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Chorale Belgo-Burundaise CSFA
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10 avril 2022

Evangile et homélie du 10 Avril 2022. Dimanche des rameaux

 

PROCESSION DES RAMEAUX
ENTRÉE MESSIANIQUE
« Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (Lc 19, 28-40)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

   En ce temps-là,
    Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem.
    Lorsqu’il approcha de Bethphagé et de Béthanie,
près de l’endroit appelé mont des Oliviers,
il envoya deux de ses disciples,
    en disant :
« Allez à ce village d’en face.
À l’entrée, vous trouverez un petit âne attaché,
sur lequel personne ne s’est encore assis.
Détachez-le et amenez-le.
    Si l’on vous demande :
‘Pourquoi le détachez-vous ?’
vous répondrez :
‘Parce que le Seigneur en a besoin.’ »
    Les envoyés partirent
et trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit.
    Alors qu’ils détachaient le petit âne,
ses maîtres leur demandèrent :
« Pourquoi détachez-vous l’âne ? »
    Ils répondirent :
« Parce que le Seigneur en a besoin. »
    Ils amenèrent l’âne auprès de Jésus,
jetèrent leurs manteaux dessus,
et y firent monter Jésus.
    À mesure que Jésus avançait,
les gens étendaient leurs manteaux sur le chemin.
    Alors que déjà Jésus approchait de la descente du mont des Oliviers,
toute la foule des disciples, remplie de joie,
se mit à louer Dieu à pleine voix
pour tous les miracles qu’ils avaient vus,
    et ils disaient :
« Béni soit celui qui vient,
le Roi, au nom du Seigneur.
Paix dans le ciel
et gloire au plus haut des cieux ! »
    Quelques pharisiens, qui se trouvaient dans la foule,
dirent à Jésus :
« Maître, réprimande tes disciples ! »
    Mais il prit la parole en disant :
« Je vous le dis :
si eux se taisent,
les pierres crieront. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

MESSE DE LA PASSION
PREMIÈRE LECTURE
« Je n’ai pas caché ma face devant les outrages, je sais que je ne serai pas confondu » (Is 50, 4-7)

Lecture du livre du prophète Isaïe

    Le Seigneur mon Dieu m’a donné le langage des disciples,
pour que je puisse, d’une parole,
soutenir celui qui est épuisé.
Chaque matin, il éveille,
il éveille mon oreille
pour qu’en disciple, j’écoute.
    Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille,
et moi, je ne me suis pas révolté,
je ne me suis pas dérobé.
    J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient,
et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe.
Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats.
    Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ;
c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages,
c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre :
je sais que je ne serai pas confondu.

    – Parole du Seigneur.

PSAUME
(21 (22), 8-9, 17-18a, 19-20, 22c-24a)

R/ Mon Dieu, mon Dieu,
pourquoi m’as-tu abandonné ? (Ps 21, 2a)

Tous ceux qui me voient me bafouent ;
ils ricanent et hochent la tête :
« Il comptait sur le Seigneur : qu’il le délivre !
Qu’il le sauve, puisqu’il est son ami ! »

Oui, des chiens me cernent,
une bande de vauriens m’entoure ;
Ils me percent les mains et les pieds,
je peux compter tous mes os.

Ils partagent entre eux mes habits
et tirent au sort mon vêtement.
Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin :
ô ma force, viens vite à mon aide !

Mais tu m’as répondu !
Et je proclame ton nom devant mes frères,
je te loue en pleine assemblée.
Vous qui le craignez, louez le Seigneur.

DEUXIÈME LECTURE
« Il s’est abaissé : c’est pourquoi Dieu l’a exalté » (Ph 2 6-11)

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens

Le Christ Jésus,
    ayant la condition de Dieu,
ne retint pas jalousement
le rang qui l’égalait à Dieu.

    Mais il s’est anéanti,
prenant la condition de serviteur,
devenant semblable aux hommes.

Reconnu homme à son aspect,
    il s’est abaissé,
devenant obéissant jusqu’à la mort,
et la mort de la croix.

    C’est pourquoi Dieu l’a exalté :
il l’a doté du Nom
qui est au-dessus de tout nom,

    afin qu’au nom de Jésus
tout genou fléchisse
au ciel, sur terre et aux enfers,

    et que toute langue proclame :
« Jésus Christ est Seigneur »
à la gloire de Dieu le Père.

    – Parole du Seigneur.

ÉVANGILE
Passion de notre Seigneur Jésus Christ (Lc 22, 14 – 23, 56)

Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus.
Pour nous, le Christ est devenu obéissant,
jusqu’à la mort, et la mort de la croix.
C’est pourquoi Dieu l’a exalté :
il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom.
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus. (cf. Ph 2, 8-9)

La Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Luc

Indications pour la lecture dialoguée : Les sigles désignant les divers interlocuteurs sont les suivants : X = Jésus ; L = Lecteur ; D = Disciples et amis ; F = Foule ; A = Autres personnages.


L. Quand l’heure fut venue,
Jésus prit place à table,
et les Apôtres avec lui.
    Il leur dit :
X « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous
avant de souffrir !
    Car je vous le déclare :
jamais plus je ne la mangerai
jusqu’à ce qu’elle soit pleinement accomplie
dans le royaume de Dieu. »
    L. Alors, ayant reçu une coupe et rendu grâce,
il dit :
X « Prenez ceci et partagez entre vous.
    Car je vous le déclare :
désormais, jamais plus
je ne boirai du fruit de la vigne
jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu. »

    L. Puis, ayant pris du pain et rendu grâce,
il le rompit
et le leur donna, en disant :
X « Ceci est mon corps, donné pour vous.
Faites cela en mémoire de moi. »
    L. Et pour la coupe, après le repas, il fit de même, en disant :
X « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang
répandu pour vous.
    Et cependant, voici que la main de celui qui me livre
est à côté de moi sur la table.
    En effet, le Fils de l’homme s’en va
selon ce qui a été fixé.
Mais malheureux cet homme-là
par qui il est livré ! »
    L. Les Apôtres commencèrent à se demander les uns aux autres
quel pourrait bien être, parmi eux, celui qui allait faire cela.

    Ils en arrivèrent à se quereller :
lequel d’entre eux, à leur avis, était le plus grand ?
    Mais il leur dit :
X « Les rois des nations
les commandent en maîtres,
et ceux qui exercent le pouvoir sur elles
se font appeler bienfaiteurs.
    Pour vous, rien de tel !
Au contraire, que le plus grand d’entre vous
devienne comme le plus jeune,
et le chef, comme celui qui sert.
    Quel est en effet le plus grand :
celui qui est à table, ou celui qui sert ?
N’est-ce pas celui qui est à table ?
Eh bien moi, je suis au milieu de vous
comme celui qui sert.
    Vous, vous avez tenu bon avec moi dans mes épreuves.
    Et moi, je dispose pour vous du Royaume,
comme mon Père en a disposé pour moi.
    Ainsi vous mangerez et boirez à ma table
dans mon Royaume,
et vous siégerez sur des trônes
pour juger les douze tribus d’Israël.

    Simon, Simon,
voici que Satan vous a réclamés
pour vous passer au crible comme le blé.
    Mais j’ai prié pour toi,
afin que ta foi ne défaille pas.
Toi donc, quand tu sera revenu,
affermis tes frères. »
    L. Pierre lui dit :
D. « Seigneur, avec toi, je suis prêt
à aller en prison et à la mort. »
    L. Jésus reprit :
X « Je te le déclare, Pierre :
le coq ne chantera pas aujourd’hui
avant que toi, par trois fois,
tu aies nié me connaître. »

    L. Puis il leur dit :
X « Quand je vous ai envoyés sans bourse, ni sac, ni sandales,
avez-vous donc manqué de quelque chose ? »
    L. Ils lui répondirent :
D. « Non, de rien. »
L. Jésus leur dit :
X « Eh bien maintenant, celui qui a une bourse,
qu’il la prenne,
de même celui qui a un sac ;
et celui qui n’a pas d’épée,
qu’il vende son manteau pour en acheter une.
    Car, je vous le déclare :
il faut que s’accomplisse en moi ce texte de l’Écriture :
Il a été compté avec les impies.
De fait, ce qui me concerne
va trouver son accomplissement. »
    L. Ils lui dirent :
D. « Seigneur, voici deux épées. »
L. Il leur répondit :
X « Cela suffit. »

    L. Jésus sortit pour se rendre, selon son habitude,
au mont des Oliviers,
et ses disciples le suivirent.
    Arrivé en ce lieu, il leur dit :
X « Priez, pour ne pas entrer en tentation. »
    L. Puis il s’écarta
à la distance d’un jet de pierre environ.
S’étant mis à genoux,
il priait en disant :
    X « Père, si tu le veux,
éloigne de moi cette coupe ;
cependant, que soit faite non pas ma volonté,
mais la tienne. »
    L. Alors, du ciel, lui apparut un ange
qui le réconfortait.
    Entré en agonie,
Jésus priait avec plus d’insistance,
et sa sueur devint comme des gouttes de sang
qui tombaient sur la terre.
    Puis Jésus se releva de sa prière
et rejoignit ses disciples
qu’il trouva endormis, accablés de tristesse.
    Il leur dit :
X « Pourquoi dormez-vous ?
Relevez-vous
et priez, pour ne pas entrer en tentation. »

