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Chorale Belgo-Burundaise CSFA
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17 mars 2020

Évangile et Homélie du Mardi 17 Mars 2020. Pardonner jusqu’à 70 fois sept fois.

Lectures de la messe
Première lecture
« Avec nos cœurs brisés, nos esprits humiliés, reçois-nous » (Dn 3, 25.34-43)

Lecture du livre du prophète Daniel

En ces jours-là,
Azarias, debout, priait ainsi ;
au milieu du feu, ouvrant la bouche, il dit :
À cause de ton nom, ne nous livre pas pour toujours
et ne romps pas ton alliance.
Ne nous retire pas ta miséricorde,
à cause d’Abraham, ton ami,
d’Isaac, ton serviteur,
et d’Israël que tu as consacré.
Tu as dit que tu rendrais leur descendance
aussi nombreuse que les astres du ciel,
que le sable au rivage des mers.

Or nous voici, ô Maître,
le moins nombreux de tous les peuples,
humiliés aujourd’hui sur toute la terre,
à cause de nos péchés.
Il n’est plus, en ce temps, ni prince ni chef ni prophète,
plus d’holocauste ni de sacrifice,
plus d’oblation ni d’offrande d’encens,
plus de lieu où t’offrir nos prémices
pour obtenir ta miséricorde.
Mais, avec nos cœurs brisés,
nos esprits humiliés, reçois-nous,
comme un holocauste de béliers, de taureaux,
d’agneaux gras par milliers.
Que notre sacrifice, en ce jour,
trouve grâce devant toi,
car il n’est pas de honte
pour qui espère en toi.

Et maintenant, de tout cœur, nous te suivons,
nous te craignons et nous cherchons ta face.
Ne nous laisse pas dans la honte,
agis envers nous selon ton indulgence
et l’abondance de ta miséricorde.
Délivre-nous en renouvelant tes merveilles,
glorifie ton nom, Seigneur.

– Parole du Seigneur.



Psaume 24 (25), 4-5ab, 6-7bc, 8-9)

Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.

Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours.
Dans ton amour, ne m’oublie pas,
en raison de ta bonté, Seigneur.

Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.



Évangile (Mt 18, 21-35)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 18, 21-35)

En ce temps-là,
Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander :
« Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi,
combien de fois dois-je lui pardonner ?
Jusqu’à sept fois ? »
Jésus lui répondit :
« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois,
mais jusqu’à 70 fois sept fois.
Ainsi, le royaume des Cieux est comparable
à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs.
Il commençait,
quand on lui amena quelqu’un
qui lui devait dix mille talents
(c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent).
Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser,
le maître ordonna de le vendre,
avec sa femme, ses enfants et tous ses biens,
en remboursement de sa dette.
Alors, tombant à ses pieds,
le serviteur demeurait prosterné et disait :
“Prends patience envers moi,
et je te rembourserai tout.”
Saisi de compassion, le maître de ce serviteur
le laissa partir et lui remit sa dette.

Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons
qui lui devait cent pièces d’argent.
Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant :
“Rembourse ta dette !”
Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait :
“Prends patience envers moi,
et je te rembourserai.”
Mais l’autre refusa
et le fit jeter en prison
jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait.
Ses compagnons, voyant cela,
furent profondément attristés
et allèrent raconter à leur maître
tout ce qui s’était passé.
Alors celui-ci le fit appeler et lui dit :
“Serviteur mauvais !
je t’avais remis toute cette dette
parce que tu m’avais supplié.
Ne devais-tu pas, à ton tour,
avoir pitié de ton compagnon,
comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?”
Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux
jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait.

C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère
du fond du cœur. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Evangile - Extraits de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris-France, 1980-2020. Tous droits réservés.


Homélies ou Méditations du jour

« ‘Seigneur, quand mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ?’ Jésus lui répondit : ‘Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois’. »

La symbolique des chiffres utilisés ici nous renvoie à un passage du livre de la Genèse où nous entendons Lamek qui s’exprime ainsi devant ses femmes Ada et Cilla : « J’ai tué un homme pour une blessure, un enfant pour une meurtrissure. C’est que Caïn est vengé sept fois, mais Lamek, soixante-dix sept fois » (Gn 4, 23-24). Avec Lamek, nous sommes confrontés à la réaction première de tout homme face au mal qui lui est infligé : la vengeance, qui ne peut prendre que des proportions démesurées.

