Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chorale Belgo-Burundaise CSFA
Chorale Belgo-Burundaise CSFA
Pages
Archives
Newsletter
19 abonnés
6 mars 2022

Evangile et homélie du 06 Mar 2022. Les tentations du Christ au désert.

LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
La profession de foi du peuple élu (Dt 26, 4-10)

Lecture du livre du Deutéronome

Moïse disait au peuple :
Lorsque tu présenteras les prémices de tes récoltes,
    le prêtre recevra de tes mains la corbeille
et la déposera devant l’autel du Seigneur ton Dieu.
    Tu prononceras ces paroles devant le Seigneur ton Dieu :
« Mon père était un Araméen nomade,
qui descendit en Égypte :
il y vécut en immigré avec son petit clan.
C’est là qu’il est devenu une grande nation,
puissante et nombreuse.
    Les Égyptiens nous ont maltraités, et réduits à la pauvreté ;
ils nous ont imposé un dur esclavage.
    Nous avons crié vers le Seigneur, le Dieu de nos pères.
Il a entendu notre voix,
il a vu que nous étions dans la misère, la peine et l’oppression.
    Le Seigneur nous a fait sortir d’Égypte
à main forte et à bras étendu,
par des actions terrifiantes, des signes et des prodiges.
Il nous a conduits dans ce lieu et nous a donné ce pays,
un pays ruisselant de lait et de miel.

    Et maintenant voici que j’apporte les prémices
des fruits du sol que tu m’as donné, Seigneur. »

    – Parole du Seigneur.

PSAUME 90 (91), 1-2, 10-11, 12-13, 14-15ab)

Quand je me tiens sous l’abri du Très-Haut

et repose à l’ombre du Puissant,
je dis au Seigneur : « Mon refuge,
mon rempart, mon Dieu, dont je suis sûr ! »

Le malheur ne pourra te toucher,
ni le danger, approcher de ta demeure :
il donne mission à ses anges
de te garder sur tous tes chemins.

Ils te porteront sur leurs mains
pour que ton pied ne heurte les pierres ;
tu marcheras sur la vipère et le scorpion,
tu écraseras le lion et le Dragon.

« Puisqu’il s’attache à moi, je le délivre ;
je le défends, car il connaît mon nom.
Il m’appelle, et moi, je lui réponds ;
je suis avec lui dans son épreuve. »

DEUXIÈME LECTURE
La profession de foi en Jésus Christ (Rm 10, 8-13)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères,
    que dit l’Écriture ?
Tout près de toi est la Parole,
elle est dans ta bouche et dans ton cœur.

Cette Parole, c’est le message de la foi que nous proclamons.
    En effet, si de ta bouche,
tu affirmes que Jésus est Seigneur,
si, dans ton cœur,
tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts,
alors tu seras sauvé.
    Car c’est avec le cœur que l’on croit
pour devenir juste,
c’est avec la bouche que l’on affirme sa foi
pour parvenir au salut.
    En effet, l’Écriture dit :
Quiconque met en lui sa foi ne connaîtra pas la honte.
    Ainsi, entre les Juifs et les païens,
il n’y a pas de différence :
tous ont le même Seigneur,
généreux envers tous ceux qui l’invoquent.
    En effet,
quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.

    – Parole du Seigneur.


ÉVANGILE

« Dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où il fut tenté » (Lc 4, 1-13)

Ta Parole, Seigneur, est vérité,
et ta loi, délivrance.

L’homme ne vit pas seulement de pain,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Ta Parole, Seigneur, est vérité,
et ta loi, délivrance. (Mt 4, 4b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
après son baptême,
    Jésus, rempli d’Esprit Saint,
quitta les bords du Jourdain ;
dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert
    où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable.
Il ne mangea rien durant ces jours-là,
et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim.
    Le diable lui dit alors :
« Si tu es Fils de Dieu,
ordonne à cette pierre de devenir du pain. »
    Jésus répondit :
« Il est écrit :
L’homme ne vit pas seulement de pain. »

    Alors le diable l’emmena plus haut
et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre.
    Il lui dit :
« Je te donnerai tout ce pouvoir
et la gloire de ces royaumes,
car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux.
    Toi donc, si tu te prosternes devant moi,
tu auras tout cela. »
    Jésus lui répondit :
« Il est écrit :
C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras,
à lui seul tu rendras un culte.
 »

    Puis le diable le conduisit à Jérusalem,
il le plaça au sommet du Temple
et lui dit :
« Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ;
    car il est écrit :
Il donnera pour toi, à ses anges,
l’ordre de te garder
 ;

    et encore :
Ils te porteront sur leurs mains,
de peur que ton pied ne heurte une pierre.
 »

    Jésus lui fit cette réponse :
« Il est dit :
Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
    Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations,
le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.

    – Acclamons la Parole de Dieu.


 

Evangile - Extraits de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris-France, 1980-2020. Tous droits réservés.


Homélies ou Méditations du jour

Homélie YouTube: Luttons contre les tentations

 

 

Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine.

http://www.delamoureneclats.fr



Homélies - Abbé Philippe Link

« Si tu es le Fils de Dieu… » dit Satan (Lc 4,3). D’une façon caractéristique ces mots trahissent l’essence de la tentation. À quoi reconnaît-on une tentation ? On la reconnaît à son but. Et quel est le but que poursuit la tentation ? Nous couper de Dieu, nous couper plus précisément encore du Père. Elle s’attaque à la relation filiale que nous avons avec Dieu. Elle s’attaque finalement donc à notre vocation ultime, la vocation divine de l’être humain : devenir fils de Dieu. « Si tu es Fils de Dieu… » C’est toujours là-dessus au final que le Tentateur cherche à mettre le doute.

Si nous partons de là, si nous prenons bien la mesure de ce qu’est la tentation – quelque chose qui attaque notre relation au Père –, nous pouvons comprendre que seul le Fils, le Fils par excellence, Jésus, pouvait vaincre la tentation.

Par la première tentation le diable utilise la peur de la mort. Il manipule la souffrance de l’homme. Ici, c’est la faim que Jésus éprouve (Lc 4,2). Le diable manipule la souffrance de l’homme pour le faire douter de Dieu. Vois, tu souffres ? C’est donc que le Père n’existe pas vraiment pour toi ! Combien de fois nous entendons dans notre monde les échos de cette tentation, et jusque dans notre cœur.

Pour la deuxième tentation, le diable propose l’idolâtrie comme remède à la finitude. Tu auras tous les royaumes, tout de suite, tout, tout de suite, la puissance, la richesse, la gloire. Pour cela, une seule condition : nier le grand concurrent, le grand concurrent de l’homme, c’est-à-dire Dieu. Voilà le mensonge de Satan : Dieu est un concurrent. Si tu veux être riche, si tu veux avoir tout, surtout débarrasse-toi de Dieu ! Cette immédiateté de la convoitise, ce « tout, tout de suite » suppose une négation de Dieu, du moins de l’image mensongère qu’on se fait de Dieu. N’entendons-nous pas en effet les échos de cette tentation dans notre monde et jusque dans notre cœur ? La deuxième tentation suppose que Dieu est loin, que le monde en fait lui échappe et gît au seul pouvoir de Satan. « Tout cela m’a été livré, dit le diable menteur, et je le donne à qui je veux ! » (Lc 4,6).

