Évangile (Lc 19, 1-10)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 19, 1-10)
En ce temps-là,
entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait.
Or, il y avait un homme du nom de Zachée ;
il était le chef des collecteurs d’impôts,
et c’était quelqu’un de riche.
Il cherchait à voir qui était Jésus,
mais il ne le pouvait pas à cause de la foule,
car il était de petite taille.
Il courut donc en avant
et grimpa sur un sycomore
pour voir Jésus qui allait passer par là.
Arrivé à cet endroit,
Jésus leva les yeux et lui dit :
« Zachée, descends vite :
aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. »
Vite, il descendit
et reçut Jésus avec joie.
Voyant cela, tous récriminaient :
« Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. »
Zachée, debout, s’adressa au Seigneur :
« Voici, Seigneur :
je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens,
et si j’ai fait du tort à quelqu’un,
je vais lui rendre quatre fois plus. »
Alors Jésus dit à son sujet :
« Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison,
car lui aussi est un fils d’Abraham.
En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver
ce qui était perdu. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Extraits de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris-France, 1980-2019. Tous droits réservés.
Homélies ou Méditations du jour
Références bibliques
Lecture du livre de la Sagesse : 11.23 à 12.2 : « Ils sont à toi, Maître qui aimes la vie. »
Psaume 144 : « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant. »
Lecture de la lettre de saint Paul aux Thessaloniciens : 1.11 à 2.2 : « Qu’il rende active votre foi, ainsi le Seigneur aura sa gloire en vous. »
Evangile selon saint Luc : 19. 1 à 10 : « Aujourd’hui il faut que j’aille demeurer chez toi. »
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TU AIMES LA VIE
A première vue, pour beaucoup de nos contemporains, vivre en Jésus-Christ, c’est vivre dans un univers de restrictions, de limites imposées à notre humanité. Les commandements sont à leurs yeux, des défenses, des interdits : »Tu ne feras pas…. » au point qu’ils en oublient les premières paroles : « Tu aimeras, le Seigneur ton Dieu, tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Bien des chrétiens ne sont pas loin de le penser, s’ils n’en restent à ne considérer que les fautes possibles, les péchés qu’entraînent nos faiblesses. Or vivre dans le Christ n’est aucunement une rupture de toute vie.
Si la croix est une réalité que tous nous vivons, d’une manière ou d’une autre, au travers des événements quotidiens, il nous faut porter notre regard plus loin. Dieu est le vivant et ne pouvait laisser son Fils mort, même si c’était pour notre salut. Notre salut est en la totalité du mystère rédempteur qui est celui de la mort et de la résurrection du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
Dans la joie et la souffrance, dans la séparation et la mort, s’ouvre la Vie dans sa plénitude. L’avenir des vivants que nous sommes ne réside pas en notre mort.
« Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils Unique. Tout homme qui croit en lui possède la vie éternelle ». L’alleluià nous fait chanter aujourd’hui cette parole de l’évangile selon saint Jean. (Jean 3. 16)
LA GLOIRE DE DIEU, C’EST L’HOMME VIVANT
Cet avenir se joue dès maintenant et tout autant dans le présent de notre existence. Sa fragilité crie que la réalité n’est pas close un jour où l’autre et que le vouloir divin nous conduit jusque dans l’éternité, dans l’immédiat de cette fragilité.
Lorsque que la femme désespérée de ses inconduites s’adresse au Christ, il ne la condamne pas, il lui ouvre un autre horizon : « Va et ne pèches plus ! » Il est d’ailleurs significatif que parmi celles qui le suivaient et s’étaient mises au service du petit groupe des apôtres, il y avait non seulement Marie de Magdala, mais aussi l’une d’entre elles dont il avait chassé le « démon », le mal. Il les entraîne à partager sa vie sur les chemins de Palestine.
Cette ouverture divine qui redonne sens et vie à notre désir, à notre attente, ne peut se lire que dans la foi. Il est le Dieu de la nouvelle naissance, jusqu’à soixante-dix fois sept fois, par delà toute rupture. Dieu ne se lasse jamais de nous parce qu’il est la vie en plénitude. Il est Père et Fils et Esprit, Amour et Sagesse éternelle, Trinité inséparable de l’Unité qu’il nous a révélée en Jésus-Christ.
