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Chorale Belgo-Burundaise CSFA
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3 janvier 2021

Évangile et Homélie du Dimanche 03 Jan 2021. Solennité de l'Épiphanie du Seigneur

Lectures de la messe

Première lecture

« La gloire du Seigneur s’est levée sur toi » (Is 60, 1-6)

Lecture du livre du prophète Isaïe

Debout, Jérusalem, resplendis !
Elle est venue, ta lumière,
et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.
Voici que les ténèbres couvrent la terre,
et la nuée obscure couvre les peuples.
Mais sur toi se lève le Seigneur,
sur toi sa gloire apparaît.
Les nations marcheront vers ta lumière,
et les rois, vers la clarté de ton aurore.
Lève les yeux alentour, et regarde :
tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ;
tes fils reviennent de loin,
et tes filles sont portées sur la hanche.
Alors tu verras, tu seras radieuse,
ton cœur frémira et se dilatera.
Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi,
vers toi viendront les richesses des nations.
En grand nombre, des chameaux t’envahiront,
de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha.
Tous les gens de Saba viendront,
apportant l’or et l’encens ;
ils annonceront les exploits du Seigneur.

– Parole du Seigneur.


Psaume 71 (72), 1-2, 7-8, 10-11, 12-13)

Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !

En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !

Les rois de Tarsis et des Îles apporteront des présents.
Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les pays le serviront.

Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.


Deuxième lecture

« Il est maintenant révélé que les nations sont associées au même héritage, au partage de la même promesse » (Ep 3, 2-3a.5-6)

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens

Frères,
vous avez appris, je pense,
en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous :
par révélation, il m’a fait connaître le mystère.
Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance
des hommes des générations passées,
comme il a été révélé maintenant
à ses saints Apôtres et aux prophètes,
dans l’Esprit.
Ce mystère,
c’est que toutes les nations sont associées au même héritage,
au même corps,
au partage de la même promesse,
dans le Christ Jésus,
par l’annonce de l’Évangile.

– Parole du Seigneur.


Évangile (Mt 2, 1-12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 2, 1-12)

 

Jésus était né à Bethléem en Judée,
au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d’Orient
arrivèrent à Jérusalem
et demandèrent :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé,
et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple,
pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent :
« À Bethléem en Judée,
car voici ce qui est écrit par le prophète :
Et toi, Bethléem, terre de Juda,
tu n’es certes pas le dernier
parmi les chefs-lieux de Juda,
car de toi sortira un chef,
qui sera le berger de mon peuple Israël.
»

Alors Hérode convoqua les mages en secret
pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :
« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant.
Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer
pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent.

Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient
les précédait,
jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit
où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile,
ils se réjouirent d’une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison,
ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;
et, tombant à ses pieds,
ils se prosternèrent devant lui.
Ils ouvrirent leurs coffrets,
et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,
ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

– Acclamons la Parole de Dieu.


Evangile - Extraits de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris-France, 1980-2020. Tous droits réservés.


Homélies ou Méditations du jour

Homélie YouTube

 

Père, Diacre, Eveque



Homélies - Abbé Philippe Link

Dieu avait tout préparé un peuple capable de l’attendre, une humanité capable de le chercher et enfin il était né. Et pourtant il manquait quelque chose. La rencontre ne se faisait pas encore. Il manquait une toute petite chose… Ce ciel dont ils se sentaient les esclaves, les mages le regardaient avec fascination et avec inquiétude. Mais un jour, ils le regardent avec surprise… Dans ce ciel qui tourne froidement et qui fait froidement tourner le destin des hommes, quelque chose soudain change : une étoile, une étoile qui fait signe (Mt 2,2). Elle brise la routine cosmique, elle perturbe la fatalité, elle appelle discrètement vers du nouveau, vers de la liberté, vers de la vie, vers un autre horizon. Dieu a envoyé une étoile qui éveille le cœur, qui éveille la joie, cette boussole intérieure.

En ce jour de l’Épiphanie, croyons que, non seulement Dieu nous a tout donné pour la rencontre, à nous tous ensemble, l’humanité, mais qu’à chacun et à chacune, à chaque homme, à chaque femme, Dieu lance un appel personnel : Il donne une étoile, serait-ce dans la nuit la plus profonde et la plus longue. Dieu veut se manifester à tout homme, à toute femme. Il nous faut, nous baptisés, être témoins et espérer cela pour tout homme. Un jour où l’autre, dans nos existences, monte cette étoile de l’appel discret et personnel de Dieu. Une petite lumière lancinante qui nous dit : « la vraie vie est ailleurs ». Dieu nous fait signe, même si nous ne reconnaissons pas encore la main de Dieu derrière. Et cette lueur, ne brille pas comme toutes ces choses qui tournent autour de nous et finissent par nous asservir. C’est quelque chose qui éveille la liberté au fond de nous. Dieu fait signe : Il commence à se manifester personnellement à nous comme un vivant, à travers une rencontre qui nous découvre sa présence, à travers une paix inconnue qui nous saisit dans le silence. Dieu fait lever son étoile, un jour où l’autre, sur toute vie. On peut l’ignorer, on peut choisir de se laisser mener comme toujours par toutes ces choses qui tournent et nous entraînent, et désorientent la boussole de notre cœur. Pourtant il y aura toujours eu, dans une vie humaine, l’appel d’une liberté plus vraie, cette lueur qui est venue réveiller notre nostalgie de Dieu, notre soif de nous mettre à sa recherche, à sa suite.

