Dimanche 12 juin 2016
Onzième dimanche du temps ordinaire
Saint(s) du jour : Bse Marie-Candide de l'Eucharistie, carmélite (1884-1949), Bse Antonia Maria Verna, vierge et fondatrice (1733-1838)
Deuxième livre de Samuel 12,7-10.13.
En ces jours-là, après le péché de David, le prophète Nathan lui dit : « Ainsi parle le Seigneur Dieu d’Israël : Je t’ai consacré comme roi d’Israël, je t’ai délivré de la main de Saül, puis je t’ai donné la maison de ton maître, j’ai mis dans tes bras les femmes de ton maître ; je t’ai donné la maison d’Israël et de Juda et, si ce n’est pas assez, j’ajouterai encore autant. Pourquoi donc as-tu méprisé le Seigneur en faisant ce qui est mal à ses yeux ? Tu as frappé par l’épée Ourias le Hittite ; sa femme, tu l’as prise pour femme ; lui, tu l’as fait périr par l’épée des fils d’Ammone. Désormais, l’épée ne s’écartera plus jamais de ta maison, parce que tu m’as méprisé et que tu as pris la femme d’Ourias le Hittite pour qu’elle devienne ta femme. David dit à Nathan : « J’ai péché contre le Seigneur ! » Nathan lui répondit : « Le Seigneur a passé sur ton péché, tu ne mourras pas. »
Psaume 32(31),1-2.5abcd.5ef.7.10bc-11.
Heureux l'homme dont la faute est enlevée,
et le péché remis !
Heureux l'homme dont le Seigneur ne retient pas l'offense,
dont l'esprit est sans fraude !
Je t'ai fait connaître ma faute,
je n'ai pas caché mes torts.
J’ai dit : « Je rendrai grâce au Seigneur
en confessant mes péchés. »
Et toi, tu as enlevé
l'offense de ma faute.
Tu es un refuge pour moi, mon abri dans la détresse ;
de chants de délivrance, tu m'as entouré.
L'amour du Seigneur entourera
ceux qui comptent sur lui.
Que le Seigneur soit votre joie, hommes justes !
Hommes droits, chantez votre allégresse !
Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates 2,16.19-21.
Frères, nous avons reconnu que ce n’est pas en pratiquant la loi de Moïse que l’homme devient juste devant Dieu, mais seulement par la foi en Jésus Christ ; c’est pourquoi nous avons cru, nous aussi, au Christ Jésus pour devenir des justes par la foi au Christ, et non par la pratique de la Loi, puisque, par la pratique de la Loi, personne ne deviendra juste. Par la Loi, je suis mort à la Loi afin de vivre pour Dieu ; avec le Christ, je suis crucifié. Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ce que je vis aujourd’hui dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi. Il n’est pas question pour moi de rejeter la grâce de Dieu. En effet, si c’était par la Loi qu’on devient juste, alors le Christ serait mort pour rien.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 7,36-50.8,1-3.
En ce temps-là, un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui. Jésus entra chez lui et prit place à table. Survint une femme de la ville, une pécheresse. Ayant appris que Jésus était attablé dans la maison du pharisien, elle avait apporté un flacon d’albâtre contenant un parfum. Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, près de ses pieds, et elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et répandait sur eux le parfum. En voyant cela, le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse. » Jésus, prenant la parole, lui dit : « Simon, j’ai quelque chose à te dire. – Parle, Maître. » Jésus reprit : « Un créancier avait deux débiteurs ; le premier lui devait cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante. Comme ni l’un ni l’autre ne pouvait les lui rembourser, il en fit grâce à tous deux. Lequel des deux l’aimera davantage ? » Simon répondit : « Je suppose que c’est celui à qui on a fait grâce de la plus grande dette. – Tu as raison », lui dit Jésus. Il se tourna vers la femme et dit à Simon : « Tu vois cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as pas versé de l’eau sur les pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas embrassé ; elle, depuis qu’elle est entrée, n’a pas cessé d’embrasser mes pieds. Tu n’as pas fait d’onction sur ma tête ; elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds. Voilà pourquoi je te le dis : ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, puisqu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. » Il dit alors à la femme : « Tes péchés sont pardonnés. » Les convives se mirent à dire en eux-mêmes : « Qui est cet homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés ? » Jésus dit alors à la femme : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! » Ensuite, il arriva que Jésus, passant à travers villes et villages, proclamait et annonçait la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Les Douze l’accompagnaient, ainsi que des femmes qui avaient été guéries de maladies et d’esprits mauvais : Marie, appelée Madeleine, de laquelle étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Kouza, intendant d’Hérode, Suzanne, et beaucoup d’autres, qui les servaient en prenant sur leurs ressources.
