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Chorale Belgo-Burundaise CSFA
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29 février 2020

Évangile et Homélie du Sam 29 Fév 2020. Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs. Appel de Lévi

Lectures de la messe
Première lecture
« Si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires, ta lumière se lèvera dans les ténèbres » (Is 58, 9b-14)

Lecture du livre du prophète Isaïe

Ainsi parle le Seigneur :
Si tu fais disparaître de chez toi
le joug, le geste accusateur, la parole malfaisante,
si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires,
et si tu combles les désirs du malheureux,
ta lumière se lèvera dans les ténèbres
et ton obscurité sera lumière de midi.
Le Seigneur sera toujours ton guide.
En plein désert, il comblera tes désirs
et te rendra vigueur.
Tu seras comme un jardin bien irrigué,
comme une source où les eaux ne manquent jamais.
Tu rebâtiras les ruines anciennes,
tu restaureras les fondations séculaires.
On t’appellera : « Celui qui répare les brèches »,
« Celui qui remet en service les chemins ».

Si tu t’abstiens de voyager le jour du sabbat,
de traiter tes affaires pendant mon jour saint,
si tu nommes « délices » le sabbat
et déclares « glorieux » le jour saint du Seigneur,
si tu le glorifies, en évitant
démarches, affaires et pourparlers,
alors tu trouveras tes délices dans le Seigneur ;
je te ferai chevaucher sur les hauteurs du pays,
je te donnerai pour vivre l’héritage de Jacob ton père.
Oui, la bouche du Seigneur a parlé.

– Parole du Seigneur.


 

Psaume 85 (86), 1-2, 3-4, 5-6)

Écoute, Seigneur, réponds-moi,
car je suis pauvre et malheureux.
Veille sur moi qui suis fidèle, ô mon Dieu,
sauve ton serviteur qui s’appuie sur toi.

Prends pitié de moi, Seigneur,
toi que j’appelle chaque jour.
Seigneur, réjouis ton serviteur :
vers toi, j’élève mon âme !

Toi qui es bon et qui pardonnes,
plein d’amour pour tous ceux qui t’appellent,
écoute ma prière, Seigneur,
entends ma voix qui te supplie.


 

Évangile (Lc 5, 27-32)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 5, 27-32)

En ce temps-là,
Jésus sortit et remarqua un publicain
(c’est-à-dire un collecteur d’impôts)
du nom de Lévi
assis au bureau des impôts.
Il lui dit :
« Suis-moi. »
Abandonnant tout,
l’homme se leva ; et il le suivait.
Lévi donna pour Jésus une grande réception dans sa maison ;
il y avait là une foule nombreuse de publicains et d’autres gens
attablés avec eux.
Les pharisiens et les scribes de leur parti récriminaient
en disant à ses disciples :
« Pourquoi mangez-vous et buvez-vous
avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus leur répondit :
« Ce ne sont pas les gens en bonne santé
qui ont besoin du médecin,
mais les malades.
Je ne suis pas venu appeler des justes
mais des pécheurs,
pour qu’ils se convertissent. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Extraits de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris-France, 1980-2020. Tous droits réservés.

Homélies ou Méditations du jour

Lévi est « assis à son bureau du publicain ». Bien campé derrière sa table, il jouit de la stabilité qu’il s’est enfin acquis. Certes ce fut à force d’intrigues, de pots-de-vin et autres concessions, mais la fin ne justifie-t-elle pas les moyens ?

Il faut avoir la politique de ses ambitions. Cela n’a pas arrangé ses relations avec ses coreligionnaires, qui le considèrent comme un « collabo » ; mais lui au moins ne craint pas l’avenir : son compte en banque lui permettra de faire face à d’éventuels revers de fortune, voire de changements politiques. La position relative des acteurs de la scène en dit long : notre collecteur est assis ; il n’a pas besoin de se fatiguer en allant vers les autres : ce sont eux qui viennent à lui ; ils font même la queue pour poser leur argent sur la table derrière laquelle il préside.

Il est craint de tous, car l’occupant romain laisse aux préleveurs des taxes la liberté de majorer les redevances et de s’approprier au passage les excédents, pourvu que le montant prévu tombe dans les caisses de l’empire. Lévi ne se prive pas de cette « tolérance », ce qui lui permet de mener un train de vie de grand Seigneur. Bref : tout va bien pour lui. Mais alors, quelle mouche l’a piqué pour qu’il réponde tout de go à l’appel de ce Rabbi venu de Nazareth ? Il a suffit qu’il lui dise « suis-moi », pour qu’il « abandonne tout » ce qui lui avait coûté tant de patience, d’efforts et d’humiliations.