Or l’étoile nous attire toujours, comme les mages, vers Jérusalem, vers l’Écriture (Mt 2,1), nous fait redécouvrir la communauté qui est capable de nous montrer le visage du Christ. Dieu nous a fait signe, il nous a touchés, attirés, séduits peut-être, mais cette expérience devra être comprise à la lumière des Écritures, comme le vivent les mages. Les mages ont fait l’expérience de l’appel personnel de Dieu, ils se sont déjà mis en route, mais ils ne peuvent pas trouver le Christ, sans passer par Jérusalem. On ne trouve pas le Christ directement sans passer aujourd’hui par l’Église. Là, ils apprennent qui est celui qui les attire, Jésus ! Ils apprennent à le trouver.

Quand nous comprenons que Dieu se manifeste dans nos vies, alors nous trouvons un goût neuf  pour la Bible. On y cherche Dieu. Avant, on connaissait peut-être les Écritures aussi bien que les habitants de Jérusalem, mais comme eux on ne demandait pas grand-chose à la Bible, on n’avait pas vraiment soif. C’est l’étoile qui a donné soif aux mages d’entendre la Parole. Les mages se sont laissés interpeller par un Dieu vivant qui leur faisait signe. Ceux qui n’ont pas saisi que Dieu les appelle et les attire personnellement, ceux-là peuvent posséder les Écritures, les dogmes et toute la religion, sans vraiment rencontrer le Dieu vivant. Hérode et les grands prêtres, nous l’avons entendu (Mt 2,3), ont eu trop peur de lever les yeux vers le ciel, et d’y découvrir l’étoile, l’appel de Dieu. Trop peur de devoir perdre leur petit royaume, trop peur de reconnaître que Dieu se manifeste et que réellement il est vivant.

Mais nous, regardons l’étoile, redécouvrons tous ces signes par lesquels Dieu nous a manifesté et nous manifeste encore personnellement sa présence dans nos vies, et laissons-nous gagner par la joie qui s’éveille à ce moment-là. Regardons l’étoile, redécouvrons l’appel de Dieu, dans notre vie.

 « Quand ils virent l’étoile les mages éprouvèrent une très grande joie » (Mt 2,10). Laissons-nous conduire par la joie.

Abbé Philippe Link

https://carrefours.alsace



Homélies regnumchristi

Prière
Seigneur, je viens te prier, t’ouvrir mon cœur, te recevoir. Les mages étaient des chercheurs infatigables de la vérité, fais que moi aussi je puisse chercher ton visage caché là où je ne m’y attends pas.
Demande
Seigneur, je viens te prier, t’ouvrir mon cœur, te recevoir. Les mages étaient des chercheurs infatigables de la vérité, fais que moi aussi je puisse chercher ton visage caché là où je ne m’y attends pas.
Réflexion
  1. « Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. » L’Évangile d’aujourd’hui nous présente deux contextes qui s’opposent, l’un à Bethléem et l’autre à Jérusalem. Ce contraste perdurera pendant toute la vie de Jésus, jusqu’à sa mort. À Bethléem, Dieu se fait homme ; à Jérusalem un homme se prend pour Dieu, il se fait maître de la vie et de la mort. À Bethléem brille l’étoile, à Jérusalem elle avait disparu. À Bethléem règne « une très grande joie », à Jérusalem on est « bouleversé ». 
  2. Les mages arrivent d’abord à Jérusalem, mais le faste de la cour d’Hérode ne les convainc pas. Leur cœur cherche autre chose, la gloire d’Hérode ne correspond pas à l’exigence de leur désir profond. Aujourd’hui encore, nous nous trouvons au milieu de ces deux contextes, la « ville des hommes » et la « ville de Dieu », selon l’image de saint Augustin. Ces deux « villes » cohabitent, souvent même dans notre propre cœur, comme l’ivraie et le bon grain. On y trouve des désirs de bien et des désirs égoïstes. Les mages nous enseignent à écouter le gémissement de notre cœur qui tend vers le vrai bien, et à ne pas nous laisser éblouir par les mensonges et les artifices qui nous séduisent.
  3. Comme les mages, nous voulons nous mettre en route, suivre l’étoile et ne pas rester coincé dans notre « Jérusalem ». Pour chacun de nous, Dieu allume une étoile, c’est-à-dire qu’il affine en nous, avec notre collaboration, l’intuition du bien. La conversion n’est pas seulement un changement dans nos convictions religieuses ou dans nos attitudes extérieures, mais surtout une transformation de notre cœur selon celui du Christ. Cette conformation au Christ se réalise petit à petit, par les sacrements, la lecture de la Parole, la prière, l’étude du catéchisme, la lecture de la vie des saints, la réflexion et la contemplation, la charité, le travail, les amitiés… et surtout par les grandes et petites expériences de la vie quotidienne qui sont, chacune à leur manière, un petit enseignement du Christ qui me révèle quelque chose. Chacun de nous, avec les mages, est appelé à passer de sa « Jérusalem » à Bethléem, de la vie sans Dieu à la crèche, du trouble à la joie, des ténèbres à la lumière. 
Dialogue avec le Christ
Seigneur, les mages t’ont cherché et t’ont trouvé. Ils ne sont pas restés enfermés dans leur science, pensant pouvoir expliquer le monde avec leur seule intelligence. Ils ont mis leur connaissance au service d’une vérité qu’ils savaient plus grande qu’eux, conscients d’être toujours en recherche. Cette humilité leur a permis de te trouver, toi, le Dieu caché. Ouvre mon cœur à ta vérité, à tes goûts, à tes critères, à ta manière de voir les choses. Rends-moi humble pour me convertir chaque jour.
Résolution
Aujourd’hui, je demanderai à Dieu, après un fait, une rencontre ou une circonstance, ce qu’il veut me dire à travers cela.
Frère Melchior Poisson, LC