Enfin la troisième tentation, la plus subtile de toutes, celle qui peut guetter l’homme religieux, cherche à utiliser l’amour du Père, utiliser l’amour du Père à notre profit, pour notre sécurité. Puisque le Père m’aime, que cela me serve, que cela garantisse ma sécurité ! Est-ce que ses anges ne vont pas me protéger ? (Lc 4,10-11 ; Ps 90,11)

À chaque fois le piège consiste à refuser le Père, en se méfiant de lui, en le niant parce qu’il serait de trop, ou en l’utilisant. À chaque fois la gratuité de la relation filiale serait brisée et le vrai visage du Père méconnu.

Jésus, le Fils de Dieu, en entrant dans le monde est entré dans tous ces pièges mais pour les dénouer. Il est entré, lui le Fils de Dieu, dans tous les pièges qui nous guettaient et dont nous ne pouvions plus sortir par nous-mêmes. Il y est entré, non parce qu’il a vaincu toutes ces tentations, non parce qu’il aurait une force morale surhumaine, mais parce qu’il a voulu être Fils, jusqu’au bout. C’est par son être même que Jésus nous sauve. Et cela est fondamental, frères et sœurs, dans notre foi.

La puissance de Jésus contre le Tentateur n’est pas extérieure. C’est son être même, sa relation au Père qui est la victoire contre toute tentation. Jésus vient être Fils, là où le Tentateur voudrait couper l’homme de la relation au Père. Jésus vient être ce qu’il est : le Fils en nous, là nous ne savions plus nous remettre entre les mains du Père.

Abbé Philippe Link

https://carrefours.alsace



Homélies regnumchristi

Prière

En ce début de Carême, Seigneur, je souhaite par-dessus tout être guidé par ton Esprit comme l’a été Jésus à l’entrée du désert.

Demande

Prends toute la place, Seigneur, et apprends-moi comment devenir un instrument de ta volonté, toujours plus éveillé à tes souhaits.

Réflexion
  1. « Jésus, rempli d’Esprit Saint »
    On sait que Jésus commence sa vie publique en faisant la volonté de son Père puisque ces versets indiquent qu’il est « rempli d’Esprit Saint ». C’est ainsi que, moi aussi, je reconnais l’origine de mes actions. Lorsque je suis profondément en paix avec une décision, c’est qu’elle vient sûrement de l’Esprit.
  2. « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
    Lorsque je suis assailli de doutes, j’aime particulièrement le psaume 90 qui précise que les anges du Seigneur ont reçu l’ordre de nous garder (cf. Ps 90, 11). Toutefois, il m’arrive aussi de tenir pour acquise cette protection : lorsque je fais passer mon confort (pain), mon désir de contrôle (pouvoir) et ma volonté sur les éléments (magie) avant celle du Père.
  3. « Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations (…) »
    Jésus sait que les tentations vont revenir le tourmenter au moment de la croix. Dans ma vie, lorsque je crois avoir vaincu une tentation, c’est là que je dois demeurer vigilant. Mon orgueil n’est jamais bien loin — et le péché non plus.
Dialogue avec le Christ

Seigneur, donne-moi une « face de Carême », un visage de chrétien qui se réjouit à l’avance parce que, bien que je doive mourir avec toi sur la croix, je sais que, moi aussi, je ressusciterai !

Résolution

Je prends ce temps de Carême comme un cadeau du Christ, le cadeau d’un moment pour me rapprocher de son amour. 

http://www.regnumchristi.fr



MÉDITER AVEC LES CARMES

Les tentations de Jésus diffèrent des nôtres sur un point essentiel : lorsque nous sommes tentés, nous pauvres pécheurs, le péché trouve toujours en nous une secrète connivence, parce que notre liberté est blessée.

Pour Jésus, bien des projets, bien des choix, bien des solutions pouvaient se présenter à son intelligence ou traverser son imagination ; mais sa liberté d'homme était à ce point en harmonie avec le vouloir du Père qu'une révolte ou un refus étaient proprement impensables. En tout il s'est voulu semblable à nous ; en tout sauf le péché. C'est l'une des facettes de son mystère, du mystère de sa personne de Fils de Dieu, vrai Dieu et vrai homme.

Dès le début de son ministère Jésus se trouve confronté avec les forces du mal. Dès le début il a été victorieux ; il sera vainqueur également lors de l'assaut final, son agonie et sa passion.

L'Évangile fait le lien entre ces deux extrémités. Nous lisons en effet, après la troisième tentation : "Ayant épuisé toute tentation possible, le tentateur s'éloigna de lui jusqu'au moment fixé", ce moment auquel Jésus fera allusion lorsqu'on viendra l'arrêter au jardin des Oliviers : "C'est maintenant votre heure ; c'est le pouvoir des ténèbres" (Lc 22,53).

Entre les tentations au désert et la tentation de Gethsémani, Jésus n'a cessé de combattre les forces du mal et de les vaincre par ses guérisons et ses exorcismes ; et les trois tentations du désert renvoient à trois types d'action et d'influence que Jésus a refusés toute sa vie :

"Ordonne à ces pierres de devenir des pains !"... ce serait le messianisme de l'abondance.

"Tu auras la gloire de tous les royaumes !"... ce serait un messianisme de puissance.

"Jette-toi en bas, les Anges te sauveront !"... ce serait un messianisme de prestige.

Or, dans le projet de Dieu, la seule puissance de Jésus doit être le rayonnement de la vérité.

Ce récit des tentations était d'autant plus parlant à la première génération chrétienne qu'il évoquait les trois tentations d'Israël durant la marche au désert : Les pierres à changer en pains évoquaient l'épisode de la manne (Ex 16) ; l'adoration réclamée par le tentateur renvoyait à l'apostasie du veau d'or (Ex 32) ; et la tentation de forcer la main à Dieu pour un miracle rappelait la révolte du peuple à l'oasis de Massa (Ex 17).

Les trois tentations que Jésus a écartées personnellement, en tant que Messie envoyé de Dieu, Israël les avait connues, collectivement, en tant que peuple témoin de Dieu.

Et nous les retrouvons dans notre propre vie de baptisés, ces trois séductions de l'abondance, du pouvoir et du chantage à l'amour de Dieu.

Nous aimerions que notre foi nous assure la sécurité, que notre place de témoins du Christ dans le monde serve notre volonté de puissance, que Dieu nous "rattrape au vol" et soit une assurance sur la vie lorsque nous jouons avec le danger moral ou lorsque nous faisons sur l'avenir des paris un peu fous.

L'exemple de Jésus nous fait tourner le dos à ces tentations. Parce que nous sommes baptisés, parce que l'Esprit Saint nous donne part à l'œuvre messianique de Jésus, nous renonçons à miser sur l'aisance, sur la puissance, sur le sensationnel, et pour entrer dans la victoire de Jésus, nous imitons sa liberté.

C'est tout le sens de notre Carême : vivre à fond, et pas seulement de pain ; adorer Dieu seul, en lâchant devant lui tout reste de puissance ; aimer Dieu avec suffisamment de gratuité pour cesser de le mettre à notre service.

Alors notre nourriture de chaque jour, nécessaire et agréable, sera d'accomplir sa volonté.

https://www.mariedenazareth.com



Homélies du père Jacques Fournier

Dimanche 6 mars 2022
1er dimanche de Carême

Références bibliques :

Livre du Deutéronome : 26. 4 à 10 : “Mon père était un araméen errant …”
Psaume 90 :” Mon rempart, c’est mon Dieu dont je suis sûr.”
Lettre de saint Paul aux Romains. 10. 8 à 13 :”Aucun de ceux qui croient n’auront à le regretter.”
Evangile selon saint Luc.4. 1 à 13 :”Il fut mis à l’épreuve.”