Lui qui avait enfin acquis la sécurité dont il rêvait, le voilà qui « se lève et se met à suivre Jésus », ce Rabbi itinérant ! On ne sait d’ailleurs pas d’où il vient ce Jésus, lorsqu’il surgit sur l’avant-scène de la vie de Lévi, et notre collecteur sait encore moins où il va, et pour cause : « le vent souffle où il veut : tu entends le bruit qu’il fait, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né du souffle de l’Esprit » (Jn 3, 8).

Que s’est-il donc passé dans cet instant où les regards de ces deux hommes se sont croisés ? Nul ne le sait sinon Jésus et Lévi : le secret de cette rencontre fondatrice demeure scellé dans leur cœur à tous deux, tout comme le secret de la rencontre, de l’échange de regard, de l’appel qui a mis chacun de nous en route à la suite du Seigneur. Si le temps de carême nous est donné en vue d’un nouveau départ à la suite de Jésus, alors il est important de faire mémoire de ces moments fondateurs dans lesquels nous avons rencontré le Seigneur, où il a posé sur nous son regard, où nous avons compris qu’il nous aimait, où il nous a appelés, et où enfin nous lui avons répondu, nous mettant à sa suite.

Le parcours n’est bien sûr pas balisé : il est personnel pour chacun et nous ne sommes pas forcément passés par chacune de ces étapes de manière précise. La plupart d’entre nous ont reçu la foi dans le contexte familial ; mais nous avons tous vécu des moments d’appropriation personnelle de ce qui nous avait été transmis. C’est de cela qu’il est bon de se remémorer, afin de pouvoir refaire, plus consciemment et plus pleinement, le choix de devenir disciple de Jésus.

Il est de bon ton aujourd’hui d’avoir son « gourou », son « Maître spirituel » ; chrétien souviens-toi que tu n’es pas en manque ! Ton Maître c’est le Christ, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, le Fils de Dieu venu dans la chair pour nous entraîner à sa suite jusqu’en la maison du Père !

Lorsque nous aurons ainsi ravivé la flamme de notre désir, que nous nous serons nous aussi arrachés à nos fausses sécurités pour nous mettre en route avec un élan renouvelé sur le chemin de la vie, il sera bon d’ « offrir un grand festin dans notre maison » intérieure en prenant encore et toujours modèle sur Lévi. Il savait bien que ce n’était pas du « beau monde » qu’il avait invité, mais si le Maître ne l’avait pas repoussé, lui – bien plus : s’il était venu le chercher pour l’appeler à sa suite – il n’y avait aucune raison qu’il agisse autrement envers ses amis. Ce n’est pas une humanité idéale, mais notre humanité bien concrète que Jésus est venu réconcilier avec lui.

Sachons donc l’accueillir dans tout ce que nous sommes : y a-t-il quelque chose en nous qui ne soit souillé par le péché ? Mais y a-t-il quelque chose en nous qui ne soit assumé dans l’humanité très sainte de notre Sauveur ? Lavé par son précieux Sang ? Sanctifié par son Esprit ? Oui : osons l’accueillir et lui faire la fête avec tout notre être, y compris ce qui en nous, nous fait honte : « Je suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs, pour qu’ils se convertissent ».

Loué sois-tu, Seigneur Jésus, d’être venu marcher sur mes routes d’égarement et d’avoir croisé mon regard. Béni sois-tu pour ton appel qui se renouvelle chaque jour, alors même que je cherche obstinément à « faire mon trou » sur cette terre, au prix de compromissions inavouables.

Viens encore me surprendre comme au premier jour de notre rencontre, prends autorité sur toutes mes résistances, et donne-moi la force dans l’Esprit de “tout abandonner, de me lever et de me mettre à ta suite”.

Je pourrai alors te rendre grâce de tout mon cœur et m’offrir à toi dans la joie et la fraîcheur d’un nouveau départ pour la grande aventure de la vraie vie.