Un peu plus loin, dans le livre de l’Exode, la loi du talion voudra limiter le déchaînement de la passion vengeresse de l’homme et mesurer la juste compensation d’une offense : « Vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, meurtrissure pour meurtrissure, plaie pour plaie. » (Ex 21, 24-25). Un œil (et non pas deux !) pour un œil ; une dent (et non pas la mâchoire !) pour une dent abîmée…

Notre Seigneur Jésus Christ va aller bien au-delà de l’imposition d’un châtiment égal au dommage causé. En réponse à l’offense, il va appeler à pardonner et ce indéfiniment. Pour expliciter son commandement, il donne une parabole dont la mise en scène a pour but de mettre en pleine lumière la démesure de la miséricorde dont fait preuve le roi, qui accorde bien plus que ce que lui demandait son débiteur.

En effet, « ému jusqu’aux entrailles », nous dit l’évangéliste, le roi devenu le « maître », non seulement « laisse partir » son serviteur, c’est-à-dire renonce à le vendre, mais il lui remet sa dette infinie (Dix mille talents, soit soixante millions de deniers qui auraient correspondu, à l’époque de Jésus, à soixante millions de journées de travail). Quel contraste entre l’attitude du maître vis-à-vis de ce serviteur et celle de ce dernier envers son compagnon endetté, d’autant plus que celui-ci ne lui doit qu’une somme insignifiante (six cent mille fois moins) en comparaison de celle dont il vient lui-même d’être acquitté !

Le serviteur semble avoir complètement oublié la gratuité du don de la miséricorde dont il a bénéficié. Qu’il n’ait même pas songé à remercier son maître après la remise de sa dette en témoigne. Nous touchons ici la fine pointe de l’enseignement de notre Seigneur. Au contraire de ce serviteur, garder présent à notre conscience la gratuité du don du salut dont le Père nous a fait bénéficier en son Fils Jésus-Christ devrait nous conduire à une attitude de miséricorde inconditionnelle envers nos frères humains, qu’elle que soit leur dette envers nous.

Comme le disait Saint Jean-Paul II : « Le pardon est avant tout un choix personnel, une option du cœur qui va contre l’instinct spontané de rendre le mal pour le mal. Cette option trouve son élément de comparaison dans l’amour de Dieu, qui nous accueille malgré nos péchés, et son modèle suprême est le pardon du Christ qui a prié ainsi sur la Croix : ‘Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font’ (Lc 23, 34) » (Message pour la Journée mondiale de la paix, 1er janvier 2002).

Seigneur, aide-nous à nous engager sur ce chemin de la miséricorde. Puissions-nous recevoir chacune des offenses qui nous sont faites comme autant d’occasions de témoigner par notre pardon de quel amour tu nous as aimé, de quelle dette tu nous as acquittés et de quelle liberté nous jouissons désormais.

Abbé Philippe Link

https://carrefours.alsace



Que veut dire « pardonner 70 fois 7 fois»?
Comment est-ce que je vais faire pour vous parler du pardon alors que j’ai moi-même beaucoup de misère à pardonner? Je ne sais pas si vous autres, vous trouvez ça facile de pardonner, mais pas moi. Quand quelqu’un nous fait mal et que ça fait vraiment mal ; quand quelqu’un nous blesse et qu’on est vraiment blessé : qu’est-ce qu’on fait ? Je vous propose qu’on regarde l’Évangile d’aujourd’hui et qu’on essaie de voir qu’est-ce que Jésus veut nous apprendre. Jésus nous raconte l’histoire d’un roi et il nous propose de suivre l’exemple de ce roi-là. 