***

Chaque année, la liturgie du Carême trace un itinéraire en des étapes pédagogiques qui sont, ou devraient être, les étapes de notre progression spirituelle dans la lumière pascale.

 

UN ITINERAIRE QUI EST LE NOTRE


La lecture de l’Ancien Testament nous propose les étapes de nos pères dans la foi, qu’ils s’appellent Abraham ou Moïse, ou les anonymes quittant l’Egypte pour recevoir la révélation du Sinaï et pour entrer en Terre Promise, ou les inconnus brisés sur le chemin de l’exil et confiants dans la promesse d’un retour.
Les Evangiles des deux premiers dimanches sont toujours consacrés, l’un à la Tentation, l’autre à la Transfiguration. L’humanité de Jésus, soumise comme la nôtre à la tentation est, sur le Thabor, la transparence fugitive de sa véritable personnalité humano-divin.
Par cette juxtaposition, l’Eglise nous incité à vivre ce temps dans la vie du Christ pour recevoir de lui, par sa croix et sa résurrection, la plénitude de notre être qui a été définitivement réalisée par la grâce et la lumière de notre baptême.

 

DANS LA LUMIERE PASCALE


Ce qui nous conduit, dès le premier jour, à vivre le carême dans la lumière pascale.
Les trois autres dimanches ont des insistances différentes selon les années du cycle liturgique. Les épîtres et les psaumes se rapprochent selon les dimanches, soit de la lecture de l’Ancien Testament, soit de la lecture de l’Evangile.
Par ces choix, l’Eglise veut initier les fidèles aux sacrements du salut. Le Carême est, pour les catéchumènes le temps de l’ultime préparation de la Nuit pascale où ils seront régénérés en Christ, et, pour les baptisés, celui de retrouver toutes neuves la force et la fraîcheur de leur baptême.
“Ne nous soumets pas à la tentation…” nous fait dire Jésus dans la prière à son Père. C’est le sens même de sa démarche dans le désert lorsque “rempli de l’Esprit-Saint, il quitta les bords du Jourdain et fut conduit par l’Esprit à travers le désert, où pendant quarante jours, il fut mis à l’épreuve par le démon.” (Luc 4. 1) Il nous faut relire le “Notre Père” au travers de ce temps d’épreuve où notre Seigneur vécut pleinement chacun des paroles de la prière dominicale. A notre tour, l’épreuve nous permet de donner la preuve de la fiabilité de notre foi.

 

ENTRER DANS L’HISTOIRE DU SALUT


L’élection du peuple d’Israël comme celle du peuple de la Nouvelle Alliance ne doit pas se vivre aujourd’hui comme la représentation et la reproduction des modalités du passé. Ce qui risquerait de nous enfermer dans une impasse nostalgique. “Mon père était un araméen vagabond…(c’est bon de l’évoquer, mais ce n’est plus) … aujourd’hui je t’apporte les prémices des produits du sol.” (Deutéronome).
Dieu nous prépare nous aussi à vivre un monde nouveau. Tout est mémoire de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus et non pas seulement évocation, car qui dit “mémoire” dit aussi présentement et aujourd’hui. Cette mort et cette résurrection sont elles-mêmes mémoire de toute l’histoire humaine dont Dieu, dans l’histoire d’Israël, nous montre qu’il veut en faire une histoire sainte. Nous avons, aujourd’hui et présentement à faire que l’histoire humaine des hommes d’aujourd’hui soit aussi une histoire sainte.
La liturgie latine nous le fait dire à l’offertoire. Les prémices : “ce pain fruit de la terre et du travail des hommes, nous Te le présentons, il deviendra le pain de la vie.” La liturgie eucharistique nous en souligne les trois étapes dans l’anamnèse :”Nous proclamons ta mort, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire.” Oui, il est grand le  mystère de la foi !”
Le Carême est indissociable de la Passion, de la mort et de la Résurrection. Comme pour la transfiguration du Thabor, passion et mort ne sont qu’un moment dans l’histoire. La grâce de cette Incarnation rédemptrice est la Résurrection, c’est-à-dire l’accès à la divinisation éternelle de l’homme sauvé par Jésus, le Christ, notre-Seigneur.

 

DEJA LA VIGILE PASCALE.


“Si tu crois dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé !” C’est la profession de foi en Jésus ressuscité qui apporte la justice et le salut, car elle est un acte d’adhésion, d’insertion de notre pensée et de notre coeur, c’est-à-dire de tout notre être, dans l’être même de Jésus, le ressuscité. Le Credo nous fait dire :”Je crois en Jésus-Christ” et non pas “Je crois à Jésus-Christ”.
La foi ne professe pas des idéaux théoriques, mais des faits auxquels elle nous demande d’adhérer et d’en tirer les conséquences dans notre propre vie. Car ces faits sont des actes de Dieu qui crée, qui sauve et qui sanctifie. Le catéchumène doit professer et confesser cette foi durant la nuit pascale et c’est ainsi qu’il peut s’approcher pour recevoir le baptême. Le baptisé renouvelle cette profession de foi en chaque nuit pascale.
L’ensemble des lettres de saint Paul ne se comprennent que dans le mystère pascal, qui est le passage d’une servitude à une libération. “Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie.” (Jean 14. 6) Viens, suis-moi sur ce chemin : “Demeurez dans ma parole, vous connaîtrez la vérité et la vérité vous libérera” (Jean 8. 31 et 32) “Cette Parole, c’est le message de la foi que nous proclamons.” (Romains 10. 8)

 

SE SOUMETTRE POUR SE LIBERER.


“La vérité vous rendra libre…” L’Evangile de la tentation ne dit pas autre chose. “Demeurez dans ma parole.” “Ne nous soumets pas à la tentation…” nous fait dire Jésus dans la prière à son Père. C’est la suite même de sa démarche dans le désert lorsque “rempli de l’Esprit-Saint, il quitta les bords du Jourdain et fut conduit par l’Esprit à travers le désert, où pendant quarante jours, il fut mis à l’épreuve par le démon.” (Luc 4. 1) Nous avons à relire, ce dimanche pour que d’habitude, le “Notre Père” au travers de ce temps d’épreuve où notre Seigneur vécut pleinement chacune des paroles de la prière dominicale.
Non pas soumission servile, mais preuve à donner, dans une épreuve comme l’on soumet des appareils de navigation ou des médicaments à des épreuves pour en connaître la fiabilité. “Je t’ai conduit au désert, pour que tu y entendes la voix de ton coeur et du mien.” Cet anonyme mystique du Moyen Age résume ce que fut la tentation du Christ qui n’entend qu’une voix, celle de la Parole de Dieu.
“Là où est ton trésor, là est ton coeur”, disait Jésus à des disciples. Or dans la tradition biblique, le coeur n’est pas la seule affectivité, c’est l’orientation fondamentale de toute la vie humaine. Le Christ n’a qu’une vision de la vie, celle de Dieu. “C’est lui seul que tu adoreras”…. “aimer Dieu de tout son coeur, de toute sa vie et de toutes ses forces.” Placer notre existence sous ce signe de la foi, c’est établir une authentique et indéfectible relation avec le Père.
Le démon “s’éloignera jusqu’au moment fixé.” (Luc 4. 13) La tentation frappera Jésus au temps de la Passion, mais la décision restera la même :” Mon Père, éloigne de moi cette coupe de douleur, si c’est possible. Mais non ! pas ma volonté propre, mais ce qui est ta volonté !” (Matthieu 26. 42 – Luc 22. 42)