    L. Il parlait encore,
quand parut une foule de gens.
Celui qui s’appelait Judas, l’un des Douze,
marchait à leur tête.
Il s’approcha de Jésus pour lui donner un baiser.
    Jésus lui dit :
X « Judas, c’est par un baiser que tu livres le Fils de l’homme ? »
    L. Voyant ce qui allait se passer,
ceux qui entouraient Jésus lui dirent :
D. « Seigneur, et si nous frappions avec l’épée ? »
    L. L’un d’eux frappa le serviteur du grand prêtre
et lui trancha l’oreille droite.
    Mais Jésus dit :
X « Restez-en là ! »
L. Et, touchant l’oreille de l’homme,
il le guérit.
    Jésus dit alors à ceux qui étaient venus l’arrêter,
grands prêtres, chefs des gardes du Temple et anciens :
X « Suis-je donc un bandit,
pour que vous soyez venus avec des épées et des bâtons ?
    Chaque jour, j’étais avec vous dans le Temple,
et vous n’avez pas porté la main sur moi.
Mais c’est maintenant votre heure
et le pouvoir des ténèbres. »

    L. S’étant saisis de Jésus, ils l’emmenèrent
et le firent entrer dans la résidence du grand prêtre.
Pierre suivait à distance.
    On avait allumé un feu au milieu de la cour,
et tous étaient assis là.
Pierre vint s’asseoir au milieu d’eux.
    Une jeune servante le vit assis près du feu ;
elle le dévisagea et dit :
A. « Celui-là aussi était avec lui. »
    L. Mais il nia :
D. « Non, je ne le connais pas. »
    L. Peu après, un autre dit en le voyant :
F. « Toi aussi, tu es l’un d’entre eux. »
L. Pierre répondit :
D. « Non, je ne le suis pas. »
    L. Environ une heure plus tard,
un autre insistait avec force :
F. « C’est tout à fait sûr ! Celui-là était avec lui,
et d’ailleurs il est Galiléen. »
    L. Pierre répondit :
D. « Je ne sais pas ce que tu veux dire. »
L. Et à l’instant même, comme il parlait encore,
un coq chanta.
    Le Seigneur, se retournant,
posa son regard sur Pierre.
Alors Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite :
« Avant que le coq chante aujourd’hui,
tu m’auras renié trois fois. »
    Il sortit et, dehors, pleura amèrement.

    Les hommes qui gardaient Jésus
se moquaient de lui et le rouaient de coups.
    Ils lui avaient voilé le visage,
et ils l’interrogeaient :
F. « Fais le prophète !
Qui est-ce qui t’a frappé ? »
    L. Et ils proféraient contre lui beaucoup d’autres blasphèmes.

    Lorsqu’il fit jour,
se réunit le collège des anciens du peuple,
grands prêtres et scribes,
et on emmena Jésus devant leur conseil suprême.
    Ils lui dirent :
F. « Si tu es le Christ,
dis-le nous. »
L. Il leur répondit :
X « Si je vous le dis,
vous ne me croirez pas ;
    et si j’interroge,
vous ne répondrez pas.
    Mais désormais le Fils de l’homme
sera assis à la droite de la Puissance de Dieu. »
    L. Tous lui dirent alors :
F. « Tu es donc le Fils de Dieu ? »
L. Il leur répondit :
X « Vous dites vous-mêmes que je le suis. »
    L. Ils dirent alors :
F. « Pourquoi nous faut-il encore un témoignage ?
Nous-mêmes, nous l’avons entendu de sa bouche. »
    L. L’assemblée tout entière se leva,
et on l’emmena chez Pilate.

    On se mit alors à l’accuser :
F. « Nous avons trouvé cet homme
en train de semer le trouble dans notre nation :
il empêche de payer l’impôt à l’empereur,
et il dit qu’il est le Christ, le Roi. »
    L. Pilate l’interrogea :
A. « Es-tu le roi des Juifs ? »
L. Jésus répondit :
X « C’est toi-même qui le dis. »
    L. Pilate s’adressa aux grands prêtres et aux foules :
A. « Je ne trouve chez cet homme
aucun motif de condamnation. »
    L. Mais ils insistaient avec force :
F. « Il soulève le peuple
en enseignant dans toute la Judée ;
après avoir commencé en Galilée, il est venu jusqu’ici. »
    L. À ces mots, Pilate demanda si l’homme était Galiléen.
    Apprenant qu’il relevait de l’autorité d’Hérode,
il le renvoya devant ce dernier,
qui se trouvait lui aussi à Jérusalem en ces jours-là.

    À la vue de Jésus,
Hérode éprouva une joie extrême :
en effet, depuis longtemps il désirait le voir
à cause de ce qu’il entendait dire de lui,
et il espérait lui voir faire un miracle.
    Il lui posa bon nombre de questions,
mais Jésus ne lui répondit rien.
    Les grands prêtres et les scribes étaient là,
et ils l’accusaient avec véhémence.
    Hérode, ainsi que ses soldats,
le traita avec mépris et se moqua de lui :
il le revêtit d’un manteau de couleur éclatante
et le renvoya à Pilate.
    Ce jour-là, Hérode et Pilate devinrent des amis,
alors qu’auparavant il y avait de l’hostilité entre eux.

    Alors Pilate convoqua
les grands prêtres, les chefs et le peuple.
    Il leur dit :
A. « Vous m’avez amené cet homme
en l’accusant d’introduire la subversion dans le peuple.
Or, j’ai moi-même instruit l’affaire devant vous
et, parmi les faits dont vous l’accusez,
je n’ai trouvé chez cet homme aucun motif de condamnation.
    D’ailleurs, Hérode non plus,
puisqu’il nous l’a renvoyé.
En somme, cet homme n’a rien fait qui mérite la mort.
    Je vais donc le relâcher
après lui avoir fait donner une correction. »
    L. Ils se mirent à crier tous ensemble :
F. « Mort à cet homme !
Relâche-nous Barabbas. »
    L. Ce Barabbas avait été jeté en prison
pour une émeute survenue dans la ville, et pour meurtre.
    Pilate, dans son désir de relâcher Jésus,
leur adressa de nouveau la parole.
    Mais ils vociféraient :
F. « Crucifie-le ! Crucifie-le ! »
    L. Pour la troisième fois, il leur dit :
A. « Quel mal a donc fait cet homme ?
Je n’ai trouvé en lui
aucun motif de condamnation à mort.
Je vais donc le relâcher
après lui avoir fait donner une correction. »
    L. Mais ils insistaient à grands cris,
réclamant qu’il soit crucifié ;
et leurs cris s’amplifiaient.
    Alors Pilate décida de satisfaire leur requête.
    Il relâcha celui qu’ils réclamaient,
le prisonnier condamné pour émeute et pour meurtre,
et il livra Jésus à leur bon plaisir.

    L. Comme ils l’emmenaient,
ils prirent un certain Simon de Cyrène,
qui revenait des champs,
et ils le chargèrent de la croix
pour qu’il la porte derrière Jésus.
    Le peuple, en grande foule, le suivait,
ainsi que des femmes
qui se frappaient la poitrine
et se lamentaient sur Jésus.
    Il se retourna et leur dit :
X « Filles de Jérusalem,
ne pleurez pas sur moi !
Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants !
    Voici venir des jours où l’on dira :
‘Heureuses les femmes stériles,
celles qui n’ont pas enfanté,
celles qui n’ont pas allaité !’
    Alors on dira aux montagnes :
‘Tombez sur nous’,
et aux collines :
‘Cachez-nous.’
    Car si l’on traite ainsi l’arbre vert,
que deviendra l’arbre sec ? »

   L. Ils emmenaient aussi avec Jésus
deux autres, des malfaiteurs, pour les exécuter.
    Lorsqu’ils furent arrivés au lieu dit : Le Crâne (ou Calvaire),
là ils crucifièrent Jésus,
avec les deux malfaiteurs,
l’un à droite et l’autre à gauche.
    Jésus disait :
X « Père, pardonne-leur :
ils ne savent pas ce qu’ils font. »
L. Puis, ils partagèrent ses vêtements
et les tirèrent au sort.

Le peuple restait là à observer.
Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient :
F. « Il en a sauvé d’autres :
qu’il se sauve lui-même,
s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! »
    L. Les soldats aussi se moquaient de lui ;
s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée,
    en disant :
F. « Si tu es le roi des Juifs,
sauve-toi toi-même ! »
   L. Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui :
« Celui-ci est le roi des Juifs. »

    L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait :
A. « N’es-tu pas le Christ ?
Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! »
    L. Mais l’autre lui fit de vifs reproches :
A. « Tu ne crains donc pas Dieu !
Tu es pourtant un condamné, toi aussi !
    Et puis, pour nous, c’est juste :
après ce que nous avons fait,
nous avons ce que nous méritons.
Mais lui, il n’a rien fait de mal. »
    L. Et il disait :
A. « Jésus, souviens-toi de moi
quand tu viendras dans ton Royaume. »
    L. Jésus lui déclara :
X « Amen, je te le dis :
aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

    L. C’était déjà environ la sixième heure (c’est-à-dire : midi) ;
l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure,
    car le soleil s’était caché.
Le rideau du Sanctuaire se déchira par le milieu.
    Alors, Jésus poussa un grand cri :
X « Père, entre tes mains je remets mon esprit. »
L. Et après avoir dit cela, il expira.