Au début de l’histoire, le roi est frustré et il a de bonnes raisons de l’être parce qu’il y a quelqu’un qui lui doit 60 millions de pièces d’argent. Qu’est-ce fait le roi frustré ? Il fait venir son serviteur pour lui demander d’être remboursé. Le roi ne reste pas assis dans son coin à attendre que le problème se règle. Il fait quelque chose. Il rencontre son serviteur pour lui dire qu’est-ce qui ne va pas et qu’est-ce qu’il veut. Il nomme les choses, il fait la vérité avec son serviteur. Il le dit qu’il n’est pas content et il n’essaie pas de faire semblant que ce n’est pas grave. Il me semble qu’à travers ça, on a déjà des pistes pour apprendre à pardonner. Nous autres, des fois, il y a des gens qui nous font du mal, mais on reste assis, frustrés, sans rien dire et sans rien faire. Il y a des gens qui s’habituent à être maltraités. Ils finissent par trouver ça normal et ils finissent par dire que ce n’est pas grave. Pardonner, ça ne veut pas dire endurer des choses inacceptables sans rien dire et sans rien faire. La première étape du pardon, c’est peut-être d’accepter de reconnaître qu’il y a quelque chose de mal qui s’est passé … et de réagir.

Après que le roi eût clarifié les choses avec son serviteur, il y a un événement inattendu qui se passe (ce n’est pas toujours comme ça dans la vraie vie). Le serviteur reconnaît qu’il y a un problème, il reconnaît qu’il est dans le tort, il reconnaît qu’il doit de l’argent à son maître, il lui demande pardon et il implore sa pitié. Et le roi a 3 réactions en entendant ça. Premièrement, il ouvre son cœur et il accepte d’écouter le point de vue de la personne qui lui a fait du mal. C’est déjà quelque chose. Deuxièmement, on dit qu’il est «saisi de pitié» et être «saisi de pitié», dans la Bible, c’est quelque chose de très profond. Ça veut dire être «ému aux entrailles». Le roi se laisse toucher par ce que lui dit celui qui lui a fait du mal. Et troisièmement, le roi pardonne. Pardonner, dans la Bible, c’est un mot qui veut dire «laisser aller». Le roi laisse aller son serviteur pour qu’il puisse suivre son chemin en étant libéré de son problème ; il le libère de sa dette.

Pour nous aider à comprendre ce que tout ça veut dire, j’aimerais ça qu’on s’arrête à notre propre expérience d’être pardonné par Dieu, dans le sacrement du pardon. Je ne sais pas si ça fait longtemps que vous êtes allés vous confesser, je ne sais pas comment vous avez trouvé l’expérience. Moi j’ai vécu ça cette semaine. On se sent mal, et on décide d’aller voir un prêtre. Un peu comme le serviteur avec le roi, on lui dit ce qui ne va pas, on nomme les choses, on fait la vérité. Et comme le roi avec son serviteur, Dieu prend le temps de nous écouter. En nous écoutant, il est est «saisi de pitié», «ému aux entrailles» et il s’empresse de nous pardonner. Et nous, après avoir vécu ça, on s’en retourne chez nous avec le cœur un peu plus libéré, dégagé. On continue notre chemin avec la bénédiction de Dieu, on est libéré de ce qui nous fatiguait.  

Je ne sais pas si vous vous êtes reconnus dans le sacrement du pardon. L’affaire, c’est que cette expérience-là d’être pardonné par Dieu, Jésus nous propose de la faire vivre à notre tour aux gens qui nous ont fait du mal à nous. J’aimerais vous donner l’exemple d’une personne qui m’a raconté sa vie. C’est une dame qui n’a jamais été mariée, mais elle a vécu quelques années avec un homme et ils ont eu trois enfants. Malheureusement, ça a mal tourné et ils se sont séparés. La dame a passé plusieurs années d’enfer à haïr son ex-conjoint. Quinze ans plus tard, elle a fait une expérience spéciale. Elle était en train de prier, et pendant qu’elle priait, elle a senti qu’elle recevait la force de pardonner à son ex. Et elle a décidé d’accepter. Elle a vécu ça comme une grâce. À ce moment- là, elle s’est dit :«dorénavant, je n’accepterai plus de subir ce que mon ex-conjoint m’a fait subir. Mais maintenant, je le libère de la rancune que j’avais contre lui, j’arrête de lui vouloir du mal et je le laisse aller pour qu’il puisse suivre son chemin dans la bénédiction de Dieu.» En faisant ça, la dame n’a pas juste libéré son ex-conjoint, mais elle s’est aussi libérée elle-même. Et le pardon, il me semble que c’est ça : laisser quelqu’un s’en aller dans la bénédiction de Dieu, sans le retenir prisonnier du mal qu’on veut lui faire. Et il y a toutes sortes de manières d’emprisonner quelqu’un dans le mal qu’on veut lui faire.