***************************************************************

Il n’est pas possible d’épuiser en quelques mots la richesse des textes de ce dimanche, si nous les mettons en relief les uns par les autres. Impuissants et limités que nous sommes à rejoindre le mystère dans lequel nous sommes entraînés par la foi, nous lançons un appel à Dieu dans la prière d’ouverture de ce premier dimanche de carême :  “Accorde-nous, Dieu tout-Puissant, tout au long de ce carême, de progresser dans la connaissance de Jésus-Christ et de nous ouvrir à sa lumière par une vie de plus en plus fidèle.” Car c’est en vivant Jésus-Christ que nous pourrons ” naître avec lui” (con-naître), dans sa vie.

https://eglise.catholique.fr



Homélies - evangeli.net

«Il fut conduit par l'Esprit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut mis à l'épreuve par le démon»

Abbé Josep LAPLANA OSB Moine de Montserrat(Montserrat, Barcelona, Espagne)

Aujourd'hui Jésus «rempli de l'Esprit Saint» (Lc 4,1), pénètre dans le désert, loin des hommes, pour expérimenter d'une façon authentique et palpable sa dépendance absolue du Père. Jésus se sent assailli par la faim, et le Malin profite de ce moment de faiblesse pour le tenter afin de détruire le noyau même de son identité en tant que Fils de Dieu: son adhésion substantielle et inconditionnelle au Père. Avec nos yeux tournés vers le Christ, vainqueur du mal, nous nous sentons, aujourd'hui, encouragés à pénétrer dans le chemin du Carême. On est poussé par un désir d'authenticité: être pleinement ce que nous sommes: disciples de Jésus, et avec Lui, fils de Dieu. C'est pour cela que nous voulons approfondir notre attachement profond à Jésus et à son programme de vie qu'est l'Evangile: «Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre» (Lc 4,4).

Comme Jésus dans le désert, armés de la connaissance des Ecritures, nous nous sentons appelés, dans notre société de consommation, à proclamer que l'homme est dessiné à l'échelle divine et qu'il ne peut rassasier sa faim de bonheur que s'il ouvre grand les portes de sa vie à Jésus Rédempteur de l'homme. Cela veut dire vaincre une multitude de tentations que n'ont pour but que de réduire notre vocation divine-humaine. Avec l'exemple et la force de Jésus tenté dans le désert, nous dénoncerons les mensonges exprimés systématiquement sur l'homme dans les médias et dans le milieu païen dans lequel nous vivons.

Saint Benoît dédie le chapitre 49 de sa Règle à “Comment vivre pendant le carême”, il exhorte les moines à «effacer pendant ces jours saints toutes les négligences du reste de l'année (...) faire un effort pour prier avec larmes, pour lire, pour avoir le coeur peiné d'avoir offensé Dieu, pour nous priver (...) offrir librement à Dieu et avec la joie de l'Esprit Saint quelque chose en plus (…) attendre la sainte fête de Pâques avec la joie du désir inspiré par l'Esprit de Dieu».

http://evangeli.net/evangile



Homélies - Père Gilbert Adam

Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim. Le diable lui dit alors : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain. » Jésus, tout en ayant faim, attend l’heure de Dieu. Au baptême de Jésus par Jean le Baptiste, Jésus a reçu du Père dans l’Esprit Saint cette Parole si belle : « Tu es mon Fils, le Bien Aimé… » Maintenant le même Esprit Saint conduit Jésus au désert, pour être mis à l’épreuve. C’est dans un état de vulnérabilité et de douleur que Jésus est confronté au le menteur. D’une manière perfide, le démon cherche à prendre le pouvoir sur le Père. Il est conscient que Jésus possède une véritable autorité, il multiplie les pains d’une manière qui est étonnante. Le menteur voudrait faire sortir Jésus de la Filiation amoureuse d’avec son Père ! Ce que vit Jésus, en ces quarante jours, nous est donné, pour que nous dépassions de même la tentation, quand nous nous mettons à la recherche de Dieu. L’enjeu de cette lutte est de croire plus encore à la dimension spirituelle de notre existence, de croire que c’est l’Esprit Saint nous anime.

« Alors le diable l’emmena plus haut et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre. Il lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m’a été remis, et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. » Jésus lui répondit : « Il est écrit : C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte. » Le démon éprouve Jésus dans son identité, en lui donnant de réaliser un exploit qui viendrait de lui. Il met en doute la toute puissance d’Amour du Père. Il attaque ainsi Jésus sur ce qui est le plus précieux dans sa vie, le lien avec son Père. Ces tentations attaquent la liberté et la vérité de la relation à l’autre. Ces tentations nient la possibilité pour la liberté et la vérité de se déployer. Jésus répond à partir d’une citation de la Parole : « Il est écrit : C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte. » Le démon manifeste aujourd’hui encore combien tous les royaumes de la terre sont sous son contrôle ! Il propose à Jésus une solution rapide pour accomplir sa mission ! Ainsi, le menteur propose à Jésus d’aller au bout de sa mission universelle en lui donnant son pouvoir sur les peuples, à condition qu’il l’adore. Jésus n’entre pas dans la tentation, il reste fidèle à la condition des hommes, leur ouvrant le chemin du respect de la Parole de Dieu. Il nous donne l’Esprit Saint, l’aide dont nous avons besoin. Jésus nous offre les conditions d’une fidélité avec lui, le Fils bien aimé du Père.

Puis le diable le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi, à ses anges, l’ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui fit cette réponse : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le diable s’éloigna de Jésus, jusqu’au moment fixé." Le menteur ne se tient pas pour vaincu, il emmène Jésus jusqu’au sommet du Temple, il s’appuie sournoisement sur la parole de Dieu : "Le malheur ne pourra te toucher !" Jésus lui dit : « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » L’épreuve est traversée, "jusqu’au moment fixé." Un temps nouveau s’ouvre pour Jésus qui va porter au monde la possibilité d’un véritable dialogue avec Dieu, dans la vérité. Il nous ouvre un chemin réaliste dans la liberté, dans le choix de la volonté du Père. Jésus est le Roi du monde, et à sa suite, nous demeurons l’enfant bien aimé du Père. Jésus veut nous rétablir dans ce lien d’amour avec notre Père, nous rétablir dans cette filiation pour que nous devenions confiants et tout remplis de son amour. C’est par son amour que Jésus est victorieux de la mort. Nous voulons le suivre humblement, pas à pas, chaque jour, affranchis de tout mal, pour retrouver notre liberté. Nous pouvons nous mettre en adoration pour discerner, dans la foi, la volonté de Dieu. Ainsi nous nous préparerons à vivre la grande fête de Pâques.

Nous demandons la grâce de nous nourrir de la Parole de Dieu pour demeurer dans la volonté du Père.

Père Gilbert Adam

http://www.pere-gilbert-adam.org



Homélies portail catholique suisse

Évangile de dimanche: Un fils à l’épreuve

C’est le lien avec nos parents qui nous donne d’être filles et fils. Si ce lien n’existe plus, alors nous perdons une part essentielle de notre identité et sommes livrés à nous-mêmes. Comment entretenir ce lien? C’est l’enjeu de la confrontation que le diable impose à Jésus au début de notre chemin de Carême.