             Ici on fléchit le genou et on s’arrête un instant)

À la vue de ce qui s’était passé,
le centurion rendit gloire à Dieu :
A. « Celui-ci était réellement un homme juste. »
    L. Et toute la foule des gens qui s’étaient rassemblés pour ce spectacle,
observant ce qui se passait,
s’en retournaient en se frappant la poitrine.
    Tous ses amis,
ainsi que les femmes qui le suivaient depuis la Galilée,
se tenaient plus loin pour regarder.

    Alors arriva un membre du Conseil, nommé Joseph ;
c’était un homme bon et juste,
    qui n’avait donné son accord
ni à leur délibération, ni à leurs actes.
Il était d’Arimathie, ville de Judée,
et il attendait le règne de Dieu.
    Il alla trouver Pilate
et demanda le corps de Jésus.
    Puis il le descendit de la croix,
l’enveloppa dans un linceul
et le mit dans un tombeau taillé dans le roc,
où personne encore n’avait été déposé.
    C’était le jour de la Préparation de la fête,
et déjà brillaient les lumières du sabbat.
    Les femmes qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée
suivirent Joseph.
Elles regardèrent le tombeau
pour voir comment le corps avait été placé.
    Puis elles s’en retournèrent
et préparèrent aromates et parfums.
Et, durant le sabbat, elles observèrent le repos prescrit.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

 

OU LECTURE BREVE

ÉVANGILE
Passion de notre Seigneur Jésus Christ (Lc 23, 1-49)

La Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
L. L’assemblée tout entière se leva,
et on l’emmena chez Pilate.
    On se mit alors à l’accuser :
F. « Nous avons trouvé cet homme
en train de semer le trouble dans notre nation :
il empêche de payer l’impôt à l’empereur,
et il dit qu’il est le Christ, le Roi. »
    L. Pilate l’interrogea :
A. « Es-tu le roi des Juifs ? »
L. Jésus répondit :
X « C’est toi-même qui le dis. »
    L. Pilate s’adressa aux grands prêtres et aux foules :
A. « Je ne trouve chez cet homme
aucun motif de condamnation. »
    L. Mais ils insistaient avec force :
F. « Il soulève le peuple
en enseignant dans toute la Judée ;
après avoir commencé en Galilée, il est venu jusqu’ici. »
    L. À ces mots, Pilate demanda si l’homme était Galiléen.
    Apprenant qu’il relevait de l’autorité d’Hérode,
il le renvoya devant ce dernier,
qui se trouvait lui aussi à Jérusalem en ces jours-là.

    À la vue de Jésus,
Hérode éprouva une joie extrême :
en effet, depuis longtemps il désirait le voir
à cause de ce qu’il entendait dire de lui,
et il espérait lui voir faire un miracle.
    Il lui posa bon nombre de questions,
mais Jésus ne lui répondit rien.
    Les grands prêtres et les scribes étaient là,
et ils l’accusaient avec véhémence.
    Hérode, ainsi que ses soldats,
le traita avec mépris et se moqua de lui :
il le revêtit d’un manteau de couleur éclatante
et le renvoya à Pilate.
    Ce jour-là, Hérode et Pilate devinrent des amis,
alors qu’auparavant il y avait de l’hostilité entre eux.

    Alors Pilate convoqua
les grands prêtres, les chefs et le peuple.
    Il leur dit :
A. « Vous m’avez amené cet homme
en l’accusant d’introduire la subversion dans le peuple.
Or, j’ai moi-même instruit l’affaire devant vous
et, parmi les faits dont vous l’accusez,
je n’ai trouvé chez cet homme aucun motif de condamnation.
    D’ailleurs, Hérode non plus,
puisqu’il nous l’a renvoyé.
En somme, cet homme n’a rien fait qui mérite la mort.
    Je vais donc le relâcher
après lui avoir fait donner une correction. »
    L. Ils se mirent à crier tous ensemble :
F. « Mort à cet homme !
Relâche-nous Barabbas. »
    L. Ce Barabbas avait été jeté en prison
pour une émeute survenue dans la ville, et pour meurtre.
    Pilate, dans son désir de relâcher Jésus,
leur adressa de nouveau la parole.
    Mais ils vociféraient :
F. « Crucifie-le ! Crucifie-le ! »
    L. Pour la troisième fois, il leur dit :
A. « Quel mal a donc fait cet homme ?
Je n’ai trouvé en lui
aucun motif de condamnation à mort.
Je vais donc le relâcher
après lui avoir fait donner une correction. »
    L. Mais ils insistaient à grands cris,
réclamant qu’il soit crucifié ;
et leurs cris s’amplifiaient.
    Alors Pilate décida de satisfaire leur requête.
    Il relâcha celui qu’ils réclamaient,
le prisonnier condamné pour émeute et pour meurtre,
et il livra Jésus à leur bon plaisir.

    L. Comme ils l’emmenaient,
ils prirent un certain Simon de Cyrène,
qui revenait des champs,
et ils le chargèrent de la croix
pour qu’il la porte derrière Jésus.
    Le peuple, en grande foule, le suivait,
ainsi que des femmes
qui se frappaient la poitrine
et se lamentaient sur Jésus.
    Il se retourna et leur dit :
X « Filles de Jérusalem,
ne pleurez pas sur moi !
Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants !
    Voici venir des jours où l’on dira :
‘Heureuses les femmes stériles,
celles qui n’ont pas enfanté,
celles qui n’ont pas allaité !’
    Alors on dira aux montagnes :
‘Tombez sur nous’,
et aux collines :
‘Cachez-nous.’
    Car si l’on traite ainsi l’arbre vert,
que deviendra l’arbre sec ? »
    L. Ils emmenaient aussi avec Jésus
deux autres, des malfaiteurs, pour les exécuter.

    Lorsqu’ils furent arrivés au lieu dit : Le Crâne (ou Calvaire),
là ils crucifièrent Jésus,
avec les deux malfaiteurs,
l’un à droite et l’autre à gauche.
    Jésus disait :
X « Père, pardonne-leur :
ils ne savent pas ce qu’ils font. »
L. Puis, ils partagèrent ses vêtements
et les tirèrent au sort.

    Le peuple restait là à observer.
Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient :
F. « Il en a sauvé d’autres :
qu’il se sauve lui-même,
s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! »
    L. Les soldats aussi se moquaient de lui ;
s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée,
    en disant :
F. « Si tu es le roi des Juifs,
sauve-toi toi-même ! »     
L. Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui :
« Celui-ci est le roi des Juifs. »

    L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait :
A. « N’es-tu pas le Christ ?
Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! »
    L. Mais l’autre lui fit de vifs reproches :
A. « Tu ne crains donc pas Dieu !
Tu es pourtant un condamné, toi aussi !
    Et puis, pour nous, c’est juste :
après ce que nous avons fait,
nous avons ce que nous méritons.
Mais lui, il n’a rien fait de mal. »
    L. Et il disait :
A. « Jésus, souviens-toi de moi
quand tu viendras dans ton Royaume. »
    L. Jésus lui déclara :
X « Amen, je te le dis :
aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

    L. C’était déjà environ la sixième heure (c’est-à-dire : midi) ;
l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure,
    car le soleil s’était caché.
Le rideau du Sanctuaire se déchira par le milieu.
    Alors, Jésus poussa un grand cri :
X « Père, entre tes mains je remets mon esprit. »
L. Et après avoir dit cela, il expira.

           (Ici on fléchit le genou et on s’arrête un instant)

  À la vue de ce qui s’était passé,
le centurion rendit gloire à Dieu :
A. « Celui-ci était réellement un homme juste. »
    L. Et toute la foule des gens qui s’étaient rassemblés pour ce spectacle,
observant ce qui se passait,
s’en retournaient en se frappant la poitrine.
    Tous ses amis,
ainsi que les femmes qui le suivaient depuis la Galilée,
se tenaient plus loin pour regarder.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

 

Evangile - Extraits de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris-France, 1980-2020. Tous droits réservés.

 


 

Homélies ou Méditations du jour

 

Homélie YouTube

 

 

Homélie de Mgr André Dupuy

 

 


 


 

Homélies regnumchristi

 

Prière

Mon Jésus, ta semaine de souffrances atroces commence. Accorde-moi de t’accompagner comme l’on accompagne une personne chérie agonisante. Que mon cœur ne soit qu’à tes côtés. Que je n’aie ni besoin de parler, manger, me distraire, avoir des objectifs, être entre amis. Que le monde s’arrête. Que je fasse tout ce que je peux pour être présent, tout simplement… encore et encore, jusqu’à la fin. Que je voie tes dernières actions en les repassant dans ma mémoire. Que j’écoute tes derniers mots en les écrivant dans mon cœur, comme Marie.