LA GRACE DE NOTRE DIEU
La venue de Jésus dans la maison de Zachée peut être commentée selon divers points de vue :
– le curieux qui veut savoir qui est celui qui attire les foules et qui est lui aussi attiré par cet appel direct de Jésus, un appel différent de celui qu’ont entendu les apôtres : « Venez et voyez… » A l’inverse : « Il faut que j’aille demeurer chez toi. »
– le publicain qui aime l’argent au point que, comme la plupart d’entre eux, il s’est enrichi sans doute en faisant le tort aux administrés qui devaient payer l’impôt par son intermédiaire. Et ce publicain se sent réintroduit dans un autre monde. Il est respecté, aimé par celui qui l’appelle, alors que tous le juge comme un pécheur. L’évangéliste souligne en effet que ce n’étaient pas seulement les pharisiens qui méprisaient Zachée, il insiste au verset 7 sur « tous récriminaient. »
Jésus réactive sa joie de vivre en lui proposant simplement de l’accueillir et Zachée n’est pas dupe. Il a peut-être entendu que le Christ avait appelé « bienheureux », les pauvres de cœur. C’est désormais aux pauvres qu’il consacrera sa fortune.
Mais il y a aussi, dans le texte de saint Luc, comme une atmosphère de joie amicale : « Descends vite … il reçut Jésus avec joie. » Et cette joie détermine une grande générosité de la part de celui qui amassait se fortune. Bien sûr, il veut réparer les torts. En plus il donnera aux pauvres la moitié de ses biens. « Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir », a dit le Christ.
IL RELEVE CEUX QUI TOMBENT
« Le Seigneur soutient ceux qui tombent, il redresse tous les accablés. » Le Christ au moment d’entrer dans la maison du publicain, ne lui demande pas de changer de situation. Il ne lui demande pas de quitter la charge qui est la sienne. Il réintègre Zachée dans sa dignité de fils d’Abraham, de membre du Peuple de Dieu. Il ne modifie pas la personne, il redresse son comportement.
Dans le même temps, il précise la portée personnelle de cette réintégration Il n’appuie pas cette démarche sur le fait qu’il est venu sauver tous les hommes. Il dit clairement qu’il est « venu sauver ce qui était perdu. » (Luc 19. 10)
Et saint Paul connaissant la faiblesse et les égarements des Thessaloniciens entend les soutenir par sa prière continuelle : « Nous prions continuellement pour vous afin que notre Dieu vous trouve dignes de l’appel qu’il vous a adressé. » (2 Thess.1. 11)
***
La prière du début de l’Eucharistie de ce dimanche résume tout cela dans la riche brièveté d’une oraison romaine. Nous avons besoin de la grâce puissante du Seigneur, nous avons tout autant besoin de sa miséricorde, car nous risquons bien souvent d’être arrêtés sur le chemin qui nous conduit à la Vérité et à la Vie qui sont le Christ lui-même.
« Dieu de puissance et de miséricorde, c’est ta grâce qui donne à tes fidèles de pouvoir dignement te servir. Accorde-nous de progresser, sans que rien ne nous arrête… »
Homélies du père Jacques Fournier
https://eglise.catholique.fr
«Zachée, descends vite: aujourd'hui il faut que j'aille demeurer dans ta maison»
Aujourd'hui, le récit évangélique coïncide un peu avec la parabole du pharisien et du publicain. (cf. Lc 18,9-14). Effacé et sincère de cœur, le publicain priait dans son intérieur: «Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis!» (Lc 18,13); et aujourd'hui, nous observons comme Jésus-Christ pardonne et acquitte Zachée, le chef des collecteurs d'impôts, un homme riche et influent, mais haï et abhorré par ses voisins, qui se sentaient extorqués par lui: «Zachée, descends vite: aujourd'hui il faut que j'aille demeurer dans ta maison» (Lc 19,5).
L'indulgence divine amène a Zachée à se convertir; voici une des originalités de l'Évangile: le pardon de Dieu est désintéressé; il ne s'agit pas du fait que, suite à notre conversion, Dieu nous pardonne; c'est plutôt le contraire: la miséricorde de Dieu nous stimule vers la gratitude et à y donner une réponse.