Textes Extraits de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris-France, 1980. Tous droits réservés.
Homélie ou méditation du jour
Abbé Eusebio MARTÍNEZ (Brownsville, Texas, Etats-Unis)
«Tu ne m'as pas versé d'eau sur les pieds (…), tu ne m'as pas embrassé (…), tu ne m'as pas versé de parfum sur la tête»
Aujourd'hui, l'Évangile nous signale que celui qui a rencontré Jésus une fois n'a pas pu rester indifférent à cette rencontre . Pourquoi le rabbi qui l'avait invité a partager sa table le traite d'une façon aussi impolie en négligent sans lui donner les signes usuels de respect et honneur? Luc nous trace ici un aigu contraste entre l'arrogant et vertueux Pharisien, qui suit toutes les normes mais n'a pas la sensibilité de rendre les plus simples notions d'amabilité envers son hôte, et la femme dont sa réputation de pécheresse est bien connue mais qui a reçu Jésus avec un grand amour (cf. Lc 7,45-46). Il n'y a aucun doute qu'elle a compris l'importance de son amour alors que le Pharisien, lui, manque tout a fait de cette sensibilité. Les Pharisiens évitaient la compagnie des " pécheurs publiques" et, en ce faisant, ils négligeaient la possibilité de leur prêter l'aide dont ils avaient besoin pour trouver sa guérison et sa santé spirituelle.
Comme des êtres humains que nous sommes, il est très difficile d'aimer sincèrement son prochain et de savoir pardonner leur fautes, car nous sommes plutôt tentés de faire plutôt attention aux apparences et acquérir ainsi une réputation de vertueux en même temps que nous continuons a gâter notre tendance a être critiques et impitoyables. Souvent, dans l'Évangile, on nous parle de l'attitude du Pharisien et du publicain. Maintenant, si nous voulons décrire ce que les Pharisiens feraient s'ils habitaient notre société actuelle, nous pouvons être certains que, par exemple, ils assisteraient à la Messe en suivant toutes les rubriques établies mais, de retour à la maison, ils ne manqueraient pas d'être critiques et négatives dans leur jugement d'autrui. Il est naturellement louable d'assister à la Messe et d'observer les normes de conduite Chrétiennes, mais cette méticuleuse observance ne vaut rien du tout si elle n'est pas accompagnée d'un sincère esprit d'amour et clémence.
D'après Benoît XVI, «Le nouveau culte chrétien englobe tous les aspects de l'existence, en la transfigurant (...). Puisqu'elle implique la réalité humaine du croyant dans le concret du quotidien, l'Eucharistie rend possible, jour après jour, la transfiguration progressive de l'homme, appelé par grâce à être à l'image du Fils de Dieu». © evangeli.net M&M Euroeditors.
Père Gilbert Adam (http://www.pere-gilbert-adam.org)
Survint une femme de la ville, une pécheresse. Elle avait appris que Jésus mangeait chez le pharisien, et elle apportait un vase précieux plein de parfum. Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, à ses pieds, et ses larmes mouillaient les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et y versait le parfum. La pécheresse a perdu son honneur, elle n’existe plus comme une personne aux yeux du monde, mais elle a pressenti qu’elle pouvait encore donner quelque chose à Jésus. Elle pouvait venir pleurer à ses pieds, les couvrir de parfum et de baisers. Par ce langage du corps, elle réussit à dire à Jésus, en même temps son amour et son respect. La réponse de Jésus à Simon qui s’interroge est limpide : « Ses péchés, ses nombreux péchés, ont été pardonnés parce qu’elle a montré beaucoup d’amour. » Nous pouvons nous imaginer la stupeur du pharisien ! En fait nous sommes tous concernés. Ce qui habite le fond de notre cœur va surgir au grand jour quand l’occasion sera donnée, nous pourrions parler de notre ’inconscient’ qui surgit : "En voyant cette femme, le pharisien qui avait invité Jésus se dit : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est la femme qui le touche et ce qu’elle est : une pécheresse. » En fait, il s’agit de l’amour inconditionné de Jésus, cette femme en est la bénéficiaire.