Quittant les bords du Jourdain après son baptême Jésus va vivre sa vie de Fils bien-aimé du Père. La déclaration de Dieu portée par l’Esprit-Saint nous le désigne comme Fils de l’amour. L’évangéliste Luc, qui nous accompagne cette année, a pris soin de situer Jésus dans sa généalogie pour que nous comprenions qu’il est en même temps Fils de l’homme. Toute sa vie divine et toute sa vie humaine sont concentrées dans cette identité existentielle de sa filiation avec le ciel et la terre.

Or voilà que ce bel idéal est malmené par les épreuves de la vie dont l’une des pires est la division. Nous en faisons l’expérience dans nos propres existences ainsi que dans la vie du monde si cruellement déchiré par les guerres de tous horizons et en particulier en ce moment en Ukraine. Le diable a encore frappé! Lui dont le nom signifie «le diviseur», celui qui désunit.

En proposant à Jésus de profiter de sa situation pour bénéficier de prodiges à son unique avantage, le diable s’en prend au lien qui le relie à son Père. En le séparant de l’amour originel il annule son être même et donc aussi sa mission en ce monde. Jésus qui dans l’évangile de Jean déclare qu’il ne peut rien faire par lui-même, refuse d’être replié sur lui-même et son intérêt personnel. S’il est venu parmi nous c’est pour que le monde soit sauvé. La parole de ce jour nous indique de quoi nous sommes sauvés.

«Par sa présence dans le désert et l’affrontement des épreuves, Jésus continue le chemin de libération commencé par le peuple de l’alliance.»

Avoir, pouvoir et gloire! Outre la rime, ces trois illusions sont unies pour diviser, dominer et tromper la vie du monde et même nos propres vies. La première génère la cupidité, la deuxième la convoitise et la troisième l’orgueil. Or Jésus est venu vivre le partage, la solidarité et l’humilité. Cette triple mise à l’épreuve lui permet de nous donner la preuve en acte de son amour. Et comment nourrir l’amour si ce n’est par la parole de sa promesse. Voilà pourquoi Jésus répond au diable en citant puis en agissant la parole de son Père. Le diable voulait le fermer sur lui-même et la parole l’ouvre à l’autre.

Par sa présence dans le désert et l’affrontement des épreuves, Jésus continue le chemin de libération commencé par le peuple de l’alliance. Il se donne comme celui qui vient accomplir la promesse de liberté. Le psalmiste l’avait compris, lui qui fait dire à Dieu qu’il est avec nous dans l’épreuve. Cette parole qui est près de nous comme le dit Paul aux Romains. Tout dans la parole de Dieu nous permet de découvrir l’unique volonté de Dieu : être avec nous jusqu’à la fin des temps. Et si l’amour est avec nous, nous croyons que nous avons le courage d’affronter les épreuves. Nous y sommes accompagnés!

«Rendez-vous à la croix», semble dire le diable après avoir épuisé toutes les formes de tentation. C’est là que Jésus fera la preuve la plus absolue d’un amour qui va jusqu’au bout. Solidaire de toute misère humaine Jésus porte sur la croix toutes les violences de notre humanité. Sa révolte, c’est la révolte de l’amour qui met à mort jusqu’à la haine de toute forme de guerre!

Philippe Matthey | Vendredi 4 mars 2022

Le portail catholique suisse

https://www.cath.ch



Réflexion sur l'évangile par Père Yvon-Michel Allard

Jeûner lorsque le monde ne tourne pas rond

 J’ai vu quelque part une courte série de caricatures sur le sens de la vie. La première représentait un homme devant une peinture abstraite. Il se moquait de cette toile en demandant : «qu’est-ce qu’elle peut bien représenter?» Dans la seconde, on voyait une main qui sortait de la toile, avec un doigt pointant vers l’homme qui riait. Dans la troisième, la toile avec la main et le doigt accusateur demandait : «Et toi, qu’est-ce que tu représentes

Le carême est ce temps de l’année où, à l’ombre de la croix, nous nous demandons : «qu’est-ce que je représente? Quel est le sens de ma vie? Quelle relation est-ce que j’entretiens avec le monde autour de moi

Nous sommes invités à redimensionner notre relation avec Dieu (la prière), avec les autres (le partage et l’aumône) et avec nous-mêmes (le jeûne). J’aimerais aujourd’hui mettre l’accent sur le jeûne.

Nous sommes excessifs en tout : nourriture, achats, voyages, divertissements... Sur le plan santé, les revues médicales nous informent que plus de 30% de nos populations souffrent d’obésité. Suite à ce phénomène de sur-poids, jamais on a autant parlé de diète, de restriction, de jeûne : diète sans sel, diète liquide, diète végétarienne, diète sans gras, diète aux céréales… Par contre, le jeûne volontaire pour raisons religieuses a complètement disparu de notre christianisme occidental.

À travers les siècles, la plupart des grandes religions ont invité leurs membres à pratiquer le jeûne volontaire. Notre civilisation contemporaine est sans doute la seule, dans l’histoire, à renoncer à cette expérience religieuse universelle. Il faut jouir, dit-on. Pourquoi se priver?

En agissant ainsi, croyons-nous vraiment avoir amélioré la qualité de notre vie? Quand une personne se «laisse aller» et ne peut contrôler ses appétits, elle risque bien de perdre quelque chose d’essentiel, la «maîtrise d’elle-même», et devient alors esclave de ses instincts les plus élémentaires.

Lorsque Jésus parle de jeûne, il ne s’agit pas de perte de poids, de vêtements trop petits et ventres trop ronds. Il y a des raisons plus sérieuses pour jeûner. Quand tout va bien, que Dieu est présent dans nos vies, qu’il y a plein d’amour et de joie, nous n’avons pas besoin de jeûner. Le Christ disait aux Pharisiens que ses apôtres n’avaient pas à jeûner «aussi longtemps que l’époux était avec eux».

Par contre, il est bon de jeûner lorsque le monde ne tourne pas rond, lorsque nous ne vivons pas l’idéal auquel le Christ nous a appellé :

- lorsque nous remplaçons Dieu par nos veaux d’or, nos dogmes économiques, nos égoïsmes nationaux;
- lorsque les conflits familiaux conduisent à la violence, à la haine, à la rupture et que les enfants en souffrent;
- lorsque les jeunes sont privés d’éducation chrétienne;
- lorsque l’on refuse le pardon à ceux et celles qui nous ont offensés;
- lorsque le taux de suicides est plus élevé chez-nous que dans d’autres pays du monde;
- lorsque des millions de personnes âgées souffrent de solitude et d’abandon.

Le jeûne peut prendre plusieurs visages et plusieurs formes :

- il y a bien sûr le jeûne de nourriture...un peu tous les jours, ou deux ou trois fois par semaine;
- le jeûne de télévision, de magasinage inutile, de loisirs extravagants;
- le jeûne qui nous aide à partager financièrement avec ceux qui vivent dans la misère;
- le jeûne qui nous invite à faire du bénévolat, à faire notre part pour la communauté à laquelle nous appartenons.

Le jeûne dont parle le Seigneur est un appel à la conversion. Il nous aide à revenir vers Dieu en essayant de répondre aux promesses de notre baptême.