À cette occasion, Jésus, chemin de Jérusalem, traversait la ville de Jéricho. Aujourd'hui et chaque jour, Jésus traverse notre vie et nous appelle par notre nom. Zachée n'avait jamais vu Jésus; il avait entendu parler de Lui et cherchait à voir qui était ce maître aussi célèbre. Jésus, par contre, connaissait bien Zachée et les misères de sa vie. Jésus savait comment s'était-il enrichi et comme il était haï et marginé par ses voisins; c'est pour cette raison que Jésus traversa Jéricho pour le faire quitter ce puits: «le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu» (Lc 19,10).
La rencontre du Maître avec le publicain changea complètement la vie de ce dernier. Après avoir entendu cet Évangile, songe à l’opportunité que Dieu t'offre aujourd'hui, laquelle tu ne devrais pas évincer: Jesús-Christ passe par ta vie et t'appelle par ton nom, parce qu'Il t'aime et veut te sauver; dans quel puits es-tu immergé? Comme Zachée a grimpé sur un arbre pour mieux voir Jésus, grimpe-toi, maintenant, sur l'arbre de la Croix et tu pourras savoir qui est-Il, et tu connaîtras l'immensité de son amour, «car s'Il choisit un chef des publicains: qui va s'accabler soi-même, lorsque celui-là est atteint par la grâce?» (Saint Ambroise).
Abbé Joaquim MESEGUER García (Rubí, Barcelona, Espagne)
http://evangeli.net/evangile
Prière
Dieu éternel et tout-puissant, en ton Fils Jésus-Christ tu es venu en notre monde et en nos vies pour rétablir l’alliance et notre ressemblance à toi. Nous ouvrons nos cœurs comme Zachée a ouvert la porte de sa maisonnée pour que ton Esprit y réalise l’œuvre de la Rédemption à ta plus grande gloire. Amen.
Demande
Seigneur, aide-nous à faire ce que Zachée a fait : nous convertir tout entiers.
Réflexion
1. Petitesse et grandeur
Collecteur d’impôts, Zachée « plume » les contribuables et s’attire de nombreux ennemis. Si sa conscience ne lui reproche rien, il est conscient des reproches des autres et se reconnaît petit, non seulement sur le plan physique, mais aussi moralement.
L’escalade du sycomore contient une signification symbolique : son honnêteté se hisse sur l’escabeau de sa curiosité. Est-ce que moi aussi je sais reconnaître la grandeur dans la petitesse ?
2. Souveraine miséricorde de Dieu
Lorsque Jésus appelle Zachée, l’amour de Dieu se fait audible et palpable. Il se fait miséricorde. Cet appel émet pour nous aussi un signal d’espérance : rien n’est trop bas et hors de portée pour Dieu.
Piégé par ses richesses, Zachée a néanmoins la grâce de la conversion. Celle-ci en effet n’est réservée, ni à une élite spirituelle, ni au rebut moral ; d’autre part, la grâce n’est ni facile, ni banale. La visite de Jésus est engageante et de ce fait hors de portée pour les âmes médiocres ou hypocrites.
3. Espérance et largesse
La leçon que nous pouvons tirer de cette rencontre est que la conversion ne se fait pas à moitié. Entière, elle présente à l’âme le Christ comme le vrai trésor, objet de notre espérance, bien au-delà d’une équivalence entre la richesse et le paradis. Pour elle, il faut tout quitter.
Comme Moïse, le pécheur repenti est tiré des eaux et trouve en Jésus-Christ une nouvelle identité et sa raison de vivre. Jésus n’exige pas de règlement de compte mais offre son amitié, dont les torrents d’amour produisent leur énergie et la lumière, dans la mesure où le débit ne se calcule plus.
Dialogue avec le Christ
Ton appel, ô Jésus, retentit au cœur de ton Église pour nous appeler, chacun à sa manière, à la sainteté. Par ton Esprit Saint, nous voulons répondre avec générosité et manifester la gloire du Père : que son Règne arrive dans le monde et conduise nos âmes sur les chemins du temps vers l’éternité.
Résolution
Je contribue à la quête de ma paroisse et aux besoins d’une communauté de sœurs, consacrées ou prêtres.