Abbé Philippe Link

https://carrefours.alsace



L'appel de Lévi

Le fisc était omniprésent dans l'empire romain au premier siècle. À côté des grands percepteurs romains (publicanï) et de leurs employés (portitores), on comptait beaucoup de petits péagers, chargés de prélever des taxes sur les marchandises et sur les esclaves, dans les grandes villes ou les ports, aux postes frontières ou au passage des ponts.
En Judée et en Samarie le produit des taxes était versé aux caisses de l'occupant romain, tandis qu'en Galilée tous les percepteurs, dont Lévi à Capharnaüm, travaillaient au compte du roi Hérode Antipas. Mais partout les agents du fisc avaient très mauvaise presse, car ils pouvaient outrepasser impunément les barèmes; et il fallait de l'audace à Jésus pour s'affranchir de la méfiance habituelle.

"II vit un péager assis à son bureau", dit l'Évangile. Mais le verbe employé (éthéasato) ne renvoie pas à un voir ordinaire. Il s'agit d'un regard insistant, qui remarque, observe et interroge, celui dont il est question quand Jésus demande: "Qu'êtes-vous allés voir au désert" (Lc 7,24); et c'est le même verbe que saint Luc emploie de nouveau au sujet des femmes de Galilée, après l'ensevelissement de Jésus: "Elles regardèrent [attentivement] le tombeau et comment son corps avait été placé" (23,55).
I1 faut croire que ce regard de Jésus a frappé et touché Lévi, car nous le voyons se lever aussitôt et se mettre à le suivre. Or cette décision de suivre l'homme de Nazareth impliquait non seulement un accord avec ses idées, mais un cheminement de tous les jours et le partage d'une vie désinstallée.

"Lévi abandonne tout", précise l'Évangile. Nous ne savons pas ce qu'il a fait de sa fortune, mais son premier geste a été d'offrir un grand repas, non pas à des pauvres (Lc 12,33 ; 14,33), mais à ses amis publicains, tous des riches ! Merveilleuse liberté de Jésus, qui se laisse inviter parmi des gens peu fréquentables !


C'est d'ailleurs cette ouverture de cœur à tous les hommes, sans distinction ni exclusion, qui suscite immédiatement l'indignation des Pharisiens. Dans le désert les Israélites murmuraient contre Dieu parce qu'ils n'avaient plus qu'une nourriture de voyageurs; les Pharisiens murmurent parce que le grand repas est offert à des pécheurs, parce que Jésus se compromet à leur table et y entraîne ses partisans. Ceux-ci, notons-le, pour la première fois sont appelés ici "disciples" par saint Luc, au moment même où ils se retrouvent mêlés aux pécheurs pour rendre témoignage à la miséricorde de Jésus Messie.

Tous, publicains et disciples, sont les malades d'un unique médecin; ils partagent, le temps d'un repas, la même admiration pour Jésus, la même joie de son amitié, la même fierté de lui faire confiance pour le diagnostic et la guérison.
Et c'est bien ce que Jésus souligne dans cette phrase si forte qui nous est transmise par les trois synoptiques: "Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs". Non pas, comment on traduit trop souvent: "Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs", comme si les pécheurs étaient appelés et pas les justes, ce qui n'aurait aucun sens dans le projet de Dieu, qui est projet de vie. Mais bien : "Je suis venu appeler non pas des justes, mais des pécheurs". Autrement dit : "J'appelle tous les hommes, et tous ces hommes sont pécheurs et non pas justes. Je les appelle tous à la conversion, à la métanoia".

Dans quelques instants, frères et sœurs, le Christ ressuscité va nous rejoindre à la table de son Eucharistie, et chacun de nous lui redira avec confiance: "Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, Seigneur, je ne compte pas parmi les justes; mais dis seulement une parole, toi le Messie médecin, et ton serviteur, ta servante, sera guéri(e)".

Père Jean


«Je suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs»

Aujourd'hui nous voyons s'avancer la Carême ainsi que l'intense conversion à laquelle le Seigneur nous appelle. La figure de l'apôtre et évangéliste Matthieu est très représentative de tous ceux qui en sont venus à croire qu'à cause de leurs parcours, ou de leurs péchés personnels ou des situations compliquées, il est difficile que le Seigneur puisse les choisir comme collaborateurs.

Mais Jésus Christ, pour écarter tous nos doutes, nous présente comme premier évangéliste, Lévi, le collecteur d'impôts, à qui Il dit tout simplement: «Suis-moi» (Lc 5,27). Il fait avec lui juste le contraire de ce qu'une mentalité “bien-pensante” et “sensée” peu concevoir. Si, aujourd'hui, nous voulons paraître “politiquement corrects”, Lévi —par contre— venait d'un monde où il était rejeté par tous ses compatriotes, car, du fait d'être un publicain, il était considéré comme un collaborateur des Romains et peut-être aussi comme un escroc. En raison des “commissions” qu'il devait percevoir; comme quelqu'un qui pressurisait les pauvres pour lever les impôts; comme un pécheur publique, enfin.