Le Carême que nous célébrons chaque année et qui nous prépare aux joies de la fête de Pâques, n’est pas un don que nous faisons à Dieu, c’est un don que Dieu nous fait. Le Christ nous rappelle qu’il est temps, à l’écoute de sa parole, de renouveler notre vie de tous les jours, de recevoir un coeur nouveau, une mentalité nouvelle.

Le jeûne, la prière et le partage nous aident à trouver les vraies valeurs de la vie et à nous rapprocher de Dieu et des autres.

http://www.cursillos.ca

 

  6.1 Je revois la solitude pierreuse que j’avais déjà vue à ma gauche dans la vision du baptême de Jésus au Jourdain. Je dois cependant y avoir pénétré profondément, parce que je ne vois plus le beau fleuve aux eaux lentes et bleues ni la veine verte qui le longe sur ses deux rives, alimentée par cette artère aquatique. Ici, rien d’autre que la solitude, des pierres, une terre tellement brûlée qu’elle en est réduite à l’état de poussière jaunâtre qu’à chaque instant le vent soulève en petits tourbillons. On dirait le souffle d’une bouche fiévreuse tant ils sont secs et brûlants, et la poussière qui pénètre dans le nez et la gorge est une vraie tor­ture. Ici et là, de très rares petits buissons épineux dont on ne sait comment ils peuvent résister dans cette désolation. On dirait des touffes de cheveux sur le crâne d’un homme chauve. Au-dessus, un ciel d’un bleu impitoyable, en bas le sol aride, et tout autour, des rochers et le silence. C’est tout ce que je vois comme nature.

       6.2 Un énorme rocher, façonné comme j’essaie de le dessiner, forme un embryon de grotte. Assis sur une grosse pierre traînée à l’intérieur, Jésus se tient adossé à la paroi à l’endroit que je signalepar un +.

       (dessin visible dans le tome 1 de "L'Evangile tel qu'il m'a été révélé" ch 46 p 351) 

       Il s’y repose du soleil brûlant. Mon conseiller intérieur m’indique que cette pierre sur laquelle il est assis lui sert aussi d’agenouilloir et d’oreiller quand il prend quelques brèves heures de repos, enroulé dans son manteau à la lueur des étoiles et dans l’air froid de la nuit. En effet, tout près de là, se trouve la besace que je lui ai vu prendre à son départ de Nazareth. C’est tout ce qu’il possède et, comme elle est flasque, je comprends qu’elle a été vidée du peu de nourriture qu’y avait mise Marie.

       Jésus est très maigre et pâle. Il est assis, les coudes appuyés sur les genoux, les avant-bras en avant, les mains jointes et les doigts entrelacés. Il médite. De temps à autre il lève les yeux et promène son regard alentour et observe le soleil presque au zénith dans le ciel bleu. En particulier après avoir examiné les alentours et levé les yeux vers la lumière du soleil, il les referme et s’appuie au rocher qui lui sert d’abri, comme pris de vertige.

       6.3 C’est alors que je vois apparaître l’horrible gueule de Satan.

       Il ne se présente pas sous la forme où nous nous le représentons avec cornes, queue, etc. On dirait un Bédouin enveloppé dans son habit et son manteau qui ressemble à un domino de mascarade. Sur la tête, le turban dont les pans lui descendent jusqu’aux épaules pour les abriter et sur les côtés du visage, de sorte qu’on n’en voit qu’un triangle étroit, très brun avec des lèvres minces et tordues, des yeux très noirs et enfoncés, d’où sortent des éclairs magnétiques. Deux pupilles vous pénètrent jusqu’au fond du cœur, mais on n’y lit rien, sinon un seul mot : mystère. C’est tout le contraire du regard de Jésus qui vous fascine lui aussi par ses effluves magnétiques qui vous pénètrent jusqu’au cœur, mais où on ne lit que bonté et amour pour vous. Le regard de Jésus est pour l’âme une caresse, celui de Satan un double poignard qui vous transperce et vous brûle.

      46.4 Il s’approche de Jésus :

       « Tu es seul ? »

       Jésus le regarde sans répondre.

       « Comment es-tu arrivé ici ? Tu t’es perdu ? »

       Jésus le regarde de nouveau et se tait.

       « Si j’avais de l’eau dans ma gourde, je t’en donnerais. Mais je n’en ai pas moi-même. Mon cheval est mort et je me dirige à pied vers le gué. Là je boirai et je trouverai quelqu’un qui me donne un pain. Je connais la route. Viens avec moi, je te conduirai. »

       Jésus ne lève même pas les yeux.

       « Tu ne réponds pas ? Sais-tu que si tu restes ici tu vas mourir ? Déjà le vent se lève. Il va y avoir la tempête. Viens. »

       Jésus serre les mains en une prière muette.

       « Ah ! C’est donc bien toi ? Depuis le temps que je te cherche ! Et maintenant, cela fait si longtemps que je t’observe. Depuis le moment où tu as été baptisé. Tu appelles l’Eternel ? Il est bien loin ! Maintenant tu es sur terre et au milieu des hommes. Or chez les hommes, c’est moi qui suis roi. Pourtant, tu me fais pitié et je veux t’aider parce que tu es bon et que tu es venu te sacrifier pour rien. Les hommes te haïront à cause de ta bonté. Ils ne comprennent qu’or, mangeaille et jouissance. Sacrifice, souffrance, obéissance sont pour eux des paroles mortes, plus mortes que cette terre-ci et ses alentours. Ils sont plus arides encore que cette poussière. Il n’est que le serpent pour se cacher ici en attendant de mordre et aussi le chacal pour te mettre en pièces. Allons, viens. Ils ne méritent pas que l’on souffre pour eux. Je les connais mieux que toi. »

       Satan s’est assis en face de Jésus. Il le fouille de son regard terrible et sourit de sa bouche de serpent. Jésus se tait toujours et prie mentalement.

       6.5 « Tu te défies de moi. Tu as tort. Je suis la sagesse de la terre. Je peux te servir de maître pour t’aider à triompher. Vois : l’important, c’est de triompher. Puis, une fois qu’on s’est imposé au monde et qu’on l’a séduit, on le mène où l’on veut. Mais il faut d’abord être comme cela leur plaît, comme eux, les séduire en leur faisant croire que nous les admirons et que nous suivons leurs pensées.

       Tu es jeune et beau. Commence par la femme. C’est toujours par elle qu’on doit commencer. Je me suis trompé en menant la femme à la désobéissance. J’aurais dû la conseiller d’une autre manière. J’en aurais fait un meilleur instrument et j’aurais vaincu Dieu. J’ai été trop pressé. Mais toi ! Je te l’enseigne car il y a eu un jour où je t’ai regardé avec une joie angélique et un reste de cet amour est demeuré en moi. Mais toi, écoute-moi et profite de mon expérience. Donne-toi une compagne. Elle réussira là où tu ne le pourras. Tu es le nouvel Adam : tu dois avoir ton Eve.