Père Jaroslav de Lobkowicz, LC
http://www.regnumchristi.fr
"Jésus entra dans Jéricho et passa par la ville. Un nommé Zachée, qui était chef des collecteurs des taxes et qui était riche, cherchait à voir qui était Jésus ; mais à cause de la foule, il ne pouvait pas le voir, car il était de petite taille."
Zachée voyait les gens de Jéricho se masser au bord de la route pour voir passer Jésus. Il était petit et ne pouvait pas voir Jésus de ses yeux, alors Il monte donc dans un sycomore. Soudain, quelque chose se passe, Jésus pose son regard sur lui et lui dit : "Zachée, aujourd’hui il faut que je vienne chez toi !" Chacun de nous a ses handicaps qui le gênent pour rencontrer Jésus. Nous avons besoin que le regard de Jésus se porte sur nous, qu’il nous interpelle et qu’il s’invite dans notre vie. A partir de cette interpellation, Zachée se précipite, ouvre sa maison et organise un repas où Jésus va partager la table de Zachée. Jésus est venu pour toucher nos blessures, pour se pencher sur nos faiblesses et pour nous remettre debout, c’est là notre grande espérance. C’est bien nous qu’Il choisit et c’est chez nous qu’Il veut venir, à notre table. L’espérance doit nous rendre inventif, transformer nos impuissances en désir de rencontre. Il ne faut pas grand chose pour que Jésus s’invite chez nous ; il lui suffit de voir qu’il est attendu, il lui suffit de rencontrer notre regard et d’y lire avec notre détresse, une petite lueur de foi et de sincérité.
"Tout joyeux, Zachée descendit vite pour le recevoir. En voyant cela, tous maugréaient : Il est allé loger chez un pécheur !" Zachée est regardé par les habitants de Jéricho comme un pécheur. Le regard de Jésus est différent, il voit la beauté de notre être créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Il nous regarde d’une manière unique. Le salut est venu dans la maison de Zachée parce qu’« il cherchait à voir qui était Jésus. » Au milieu de ses soucis, fatigué du mépris des autres, Zachée n’avait plus qu’une idée, rencontrer un visage. Jésus, avec lui, il pourrait recommencer sa vie. Notre misère est trop souvent de traîner notre vie, résignés. Sous le regard d’amour de Jésus, Zachée, retourne sa vie ! Dans le secret de son cœur et dans le secret du cœur de Jésus se vit une alliance étonnante. A la suite de Jésus, nous voulons vivre ce mystère d’accueil des « pauvres, » être solidaire des pauvres dans le Christ. C’est ainsi que nous retrouvons la joie, l’allégresse et la fraîcheur de notre vie. Avec Jésus nous voulons vivre à la louange de la gloire de Dieu. Jésus s’invite dans notre maison, il nous donne part à son Corps et à son Sang. Nous lui offrons nos mains ouvertes pour qu’il y dépose sa joie.
"Jésus lui dit : Aujourd’hui le salut est venu pour cette maison, parce que lui aussi est un fils d’Abraham." Aujourd’hui nous invitons Jésus à nous accueillir dans sa maison, dans votre vie, pour que nous puissions tout partager avec Lui. Jésus veut faire toute chose nouvelle, réchauffer ce qui est refroidi, redresser ce qui est tordu, affermir ce qui s’épuise. Jésus nous permet d’accueillir sa Parole, d’entendre son appel et d’y répondre et de trouver la joie de le recevoir. Nous allons découvrir ce qu’il faut changer dans notre vie pour être véritablement un témoin de son Amour, rempli de la force de l’Esprit Saint. Jésus est venu chercher et sauver ce qui était perdu. Notre passé est entre ses mains et dans son cœur, notre présent et notre avenir est son affaire à lui qui peut tout ! Ce qui nous importe, jour après jour, c’est d’accueillir Jésus avec joie. Nous demandons que Jésus nous sauve. Avec Zachée, nous voulons descendre et recevoir Jésus avec joie, Pain de vie dans l’Eucharistie. Nous disons encore : "Seigneur, je ne suis pas digne que tu viennes sous mon toit, mais dis seulement une parole et je serai guéri." Ainsi, Jésus aura sa gloire en nous.
Nous redisons notre foi à Jésus, nous lui demandons de venir dans notre demeure.
Père Gilbert Adam
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5. Commmentaire Saint S.
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