MÉDITER AVEC LES CARMES

Dans l'Évangile de Matthieu les deux premiers chapitres, appelés souvent évangile de l'Enfance, tranchent un peu sur le reste. Ils constituent une sorte de prologue, écrit à la manière juive, et mêlant avec souplesse les événements et leur interprétation théologique.

Notre intelligence occidentale, éprise de rigueur et de clarté, achoppe sur ce genre de récits. D'instinct nous allons du détail à l'ensemble, et nous sommes prompts, c'est compréhensible, à récuser l'ensemble quand un détail nous arrête ; or c'est la démarche inverse qui nous est demandée ici : il nous faut partir de la signification religieuse du récit, pour apprécier les détails en fonction de la visée globale.Le texte d'aujourd'hui, consacré à la visite des Mages, se continue dans l'Évangile de saint Matthieu par trois autres épisodes : la fuite en Égypte, le massacre des enfants innocents et l'installation à Nazareth.

Hormis Jésus, le personnage central qui revient dans les quatre tableaux, c'est Hérode, Hérode le bâtisseur, Hérode le cruel, jaloux de son pouvoir ; et le fil rouge qui relie les quatre scènes, c'est le conflit entre les deux rois, le vieux despote et Jésus-Messie, "le roi des Juifs qui vient de naître"(Mt2,2). Mais ce roi Hérode, bien connu des historiens, est pour l'évangéliste Matthieu le symbole du refus d'accueillir le Christ et son message, et ainsi, c'est tout le destin du Christ qui nous est présenté en raccourci dès le prologue de Matthieu : accueilli par les hommes de bonne volonté, Jésus sera rejeté par les responsables de son peuple.

Un autre thème théologique est fondu dans le récit de la venue des Mages, celui du salut universel. En effet ce sont des païens qui se présentent à Jérusalem, cherchant le roi des Juifs ; ce sont eux qui reprennent la route alors que Jérusalem ne bouge pas ; ce sont eux enfin qui entrent dans la maison et adorent l'Enfant, devançant le geste de leurs frères païens de tous les temps qui entrent dans l'Église pour y trouver leur Sauveur. À partir de cette rencontre avec Jésus, les Mages, devenus croyants, rompent avec Hérode. Et Dieu les avertit, non par un astre, mais par un ange, comme il fait avec ses élus.

Sur cette toile de fond d'une théologie du salut, les détails du texte prennent leur vraie valeur. Mais il nous faut renoncer une fois pour toutes à aligner ces vieux textes du premier siècle sur nos habitudes occidentales. Notre foi chrétienne repose, en définitive, non sur un résidu historique impossible à déduire des textes actuels, mais sur les témoignages des divers disciples, témoignages rendus au même Christ et habillés des images venues des traditions d'Israël.

Les Mages venus de l'Orient sont des savants, perses ou babyloniens, probablement astrologues, qui ont pu avoir contact avec le messianisme israélite dans les juiveries de Babylone, encore florissantes à l'époque. À travers eux, c'est le monde de la science qui se met en marche vers le Christ-Messie, c'est l'univers des païens qui se tourne vers la lumière de l'Évangile.