Demande

Jésus, apprends-moi à te parler. Jésus, parle-moi.

Réflexion
  1. « Es-tu le roi des Juifs ? » ; « N’es-tu pas le Christ ? »
    Tant et tant de choses pourraient être méditées dans ce long passage de la Passion. Aujourd’hui, regardons les questions. Il y a deux questions que les êtres humains posent à Jésus : « Es-tu le roi des Juifs ? » (Lc 23, 3) et « N’es-tu pas le Christ ? » (Lc 23, 39) Les deux questions semblent lui demander : « Qui es-tu ? » N’est-ce pas la question profonde des ‘justes’ à l’heure de la souffrance, à l’heure des conflits, à l’heure des injustices, à l’heure de la mort ? Qui es-tu, Dieu ? Es-tu vraiment roi des Juifs, de la loi de Moïse ? C’est-à-dire : « Es-tu vraiment capable de gouverner selon le bon ordre des choses, selon les dix commandements ? Es-tu vraiment l’unique Dieu qui a fendu la mer en deux ? Ou dois-je chercher d’autres compensations, d’autres vérités, d’autres dieux ? Es-tu vraiment Père, puissant, bon, sage, vrai ? Vais-je être déçu, opprimé, confus, ou même mourir… si je dépends de toi ? »
    Et du point de vue de Pilate, la question « Es-tu le roi des Juifs ? » pourrait aussi vouloir dire : « Es-tu vraiment le roi de ceux qui t’accusent, de ceux qui te ridiculisent, de ceux qui t’en veulent, de ceux qui te rejettent ? » Puis, il y a la question du condamné : « N’es-tu pas le Christ ? » « N’es-tu pas venu pour nous sauver ? car il ne semble pas que ce soit le cas. N’es-tu pas l’oint de Dieu, choisi pour cela ? Je comptais sur toi et j’ai l’impression que tu me laisses tomber. Es-tu capable de me sauver de cette situation-ci, de mes péchés, de mon « sans-issue » ? Est-ce qu’elle t’importe ? Est-ce qu’il y a une possible solution ? Es-tu là ? »
  2. « Car si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec ? »
    Voici maintenant la question que Jésus nous pose à l’heure de sa souffrance : « Car si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec ? » Il te pose cette question. Il me pose cette question. C’est sa dernière question dans l’Évangile de Luc. Il semble dire : « Si on me traite ainsi, moi, la « vraie vigne » (Jn 15, 1), t’étonnes-tu d’être traité différemment, toi, mon rameau ? (cf. Jn 15, 20) Si je suis Dieu et que l’on me traite ainsi, t’étonnes-tu d’être traité ainsi, toi, homme, femme ? Et je suis vrai Homme. Je vis ce que tu vis. Je ne suis pas mieux traité que les autres. Je suis trahi aussi. Je suis battu aussi. Je suis abandonné aussi. Je suis vendu aussi. Je suis ridiculisé aussi. Je suis… comme toi, comme eux.
    Pour toi. Pour eux. Ne pleurez pas sur moi ! « Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants ! » Si Je souffre ainsi, c’est pour que toi, eux, vous receviez ma ‘sève’. Si vous souffrez déjà, c’est que vous êtes trop secs : soit toi, soit eux, tous. Si vous devenez des rameaux secs et si vous le demeurez pour toujours, vous souffrirez pire encore : soit toi, soit eux, tous. Je ne le veux pas. Sans mon amour, mon Esprit, vous êtes, vous serez des ‘rameaux secs’. C’est pour cela que j’avance. C’est pour cela que je continue. C’est pour cela que je ne m’évade pas. Ne voulez-vous pas unir vos pleurs aux miens ? Ne voulez-vous pas pleurer sur vous-mêmes, sur vos enfants, sur votre prochain, sur votre monde ? « Car si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec ? »
  3. Les quatre affirmations de Jésus
    Jésus ne nous laisse pas sans réponses. Il faut parfois les chercher, et parfois les chercher longtemps, mais lorsqu’on écoute sa Parole, on les trouve. À la question des ‘justes’ (es-tu vraiment roi ?), Jésus répond : « C’est toi-même qui le dis. » En d’autres termes : « Je le suis. Je gère l’ordre dans le monde mieux que tu ne peux l’imaginer, en incluant même le péché, le rejet, l’injustice. Tu fais bien de me poser cette question : ne cherche pas ailleurs. » Sa réponse pourrait aussi vouloir dire : « Tu connais déjà la réponse, Pilate. Tu l’entends dans ton cœur. Écoute cette voix, car elle est là. Tu le vois dans mon visage, dans mon innocence, dans la paix parfaite qui m’habite même à l’heure des ténèbres. » Ou encore : « Ta propre vie dit que je suis roi, toi qui te crois juste. Tu sais que je règne mieux que toi et que, sans moi, tu ne pourrais régner. Reconnais d’où vient tout le pouvoir, le bon, la sagesse, la vie qu’il y a en toi. Tu sais bien que ta demande est injuste. Comme Pilate vous a demandé : « Quel mal ai-je donc fait ? » Mon peuple, que t’ai-je fait ? En quoi t’ai-je fatigué ? Réponds-moi. » (Mi 6, 3)
    À la question des condamnés (n’es-tu pas le Christ ?), il répond : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » et « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »
    Oui, le Christ peut te sauver de ton péché, de leur péché. Il est plus fort que l’heure des ténèbres, que la mort, que la haine, que ses ennemis, que ta situation, leur situation, notre situation, peu importe ce qu’elle est. Ce n’est pas seulement l’Église qui le dit. C’est Dieu lui-même. Il semble redire : « Ne crains pas. Crois seulement. » (Lc 8, 50)
    « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » Finalement, le Christ nous montre que cela vaut la peine de faire confiance au Père : celui-ci peut faire encore plus que diviser les eaux, ordonner selon les dix commandements. Il est créateur. Dieu peut prendre la mort et le péché, le désespoir, la violence, les abus, les traumatismes, l’injustice, les trahisons, … et tout le reste entre ses mains, descendre jusqu’au shéol, et en ressortir. Et le Père, par la force de l’Esprit et en Jésus-Christ, peut nous en faire ressortir comme il l’a fait pour son Fils. Le Christ a cru jusqu’au bout et il nous a ainsi gagné la force de croire jusqu’au bout. Marchons avec lui en cette Semaine Sainte.
Dialogue avec le Christ

Mon Jésus, avec saint Thomas d’Aquin, je veux dire : « Credo quidquid dixit Dei Filius: Nil hoc verbo Veritatis verius » ou : « Je crois ce qu’a dit le Fils de Dieu, car il n’y a rien de plus vrai que la parole de la Vérité. »*
Accorde-moi de te poser mes questions et de croire à tes réponses. Accorde-moi d’entendre tes questions et de laisser la vérité surgir dans mon cœur. Accorde-moi de marcher avec toi, peu importe où le futur me mènera, où le passé m’a traîné, où le présent me trouve.

Résolution

Aujourd’hui, je laisserai ta Parole m’interpeller.

Véronique Chevrier, consacrée de Regnum Christi

 

http://www.regnumchristi.fr

 


 


 

MÉDITER AVEC LES CARMES

MÉDITER AVEC LES CARMES

Au temps du Christ, quand on menait un homme au supplice, sur tout le parcours jusqu'au lieu de l'exécution, le condamné portait une pancarte blanche, ou encore on la faisait porter devant lui. On y inscrivait en lettres noires ou rouges le motif du châtiment.

C'est ainsi qu'on a pu lire, fixée au-dessus de la croix de Jésus, une inscription avec ces quelques mots méprisants : "Ho basileus tôn Ioudaiôn houtos : cet individu est le roi des Juifs".

Or, à cette même époque, la région appelée Palestine n'était pas sans roi. Elle en avait même deux : Hérode Antipas (4 av. - 39 ap.) en Galilée et en Transjordanie, et Philippe (4 av.- 34 ap.) dans le Golan.

Seule la Judée, avec Jérusalem, était contrôlée directement par le procurateur romain.

Si les juges de Jésus, en particulier le romain, avait pu retenir contre lui ce grief politique : "Il a voulu se faire roi", c'est que spontanément, durant la vie publique de Jésus, beaucoup de croyants, surtout dans le peuple, avaient reconnu en lui le Messie attendu par Israël, et un Messie Roi. On espérait que Jésus prendrait en main les destinées politiques du pays, lui qui avait su nourrir toute une foule en pleine campagne. On attendait de lui qu'il secoue le joug de l'occupant et qu'il redonne à son peuple l'indépendance d'autrefois.

Jésus, lui, se méfiait de cet enthousiasme et de ce que les gens mettaient sous le titre : Messie, fils de David. Fils de David, il l'était ; Messie, il l'était, lui l'Envoyé de Dieu ; mais il ne voulait pas qu'on l'assimile aux rois terrestres. C'est pourquoi, au cours de son procès, il répondra à Pilate : "Ma royauté n'est pas de ce monde" (Jn 18,36).

La scène de la crucifixion nous permet de mesurer à la fois la force de l'espérance que Jésus avait suscitée et le désarroi de la foule devant un Messie crucifié.