Ceux qui étaient censés être parfaits ne pouvaient se rendre à l'évidence que Jésus ne songeât pas a leur demander de le suivre ou même à s’assoire a sa table. Mais, en choisissant Lévi, Notre Seigneur Jésus Christ nous dit qu'il aime plutôt s'entourer de ce genre de personnes pour répandre son Royaume; Il a choisi les malades, les pécheurs, ceux qui ne se croient pas justes: «Ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion ce qui est fort» (1Co 1,27). Ce qui ont besoin des médecins, et surtout, ceux qui pourront bien comprendre que les autres peuvent en avoir aussi besoin.

Nous devons, donc, repousser la pensée que Dieu nous veut avec des états de service impeccables pour le servir. Cet état de service, Il ne l'a préparé que pour Notre Mère. Mais pour nous tous, soumis au salut de Dieu et protagonistes du Carême, Dieu veut un cœur contrit et humilié. D'ailleurs, «Dieu t'a crée faible pour pouvoir te donner son propre pouvoir» (Saint Augustin). Voila le type de personnes que, selon le psalmiste, Dieu ne méprise pas.

Abbé Joan Carles MONTSERRAT i Pulido(Cerdanyola del Vallès, Barcelona, Espagne)http://evangeli.net/evangile

Prière

Seigneur, prends pitié de moi, je suis un homme pécheur, j’ai besoin de toi.

Demande

Que je vive sous ton regard, Seigneur.

Réflexion

1. Jésus remarqua un publicain

Le Christ a vu Lévi. Imaginons un instant comment il l’a regardé. Dans cette scène d’Évangile, nous voyons un contraste entre le regard du Seigneur et le regard des pharisiens et des scribes sur les publicains et les pécheurs. Ils regardent les mêmes personnes, ils vivent un même moment. Et cependant quelle différence ! Apprenons du Seigneur à regarder notre faiblesse et notre péché et celui de notre prochain. Ce n’est ni un regard fuyant ou permissif, ni un regard accusateur. Jésus voit Lévi dans la vérité de son être, sans que ce soit une bonté mielleuse. Il nous voit tels que nous sommes et il voit notre potentiel, comment nous serions si nous étions pleinement heureux libérés de tout ce qui nous entrave.

Le Seigneur est Dieu de la vie. Et il veut que nous vivions. Comme disait le bienheureux Pier Giorgio Frassati, il s’agit de vivre, non de vivoter. C’est cela le salut de Dieu pour nous : que nous vivions en plénitude, totalement heureux ! Deux comparaisons peuvent nous aider à percevoir ce regard du Seigneur sur nous : le regard du médecin sur son malade et le regard du père ou d’une mère sur son petit enfant qui a fait une bêtise. Dans la première, le médecin veut la santé du patient, il n’aime pas sa maladie, il s’efforce de la lui enlever. Le patient ne se sent pas rejeté pour autant, loin de là ! Le médecin est là pour lui. Dans la seconde, les parents aiment leur enfant, et non la bêtise qu’il a commise. Celle-ci ne diminue pas l’amour qu’ils ont pour lui. Les parents voient plus loin ; ils voient leur enfant et la personne que leur enfant peut devenir pour être heureux et partager ce bonheur avec d’autres. Dans son regard, nous pouvons lire qu’il désire que nous nous convertissions et que nous vivions.

2. « Jésus sortit. »

Ce n’est pas un hasard que l’évangéliste inclut ce détail : « Jésus sortit. » N’est-il pas impressionnant que Dieu sorte à notre rencontre. Dieu lui-même vient à nous ! Le premier pas c’est lui qui le fait. On le voit en Jésus, Dieu fait homme pour être parmi nous ; on le voit ici avec Lévi ; et chacun de nous peut le découvrir dans sa vie : dans des moments plus exceptionnels et aussi dans la vie de tous les jours. L’amour que le Seigneur a pour nous est tel, qu’il ne peut rester sans bouger à nous regarder. L’amour, la force la plus puissante que nous ayons, est ce qui pousse le Christ vers nous. L’amour nous pousse à sortir de notre zone de confort, de sécurité, pour aller vers l’autre parce qu’il ne peut pas ou ne veut pas vivre sans cette personne. Et dans le cas de Dieu, c’est à tel point que s’il pouvait faire quelque chose de plus pour nous, il le ferait !