Rien ne dit qu'ils étaient trois, sinon peut-être le nombre des cadeaux, et il est sûr qu'ils n'étaient pas rois : ils ne le seront pas, d'ailleurs, dans la tradition chrétienne, avant le Livre arménien de l'enfance, daté du VIème siècle. Quant au fait de la venue de Mages orientaux à l'occasion de la naissance de Jésus, il n'offrait, de soi, rien d'invraisemblable, puisqu’un événement similaire eut lieu en l'an 66, au dire de trois historiens romains qui rapportent, en effet, que le mage Tiridates vint de l'Orient adorer Néron. (Dion Cassius, 63,1,1-7; Suétone, Nero 13; Pline, Hist. 30,2,14).  De même, d'après la tradition juive, Hillel, le "Babylonien", avait fait, à pied, le trajet de Babylone à Jérusalem, en 20 av.J.-C.

En ce qui concerne l'astre, quels que soient le point de départ matériel et l'observation de base, l'essentiel - et ce que le texte souligne - est que les savants y ont vu un signe, rejoignant ainsi la tradition juive, qui  considérait l'Astre issu de la tribu de Jacob comme l'un des symboles du Messie attendu :" Je le vois, mais non pour maintenant, je le contemple, mais non de près : un astre est issu de Jacob et un sceptre a surgi d'Israël "(Nb 24,17, oracle de Balaam).Déjà les théologiens du Moyen-Âge, dans leur solide bon sens, avaient remarqué qu'il ne pouvait guère s'agir d'un corps céleste ordinaire, puisque son éclat était intermittent et son mouvement discontinu.

Pour saint Matthieu, l'arrivée des Mages à Bethléem marque l'accomplissement des promesses de l'ancienne alliance ; mais en même temps elle annonce le destin du Christ. Quant à nous, si nous dégageons l'épisode des Mages du folklore de la fête des Rois et de sa lumière dorée, si nous le lisons comme Matthieu l'a écrit, comme une catéchèse biblique sur les événements de l'Enfance du Messie, nous pouvons y découvrir l'appel de Jésus à notre foi adulte.

Aujourd'hui encore il faut opter, et donc nous mettre en route ; aujourd'hui encore il faut nous ouvrir à l'universel ; aujourd'hui encore il faut accepter que l'espérance vienne au monde à travers l'humilité du fils de Dieu.

https://www.mariedenazareth.com



Homélies du père Jacques Fournier

 

 

Dimanche 3 janvier 2021 L’Épiphanie de Notre Seigneur

 

Références bibliques :

 

Du livre du prophète Isaïe. 60. 1 à 6 : « Les nations marcheront vers la lumière. » Psaume 71 : « Dieu donne au roi tes pouvoirs, à ce fils de roi ta justice. » Lettre de saint Paul aux Éphésiens. 3. 2 à 6 : »Ce mystère, c’est que les païens sont associés au même héritage. » Évangile selon saint Matthieu. 2. 1 à 12 : »Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? »

 

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En lisant cet épisode de l’enfance de Jésus, il faut aller au-delà du genre littéraire utilisé par saint Matthieu. En réalité, le récit des faits rapportés par lui devient un récit théologique élaboré à la lumière du mystère pascal.

 

DE L’ENFANCE A LA RESURRECTION

 

Une lecture attentive nous le fait découvrir par plusieurs détails. Ils nous ouvrent une lecture plus large que le merveilleux immédiat de cette « épiphanie », même si elle se situe dans le prolongement du prophète Isaïe.

 

Le titre de « Rois des Juifs », par lequel les mages désignent le nouveau-né, réapparaîtra dans la bouche de Pilate au moment du procès de Jésus et de sera l’inscription de l’écriteau de la croix. Devant ce même questionnement de la part des mages, le roi et les prêtres ne dépassent pas leur interprétation humaine de l’Écriture. Et ce sont les païens, les nations, qui iront jusqu’au seuil du mystère.

Cette attitude des interlocuteurs des mages rejoint celle des chefs juifs durant la vie publique et la Passion de Jésus. La manifestation de Jésus aux mages est ainsi le commencement et le germe de la manifestation plénière qui se déploiera dans la mort et la résurrection du Christ, manifestation qui éclatera au matin de la Pentecôte.

 

 

 

LE SALUT DES NATIONS

 

 

Il ne faut pas non plus réduire la visite des mages à une aimable scène un peu folklorique permettant de mettre un peu de couleur dans les crèches. Saint Matthieu marque la nouveauté radicale que Jésus révèle dans sa mission de salut et que saint Paul souligne dans toute sa prédication. Le passage de la lettre aux Éphésiens le rappelle aujourd’hui : les païens ont accès au salut sans être fils d’Israël.

 

A la question des mages, le pouvoir religieux et les scribes répondent sans hésitation : le Messie doit naître à Bethléem. Il leur suffit de s’appuyer sur la connaissance des Écritures. Mais ils jugent inutile de vérifier le fait dont on vient de les mettre au courant. S’ils ont la connaissance de ce qu’en dit le prophète, ils ne jugent pas utile de se mettre en route à la rencontre de celui dont ils viennent de parler. Ils restent figés et enfermés dans leurs certitudes, comme ils le seront tout au long du ministère de Jésus. « Ils disent et ne font pas », dira plus tard Jésus à leur propos.