Il me semble que la meilleure approche du pardon, ce n’est pas de se dire «il faut que je pardonne, il faut que je pardonne». La meilleure approche c’est peut-être d’accueillir la grâce, de laisser Dieu nous inspirer et consentir à suivre ce mouvement inspiré par Dieu. Dans la suite de l’eucharistie, on pourrait demander à Dieu de nous aider à comprendre tout l’amour qu’il a pour nous en particulier dans le sacrement du pardon. Et demandons-lui de nous apprendre à pardonner … à ceux qui nous ont offensés.

Roger Laroche

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Bien avant la venue de Jésus, Ben Sirac écrivait : « Rancune et colère, voilà des choses abominables ou le pécheur s’obstine ». L’auteur dénonce la vengeance et recommande le pardon. C’est un combat de tous les jours contre nos tendances naturelles. Mais la Bible nous dit que Dieu ne pourra pas nous pardonner si nous-mêmes nous ne pardonnons pas aux autres.

L’apôtre Pierre pensait être très généreux en pardonnant jusqu’à sept fois (sept est un chiffre symbolique qui signifie « sans limite »). Mais Jésus va bien plus loin : il nous dit qu’il faut pardonner jusqu’à 70 fois 7 fois. La mesure du pardon c’est d’être sans mesure. Le vrai pardon ne compte pas ; on n’a jamais fini de pardonner et d’être pardonné. Le Christ ne tolère aucune concession sur ce point : c’est absolument incontournable. Pour y parvenir c’est vers la croix de Jésus que nous nous tournons : livré aux mains des hommes, il a été torturé, bafoué et mis à mort, mais il a pardonné. Lui seul peut nous donner la force et le courage d’aller jusqu’au bout du pardon.

Pour nous aider à mieux comprendre cet appel, Jésus nous raconte une parabole. Il compare Dieu à un roi qui décide de régler ses comptes avec ses serviteurs. On lui en amène un qui devait dix mille talents (soixante millions de pièces d’argent). C’est une somme énorme, absolument impossible à rembourser. En nous racontant cette parabole, Jésus veut nous faire comprendre où nous en sommes envers Dieu. Cette démesure de la dette n’est qu’une image de ce qui se passe entre Dieu et nous. Devant lui, nous sommes tous des débiteurs incapables de rembourser.

Et pourtant, quand nous le supplions, Dieu ne se contente pas de nous accorder un délai. Il va jusqu’à nous faire grâce, tout cela au nom de l’amour qu’il nous porte. L’Évangile nous dit qu’il est « saisi de pitié ». C’est une expression que nous rencontrons souvent, par exemple quand Jésus se trouve devant un malade, un lépreux, un paralysé. C’est le cœur qui parle. Le pardon est donné pour permettre un avenir à celui qui n’en a pas d’autres possibles.

Tous l’Évangile nous dit que Dieu est « pardonneur ». Ce mot n’existe pas dans nos dictionnaires mais il définit très bien qui est Dieu. « Nos péchés les plus graves, disait le curé d’Ars, ne sont qu’un grain de sable face à la montagne de miséricorde du Seigneur. » Oui, Dieu pardonne ; il n’en finit pas de pardonner ; il ne fait pas payer. Jésus n’a pas fait payer à la femme adultère, ni à la samaritaine, ni à Pierre qui l’a renié, ni à ses bourreaux. Ce qu’il nous demande aujourd’hui, il l’a vécu jusqu’au bout.