3. « ‘ Suis-moi.’ Abandonnant tout, l’homme se leva ; et il le suivait. »

À ce regard, cet amour et cet appel du Christ, Lévi ne reste pas indifférent. Il se laisse toucher et prend la décision de vivre selon cet amour. Et une des conséquences est décrite ici : « Lévi donna pour Jésus une grande réception dans sa maison. » Nous pourrions appeler cette conséquence une joie contagieuse. Parce que c’est vivre avec une joie que rien ni personne ne peut nous enlever, et en inviter d’autres pour qu’ils la vivent aussi.

La joie est un fruit de l’Esprit (Cf. Gal 5, 22). Cela veut dire que lorsque l’on vit de la vie de Dieu, on est plein de joie. La joie vient du fait d’être rempli de ce dont on est appelé à être rempli, d’avoir ce qui est désiré. Or quel est notre désir le plus cher, le plus profond, le plus tenace ? N’est-ce pas d’être aimé et d’aimer ? Lévi a rencontré Jésus et dans cette rencontre il a fait l’expérience de l’amour que le Seigneur a pour lui, un amour réel, personnel, passionné, fidèle. Il a fait l’expérience, il n’en reste pas au niveau des idées. Comme dans la prière, il s’agit d’une rencontre entre Dieu et moi, non d’un monologue. Comme dans la vie, il s’agit de vivre avec le Seigneur, non d’une série d’obligations ou de traditions. Par cette rencontre, il se produit un grand changement dans la vie de Lévi, parce qu’il suit le Christ, il commence à partager sa vie et il découvre de plus en plus cette joie profonde, intérieure.

Dialogue avec le Christ

Tu me regardes, Jésus. Permets-moi de faire l’expérience de ton regard sur moi, de croiser ton regard.

Résolution

Quand je me préoccupe du regard des autres sur moi ou de l’image que je donne, me rappeler que le regard qui compte le plus sur moi est celui du Seigneur.

Anne-Marie Terrenoir, consacrée de Regnum Christi

http://www.regnumchristi.fr



"Après cela, Jésus sortit et remarqua un publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts) du nom de Lévi assis au bureau des impôts. Il lui dit : « Suis-moi. » Abandonnant tout, l’homme se leva ; et il le suivait."

Jésus a regardé Mathieu qui demeure dans ce regard, il l’appelle. Son regard ne juge pas mais voit le réel et il lui dit : "Suis-moi." Jésus voit Lévi en profondeur, il le voit tel qu’il est, tel qu’il est capable de devenir encore. Levi, (Mathieu) qui était « traité » de pécheur et de voleur le suit aussitôt. Mathieu abandonne tout, c’est une expérience si belle ! Il accueille la vie qui lui est offerte à partir de l’appel de Jésus. Suivre Jésus sera une si belle aventure. Lévi quitte son métier pour Jésus et il accueille la vie. Dans cette vie nouvelle, Lévi invite ses amis pour un repas et il entraine aussitôt Jésus chez lui. Lévi ouvre sa table à Jésus et Jésus s’assoit avec lui, à la table des pécheurs. Les publicains exercent leur métier au service de l’étranger, des païens qui occupe le pays. Dans l’amour de Jésus rayonne la lumière de Dieu ! Cette lumière est passée dans la vie de Mathieu qui s’en trouve éblouie. Non seulement Mathieu reçoit la lumière, mais il redonne la lumière ! Cela surprend son entourage. La tendresse de Dieu réveille l’amour qui sommeille en attente dans le cœur de Matthieu.

"Lévi donna pour Jésus une grande réception dans sa maison ; il y avait là une foule nombreuse de publicains et d’autres gens attablés avec eux. Les pharisiens et les scribes de leur parti récriminaient en disant à ses disciples : « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs ? » Jésus est heureux de cette relation qui marque l’évolution de Lévi à partir d’un regard d’Amour. Lévi se surprend à ne plus regarder ses collègues de travail de la même manière. Un amour s’est éveillé dans son cœur. Jésus est attentif, il observe chacun. Il voit cet homme en profondeur, tel qu’il est devenu et tel qu’il est capable de devenir encore, tel qu’il aspire à être. Le regard de Jésus ne juge pas mais voit le réel de nos vies avec bienveillance. Avec Jésus nous entrons dans une relation qui nous rejoint en profondeur. Personne n’essaye de faire bonne figure mais demeure avec ses failles et ses détresses dans sa Lumière. C’est une belle révélation dans notre nuit souvent privée d’étoiles. Un miroir dans la nuit reste opaque, mais si le soleil se lève, le miroir reçoit la lumière et la renvoie. Jésus met sa Lumière dans nos ténèbres, il met l’amour dans un monde de haine, sa Vérité dans un monde de mensonge. Nous voulons être rencontrés comme Mathieu, être rayonnants de cet amour et de cette lumière.

