Vendredi 15 juillet 2016
Le vendredi de la 15e semaine du temps ordinaire
Saint(s) du jour : St Bonaventure, docteur de l'Église (1217-1274) - mém. -, Bse Anne-Marie Javouhey, fondatrice (1779-1851)
Livre d'Isaïe 38,1-6.21-22.7-8.
En ces jours-là, le roi Ézékias souffrait d’une maladie mortelle. Le prophète Isaïe, fils d’Amots, vint lui dire : « Ainsi parle le Seigneur : Prends des dispositions pour ta maison, car tu vas mourir, tu ne guériras pas. » Ézékias se tourna vers le mur et fit cette prière au Seigneur : « Ah ! Seigneur, souviens-toi ! J’ai marché en ta présence, dans la loyauté et d’un cœur sans partage, et j’ai fait ce qui est bien à tes yeux. » Puis le roi Ézékias fondit en larmes. La parole du Seigneur fut adressée à Isaïe : « Va dire à Ézékias : Ainsi parle le Seigneur, Dieu de David ton ancêtre : J’ai entendu ta prière, j’ai vu tes larmes. Je vais ajouter quinze années à ta vie. Je te délivrerai, toi et cette ville, de la main du roi d’Assour, je protégerai cette ville. Puis Isaïe dit : « Qu’on apporte un gâteau de figues ; qu’on l’applique sur l’ulcère, et le roi vivra. » Ézékias dit : « À quel signe reconnaîtrai-je que je pourrai monter à la Maison du Seigneur ? » Voici le signe que le Seigneur te donne pour montrer qu’il accomplira sa promesse : Je vais faire reculer de dix degrés l’ombre qui est déjà descendue sur le cadran solaire d’Acaz. » Et le soleil remonta sur le cadran les dix degrés qu’il avait déjà descendus.
Livre d'Isaïe 38,10.11.12abcd.16-17a.
Je disais : Au milieu de mes jours,
je m’en vais ;
j’ai ma place entre les morts
pour la fin de mes années.
Je disais : Je ne verrai pas le Seigneur
sur la terre des vivants,
plus un visage d’homme
parmi les habitants du monde !
Ma demeure m’est enlevée, arrachée,
comme une tente de berger.
Tel un tisserand, j’ai dévidé ma vie :
le fil est tranché.
« Le Seigneur est auprès d’eux : ils vivront !
Tout ce qui vit en eux vit de son esprit ! »
Oui, tu me guériras, tu me feras vivre :
voici que mon amertume se change en paix.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 12,1-8.
En ce temps-là, un jour de sabbat, Jésus vint à passer à travers les champs de blé ; ses disciples eurent faim et ils se mirent à arracher des épis et à les manger. Voyant cela, les pharisiens lui dirent : « Voilà que tes disciples font ce qu’il n’est pas permis de faire le jour du sabbat ! » Mais il leur dit : « N’avez-vous pas lu ce que fit David, quand il eut faim, lui et ceux qui l’accompagnaient ? Il entra dans la maison de Dieu, et ils mangèrent les pains de l’offrande ; or, ni lui ni les autres n’avaient le droit d’en manger, mais seulement les prêtres. Ou bien encore, n’avez-vous pas lu dans la Loi que le jour du sabbat, les prêtres, dans le Temple, manquent au repos du sabbat sans commettre de faute ? Or, je vous le dis : il y a ici plus grand que le Temple. Si vous aviez compris ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice, vous n’auriez pas condamné ceux qui n’ont pas commis de faute. En effet, le Fils de l’homme est maître du sabbat. » »
Extraits de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris-France, 1980-2016. Tous droits réservés.
Homélie ou Méditation du jour
Abbé Josep RIBOT i Margarit (Tarragona, Espagne)
«C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices»
Aujourd'hui, le Seigneur se rapproche du semis de ta vie, pour cueillir les fruits de sainteté. Trouvera-t-Il quand Il viendra de la charité, de l'amour pour Dieu et pour autrui? Jésus, qui corrige la casuistique méticuleuse des rabbis, celle qui rendait insupportable la loi du repos sabbatique: devra-t-il te rappeler qu'Il est seulement intéressé à ton cœur, à ta capacité d'aimer? «Voilà que tes disciples font ce qu'il n'est pas permis de faire le jour du sabbat!» (Mt 12,2). Et ils l'ont dit convaincus, ce qui est incroyable! Comment interdire de faire toujours le bien? Il y a quelque chose qui te rappelle qu'il n'existe aucune motivation t'excusant de ne pas vouloir aider l'autre.