 

De leur côté, les mages païens qui cherchent la vérité, se renseignent auprès de ceux qui leur paraissent les plus aptes à les éclairer au moment où l’étoile n’est plus là pour éclairer leur chemin. Quand on leur indique une orientation possible pour la trouver, ils reprennent leur recherche. A Bethléem, la « synagogue » en sera absente.

 

En offrant au nouveau-né l’hommage des nations lointaines, les mages païens réalisent, par leur comportement, les prophéties messianiques qu’attendaient les juifs croyants. Païens de bonne volonté, les mages préfigurent tous ceux qui accèderont à la Bonne Nouvelle du salut universel en acceptant de vivre la vérité qu’ils ont découverts, même partiellement.

 

ACCUEILLIR LE PROJET DE DIEU

 

Lorsque nous méditons aujourd’hui cette manifestation universelle de Dieu, c’est-à-dire la révélation de son dessein de salut pour tous les hommes, nous ne pouvons faire autre chose que de nous demander, à notre tour, comment nous l’accueillons. Parler de salut universel, ce n’est pas seulement évoquer une vague espérance spiritualiste qui, dans une pieuse confusion, regrouperait toutes sortes de courants plus ou moins religieux ou philosophiques, Jésus n’étant alors que l’image symbolique privilégiée. Le salut est une réalité dont la souche est en Jésus, le Christ.

 

Dans le même temps, il ne se greffe pas que sur la seule Promesse et la seule Alliance d’Israël. C’est parce qu’il est pleinement homme que le Christ peut être le sauveur de tous les hommes. Les racines même du salut sont dans l’humanité plénière de Jésus. C’est elle qui est universelle et qui assume tous les hommes, de tous les temps, de toute race, de tout pays et de toutes cultures.

 

Les mages nous révèlent ainsi que tous les hommes peuvent accéder à la foi au travers des signes qu’ils reçoivent de Dieu. Il faut les vérifier sans doute, mais il faut surtout en tirer les conséquences. Comme eux nous devons nous mettre en route quand Dieu nous fait signe.

 

LE MYSTERE DE CETTE UNIVERSELLE THEOPHANIE

 

Dieu ne se découvre pas en conclusion d’un raisonnement, même si ce raisonnement s’appuie sur la Parole et l’Écriture. C’est la foi et l’intelligence du cœur qui le révèlent. Dieu est amour et seul l’amour dont nous vivons nous introduit dans son mystère. La meilleure des logiques elle-même ne peut nous y introduire.

 

Le silence de Dieu est trop souvent issu du bavardage des hommes, de notre manie de parler, d’expliquer, de définir. On comprendrait mieux ce qu’il nous dit avec patience, si l’on savait observer amoureusement les signes qu’il nous donne. Dieu sait attendre que l’homme se taise pour l’entendre, et c’est alors qu’il nous parle et se manifeste.

 

Si éloignés de nous par leurs religions, leurs convictions, leur athéisme même, les « païens » d’aujourd’hui ne le sont pas de Dieu, parce qu’il les aime tous et sans aucune exception. Les différences sociales et culturelles peuvent nous paraître si grandes que nous avons du mal à croire que le Seigneur est venu pour tous ces hommes, ces milliards d’hommes.

 

Mais vous savons que l’amour de Dieu est universel et infini, comme est universel le salut en Jésus-Christ, parce qu’il traverse toute l’épaisseur de notre réalité humaine. La nôtre comme la leur. Ce qui suppose la conversion et l’accueil dans la pauvreté et la vulnérabilité qui est le lot de tous les hommes. Les mages savants durent quémander leur chemin. Nous aussi nous avons à le quémander.

 

Dans le même temps, nous nous demandons pourquoi leur chemin ne rejoint pas le nôtre. Les mages ont pris un autre chemin après la rencontre de l’enfant, roi des juifs et Messie. Saint Matthieu le souligne pour nous dire que le retour vers les scribes n’était pas la bonne orientation.

 

L’Esprit de Dieu les a guidés autrement. Lui seul sait pourquoi et comment. Acceptons, nous aussi, d’être parfois déroutés de nos certitudes premières.

 

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La rencontre de Dieu, qui s’épanouira dans la claire vision de sa splendeur, n’est possible que dans l’ouverture, la recherche, la disponibilité et l’acceptation joyeuse et incessante de l’inattendu d’aujourd’hui.

 

Elle se joue pas seulement au moyen de preuves irréfutables, même si elles sont celles que nous voulons étayer sur l’Écriture. Cette rencontre ne se réalise que dans une relation vivante et actualisée avec Lui dans la foi. Les scribes d’Israël et les mages d’Orient en sont les témoins, chacun dans la manière dont ils ont vécu le même événement.