Si le Seigneur se comporte ainsi à l’égard des hommes c’est pour nous apprendre à suivre son exemple en pardonnant à ceux qui nous ont fait souffrir. C’est vrai que l’offense d’un frère nous fait mal. Mais elle est bien peu de choses par rapport à tous nos manques envers Dieu. Cent euros, c’est insignifiant par rapport aux soixante millions que je dois. Malheureusement, trop de gens sont fâchés jusqu’à la mort. On enferme l’autre dans son passé et sa réputation. On ne lui laisse aucune chance de faire un geste de paix. Mais quand on reste enfermé dans la rancœur, ça ne donne rien de bon : on souffre et on fait souffrir.

Comprenons bien : il ne s’agit pas d’oublier mais de tendre la main à l’offenseur pour l’aider à se relever. Pardonner c’est aimer, c’est repartir ensemble sur de nouvelles bases. Dieu est un Père qui aime chacun de ses enfants. Le grand désir d’un père et d’une mère c’est que leurs enfants s’entendent bien et qu’ils soient unis et solidaires. C’est pour cela que Jésus nous a laissé son grand commandement : « aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés » (autant que je vous ai aimés, jusqu’au pardon.

En parlant du pardon, nous n’oublions pas que Jésus nous a donné un sacrement pour l’accueillir. Chaque fois que nous nous adressons à un prêtre pour le demander, c’est Jésus qui est là pour nous tendre la main. Il ne demande qu’à nous décharger de nos fautes pour nous rapprocher de Dieu. Il vient renouveler en nous la grâce du baptême. C’est ainsi que nous retrouvons notre place d’enfants de Dieu. Dans la seconde lecture, saint Paul nous dit que « nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes » ; nous vivons et nous mourrons pour le Seigneur. Avec lui, tout est cadeau. Sa miséricorde est source de joie, de sérénité et de paix. Elle nous ouvre à l’espérance d’être aimés pour toujours malgré nos limites et nos péchés. Pour toutes ces merveilles, nous pouvons chanter : « Gloire à Dieu, paix aux hommes, joie du ciel sur la terre. AMEN

Homélie Abbé Jean Compazieu

http://homelies.livehost.fr



Pardonner une fois, oui, 70 fois 7 fois, non !?!

Si quelqu’un se met à dire du mal de moi dans mon dos d’une façon injuste et mensongère, il ne sera pas facile de lui pardonner. Si après avoir été pardonnée, cette personne se remet à déblatérer contre moi sans souci de la vérité, je serai tenté de mettre en doute sa sincérité et sa droiture et il sera très difficile, nous le savons, de lui pardonner de nouveau. On se demande si c’est juste et héroïque ou bien idiot et inutile de passer l’éponge une seconde fois. On se dit pardonner une fois oui, deux à la rigueur… mais c’est tout !

Pierre a dit à Jésus « Dois-je pardonner jusqu’à 7 fois au frère qui aura péché contre moi ? » Pierre dit cela avec un cœur généreux. Vouloir redonner 6 fois sa chance au fautif lui semble être le maximum, l’idéal évangélique absolu. Et Jésus le stupéfie par sa réponse : « Je ne te dis pas jusqu’à 7 fois mais jusqu’à 70 fois sept fois. » Jésus demande à Pierre quelque chose d’humainement impossible et il l’explique par la parabole d’un débiteur ayant refusé de remettre une dette de 100 deniers alors que son maître lui avait remis une dette de 60 millions de deniers. Jésus veut faire comprendre que ce qu’il faut regarder c’est le pardon que nous recevons de Dieu et qui est sans commune mesure avec celui que nous avons à donner.

A Dieu nous devons tout, l’être et la vie, à Dieu nous donnons si peu. Lui il ne mesure pas ce qu’il donne. Il pardonne sans limite à qui regrette sa faute. Il nous remet nos péchés alors que tout montre que nous allons recommencer. Il ne règle pas des comptes avec nous. Il fait miséricorde. Il agit selon ce qu’il est : l’Être de miséricorde.
Jésus demande à Pierre, à chacun de nous, de découvrir la démesure de la miséricorde du Père pour nous et de se laisser transformer par elle. Sa miséricorde nous précède, nous enveloppe, nous accompagne. Elle nous rend capables de vivre et d’agir malgré notre péché. Conscient d’être des pécheurs pardonnés, nous pouvons regarder différemment le frère qui nous blesse. Ce regard différent sur notre frère qui a péché initie une attitude de cœur radicalement nouvelle entre frères également pécheurs pardonnés.

« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. »
Pardonner 70 fois 7 fois ce n’est plus seulement accorder des pardons ponctuels et répétés, c’est entrer dans un nouveau regard sur nos frères. C’est vivre à leurs côtés enveloppés de la miséricorde du Père qui nous restaure dans notre liberté d’enfants bien-aimés capables d’aimer malgré tout.

https://www.paris.catholique.fr



«Saisi de pitié, lui remit sa dette»

Aujourd'hui l'Evangile de Matthieu nous invite à la réflexion sur le mystère du pardon, en nous proposant un parallèle entre la façon de pardonner de Dieu et la nôtre.

L'homme ose mesurer et compter sa générosité pour accorder son pardon: «Seigneur, quand mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner? Jusqu'à sept fois?» (Mt 18,21). Pierre pense que sept fois c'est déjà beaucoup ou bien peut-être que c'est le maximum que l'on peut supporter. Enfin si nous y réfléchissons Pierre nous semble même très généreux, si nous le comparons à l'homme de la parabole qui en trouvant son compagnon qui lui devait cent pièces d'argent «se jeta sur lui pour l'étrangler, en disant: ‘Rembourse ta dette!’» (Mt 18,28) refusant d'entendre ses supplications et ses promesses.

En fin compte, l'homme se nie à pardonner ou bien il donne son pardon à la baisse. En vérité, personne ne dirait qu'on vient de recevoir un pardon sans limites, réitéré à plusieurs reprises de la part de Dieu. La parabole nous dit: «Saisi de pitié, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette» (Mt 18,27). Et cela même s'agissant d'une dette très élevée.

Néanmoins, la parabole que nous commentons ici met plutôt l'accent sur la manière dont Dieu nous confère son pardon. D'abord Il rappelle à l'ordre son débiteur et lui fait voir la gravité de la situation, soudain Il est saisi de pitié par sa prière contrite et humble «le serviteur demeurait prosterné et disait: ‘Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout’» (Mt 18,26-27). Cet épisode met en évidence ce que chacun de nous connaît bien par expérience et avec beaucoup de reconnaissance: Dieu pardonne sans limite celui qui vient vers lui repenti et converti. La fin de cette parabole qui est négative et triste, fait honneur à la justice et mets en évidence la véracité d'une autre parole de Jésus dans Lc 6,38: «Car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous».

Abbé Enric PRAT i Jordana  (Sort, Lleida, Espagne)

http://evangeli.net/evangile

Prière

« Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve. Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse, ton amour qui est de toujours. Dans ton amour, ne m’oublie pas, en raison de ta bonté, Seigneur. Il est droit, il est bon, le Seigneur, lui qui montre aux pécheurs le chemin. Sa justice dirige les humbles, il enseigne aux humbles son chemin. » (Ps 24, 4-9, psaume du jour)

Demande

Donne-moi de te regarder, Seigneur. De comprendre mieux qui tu es et qui je suis. Et que ton amour renouvelle ma vie !

Réflexion

1. « (…) soixante millions de pièces d’argent. »

Dette immense, disproportion absolue entre lui et nous, entre le Créateur et ses créatures. Imagine que tu as dans ta main un caillou. C’est peut-être dur à accepter, mais je suis plus proche de ce caillou que de Dieu, ontologiquement parlant. Et pourtant, je ne me sens pas particulièrement proche du caillou, si ce n’est selon cette proximité physique qu’il est dans ma main. Un abîme infini nous sépare de Dieu. Parce qu’il est la bonté, la beauté, la vérité, l’être suprême, l’infini, le parfait, l’éternel, le tout-puissant, l’omniscient, l’amour qui est toujours en train de se donner à l’autre dans le maximum de son intensité. Il ne lui manque rien. Et moi, je suis une créature qui, en outre, arrive à penser que je peux décider pour ma vie mieux que celui qui nous a créés, qui sait tout et qui veut mon bien. Quelle folie ! Quelle absurdité !