La véritable charité consisterait à respecter les exigences de la justice, en évitant l'arbitraire ou le caprice personnel, mais en empêchant la rigidité qui tue l'esprit de la loi de Dieu, qui n'est qu'une invitation continuelle à aimer, à se donner aux autres. «C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices» (Mt 12,7). Répète ces paroles maintes fois, afin de les graver dans ton cœur: Dieu, riche en miséricorde, nous veut miséricordieux. «Que ce Dieu est prochain de celui qui confesse sa miséricorde! Oui; Dieu n'est pas loin de ceux qui sont contrits de cœur» (Saint Augustin). Et que tu es loin de Dieu quand tu permets que ton cœur s'endurcisse comme la pierre! Jésus-Christ accusa les pharisiens de condamner les innocents. Une grave accusation. Et toi? T'intéresses-tu vraiment aux choses de ton prochain? Les juges-tu avec affection, avec sympathie, comme celui qui juge un ami ou un frère? Essaie de ne pas perdre le nord de ta vie.
Demande à la Vierge de te faire miséricordieux, que tu saches pardonner. Sois bienveillant. Et si tu découvres dans ta vie quelque détail qui puisse contraster avec cette disposition de fond, maintenant c'est un bon moment pour rectifier, tout en formulant quelque propos efficace. evangeli.net M&M Euroeditors
Homélie du Père Gilbert Adam
En ce temps–là, Jésus traversa des champs de blé un jour de sabbat. Ses disciples, qui avaient faim, se mirent à arracher des épis et à manger.
Voyant cela, les pharisiens lui dirent : Tes disciples font ce qu’il n’est pas permis de faire pendant le sabbat. La réponse de Jésus aux pharisiens sur la question des épis arrachés nous donne de comprendre la Parole de Dieu. Il nous faut entrer dans une grande confiance, demeurer dans les pensées du cœur de Dieu qui ne sont que tendresse et bonté. Les pensées du cœur de Jésus nous attirent dans l’amour de Dieu. Nous voulons entrer dans cet amour, demeurer en lui. Les disciples, qui sont avec Jésus, font l’expérience de son amour pour eux, il provoque une liberté dans ce nouveau groupe de disciples. Ils ont faim, alors ils mangent des grains contenus dans les épis de blé. La religion pour Jésus, ce n’est pas « des choses à faire ou à ne pas faire, » c’est entrer dans l’amour de Dieu, reconnaître les bienfaits que Dieu nous donne, lui rendre grâce, et l’aimer avec tous ceux qu’il nous donne. Mais nous avons du mal à aimer les autres, parce que nous ne nous aimons pas nous-mêmes. Il nous faut demeurer dans l’Amour infini de Dieu. Le rayonner continuellement est un défi difficile à relever pour les religieux trop soucieux de faire avant tout leur « devoir. » Nous faisons l’expérience que notre vie est tournée sur elle-même, que nous ne sommes ni tendresse, ni bonté ni miséricorde pour nos frères, Jésus manifeste la liberté acquise par ses disciples qui marchent dans les champs de blé.
Jésus dit aux pharisiens : N’avez–vous pas lu ce que fit David, lorsqu’il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ? Comment il entra dans la maison de Dieu et comment ils mangèrent les pains offerts, alors qu’il n’était permis d’en manger ni à lui, ni à ceux qui étaient avec lui, mais aux prêtres seuls ? L’observance littérale des prescriptions sabbatiques doit céder la place à la miséricorde. Le discours de Jésus nous pousse à observer le sabbat en accomplissant sa finalité, en se conformant à la volonté de Dieu qui fait les dons à son peuple. Cette volonté se réduit à la miséricorde, à l’amour réciproque, à la compassion. Si l’observance du précepte sabbatique comporte une offense à la charité, elle ne correspond pas à la volonté de Dieu. Jésus montre que, durant le temps de ce monde, le sabbat où Dieu se repose est de veiller à la marche du monde et aux destinées du genre humain. Il ne cesse d’exercer sur ses créatures sa providence et sa bienveillance « jusqu’à la fin du monde. » Le vrai sabbat où Dieu se reposera de tous ses travaux sera le monde futur, quand « douleur, tristesse et gémissements s’enfuiront, » et que Dieu sera « tout en tous. » Inlassablement, Jésus parle de la simplicité de son cœur, il est si simple et nous ne le comprenons pas. Ce qui est le plus simple nous paraît le plus difficile à réaliser. Jésus ne nous demande pas de faire des choses difficiles, de poser des actions héroïques, il veut une seule chose de nous : Que nous entrions dans son amour et que nous y demeurions.