Saint Luc nous décrit quatre groupes d'hommes autour de la croix : le peuple, qui regarde ; les chefs juifs, qui ricanent ; les soldats romains, qui se moquent. Jésus en croix est bien, comme le dira Paul, "un scandale pour les Juifs et une folie pour les païens" (1 Co 1,23). Quant au quatrième groupe, ce sont les deux malfaiteurs crucifiés avec Jésus : l'un se révolte et fait chorus avec les moqueurs, le second espère, et se désolidarise de la haine.

À quatre reprises revient le verbe sauver, en liaison avec le nom de Messie (Christ) ou de roi :

"Il en a sauvé d'autres, qu'il se sauve lui-même, s'il est le Christ, l'Élu !"

"Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même !"

"N'es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi !"

Sans le savoir, sans s'en douter, ces hommes qui défient Jésus nous orientent vers l'essentiel du mystère de ses souffrances et de sa mort : Jésus ne veut pas se sauver de la croix, parce qu'il veut nous sauver par sa croix, par l'amour qu'il donne au Père sur la croix. Car c'est l'amour qui est force de salut, et non la souffrance par elle-même.

Nous tenons là, face à Jésus souffrant, une lumière qui éclaire notre propre destin et le destin de tous ceux que nous aimons. Jésus ne nous sauve pas de la croix, de notre croix, mais il nous sauve par sa croix, c'est-à-dire par l'amour qu'il nous a prouvé sur la croix ; et il nous offre de faire à notre tour de notre croix une preuve d'amour.

Il nous a dit lui-même : "Celui qui veut me suivre, qu'il prenne sa croix". Où est-elle, notre croix ? - C'est le réel de notre existence, le quotidien de nos vies, tout autant que les grandes épreuves ; c'est ce que nous avons à porter pour rester fidèles à Jésus Christ et pour le servir dans nos frères, et puis aussi tout ce que nous assumons librement par amour pour mieux reproduire l'image du Fils Premier-né.

Jésus nous redit : "Prends ta croix, la croix de ton combat pour l'authenticité chrétienne, la croix de ton effort de charité, la croix de ton souci missionnaire ; je vais te montrer comment la porter par amour."

C'est ainsi que notre vie est livrée au Christ, Roi de l'univers, et vécue au compte de l'Envoyé de Dieu : notre vie n'est plus à nous-mêmes, mais à celui qui pour nous est mort et ressuscité, le Premier-né d'entre les morts. Et cette destinée pascale, inscrite déjà dans notre baptême, est la même, fondamentalement, pour toutes les filles de Dieu, pour une mère de famille comme pour une carmélite, pour une étudiante comme pour une employée, pour une jeune en recherche comme pour une aïeule qui achève sa vie. C'est dans le quotidien que l'on acquiesce à la volonté du Père et que l'on rencontre la croix ; c'est dans le quotidien que l'on dit à Dieu son amour. Car c'est bien d'amour et de joie chrétienne qu'il s'agit.

C'est dans notre vie de tous les jours que le Christ Messie veut être roi, parce qu'il est roi avant tout sur des cœurs libres. Sa royauté n'est pas de ce monde : elle ne remplace pas les structures politiques, elle ne s'impose ni par la force ni par l'asservissement des consciences. La royauté de Jésus, c'est le rayonnement universel de sa parole, c'est l'illumination de chaque cœur de croyant, c'est l'incendie de la charité jusqu'aux confins de la terre, à commencer par l'incendie de notre cœur, où tout doit prendre feu "pour la gloire de Dieu et le salut du monde".

 

https://www.mariedenazareth.com

 


 


 

Homélies du père Jacques Fournier

Dimanche 10 avril 2022
dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur
Entrée de Jésus à Jérusalem

Références bibliques :  

La bénédiction des Rameaux :
Evangile selon saint Luc : 19. 28 à 40 : “Ils se mirent à louer Dieu à pleine voix.”

Liturgie de la Parole :
Livre d’Isaïe : 50. 4 à 7 : “Je sais que je ne serai pas confondu.”
Psaume 21: “Tu m’as répondu. Je proclame ton nom devant mes frères.”
Lettre de saint Paul aux Philippiens : 2. 6 à 11 : “Jésus-Christ est le Seigneur pour la gloire de Dieu le Père.”
Passion selon saint Luc : 22. 14 à 23. 56 :” Que ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne.”

***

Ce ne sont que quelques suggestions plutôt que de commenter longuement ce mystère de la Passion qui, durant une semaine, va marquer la liturgie quotidienne jusqu’au jour de joie de la Résurrection de notre Sauveur et Seigneur Dieu, Jésus-Christ. Chacune de ces suggestions sont déjà, à elle seule, une homélie ou un temps de méditation.

L’ENTREE DANS JERUSALEM

Jésus la veut toute simple, tout en lui donnant toute sa signification messianique. Par contre, la foule qui vient de Galilée et de plus loin sans doute pour la fête de la Pâque, se réjouit avec exubérance. C’est bien une entrée messianique qui reprend les paroles du psaume qu’avaient entonné les anges dans la nuit de la Nativité :”Gloire à Dieu dans les cieux et paix sur terre aux hommes de bonne volonté.” (Luc 2. 14)

Les pharisiens, quelques-uns précise saint Luc, peuvent critiquer l’enthousiasme de la foule. Jésus, lui, accepte cet enthousiasme qui vient du coeur,  même s’il est éphémère.

UN LANGAGE D’HOMME

Le passage d’Isaïe est le résumé de toute mission : écouter pour s’instruire, s’instruire pour annoncer :” La Parole me réveille pour que j’écoute, comme celui qui se laisse instruire … Il m’a donné un langage d’homme afin que je sache à mon tour réconforter celui qui n’en peut plus.”

C’est facile à dire, « Je ne suis pas atteint par les outrages. » Ce n’est facile à vivre ni pour le Christ ni pour nous-mêmes. Des oppositions parfois douloureuses arrêtent notre élan. Et pourtant je dois ne pas cesser d’écouter Dieu et les hommes, de m’instruire par Dieu et par les hommes, d’annoncer Dieu aux hommes mes frères.

IL N’A PAS REVENDIQUE

Puisqu’il était devenu « semblable aux homme et reconnu comme tel dans son comportement », Jésus  en accepte toute la réalité. Celle d’être traité par le vie, les événements et les hommes,  comme tout homme est bousculé et meurtri. Celle de subir la souffrance inhérente à la condition humaine qui est une créature limitée dans le temps, limitée dans son bonheur.

Assumant toute l’humanité, “obéissant jusqu’à la mort”, sauf le péché, il en assume aussi toute la gloire qui est de rejoindre Dieu. Et comme il est de la condition même de Dieu, il partage toute la gloire de l’homme et toute la gloire de Dieu.

AU DEPART DU CHEMIN DE CROIX

Il est caractéristique que, pour cette lecture de la Passion selon saint Luc, l’Eglise place l’Eucharistie du Jeudi-Saint comme point de départ de ce chemin de croix, et non pas le jardin des Oliviers. Car ce chemin est celui-là même du Royaume.

Jésus le précise à ses disciples : “Jusqu’à ce que vienne le règne de Dieu, le royaume de Dieu.”  Et pour le condamné sur la croix proche du Christ, l’avènement du Royaume est immédiat : “Quand tu viendras inaugurer ton Règne,” dira le larron à qui Jésus répond :”Aujourd’hui même…”

L’Eucharistie réalise le sacrifice du Seigneur et nous en offre immédiatement les fruits. Nous le disons en chaque célébration “Regarde le sacrifice de ton Eglise et daigne y reconnaître le sacrifice de ton Fils qui nous as rétablis dans ton Alliance”. (Prière eucharistique III) “Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang” dit le Seigneur à ses apôtres.

GETHSEMANI

“Je suis venu pour faire Ta volonté” lui fait dire la lettre aux Hébreux (Héb. 10. 9 et 10) reprenant les paroles des psaumes. Mais elle poursuit et nous inclut dans  cette offrande du Christ :”C’est dans cette volonté, c’est dans cette offrande du corps de Jésus, que nous avons été sauvés définitivement.”

Il y a des moments où nos pas dérapent, où nos mains nues lâchent prise, s’écartent ou se referment. Il y a des moments où nos cœurs s’affolent dans les remous d’une vie qui a perdu son sens et des moments où notre esprit s’égare et divague désorienté, quand l’amour se désagrège. Le Christ connaît cela à Gethsémani. Quand il rejoint ses apôtres, il ne peut que constater sa propre solitude :”Pourquoi dormez-vous ? ”

Mais cette solitude ne l’enferme pas sur lui-même. Elle le conduit à une offrande universelle. “Afin que toute langue proclame”, écrit saint Paul aux Philippiens. Parce que vivre est plus fort, je dois sortir de moi et du filet qui m’enserre. Je dois jaillir hors de mes nuits et me tendre vers Dieu pour retrouver, malgré tout, sa lumière.

LE RENIEMENT

Pierre s’était  cru fort avec son épée, avec ses propres forces et dans l’enthousiasme de son adhésion au Christ qu’il croyait totale. Et voilà qu’il se retrouve lui-même avec lui-même :“Je ne le connais pas, je ne vois pas ce que tu veux dire.” Il sait très bien ce que veut dire son interlocuteur.