 

« Seigneur, tu as révélé ton Fils unique aux Nations, grâce à l’étoile qui les guidait. Daigne nous accorder, à nous qui te connaissons déjà par la foi, d’être conduits jusqu’à la claire vision de ta splendeur. » (Prière d’ouverture de la messe)

https://eglise.catholique.fr



Homélies - evangeli.net

«En entrant dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui»

Aujourd'hui, le prophète Isaïe nous encourage: «Lève-toi, et resplendis! Car ta lumière paraît, et la gloire de Yahvé s'est levée sur toi» (Is 60,1). Cette lumière qu'avait vue le prophète est l'étoile qu'ont vue les Rois Mages en Orient, avec beaucoup d'autres. Les Mages découvrent sa signification. Les autres la contemplent comme quelque chose qui leur parait admirable, mais qui ne les affecte pas. Et, ainsi ils ne réagissent pas. Les Mages se rendent compte que par elle, Dieu leur envoie un message important qui vaut la peine de passer par les désagréments de laisser de côté de choses sûres et de s'aventurer dans un voyage incertain: l'espérance de trouver le Roi les amène à suivre cette étoile qu'avaient annoncée les prophètes et que le peuple d'Israël avait attendu depuis des siècles.


Ils arrivent à Jérusalem, la capitale des juifs. Ils pensent que là on saura leur indiquer le lieu précis où est né son Roi. Effectivement, on leur dira: «A Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète» (Mt 2,5). La nouvelle de l'arrivée des Mages et leur question se propagea par tout Jérusalem en peu de temps: Jérusalem était alors une petite ville, et la présence des Mages avec leur suite a dû être remarqué par tous les habitants, en effet «le roi Hérode fut pris d'inquiétude, et tout Jérusalem avec lui» (Mt 2,3), nous dit l'Évangile.


Jésus-Christ croise la vie de beaucoup de personnes, qui ne s'intéressent pas à lui. Un petit effort aurait changé leurs vies, ils auraient rencontré le Roi de la joie et de la paix. Cela requiert de la bonne volonté de le chercher, de bouger, de demander sans nous décourager, comme les Mages, de sortir de notre apathie, de notre routine, d'apprécier l'immense chance de trouver le Christ. Si on ne le trouve pas, on n'a rien trouvé dans la vie, car Lui seul est le Sauveur: trouver Jésus c'est trouver le Chemin qui nous amène à connaître la Vérité qui nous donne la Vie. Et, sans Lui, rien de rien ne vaut la peine.

Abbé Joaquim VILLANUEVA i Poll (Barcelona, Espagne)

http://evangeli.net/evangile



Homélies - Père Gilbert Adam

 

 

"Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »"

En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » L’Epiphanie nous ouvre à l’universalité du salut offert en Jésus-Christ, à la crèche. Les mages font escale à Jérusalem, là, ils auront des indications quant à ce Roi des Juifs qu’ils cherchent à adorer. L’adoration est un mouvement d’amour qui part d’un cœur aimant, profond, qui donne sa place à Dieu. Elle est la manifestation du nouvel Amour dont nous avons besoin. Celui qui rassasie notre soif de sagesse quand nous cherchons Dieu dans le quotidien de nos existences nous éclaire. Melchior, Balthazar et Gaspard se sont mis en route pour offrir à Jésus leurs présents, l’or, l’encens et la myrrhe. Les prêtres et les scribes, à partir de l’Ecriture, donnent l’indication du lieu où doit naître cet enfant. Ils ne sont pas impressionnés ni retenus par l’annonce des mages venus d’Orient. Les mages sont les prémices de tous les peuples de la terre pour qui s’ouvre le royaume de Dieu. Ils s’ouvrent à l’inconnu, ils savent avancer, ils savent prendre des risques. Ils donnent leur présents à Jésus et ils adorent, ils connaissent la joie.

« Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Hérode s’oppose à toute adversité ; il est jaloux de ses prérogatives. La manifestation de Dieu sur la terre est vécue pour lui comme une agression. Il possède le pouvoir, ou plutôt, le pouvoir le possède. Les chefs des prêtres et les scribes d’Israël sont enfermés dans leur certitude et dans leur conviction ! Ils évoquent l’intelligence humaine dans leur recherche de Vérité. Aujourd’hui encore des hommes font un long chemin pour découvrir le mystère de la Présence de Jésus. La Parole de Dieu nous est donnée pour en saisir le sens. Le petit Enfant de la Vierge Marie fait son entrée dans le monde, c’est le Fils de Dieu. L’Enfant Jésus ne parle pas, il est la Parole vivante qui demeure emmaillotée. Il est le Roi des Juifs qui sera reconnu lors de sa Passion par le centurion. Il pourra alors attirer toute l’humanité qui sera en lien avec lui.

« Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. » Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. La Lumière conduit les Rois Mages jusqu’à l’enfant de Bethléem. Dieu se manifeste à eux. Devant un enfant et sa mère, ils discernent le Roi de monde. Ils sont témoins de l’amour qui habite le cœur de cet Enfant et qui habite le cœur de Marie sa mère. Cet Amour, la Lumière de Dieu, sera manifestée au monde. Les Rois Mages offrent ce qu’ils avaient emmené pour Jésus. Ils sont ainsi invités à entrer dans l’amour de Jésus et de Marie. Entrer dans cet amour qui se propage est une expérience unique. Jésus est en croissance, il ne retient pas les Mages. Son amour veut se propager à l’univers tout entier pour y instaurer la civilisation de l’amour. C’est ce nouvel amour qui seul peut régénérer l’humanité. Nous sommes tous invités à le découvrir dans l’adoration. Si le feu de l’Amour nouveau prend corps en nous, si nous brûlons comme un grand feu, notre entourage en sera illuminé.