"Jésus dit à Simon : j’ai quelque chose à te dire. Maître, parle, répondit–il. Un créancier avait deux débiteurs ; l’un devait cinq cents deniers et l’autre cinquante. Comme ils n’avaient pas de quoi le rembourser, il leur fit grâce à tous les deux. Lequel des deux l’aimera le plus ? Simon répondit : Je suppose que c’est celui à qui il a fait grâce de la plus grosse somme. Il lui dit : Tu as bien jugé." Le jugement du pharisien s’appuie sur ce qu’il sait de la femme qui s’est approchée de Jésus. Celle qui se montre capable de tellement aimer, et qui a été accueillie comme telle par Jésus, est restaurée dans la grâce du pardon. Le chemin de l’amour passe nécessairement par le chemin de la reconnaissance et de la confession des fautes. Nous découvrons alors la grâce qui nous est faite gratuitement, sans que nous l’ayons méritée. Face à cette femme, le pharisien pouvait se trouver ’juste’ ! Or il n’en est rien. Nous avons tous des défenses si fortes qu’elles nous empêchent de regarder la réalité en face ! Jésus est venu pour nous libérer de toutes ces barrières, mais encore faut-il que nous le lui demandions. Cette femme, à sa manière qui est touchante, demande cette libération.
"Je te le dis : si ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, c’est à cause de son grand amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. » Puis il s’adressa à la femme : « Tes péchés sont pardonnés. » Les invités se dirent : « Qui est cet homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés ? » Jésus dit alors à la femme : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! » Cette femme est parvenue à montrer tant d’amour, elle a fait l’expérience du pardon de Jésus. Elle rentre dans une nouvelle qualité de l’amour, un plus grand amour est né en elle. Ce qui est le plus important pour nous, c’est de reconnaître l’immensité de l’amour miséricordieux de Jésus. Nous n’expérimentons cet amour de Dieu pour nous, que dans la mesure du pardon qui nous est fait, alors nous comprenons l’amour de Dieu qui nous fait la grâce d’une plus grande pureté de cœur. Nous sommes admis au festin eucharistique de l’amour, nous nous souvenons que nous ne sommes pas dignes de le recevoir, mais qu’une seule parole de Dieu suffit pour nous purifier de nos péchés et nous relever dans son amour. La preuve que Dieu nous aime, c’est qui nous accueille encore aujourd’hui, alors que nous en sommes indignes, pêcheurs toujours pardonnés, restaurés et purifiés dans l’amour. Nous demandons la grâce de changer notre regard pour rencontrer l’amour infini de Jésus ! © 2016, Père Gilbert Adam
Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968), capucin. CE, 18.16 ; AD, 54 (trad. Une Pensée, Médiaspaul 1991, p. 63).
« Qui est cet homme, qui va jusqu'à pardonner les péchés ? »
Que l'espérance en la miséricorde de Dieu nous soutienne dans le tumulte des passions et des contrariétés. Courons avec confiance vers le sacrement de pénitence, où le Seigneur nous attend à tout moment avec une tendresse infinie. Et une fois nos péchés pardonnés, oublions-les, car le Seigneur l'a déjà fait avant nous. En admettant même que tu aies commis tous les péchés du monde, le Seigneur te le répète : « Tes nombreux péchés te sont remis parce que tu as beaucoup aimé ».
Seigneur Jésus, tu es toute douceur : comment pourrais-je donc vivre sans toi ? Viens, Seigneur, prendre toi seul possession de mon cœur.
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avec l'Evangile au Quotidien & Evangeli.net
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