Selon cette perspective, regardons ce roi et ses serviteurs, dont nous parle Jésus en parabole. La dette démesurée du serviteur symbolise évidemment la nôtre. Elle représente les dons splendides que nous avons reçus, comme notre existence, comme le fait que chaque jour nous nous réveillions en vie sans que nous ne nous la soyons procurée.

L’énormité de cette dette revient encore lorsque le serviteur exige à un de ses compagnons le remboursement de la dette de cent pièces d’argent. Cent face à soixante millions ! Proportion infinitésimale de la dette envers le roi ! Que notre attitude ne soit pas de défense et d’exigence comme le serviteur mauvais, mais au contraire d’acceptation et de don de soi, comme le bon serviteur, le serviteur souffrant, le Messie crucifié. Est-ce que je me rends compte de ce que j’exige des autres, de mes compagnons, de mes frères ?

2. Rembourser la dette

Le serviteur dit qu’il remboursera tout. Mais il en est incapable, même si son créancier acceptait le remboursement avec une patience infinie… La somme est tellement énorme ! Cependant le serviteur n’ose pas demander que sa dette lui soit remise. Il pense à ce que lui pourrait, ou voudrait, faire. Il ne pense pas à ce que le roi peut faire. Il est sage et nécessaire de considérer nos possibilités, bien que très limitées. Mais il est au moins aussi indispensable de nous ouvrir à ce qui est entre les mains du roi. Rappelons-nous ces paroles de Jésus : « Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. » (Mc 10, 27)

3. « Saisi de compassion (…) »

Dieu entend nos besoins et nos désirs même ceux qui nous sont impossibles à réaliser. Comment réagit-il ? La parabole dit qu’il est « saisi de compassion ». Trois mots qui nous ouvrent une fenêtre sur le cœur de Dieu. Cœur débordant d’amour pour ses créatures, qu’il a élevées au rang de fils. Amour à la fois paternel et maternel, tendresse infinie, avec lesquels il voit les souffrances et les angoisses de ses enfants, et qui le fait compatir, souffrir avec nous. Tout l’opposé de l’indifférence et de la recherche égoïste de son intérêt. Il est le Dieu de la vie. Or ce poids ne laissait pas vivre le serviteur. D’une parole, le roi l’en libère. Contemplons le Cœur du Seigneur. Écoutons-le nous dire : « Maintenant revenez à moi de tout votre cœur, car je suis tendre et miséricordieux . » (Jl 2, 13)

Dialogue avec le Christ

« (…) il n’est pas de honte pour qui espère en toi. Et maintenant, de tout cœur, nous te suivons, nous te craignons et nous cherchons ta face. Ne nous laisse pas dans la honte, agis envers nous selon ton indulgence et l’abondance de ta miséricorde. Délivre-nous en renouvelant tes merveilles, glorifie ton nom, Seigneur. » (Dn 3, 40-43, 1re lecture du jour)

Résolution

Reconnaître ma « dette » envers mon Créateur, mon Dieu, mon Père. Considérer comment il agit envers moi et voir en quoi j’ai une attitude d’exigence et d’auto-défense envers mes frères. Demander la grâce de vivre au contraire dans l’acceptation et le don de moi-même.

Anne-Marie Terrenoir, consacrée de Regnum Christi
http://www.regnumchristi.fr


"Alors Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. »