 

Nous demandons la grâce d’être convertis par la lumière de la Parole de Dieu.

Père Gilbert Adam

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Evangile de dimanche: mystère et boule d’amour

«Debout Jérusalem resplendis! Elle est venue ta lumière et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. […] Les nations marcheront à ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore.» Après la prophétie pétillante d’Isaïe annonçant la visite des Mages, on attendrait un texte d’Evangile un peu plus enthousiaste au moment où elle se réalise. Au lieu de cela, une dramaturgie se met en place. L’ombre d’Hérode le Grand plane sur la crèche et couvre sur son passage les lueurs pâles de Jérusalem.

La ville en émoi frissonne autour de son roitelet qu’elle méprise pourtant. La hiérarchie du Temple s’agite. Ils savent leur trône posé sur le même socle que celui du souverain. Que l’un vacille et les deux s’écroulent! Ils s’inquiètent, obéissent, récitent leur leçon sur le bout du doigt, visent juste mais ne font pas le lien. «Il est écrit…» proclament-ils, savants, mais la Parole stérilisée demeure lettre morte. Jusqu’au bout ils feront preuve d’un statisme exaspérant. Vissés au Temple plus solidement que toutes les statues qu’ils ont refusé d’y installer. Ils n’en bougeront jamais jusqu’à la fin de l’Evangile. Fantoches dans un château de cartes: au premier mot de liberté, tout s’effondre.

Sont-ils seulement capables de soupçonner l’irrésistible brise légère de la mangeoire de Bethléem ou le vent nouveau qui souffle sur le monde dans le silence incandescent des étoiles de la nuit? Hérode pourtant moins pieux a l’intuition plus affutée. Il pressent le changement même s’il n’ose y voir une chance. Auréolé de sa superbe il s’enferre dans la terreur.

Des Ecritures, les Mages n’en savent pas tant, mais ils cherchent. Leur science sonde l’infini des cieux, scrute les étoiles, s’étonne qu’elles brillent. Nulle certitude en cette immensité, juste autant de questions que d’astres. Contrairement à l’élite sacerdotale, ils n’ont pas assigné Dieu à résidence dans l’étroitesse du sanctuaire. Ils pensent avec le poète Isaïe que «le ciel est son trône et la terre l’escabeau de ses pieds.»

«Nul snobisme ni chasse-gardée, les sages ont des

coffres-forts ouverts comme leur esprit.»

Alors ils lèvent la tête et observent, admirent, adorent déjà Celui qu’ils ne connaissent pas encore. Leur émerveillement a la fraîcheur scintillante des yeux d’enfants. Ils bougent, ne tiennent pas en place, suivent les rêves qui s’allument dans le ciel, écoutent la voie des songes, questionnent encore quand on les gave de réponses toutes cuites. Ils ne se baladent pas avec une cour et des chaises à porteur, ils marchent et tombent à terre, s’inclinent, se prosternent. Leurs sentiers suivent la route de l’incarnation: du ciel à la terre, comme Jésus.

Leur cheminement initiatique les mène d’une boule de feu à une boule d’amour, d’une star à une anti-star, de la complexité à étudier le cycle des planètes à la simplicité d’entrer dans le cycle de la vie: bercer, nourrir, porter, langer, bercer, nourrir… l’amour est d’une simplicité émouvante! Leurs fronts dressés à hauteur des galaxies se baissent au rang de la fragilité du monde. Les barricades tombent, l’autorité de leur érudition ne les éloigne pas du monde des bergers.

Nul snobisme ni chasse-gardée, les sages ont des coffres-forts ouverts comme leur esprit. D’ailleurs leur mission dévoile le lieu du seul véritable pouvoir, de la suprême liberté: celui de tout donner. L’or des couronnes et de l’oncle Picsou, les écrans de fumée de l’encens des sacrifices, les espaces réservés des grands-prêtres, les privilèges auto-octroyés des uns et des autres, et même la myrrhe si précieuse et si rare, la myrrhe du bien-être et des pommades: tout est déposé devant la paille.

Où comprendre mieux, sinon devant le berceau du tout petit, l’inanité des prétentions du monde à gouverner et à posséder «le règne, la puissance et la gloire»?Un seul en reste définitivement capable sans en faire mésusage: l’Unique roi de la crèche!