"Jésus leur répondit : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs, pour qu’ils se convertissent." Cette Parole s’adresse à chacun de nous, dans la foi. Nous voulons entendre la déclaration de Jésus qui exprime le meilleur de lui-même, sa tendresse miséricordieuse. Entrer en profondeur avec lui avec tout ce que nous sommes est indépassable. Nous sommes pauvres mais disponibles pour vivre de sa parole, celle qui nous recevons de lui. Lévi s’est assis avec Jésus et c’est vraiment une Bonne nouvelle. Mais quel scandale pour les pharisiens et les scribes. Dieu répand au cœur de tout homme son Esprit d’amour. Jésus s’est fait homme, la grâce l’emporte sur le péché. Pour nous aussi, en abandonnant tout, nous voulons suivre Jésus. Nous nous abandonnons à lui pour une relation qui va nous faire évoluer et nous changer. Si nous sommes touchés par l’Amour de Dieu, toutes nos relations en seront transformées. Cet Amour prend corps en nous faisant naître de nouveau. Nous rebâtissons l’œuvre de Dieu sur les ruines anciennes !

Nous demandons la grâce de « rayonner » l’Amour de Dieu à l’école de Jésus.

Père Gilbert Adam

http://www.pere-gilbert-adam.org



« Je suis venu appeler…les pécheurs, pour qu’ils se convertissent »

      Dieu m'a montré un seigneur assis solennellement dans la paix et le repos ; avec douceur il a envoyé son serviteur accomplir sa volonté. Le serviteur a couru en grande hâte, par amour ; mais voilà qu'il est tombé dans un ravin et s'est blessé gravement. (…) Dans ce serviteur, Dieu m'a montré le mal et l'aveuglement provoqués par la chute d'Adam ; et dans ce même serviteur la sagesse et la bonté du Fils de Dieu.

Dans le seigneur, Dieu m'a montré sa compassion et sa pitié pour le malheur d'Adam, et dans ce même seigneur la haute noblesse et la gloire infinie à laquelle l'humanité est élevée par la Passion et la mort du Fils de Dieu. C'est pourquoi notre Seigneur se réjouit beaucoup de sa propre chute [dans ce monde et dans sa Passion], à cause de l'exaltation et de la plénitude de bonheur auxquelles parvient le genre humain, surpassant certainement celui que nous aurions eu si Adam n'était pas tombé. (…)       Ainsi nous avons une raison de nous affliger, car notre péché est la cause des souffrances du Christ, et nous avons constamment une raison de nous réjouir, car c'est son amour infini qui l'a fait souffrir. (…)

S'il arrive que par aveuglement et faiblesse nous tombions, alors relevons-nous promptement, sous le doux toucher de la grâce. De toute notre volonté corrigeons-nous en suivant l'enseignement de la sainte Église, selon la gravité du péché. Avançons vers Dieu dans l'amour ; ne nous laissons jamais aller au désespoir, mais ne soyons pas trop téméraires, comme si cela n'avait pas d'importance. Reconnaissons franchement notre faiblesse, sachant que, à moins que la grâce ne nous garde, nous ne tiendrons pas le temps d'un clin d'œil. (…)    

   Il est légitime que notre Seigneur désire que nous nous accusions et que nous reconnaissions, loyalement et en vérité, notre chute et tout le mal qui s'ensuit, conscients que nous ne pourrons jamais les réparer. Il veut en même temps que nous reconnaissions, loyalement et en vérité, l'amour éternel qu'il a pour nous et l'abondance de sa miséricorde. Voir et connaître l'un et l'autre ensemble par sa grâce, voilà l'humble confession que notre Seigneur attend de nous et qui est son œuvre dans notre âme.

Julienne de Norwich (1342-après 1416) recluse anglaise
Révélations de l'amour divin, ch. 51-52 (trad. Evangelizo.org d'après le texte original)

http://levangileauquotidien.org






      

 

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