Pierre va devenir l’intendant des biens de Jésus, de son amour infini, il pose à Jésus la question de savoir combien de fois il devra pardonner ! Jésus proclame la parabole de la remise des dettes. Dieu nous a pardonné afin que nous puissions, nous aussi, entrer dans la démarche du pardon pour retrouver une vie filiale avec notre Père et une vie fraternelle avec nos frères. C’est la réalité que la communauté des amis de Jésus doit vivre. Il y a un lien entre le trésor immense de l’amour infini de Dieu qui nous est donné et les rapports que nous avons les uns avec les autres. Libérés de nos fautes, nous pouvons marcher sur un chemin de pardon et de miséricorde. La pitié situe chacun de nous à notre juste place, le pardon offert met en lumière la beauté de l’humanité. Jésus veut nous faire entrer dans sa compassion. Bien souvent nous demandons à quelqu’un de nous pardonner. Sur la croix, tous nos refus d’aimer sont tombés dans le cœur de Jésus : « Il est devenu péché pour nous, lui qui n’a jamais péché. » Il a donné sa vie pour nous et Dieu notre Père a accepté son offrande pour nous réconcilier. Il prend en pitié chacun de nous et il nous demande de faire ainsi pour pouvoir vivre ensemble.

"Ainsi, le royaume des Cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Il commençait, quand on lui amena quelqu’un qui lui devait dix mille talents (c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent). Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette. Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout.” Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette. Dieu nous remet toutes nos dettes dans la vérité de son amour annoncé dans le mystère pascal. Cette parole est précieuse, elle nous invite à mesurer la grâce à laquelle nous sommes appelé pour qu’advienne le Royaume de Dieu. Bénéficiant de l’échange d’amour avec Dieu, vivant de la foi en Jésus, nous réalisons les merveilles que Dieu a faites pour nous. Il manifeste le Maitre « Saisi de pitié » devant l’indigence de l’humanité qui mendie son Amour. C’est rempli de miséricorde que Dieu aime et nous voulons nous comporter ainsi dans nos rapports fraternels. Quand nous prions, nous voulons que Dieu nous écoute et nous aimons sentir sa Présence pour avancer dans l’intimité avec lui. Or, c’est dans l’amour fraternel et le pardon, que la communion avec Dieu se construit.

"Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d’argent. Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant : “Rembourse ta dette !” Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai.” Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait. Seul le pardon ouvre un horizon nouveau, une reconnaissance qui redonne la vie en apprenant à dire merci. Le reconnaître, c’est laisser notre cœur se dilater de reconnaissance. Celui qui n’a pas pardonné, comme celui n’a pas reçu la remise de sa dette, est emprisonné en lui-même. L’appel à la pitié nous touche vraiment. Notre cœur est compatissant et nous sommes proches de celui qui nous a remis notre dette. C’est ainsi que le Royaume de Dieu habite notre terre et que de bonnes choses nous sont données chaque jour. Le pardon vient de l’amour infini de Dieu pour nous et de son amour pour les autres. Nous avons conscience de l’amour infini dont nous sommes aimés, c’est notre joie, elle est parfaite ! Dans cet amour incroyable, nous voulons accueillir nos frères avec le même amour dont nous sommes aimés. Cette parole est précieuse, nous nous l’appliquons à nous-mêmes. Jésus est Celui qui pardonne à tous ses frères, de tout son cœur. Nous sommes invités à contempler la grâce à laquelle nous sommes appelé. Pardonner pour que vienne le Royaume offert est le moyen royal et concret d’y entrer.

Nous demandons la grâce de comprendre cette parole de Dieu pour la mettre en pratique.

Père Gilbert Adam

http://www.pere-gilbert-adam.org



Avoir pitié de notre prochain comme Dieu a eu pitié de nous

Seigneur et Maître de ma vie,

ne m'abandonne pas à l'esprit de paresse, de découragement,

de domination et de vain bavardage.

(On fait une prosternation)

Fais-moi la grâce, à moi ton serviteur/ta servante,

de l'esprit de chasteté, d'humilité, de patience et de charité.

(On fait une prosternation)

Oui, Seigneur et Roi, accorde-moi de voir mes fautes

et de ne pas condamner mon frère,

toi qui es béni dans les siècles des siècles.

Amen. (On fait une prosternation.

Ensuite on dit trois fois en s'inclinant jusqu'à terre :)

Dieu, aie pitié de moi, pécheur.

Dieu, purifie-moi, pécheur.

Dieu, mon créateur, sauve-moi.

De mes nombreux péchés, pardonne-moi !   

Prière de saint Ephrem le Syrien

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