Didier Berret | Vendredi 1er janvier 2021

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Réflexion sur l'évangile par Père Yvon-Michel Allard

Chercheurs de Dieu

 «Jésus était  né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand». Ce sont les seuls mots  de Matthieu sur la naissance de Jésus. Matthieu semble s’intéresser très peu à  l’événement en tant que tel, à la différence de Luc. Par contre, dans le récit  de la visite des Mages qui présente une sorte d’introduction à tout son  évangile, il met l’accent sur la «signification» de cette naissance.

...le contact avec Dieu ouvre des voies inconnues et change notre façon de penser, d’agir et de vivre.

L’arrière-fond historique du récit  symbolique des rois-mages comporte deux aspects principaux : Il y a tout d’abord  l’agressivité du vieux roi Hérode dont la pathologie paranoïaque est bien  connue. Jésus, le nouveau libérateur d’Israël, est poursuivi par un roi ennemi  tout comme Moïse l’avait été en Égypte par le pharaon.

Un autre aspect important est que Matthieu  a écrit son évangile pour les chrétiens d’origine juive de Syrie. Ceux-ci se  croyaient supérieurs au reste du monde parce qu’ils appartenaient au peuple  choisi. Devant cet orgueil et cet exclusivisme hérités de l’Ancien Testament, l’évangéliste  invite à reconnaître le «roi des juifs» dans un petit enfant, déposé dans une  mangeoire. Ce ne sont pas les puissants laïcs ou religieux d’Israël qui le  découvrent, mais des «étrangers» venant de loin et exerçant une profession  méprisée, l’astrologie.

Plusieurs  thèmes se prêtent à notre réflexion chrétienne en cette fête de l’Épiphanie où  Matthieu nous propose trois contrastes importants.

Il  compare d’abord le roi Hérode à Jésus, le roi des Juifs.

Dès cette première page, il y a une couronne  royale en jeu : qui est réellement le «roi» des juifs? Hérode, le tyran  puissant, meurtrier et violent? Ou bien Jésus, cet enfant, faible, désarmé, qui  mourra victime innocente? Lorsque les  sages d’Orient demandent : «Où est le roi  des Juifs qui vient de naître? » ils parlent de Jésus, le petit enfant  faible et dépendant, incapable de se défendre. Dans les dernières pages de son  évangile, Matthieu donnera de nouveau ce titre de «Roi des Juifs» à Jésus. Les soldats romains se moqueront de lui en  disant : «Salut, roi des Juifs».  Ponce Pilate inscrira sur la croix la cause de sa condamnation : «Celui-ci est le roi des Juifs». Et les  scribes et les grands prêtres se moqueront de lui en criant : «Si tu es le roi des Juifs, descend de la  croix». Le récit des sages d’Orient est un prélude à ce qui arrivera plus  tard.

Tout au long de son évangile, Matthieu  nous présente Jésus comme un roi humble, qui n’est pas venu pour être servi  mais pour servir. Le royaume de Jésus n’est pas comme les royaumes de la terre  et il est très différent de celui d’Hérode.

Matthieu compare ensuite  Jérusalem à Bethléem.

Jérusalem  est la plus grande ville du pays, le centre du culte d’Israël, le lieu  privilégié du Temple. Dans cette ville, l’étoile ne brille pas. Jérusalem  préfère «ses ténèbres à la lumière, ses  vieux parchemins à la Parole incarnée de Dieu

Bethléem par contre est le village du berger  David, «la maison du pain», l’humble  bourgade d’une vingtaine de familles où vivent des gens simple et ouvert à Dieu.  Le Seigneur a choisi de naître et de s’incarner dans ce lieu simple et retiré.   Enfin, Matthieu compare les  chercheurs de Dieu à ceux qui ne cherchent plus.

Les gens de Jérusalem croient qu’ils  possèdent la vérité et depuis longtemps ils ont cessé de chercher. Les Mages  représentent tous les gens en quête de lumière et de vérité.Dans  ce récit symbolique, le chemin des sages d’Orient est parfois éclairé et  parfois obscure. Ces chercheurs de Dieu ne se découragent pas pour autant et  continuent leur exploration. Après avoir trouvé le Seigneur, ils lui rendent  hommage. Ils retournent ensuite dans leur pays par une nouvelle route : le contact avec Dieu ouvre des voies inconnues et change  notre façon de penser, d’agir et de vivre.

À travers ces comparaisons, Matthieu s’adresse  à chacun et à chacune de nous. Il nous interroge sur notre attitude envers  Dieu : Sommes-nous comme les sages d’Orient ou comme les habitants de  Jérusalem?

Il arrive souvent dans nos vies un «signe»  nous est donné, un signe qui nous provoque et nous interroge. Ce n’est pas  nécessairement une étoile, mais peut-être une personne rencontrée; un livre qui  nous tombe sous la main; un film qui nous traverse l’esprit et le coeur, un  événement inattendu : une maladie grave, un enfant qui naît, une perte  d’emploi, un nouveau travail ou une nouvelle responsabilité, etc.

En cette fête de l’Épiphanie, profitons de  ces «signes» pour devenir, nous aussi, des  chercheurs de Dieu.

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