Et c’est un coq, petite bestiole qui ignore le rôle qu’il tient à ce moment, qui retourne Pierre vers Jésus, ce Pierre qui pendant plus d’une heure était resté avec son premier reniement et sa peur.

Le maître n’était plus là pour lui tendre la main comme au jour où il s’enfonçait dans la tempête en marchant sur le lac. Et voilà que le Christ se rappelle à lui, quand il passe, se retourne et pose son regard sur lui, non pas un regard furtif, mais « posé ». “Pierre se rappela la parole que Jésus lui avait dite.

Laissons le Christ poser son regard sur nous, dans l’authenticité de son amour miséricordieux qui dépasse toutes nos faiblesses.

C’EST TOI QUI LE DIS

Les chefs juifs interrogent Jésus qui les renvoie à leur propre responsabilité et à leur propre décision :”Si je vous le dis, vous ne me croirez pas. Si j’interroge, vous ne me répondrez pas.”  Il oblige Caïphe à poser lui-même l’affirmation sans qu’il puisse se dérober : “Tu es donc le Fils de Dieu ?” – Jésus n’a qu’à souligner “C’est toi qui le dis”.

Saint Jean fait remarquer que c’est en tant que grand prêtre de l’année qu’il prononce cette affirmation. Selon la loi, une déclaration solennelle du grand-prêtre en exercice donnait valeur décisive à une affirmation religieuse.

Avec Pilate, nous quittons le registre religieux du « Fils de Dieu », pour nous situer dans celui de la politique :”Es-tu le roi des Juifs ?” Mais Jésus reprend la même attitude et le même comportement :” C’est toi qui le dis.” Les deux gouvernants de la région vont s’entendre : Pilate le gouverneur romain de la Judée et Hérode le roi de Galilée.

Il nous  demande de répondre à la même question, celle-là même qu’il a posée à ses disciples : « Et pour vous qui suis-je ? »

IL N’A PAS REVENDIQUE

Désormais, Jésus assume son identité avec tant et tant d’hommes rejetés et méprisés. Il est livré au bon plaisir de ses ennemis, mis en marchandage avec un assassin, chargé de la croix douloureuse et infamante de l’esclave, homme humilié au point de n’être plus respecté, homme au corps dégradé, titubant, écrasé et sans force pour porter cette croix.

Il ne revendique rien pour lui, ni devant la brutalité des gardes, ni devant les pleureuses aux larmes inutiles, ni même devant Simon de Cyrène contraint de partager, sans en savoir le sens, ce portement de croix, ni envers ceux qui ricanent, ni en réponse aux soldats qui lui tendent l’éponge vinaigrée. D’ailleurs pourraient-ils comprendre ? Trois années de prédications, de miracles et de proximité avec les malades et les pauvres ne leur ont pas fait découvrir la personnalité de ce Jésus.

Comme à Gethsémani, il est seul avec son Père et ne revendique qu’une chose : que soit accordé le pardon à tous ceux qui l’entourent parce qu’il vient l’apporter à tous les hommes  :”Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font.”

UN DIALOGUE INATTENDU

A côté de lui, ils sont deux, crucifiés dans la même honte, dans la même souffrance. Il entend leur dialogue où l’un d’eux ricane et l’autre reconnaît sa faute : “Nous avons ce que nous méritons”, comme nous le disons au seuil de chaque Eucharistie :” Je reconnais devant mes frères que j’ai péché.” – “Souviens-toi de moi… “ dit le bon larron;  et nous, nous demandons à nos frères “de prier pour moi, le Seigneur notre Dieu.”

La réponse de Jésus est immédiate :“Tu seras avec moi dans le Paradis.” Dans un moment où les mots sont difficiles à dire parce qu’il est brisé lui aussi par la torture, le bon larron avait proclamé à sa manière que Jésus était le Seigneur. “Afin que toute langue proclame que Jésus-Christ est le Seigneur”, dit saint Paul dans la lettre aux Philippiens.

OBSCURITE ET DECHIRURE

“L’obscurité se fit jusqu’à trois heures… Le voile du Temple se déchira”. Le Christ a remis son esprit entre les mains de son Père et chacun désormais, sans se douter qu’il est acteur dans l’attente de la Résurrection, accomplit ce qu’il est en mesure de donner en réponse à tant d’amour.

Le centurion rend gloire à Dieu. La foule sent le besoin de se faire pardonner et se frappe la poitrine en rentrant célébrer la Pâque. Joseph d’Arimathie décide de lui-même d’aller trouver Pilate et ensevelit le corps de celui dont il est le disciple. Les saintes femmes s’en retournent chez elles préparer les aromates pour le lendemain de la Pâque.

Les lumières de ce sabbat de Pâque commencent à briller. Mais c’est encore l’obscurité.

La gloire de Dieu sera lumière au matin de la Résurrection quand la pierre du tombeau  s’écarte comme s’est déchiré le voile du Temple.

Au soir de la résurrection, il viendra parmi eux, partager le pain sur la route d’Emmaüs, partager un morceau de poisson grillé (Luc 24. 42). Il leur avait dit au soir du Jeudi-Saint :” J’ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir. Jamais plus je ne la mangerai jusqu’à ce qu’elle soit pleinement réalisée dans le Royaume de Dieu.” Le Royaume est commencé.

***

“Tu nous as fortifiés, Seigneur, dans cette communion à tes saints mystères. Et nous Te supplions encore. Toi qui nous as donné, dans la mort de ton Fils, l’espérance des biens auxquels nous croyons, donne-nous dans sa résurrection glorieuse, de parvenir au Royaume que nous attendons.” (Prière après la communion)

 

https://eglise.catholique.fr

 


 


 

Homélies - evangeli.net

«Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font»

+ Abbé Josep Mª MASSANA i Mola OFM(Barcelona, Espagne)

Aujourd'hui nous lisons le récit de la passion dans l'Évangile de saint Luc. Dans cet Évangile, les rameaux de joie à l'entrée de Jésus à Jérusalem ainsi que le récit de la passion sont entrelacés, même si le premier a l'air d'un triomphe et le dernier d'une humiliation.

Jésus arrive à Jérusalem en tant que roi messianique, paisible et humble, dans une attitude de servitude et non en tant que roi temporel qui utilise et abuser de son pouvoir de roi. La croix est le trône depuis lequel Il règne (il porte une vraie couronne également), en nous aimant et en nous pardonnant. En effet, on peut récapituler l'Évangile de Luc en disant que dans celui-ci la miséricorde et le pardon nous dévoilent l'amour de Jésus.

Ce pardon et cette miséricorde sont présents durant toute la vie de Jésus, mais tout particulièrement sur la Croix. Comme la signification des trois paroles prononcées par Jésus sur la Croix est immense!:

—Il aime et pardonne même ses bourreaux: «Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font» (Lc 23,34).

—Au voleur à sa droite, qui lui demande de se rappeler de lui dans Son Royaume, Il le pardonne et le sauve également: «Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis» (Lc 23,43).

—Jésus aime et pardonne surtout au moment décisif de son offrande, quand Il s'exclame: «Père, je remets mon esprit entre tes mains» (Lc 23,46).

C'est la dernière leçon du Maître depuis la Croix: la miséricorde et le pardon, fruits de l'amour. Nous, nous avons tant de mal à pardonner! Mais si nous faisions l'expérience de l'amour de Jésus qui nous excuse, nous pardonne et nous sauve, il ne nous serait pas difficile de voir ceux qui nous entourent avec une tendresse qui pardonne avec amour et qui absout sans mesquinerie.

Saint François l'exprime dans son Cantique des créatures: «Loué sois-tu, Seigneur, pour ceux qui pardonnent par amour pour toi».

 

http://evangeli.net/evangile

 


 


 

Homélies - Père Gilbert Adam

Quand l’heure fut venue, Jésus se mit à table, et les Apôtres avec lui. Il leur dit : « J’ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir ! Car je vous le déclare : jamais plus je ne la mangerai jusqu’à ce qu’elle soit pleinement réalisée dans le royaume de Dieu. » Dans son immense Amour, Jésus nous ouvre son cœur et nous embrasse d’Amour après avoir embrassé l’humanité dans le corps de Marie. À genoux il a lavé les pieds de ses disciples. Dans son mystère, Jésus nous introduit dans l’admirable échange Eucharistique : "Jésus se mit à table." Judas est présent, lui qui donnera à Jésus le baiser de la trahison. Dans l’Evangile de Luc, Jésus dira : "Judas, c’est par un baiser que tu livres le Fils de l’homme !" Jésus dont l’amour est trahi, lui donnera le baiser de la miséricorde. Tout baiser est vécu en silence, les aimés qui s’embrassent ne parlent pas, ils sont dans leur cœur profond. "Ce que tu fais, fais-le vite," dit Jésus, il manifeste une conscience vive de ce qui va se produire. Il va au-devant de sa mort. Sa vie est une lente montée vers Jérusalem, Jésus marchait « en avant de ses disciples vers Jérusalem. » Il ouvre sa Passion : "J’ai tellement désiré manger cette Pâque avec vous…Maintenant le Fils de l’homme est glorifié." Dans l’angoisse Jésus prie avec plus d’insistance et sa sueur devint comme des gouttes de sang qui tombaient jusqu’à terre. Les mains liées, une couronne d’épines sur la tête, un manteau de dérision sur les épaules, « Il est glorifié. » Il est glorifié parce qu’il est Amour. C’est le propre de l’Amour que de s’abaisser. Dieu, l’amour infini, va connaître un abaissement infini. La douceur et l’humilité du cœur de Jésus sont victorieuses de toute cette violence…

