche, ce qu’elle souffre, qui elle est, ce qui est beau en elle et ses erreurs, sa misère. Il l’accepte telle qu’elle est. Ce n’est pas ses erreurs et sa faiblesse qu’il aime, mais c’est elle qu’il aime. Et c’est justement sa faiblesse qui lui permet de recevoir la miséricorde. Il voit combien elle désire être aimée et combien elle peut aimer, et combien cela la rendrait heureuse, belle, féconde. Le « Marie » qui la touche comme une flèche est un prolongement de ce regard de miséricorde. Comment me regarde le Seigneur ?
3. Marie, un cœur qui a reçu la miséricorde et fait miséricorde. La miséricorde qui est le « deuxième nom » de l’amour (cf. Dives in misericordia, 7). « Croire dans le Fils crucifié signifie (…) croire que l’amour est présent dans le monde, et que cet amour est plus puissant que les maux de toutes sortes dans lesquels l’homme, l’humanité et le monde sont plongés. Croire en un tel amour signifie croire dans la miséricorde » (Dives in misericordia, 7). Elle est envoyée par la miséricorde. C’est ainsi qu’elle va trouver les « frères » de Jésus. Elle commence par raconter son expérience : « J’ai vu le Seigneur ! ». Elle n’est pas apôtre par son discours, par son émotion, par son érudition, ses succès ou sa perfection. Elle est apôtre parce qu’elle vit touchée par la miséricorde. Elle vit sous ce regard, devant et avec celui qui a changé sa vie. Elle se sait aimée par le Seigneur, et cet Amour qu’elle reçoit rayonne. Saint Paul aussi a fait cette expérience : « J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 8, 38-39). Notre monde, nos frères ont besoin de témoins, comme nous invite saint Jean-Paul II : « c’est à nous, disciples du Christ, que revient la tâche de proclamer et de vivre le profond mystère de la Miséricorde Divine qui régénère le monde ! » (Audience générale, 21 août 2002).
Dialogue avec le Christ : Je te supplie, Jésus, de faire l’expérience de ta miséricorde. Que je puisse témoigner par ma vie qui tu es. Que par mon regard sur mes frères, je puisse transmettre un reflet de ton regard qui redonne vie.
Résolution : Me regarder ; me souvenir de mon histoire, me raconter mon histoire ; et y trouver beaucoup de miséricorde. Et être témoin de toi, en regardant chaque personne avec ton regard. Regnum Christi, 2016 (http://www.regnumchristi.fr)
Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l'Église
Homélie 25 ; PL 76, 1188 (trad. coll. Icthus, vol.10, p.302)
« Femme, pourquoi pleures-tu ? »
Marie devient témoin de la compassion de Dieu ; oui, cette Marie...dont un pharisien voulait briser l'élan de tendresse. « Si cet homme était prophète, s'écriait-il, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu'elle est : une pécheresse » (Lc 7,39). Mais ses larmes ont effacé les souillures de son corps et de son cœur ; elle s'est jetée dans les pas de son Sauveur, délaissant les chemins du mal. Elle était assise aux pieds de Jésus et l'écoutait (Lc 10,39). Vivant, elle le serrait en ses bras ; mort, elle le cherchait. Et elle a trouvé vivant celui qu'elle cherchait mort. Elle a trouvé en lui tant de grâce que c'est elle qui a porté la nouvelle aux apôtres, aux messagers de Dieu !
Que devons-nous voir là, mes frères, sinon l'infinie tendresse de notre Créateur, qui pour ranimer notre conscience, dispose partout des exemples de pécheurs repentis. Je jette les yeux sur Pierre, je regarde le larron, j'examine Zachée, je considère Marie, et je ne vois rien d'autre en eux que des appels à l'espérance et au repentir. Votre foi est-elle effleurée par le doute ? Songez à Pierre qui pleure amèrement sur sa lâcheté. Etes-vous enflammé de colère contre votre prochain ? Pensez au larron : en pleine agonie, il se repent et gagne les récompenses éternelles. L'avarice vous dessèche-t-elle le cœur ? Avez-vous dépouillé autrui ? Voyez Zachée qui rend au quadruple le bien qu'il avait pris à un homme. En proie à quelque passion, avez-vous perdu la pureté de la chair ? Regardez Marie, qui purifie l'amour de la chair au feu de l'amour divin.
Oui, le Dieu tout-puissant nous offre partout des exemples et des signes de sa compassion. Prenons donc en horreur nos péchés, même les plus anciens. Le Dieu tout-puissant oublie volontiers que nous avons commis le mal, et il est prêt à regarder notre repentir comme l'innocence même. Nous qui, après les eaux du salut, étions restés souillés, renaissons de nos larmes... Notre Rédempteur consolera vos larmes d'un jour dans sa joie éternelle. L'Evangile au Quotidien (Evangelizo.org 2001-2016).
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© Secrétariat Chorale-CSFA 2016
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