       Et puis, comment peux-tu comprendre et guérir les maladies de la sensualité, si tu ne sais pas ce que c’est ? Ne sais-tu pas que la femme est le noyau d’où naît la plante de la passion et de l’orgueil ? Pourquoi l’homme veut-il régner ? Pourquoi veut-il être riche, puissant ? Pour posséder la femme. Elle est comme l’alouette. Elle a besoin d’un scintillement qui l’attire. L’or et la domination sont les deux faces du miroir qui attire les femmes et la cause des maux du monde. Regarde : derrière mille délits d’apparences diverses, il y en a neuf cents, au moins, qui s’enracinent dans la soif de possession de la femme ou dans la volonté d’une femme qui brûle d’un désir que l’homme ne satisfait pas encore, ou ne satisfait plus. Va vers la femme si tu veux savoir ce qu’est la vie et, après seulement, tu sauras soigner et guérir les maux de l’humanité.

       Elle est belle, tu sais, la femme ! Il n’est rien de plus beau au monde. L’homme possède la pensée et la force. Mais la femme ! Sa pensée est un parfum, son contact est caresse de fleurs. Sa grâce est un vin enivrant, sa faiblesse est comme un écheveau de soie ou les boucles d’un bébé entre les mains de l’homme, sa caresse est une force qui se communique à la nôtre et l’en­flamme. La souffrance disparaît, tout comme la fatigue et les soucis quand on s’approche d’une femme. Elle est entre nos bras comme un bouquet de fleurs.

      46.6 Mais, imbécile que je suis ! Tu as faim et je te parle de femme. Ta vigueur est épuisée. C’est la raison pour laquelle ce parfum de la terre, cette fleur de la création, ce fruit qui donne et suscite l’amour te paraît sans valeur. Mais regarde ces pierres, vois comme elles sont rondes et polies, dorées sous les rayons du soleil couchant. Ne dirait-on pas des pains ? Toi, le Fils de Dieu, tu n’as qu’à dire : “ Je le veux ”, pour qu’elles deviennent un pain qui sent bon, comme celui qu’à cette heure-ci les ménagères sortent du four pour le repas de la famille. Et, si tu le veux, ces acacias si secs ne peuvent-ils pas se couvrir de fruits délicieux, de dattes sucrées comme le miel ? Rassasie-toi, Fils de Dieu. Tu es le Maître de la terre. Elle se penche pour se mettre à tes pieds et apaiser ta faim.

       Tu vois comme tu pâlis et chancelles, rien qu’à entendre parler de pain ! Pauvre Jésus ! Es-tu affaibli au point de ne plus pouvoir commander au miracle ? Veux-tu que je le fasse pour toi ? Je ne suis pas à ton niveau, mais je peux faire quelque chose. Je me priverai pendant un an de ma force, je la rassemblerai toute, mais je veux te servir parce que tu es bon et que je me souviens toujours que tu es mon Dieu, même si maintenant j’ai démérité de te donner ce nom. Aide-moi de ta prière pour que je puisse…

       – Tais-toi. “ L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui vient de Dieu. ” »

       Le démon a un sursaut de rage. Il grince des dents et serre les poings, mais il se maîtrise et ses dents se desserrent pour ébaucher un sourire.

       « Je comprends. Tu es au-dessus des nécessités de la terre et cela te dégoûte de te servir de moi. Je l’ai mérité. 46.7 Mais alors viens voir ce qui se passe dans la Maison de Dieu. Vois comme les prêtres eux-mêmes ne se refusent pas à composer entre l’esprit et la chair, parce que, enfin, ce sont des hommes et non pas des anges. Fais un miracle spirituel. Je te porte sur le pinacle du Temple et là-haut, tu te transfigures en une merveil­leuse beauté. Ensuite, appelle les cohortes angéliques et dis-leur de te faire de leurs ailes entrelacées une estrade pour tes pieds et de te faire descendre ainsi dans la cour principale. Qu’ils te voient et se rappellent qu’il y a un Dieu. Ces manifestations sont parfois nécessaires parce que l’homme a une mémoire bien courte, spécialement pour ce qui est spirituel. Tu sais comme les anges seront heureux de te donner un lieu où poser ton pied et une échelle pour que tu descendes !

       – Il a été dit : “ Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu. ”

       – Tu comprends que ton apparition elle-même n’y changerait rien et que le Temple continuerait à être marché et corruption. Ta divine sagesse sait que les cœurs des ministres du Temple sont un nid de vipères qui s’entredévorent pour arriver au pouvoir. Il n’y a pour les dompter que la puissance humaine.

       6.8 Alors, viens. Adore-moi. Je te donnerai la terre. Alexandre, Cyrus, César, tous les plus grands conquérants du passé ou encore en vie seront semblables à de vulgaires chefs de caravanes par rapport à toi qui auras tous les royaumes de la terre sous ton sceptre, et avec eux toutes les richesses, toutes les splendeurs de la terre, et puis les femmes, les chevaux, les soldats et les temples. Tu pourras élever partout ton Signe quand tu seras le Roi des rois et le Seigneur du monde. Alors, tu seras obéi et vénéré par le peuple et les prêtres. Toutes les castes t’honoreront et te serviront parce que tu seras le Puissant, l’Unique, le Seigneur.

       Adore-moi un seul instant ! Désaltère ma soif d’être adoré ! C’est elle qui m’a perdu. Mais elle est restée en moi et me brûle. Les flammes de l’enfer sont fraîcheur de l’air au matin, en comparaison de ce feu qui me brûle intérieurement. C’est mon enfer, cette soif. Un instant, un seul instant, ô Christ, toi qui es bon ! Un instant de joie pour l’éternel Torturé ! Fais-moi éprouver ce que veut dire être Dieu et je te serai dévoué, obéissant comme un esclave pour toute la vie, dans toutes tes entreprises. Un instant, un seul instant, et je ne te tourmenterai plus ! »

       Alors Satan se jette à genoux en le suppliant.

       6.9 Jésus, au contraire, s’est levé. Amaigri après ces jours de jeûne, il semble encore plus grand. Son visage est terrible de sévérité et de puissance. Ses yeux sont deux saphirs qui jettent des flammes. Sa voix est un tonnerre qui résonne dans la cavité du rocher et se répand sur les roches et la terre désolée, quand il dit :

       « Va-t’en, Satan. Il est écrit : “ C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras et à lui seul tu rendras un culte. ” »

       Satan saute sur ses pieds avec un cri déchirant de damné et de haine inexprimable. Sa fureur, sa colère fumante sont terribles à voir. Puis il disparaît avec un nouveau hurlement de malédiction.

       6.10 Jésus, fatigué, se rassied et appuie sa tête contre le rocher. Il paraît à bout, exténué. Mais des êtres angéliques viennent de leurs ailes renouveler l’air dans la chaleur étouf­fante de la grotte, la purifiant et la rafraîchissant. Jésus ouvre les yeux et sourit. Je ne le vois pas manger. On dirait qu’il se nourrit du parfum du Paradis et en sort revigoré.

       Le soleil disparaît au couchant. Jésus saisit sa besace vide et, accompagné par les anges dont le vol lui fait une douce lumière au-dessus de la tête, tandis que la nuit tombe très rapidement, il se dirige vers l’est ou plutôt vers le nord-est. Il a repris son expression habituelle, sa démarche assurée. Il lui reste seulement comme souvenir de son jeûne prolongé un aspect plus ascétique, avec son visage amaigri et pâle et ses yeux pleins d’une joie extasiée qui n’est pas de cette terre.