…Et l’autre malfaiteur disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. » Jésus lui répondit : « Amen, je te le déclare : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » Il était déjà presque midi ; l’obscurité se fit dans tout le pays jusqu’à trois heures, car le soleil s’était caché. Le rideau du Temple se déchira par le milieu. Alors, Jésus poussa un grand cri : « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » Après avoir dit cela, il expira. A la vue de ce qui s’était passé, le centurion rendait gloire à Dieu : « Sûrement, cet homme, c’était un juste. » Et tous les gens qui s’étaient rassemblés pour ce spectacle, voyant ce qui était arrivé, s’en retournaient en se frappant la poitrine. "Celui que j’embrasserai, c’est lui," avait dit Judas qui a vendu Jésus pour 30 pièces d’argent. Ce baiser de trahison déclarait que le temps était arrivé de mettre fin à ce qu’il ne croyait plus ! Dans cette tragédie qui le tue, Jésus console les femmes de Jérusalem : Ne pleurez pas sur moi, pleurez sur vous mêmes ! Il prie pour que le Père pardonne à ses bourreaux : Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. Et au larron qui dit : « Souviens-toi de moi quand tu seras dans ton royaume. » Jésus a ces paroles stupéfiantes, comme une absolution : Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis." Enveloppant sa dernière parole de toute sa confiance et dans la sérénité Jésus dira : "Père, entre tes mains, je remets mon Esprit."

C’était le vendredi, et déjà brillaient les lumières du sabbat. Les femmes qui accompagnaient Jésus depuis la Galilée suivirent Joseph. Elles regardèrent le tombeau pour voir comment le corps avait été placé. Puis elles s’en retournèrent et préparèrent aromates et parfums. Nous sommes invités à partager des sentiments et des souffrances de Jésus dont nous sommes les disciples. Dans son amour infini, Jésus se donne dans une humilité extraordinaire. En appelant Judas « ami, » Jésus lui fait pressentir que c’est justement pour cette heure qu’il a été envoyé. Il nous livre la suprême consigne de toute sa vie, pour lui, ami et ennemi sont des mots semblables, identiques, interchangeables ! L’ami d’hier peut devenir l’ennemi de demain et l’ennemi d’hier peut devenir l’ami d’aujourd’hui ! Pierre malgré son engagement à suivre Jésus partout où il irait, va le renier avant que le coq ne chante. Au cœur de nos trahisons, nous entendrons Jésus nous appeler ami. Un mot qui nous dévoile le vrai visage de Dieu. Il y a une grande douceur à entendre le Dieu du ciel et de la terre, nous appeler ami dans les moments les plus sombres de notre chemin. Son chemin est un chemin de douceur et de bonté. Du haut de la croix, Jésus pardonne à ceux qui ne savent pas ce qu’ils font. C’est un grand mystère dans lequel nous devons pénétrer. Celui qui s’est fait le plus petit des enfants de la Femme manifeste Dieu qui est une relation d’amour.

Nous entrons dans cette grande semaine sainte, et nous demandons de toucher l’amour du cœur de notre Père

 

Père Gilbert Adam

 

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Homélies portail catholique suisse

Évangile de dimanche: l’innocent condamné.

C’est avec enthousiasme que la foule acclame Jésus faisant son entrée à Jérusalem: Hosanna au plus haut des cieux, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Est-ce la même foule qui réclamera qu’il soit crucifié après l’avoir accusé de semer le trouble dans la nation? Versatilité des peuples?

Ne jugeons pas trop vite. Mais entrons dans le mystère du Christ pour que nos vies en soient renouvelées, car il s’agit de passer de la tête au cœur, de nous laisser toucher par le récit de la Passion vécue par Jésus par amour pour nous, afin qu’il puisse nous dire quand l’heure sera venue: «Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis».

Mais avons-nous autant de foi que ce malfaiteur demandant: «Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume». Durant tout ce drame de la Passion, voilà la seule prière prononcée et elle l’est par un brigand capable de voir dans le crucifié un homme qui subit une condamnation qu’il ne mérite pas. Alors, il s’ouvre à sa miséricorde: «souviens-toi de moi…» Il se tourne vers Jésus comme Sauveur et il voit Jésus comme roi. Y croire à ce moment-là, dans cette situation d’apparent échec total, quelle foi, quelle espérance! Nos regards sur le crucifix expriment-ils la même confiance?

Pilate, lui aussi pense que Jésus est innocent ; par trois fois il affirme qu’il «ne trouve chez cet homme aucun motif de condamnation»et il essaie de calmer la foule en promettant qu’il allait lui faire donner une correction. S’agit-il d’une première flagellation?

Dans toute procédure de crucifixion, le condamné est flagellé pour qu’il perde beaucoup de sang. Ainsi affaibli et fatigué, il va mourir plus rapidement. On lui donne 39 coups, quarante étant le chiffre de la complétude, le coup manquant est celui de la miséricorde (!) et de la présomption d’innocence. Encore une interpellation pour nous si prompts à condamner sans nuances…

«’Père, entre tes mains je remets mon esprit…’ quelle sérénité! Mais aussi quelle expression d’intimité entre Dieu et son Fils à l’heure de l’ingratitude des hommes.»

Mais Pilate a manqué de courage. Trop de clémence aurait pu le faire dénoncer à Rome et mettre son poste en péril.

Deux brigands, un Pilate lâche et voici un homme qui revient de la campagne: Simon de Cyrène. Il est tout simplement réquisitionné, on ne lui demande pas son avis, il va aider Jésus à porter la croix. Qui de nous n’a pas aussi une croix à porter, qu’il ne choisit pas, qu’il ne cherche pas, qu’il s’agit de porter… avec Jésus.

Et cet homme s’appelle Simon. Comme un autre Simon dont le nom a été changé en Pierre quand il devint disciple. Mais où est Pierre, où sont les disciples à cette heure-là? N’est-ce pas la place de tout disciple d’aujourd’hui d’aider Jésus dans les pauvres? «Tout ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens c’est à moi que vous l’avez fait ! Et des pauvres vous en aurez toujours parmi vous.»

Or, des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient suivaient Jésus parmi la foule. Quelle force en Jésus qui reste attentif à ce qui l’entoure et leur dit de ne pas pleurer sur lui mais sur elles-mêmes et sur leurs enfants. Invitation à pleurer sur leurs péchés, ce péché qui va continuer. Le péché qui condamne l’innocent, l’arbre vert.

«Père, pardonne-leur…» quelle miséricorde!

«Père, entre tes mains je remets mon esprit…» quelle sérénité! Mais aussi quelle expression d’intimité entre Dieu et son Fils à l’heure de l’ingratitude des hommes.

Entrons dans cette intimité et accompagnons Jésus à l’heure où il nous sauve par tant d’amour.

Sœur Véronique | Vendredi 8 avril 2022

 

Le portail catholique suisse

 

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Réflexion sur l'évangile par Père Yvon-Michel Allard

Dimanche des Rameaux et de la Passion

Pascal disait : «Jésus est en agonie jusqu’à la fin du monde». La passion du Seigneur continue aujourd’hui encore. On se moque de lui et de ceux et celles qui croient en lui, on essaie de le condamner à mort, de le faire disparaître, de prouver qu’il est un imposteur ou qu’il n’a pas existé... Depuis 2000 ans, le procès est répété année après année, siècle après siècle.

Aujourd’hui encore, le Christ nous regarde avec tendresse et nous pose la question : «Pour vous, qui suis-je?»

À travers tous ces personnages, chacun de nous est appelé à se demander quels sont ses rapports avec Jésus et auxquels de ces personnages il s'identifie. 

Dans le texte de la Passion selon S. Luc, que nous lisons en ce dimanche des Rameaux et de la Passion, Jésus est entouré de nombreux personnages : les autorités religieuses, Pilate, Caïphe, Judas, Pierre, les autres disciples, Simon de Cyrène, le bon larron, Joseph d’Arimathie, les femmes qui suivent Jésus, le centurion, les soldats.

 
À travers cette foule de gens qui prennent parti pour ou contre le Christ, Luc reste fidèle à l’esprit de son évangile et, même dans les moments les plus pénibles, il nous présente un Seigneur plein de miséricorde, de tendresse et de pardon. Aucun des Évangélistes n'a mieux perçu et exprimé la sensibilité de l'amour du Père qui s'est manifesté en Jésus, surtout à l'égard des pauvres, de ceux qui souffrent, de ceux qui sont marginalisés par la société.
Sur la croix, Jésus prononce trois paroles qui ne sont pas mentionnées dans les autres évangiles et qui révèlent l’identité de notre Dieu.

1. « Père, pardonne-leur car ils ne savent ce qu’ils font » 
Cette parole est le cri le plus fort de l’évangile de l’amour et de notre Dieu. Ce cri de pardon nous parvient au milieu des injures et des moqueries lancées par la foule, par les autorités et par les soldats. 
Pendant toute sa vie, le Christ a prêché le pardon. Il a demandé à ses disciples de pardonner non seulement à leurs amis mais aussi à leurs ennemis; il répond à Pierre qu’il faut pardonner non pas sept fois mais soixante-dix fois sept fois; dans la parabole de l’enfant prodigue, il nous présente le Père qui fait la fête pour son fils «revenu à la vie». Traité comme un malfaiteur public et condamné à une mort cruelle et injuste, crucifié entre deux voleurs, il a encore la force et le courage de pardonner : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. »

2. « Aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis » 

Bon LarronJésus s’est adressé avec bonté et avec amour à tant de personnes durant sa vie : Marie Madeleine, Zachée, les lépreux, la Samaritaine, les malades, la femme adultère, Nicodème, Joseph d’Arimathie, Pierre, etc. Maintenant il accueille le malfaiteur crucifié avec lui : «Aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis». Au seuil de la mort, Jésus ouvre à ce malheureux une perspective d’espérance et de vie.
À travers les siècles, le Christ offrira cette même espérance à des milliers d’autres. Il continue de le faire encore aujourd’hui.

3. « Entre tes mains, je remets mon esprit »  

S. Luc nous indique que la mort de Jésus n’est pas un événement vide de sens : il s’agit d’un acte d’amour, du «passage vers le Père». «Entre tes mains, je remets mon esprit». Le Seigneur a vécu en communion étroite avec son Père et maintenant, dans l’angoisse de Gethsémani et les tourments de la crucifixion, il remet sa vie en toute confiance entre les mains de son Père.
Ce texte de S. Luc est d’une richesse extraordinaire. Je vous invite, cette semaine, à prendre quelques minutes pour le lire, soit dans le Prions en Église, soit dans votre Bible. Ça ne prendra qu’une dizaine de minutes et vous pourrez y découvrir un Dieu plein d’amour et de bonté, un Dieu qui a tout donné pour nous. Ce texte est aujourd’hui encore une source de grande espérance pour votre vie chrétienne.
Que cette «semaine sainte», cette semaine de grande importance pour les chrétiens, le sommet de toute notre année liturgique, ne passe pas inaperçue mais qu’elle alimente notre foi et notre espérance.

 

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Enseignement de Jésus à Maria Valtorta

Dans les évangiles : Mt 26,20-29 ; Mc 14,17-26 ; Lc 22,14-38 ; Jn 13,1-17,26

      600.39 Jésus dit :

        « De l’épisode de la Cène, en plus de la considération de la charité d’un Dieu qui se fait nourriture pour les hommes, quatre enseignements principaux ressortent.

        Premièrement : la nécessité pour tous les enfants de Dieu d’obéir à la Loi.

        La Loi prescrivait que l’on devait, pour la Pâque, consommer l’agneau selon le rituel indiqué par le Très-Haut à Moïse. En vrai Fils du vrai Dieu, je ne me suis pas considéré, en raison de ma qualité divine, comme exempt de la Loi. J’étais sur la terre, homme parmi les hommes et Maître des hommes. Je devais donc accomplir mon devoir d’homme envers Dieu comme les autres et mieux qu’eux. Les faveurs divines ne dispensent pas de l’obéissance et de l’effort vers une sainteté toujours plus grande. Si vous comparez la sainteté la plus élevée à la perfection divine, vous la trouvez toujours pleine de défauts, donc vous êtes tenus de tout faire pour les éliminer et atteindre un degré de perfection autant que possible semblable à celui de Dieu.

        600.40 Deuxièmement : la puissance de la prière de Marie.

        J’étais Dieu fait chair, une chair qui, pour être sans tache, possédait la force spirituelle de maîtriser la chair. Néanmoins je ne refuse pas, j’appelle au contraire à l’aide la Pleine de Grâce qui, même à cette heure d’expiation aurait trouvé, c’est vrai, le Ciel fermé au dessus de sa tête, mais pas au point de ne pas réussir à en détacher un ange — elle-même, la Reine des anges — pour réconforter son Fils. Non pas pour elle, pauvre Maman ! Elle aussi a goûté à l’amertume de l’abandon du Père. Mais par sa douleur offerte pour la Rédemption, elle m’a obtenu de pouvoir surmonter l’angoisse du Jardin des Oliviers et de porter à terme la Passion, dans toute sa multiforme âpreté, dont chacune visait à laver une forme et un moyen de péché.

        600.41 Troisièmement : seuls peuvent être maîtres d’eux-mêmes et supporter les offenses — cette charité sublime par dessus tout — ceux qui mettent au centre de leur vie la loi de charité, que j’ai proclamée, et non seulement proclamée, mais pratiquée réellement.

        Vous ne pouvez imaginer ce qu’a pu être pour moi la présence à ma table de celui qui me trahissait… devoir me donner à lui, m’humilier devant lui, partager avec lui la coupe rituelle, poser mes lèvres là où lui les avait posées et demander à ma Mère d’en faire autant… Vos médecins ont discuté et discutent encore sur la rapidité de ma fin. Ils en voient l’origine dans une lésion cardiaque due aux coups de la flagellation. Oui, à cause de ces coups aussi mon cœur était devenu malade. Mais il l’était déjà depuis la Cène, il était brisé, brisé sous l’effort de devoir subir à côté de moi le traître. C’est à partir de cet instant que j’ai commencé à mourir physiquement. Le reste n’a été qu’une aggravation de l’agonie qui existait déjà.

        Tout ce que j’ai pu faire, je l’ai fait, car je n’étais qu’un avec la Charité. Même à l’heure où le Dieu-Charité s’éloignait de moi, j’ai su être charité car, pendant trente-trois ans, j’avais vécu de charité. On ne peut parvenir à une perfection telle que celle qui demande de pardonner et de supporter celui qui nous offense si on n’a pas l’habitude de la charité. Moi, je l’avais, de sorte que j’ai pu pardonner et supporter ce chef-d’œuvre d’offenseur que fut Judas.

        600.42 Quatrièmement : le sacrement de l’Eucharistie opère d’autant mieux qu’on est digne de le recevoir : si on s’en est rendu digne par une constante volonté qui brise la chair et rend l’esprit souverain, en vainquant les concupiscences, en pliant l’être aux vertus, en le tendant comme un arc vers la perfection des vertus et surtout de la charité.

        Quand quelqu’un aime, il désire le bonheur de l’être aimé. Jean, qui m’aimait comme personne et qui était pur, obtint de ce sacrement le maximum de transformation. Il commença à partir de ce moment à être l’aigle auquel il est familier et facile de s’élever jusqu’aux hauteurs du Ciel de Dieu et de fixer le Soleil éternel. Mais malheur à celui qui reçoit ce sacrement sans en être tout à fait digne, mais qui au contraire a fait croître sa constante indignité humaine par des péchés mortels. Il devient alors un germe, non pas de préservation et de vie, mais de corruption et de mort. Mort spirituelle et putréfaction de la chair, qui en “ crève ”, comme dit Pierre de celle de Judas. Elle ne répand pas le sang, ce liquide toujours vital et à la belle couleur pourpre, mais son intérieur noircit sous l’effet de toutes les passions, telle la pourriture qui se déverse de la chair décomposée comme de la charogne d’un animal immonde, et objet de dégoût pour les passants.

        La mort de celui qui profane ce sacrement est toujours la mort d’un désespéré et ne connaît donc pas le tranquille décès propre à la personne en grâce, ni l’héroïque trépas de la victime qui souffre horriblement, mais garde le regard tourné vers le Ciel et l’âme assurée de la paix. La mort du désespéré est marquée de contorsions et de terreurs atroces, c’est une convulsion horrible de l’âme déjà saisie par la main de Satan, qui l’étrangle pour l’arracher à la chair et la suffoque par son souffle nauséabond.

        Voilà la différence entre la personne qui passe dans l’autre vie après s’être nourrie de charité, de foi, d’espérance comme de toute autre vertu et doctrine céleste, ainsi que du Pain angélique qui l’accompagne avec ses fruits dans son dernier voyage — c’est encore mieux avec la présence réelle —, et la personne qui décède après une vie de brute avec une mort de brute que la grâce et l’Eucharistie ne réconfortent pas.

        La première, c’est la fin sereine du saint à qui la mort ouvre le Royaume éternel. La seconde, c’est la chute effrayante du damné qui se voit précipité dans la mort éternelle, et connaît en un instant ce qu’il a voulu perdre sans plus aucune possibilité d’y remédier. Pour l’un, c’est l’enrichissement, pour l’autre le dépouillement. Pour l’un la béatitude, pour l’autre la terreur.

        Voilà ce que vous vous obtenez selon votre foi et votre amour, ou votre incroyance et le mépris de mon don. C’est l’enseignement de cette contemplation. »

 

 

 






 

Evangile - Extraits de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris-France, 1980-2020. Tous droits réservés.


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