Enseignement de Jésus à Maria Valtorta

Comment vaincre les tentations

       6.11 Jésus dit :

       « Hier, tu n’avais pas la force que te donne ma volonté et tu n’étais en conséquence qu’un être à moitié vivant. J’ai permis à tes membres de se reposer et je t’ai fait faire l’unique jeûne qui te pèse : celui de ma parole. Pauvre Maria ! Tu as vécu le mercredi des Cendres. En tout tu as senti le goût de la cendre, parce que tu étais sans ton Maître. Je n’ai pas manifesté ma présence, mais j’étais là.

       Ce matin, puisque l’angoisse est réciproque, je t’ai murmuré dans ton demi-sommeil : “ Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, donne-nous la paix. ” Je te l’ai fait répéter plusieurs fois et je l’ai répété en même temps. Tu as cru que j’allais en parler. Non. Il y avait d’abord le sujet que je t’ai montré et que je t’expliquerai. Plus tard, ce soir, je t’expliquerai l’autre.

       6.12 Satan, tu l’as vu, se présente toujours sous un jour sympathique, sous un aspect ordinaire. Si les âmes sont attentives et surtout en contact spirituel avec Dieu, elles se rendent compte de cette observation qui les rend circonspectes et promptes pour combattre les embûches du démon. Mais si les âmes sont inattentives au divin, séparées de lui par des attraits charnels qui les envahissent et les rendent sourdes, si elles ne recherchent pas le secours de la prière qui les unit à Dieu et fait couler sa force comme par un canal dans le cœur de l’homme, il leur est bien difficile de se rendre compte du piège dissimulé sous une apparence inoffensive, et elles y tombent. S’en dégager après cela est très difficile.

       6.13 Les deux chemins que prend plus communément Satan pour arriver aux âmes sont l’attrait charnel et la gourmandise. Il commence toujours par le côté matériel de la nature. Après l’avoir démantelé et asservi, il porte son attaque contre la partie supérieure.

       D’abord le côté moral : la pensée avec son orgueil et ses convoitises ; puis l’esprit, en lui enlevant non seulement l’amour, mais aussi la crainte de Dieu. La vie spirituelle n’existe plus quand l’homme a remplacé l’amour divin par d’autres amours humaines. C’est alors que l’homme s’abandonne corps et âme à Satan pour parvenir aux jouissances qu’il recherche, pour s’y attacher toujours plus.

       6.14 Tu as vu comment, moi, je me suis comporté : silence et prière. Silence. Car si Satan exerce son entreprise de séduction et cherche à nous circonvenir, on doit le supporter sans sottes impatiences et sans peurs lâches, mais réagir avec fermeté à sa présence, et par la prière à ses séductions.

       Inutile de discuter avec Satan. C’est lui qui serait victorieux car il est fort en dialectique. Il n’y a que Dieu pour le vaincre, c’est pourquoi il vous faut recourir à Dieu qui parle pour nous, par nous, montrer à Satan ce Nom et ce Signe, non pas écrits sur un papier ou gravés sur le bois, mais inscrits et gravés dans les cœurs : mon Nom, mon Signe. Lorsque Satan insinue qu’il est comme Dieu, ne lui répliquez qu’en vous servant de la parole de Dieu. Il ne la supporte pas.

       6.15 Après le combat vient la victoire ; les anges servent le vainqueur et le protègent contre la haine de Satan. Ils le récon­fortent par une rosée céleste, par la grâce qu’ils déversent à pleines mains dans le cœur du fils fidèle, par une bénédiction qui est caresse pour l’âme.

       Il faut avoir la volonté de vaincre Satan, la foi en Dieu et en son aide, la foi dans la puissance de la prière et la bonté du Seigneur. Alors Satan ne peut faire aucun mal.

       Va en paix. Ce soir, je te réjouirai avec le reste. »


Observation

Comment vaincre les tentations

Contre les séductions de Satan, durant la tentation au désert, Jésus oppose des paroles du Deutéronome (Dt 6,13.16 et 8,3). Dans une dictée à Maria Valtorta, Il donne cette instruction : « Inutile de discuter avec Satan. C’est lui qui serait victorieux car il est fort en dialectique. Il n’y a que Dieu pour le vaincre, c’est pourquoi il vous faut recourir à Dieu qui parle pour nous, par nous, montrer à Satan ce Nom et ce Signe, non pas écrits sur un papier ou gravés sur le bois, mais inscrits et gravés dans les cœurs : mon Nom, mon Signe. Lorsque Satan insinue qu’il est comme Dieu, ne lui répliquez qu’en vous servant de la parole de Dieu. Il ne la supporte pas ». (EMV 46.14).

A plusieurs occasions l’enseignement de Jésus porte sur la tentation. « La tentation est-elle un mal ? Elle ne l’est pas. C’est l’œuvre du Malin, mais elle se change en gloire pour celui qui en triomphe » (EMV 128.3). Plus loin : « Si quelqu’un est moralement et spirituellement sain et fort, croyez bien qu’il n’est pas exempt de la tentation, mais le mal ne s’enracine pas en lui ». (EMV 174.8). Ou encore ce précieux conseil : « Commencez par l’amour. Il n’y a rien de plus grand. Mais quand vous saurez aimer, vous saurez déjà tout, Dieu vous aimera et l’amour de Dieu signifie le secours de Dieu contre toute tentation. » (EMV 49.6).

Tentations-du-Christ (Chantilly 13e-siècle)

Tentations-du-Christ (Chantilly 13e-siècle)

Il semble bien que cet enseignement fut retenu et transmis fidèlement par les apôtres et leurs successeurs. Saint Paul affirme que Dieu nous apporte la force et les moyens pour vaincre la tentation (1 Co 10,13). Et dès le 4e siècle, Évagre le Pontique (345-399), un Père du désert, rédige l'Antirrheticos (i.e. La Réfutation), un recueil en huit livres de près de cinq cent sentences tirées de la Bible, à opposer aux tentations du démon. Et il affirme : « Que les pensées mauvaises troublent l’âme ou ne la trouble pas, cela ne dépend pas de nous ; mais qu’elle s’attardent ou ne s’attardent pas, qu’elles déclenchent les passions ou ne les déclenchent pas, voilà qui dépend de nous ». Saint Jean Cassien (360-433) puis saint Grégoire le Grand (540-604) enseignent pour leur part que la tentation n’est pas un mal, mais un creuset de purification et une occasion d’avancement spirituel absolument nécessaire pour introduire à la vie contemplative.





Evangile - Extraits de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris-France, 1980-2020. Tous droits réservés.


Homélies ou Méditations du jour

Homélie YouTube

Père, Diacre, Eveque



Homélies - Abbé Philippe Link

Abbé Philippe Link

https://carrefours.alsace



Homélies regnumchristi

Frère F, Père P, Soeur S

http://www.regnumchristi.fr



MÉDITER AVEC LES CARMES

https://www.mariedenazareth.com



Homélies du père Jacques Fournier

https://eglise.catholique.fr



Homélies - evangeli.net

http://evangeli.net/evangile



Homélies - Père Gilbert Adam

Père Gilbert Adam

http://www.pere-gilbert-adam.org



Homélies portail catholique suisse

Le portail catholique suisse

https://www.cath.ch



Réflexion sur l'évangile par Père Yvon-Michel Allard

http://www.cursillos.ca






        

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Chorale Belgo-Burundaise CSFA
  • La Chorale Saint François d'Assise (CSFA-Chorale) est Catholique. Elle a été créé à Liège-Belgique en 2015 par et pour les Burundais et amis des Burundais. Son objectif principal est d'animer des messes catholiques avec ferveur et dévotion.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 1 046 069
Publicité