Ou bien encore, n’avez-vous pas lu dans la Loi que le jour du sabbat, les prêtres, dans le Temple, manquent au repos du sabbat sans commettre de faute ? Or, je vous le dis : il y a ici plus grand que le Temple. Car le Fils de l’homme est maître du sabbat. Jésus déplore les tracasseries légalistes des pharisiens : « C’est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices. » Les disciples de Jésus n’observent pas la Loi comme les pharisiens car l’application rigoureuse de la Loi est une prison sans l’amour. Le comportement religieux des pharisiens fait penser à des gens qui peinent sous le poids du fardeau. Leurs lèvres énoncent impitoyablement le droit, mais leur cœur est insensible à l’amour de Dieu et du prochain. Le comportement des disciples de Jésus paraît étrange aux yeux des pharisiens, mais il traduit une nouveauté. Par ce comportement, ils veulent montrer que la venue de Jésus bouleverse tout. Leur Maître ne recommande plus des préceptes compliqués à pratiquer, mais des commandements d’amour à garder. C’est pourquoi, ils n’ont plus des Lois à respecter, mais une personne à aimer. Ils ont appris à vivre selon l’intelligence du cœur. Avec cette intelligence, la Loi devient intérieure à qui veux être disciple de Jésus avec amour et liberté. L’Esprit Saint nous mène vers la vérité tout entière d’une vie d’amour et de liberté.
Nous demandons à Dieu la grâce de nous jeter dans son amour infini pour réchauffer notre cœur
Père Gilbert Adam, 2016. http://www.pere-gilbert-adam.org
Méditation de Emanuelle Pastore, consacrée de Regnum Christi
Prière d'introduction et Demande
Seigneur, me voici devant toi. Je t’offre et te consacre ces quelques minutes d’attention et de prière. Éclaire ma réflexion et ma méditation. Sois ma lumière. Ouvre mon cœur, Seigneur, à la loi nouvelle que tu nous as révélée dans le Christ.
Points de réflexion
1. Les pharisiens ne reprochent pas aux disciples de Jésus d’avoir arraché des épis et de les avoir mangés, mais ils leur reprochent de l’avoir fait le jour du sabbat. Quel est donc le sens de ce reproche ? Pour le comprendre, il faut rappeler quelle est la raison d’être du jour du sabbat. Dans le décalogue, Dieu demande à Moïse et au peuple de se souvenir du jour du sabbat pour le sanctifier, c’est-à-dire pour le mettre à part des autres jours de la semaine, en vue du culte à rendre à Dieu ce jour-là. Le sabbat est le septième jour de la création, c’est-à-dire le dernier jour qui a consacré l'achèvement de l'œuvre créatrice de Dieu. Il s'est reposé après son ouvrage et le livre de l'Exode demande à l'homme de se reposer comme son Créateur (Ex 20, 8). Le sabbat est également compris comme le jour où les Juifs sont invités à faire mémoire du temps où ils étaient esclaves en Égypte, soumis au travail forcé, et comment Dieu les a libérés de cet esclavage (Dt 5, 15). Ainsi, la cessation de tout ouvrage le septième jour vient rappeler qu’on ne doit pas redevenir esclave de son propre travail, comme en Égypte. C’est pourquoi, le jour su sabbat les activités liées au travail du reste de la semaine ne sont pas permises. Ainsi, par exemple, moissonner les champs un jour de sabbat n’est pas permis. Le fait d’arracher des épis ce jour-là est assimilé au travail de la moisson. On comprend donc pourquoi les pharisiens en font le reproche aux disciples de Jésus.
2. Jésus va contredire la rigidité avec laquelle ils appliquent la Loi en leur donnant deux exemples tirés de leur propre histoire. Le premier se réfère à David fuyant la jalousie meurtrière du roi Saül. Alors que lui et ses hommes ont faim, ils parviennent chez le prêtre Ahimélek et lui demandent du pain. Ce dernier leur répond qu’il n’a que du pain d’oblation, réservé aux prêtres. Pourtant, en les voyant affamés, Ahimélek applique une dérogation. Il consent à leur en donner. Le deuxième exemple est celui de l’activité des prêtres dans le temple, le jour du sabbat. D’après les indications de Dieu à Moïse, le jour du sabbat, les prêtres doivent « travailler » puisqu’il leur est demandé de faire des pains et de les placer dans le Saint des saints accompagnés d’encens (Lv 24, 5-8). De plus, il est également demandé aux prêtres d’offrir des sacrifices le jour du sabbat (Nb 28, 9-10). Si les prêtres eux-mêmes ne sont pas en faute, alors qu’ils n’observent pas fidèlement le sabbat, c’est donc qu’il y a la place à un discernement pour savoir comment appliquer cette loi.
3. Il y a plus encore derrière les paroles de Jésus. Les prêtres dont on vient de parler officiaient à l’intérieur du temple, c’est-à-dire dans le lieu le plus saint par excellence, le lieu de la présence de Dieu. Or, voici que Jésus, pour asseoir son autorité et pour valider ce qu’il vient d’expliquer, leur dit : « Il y a ici plus grand que le temple ». C’est une manière d’exprimer sa messianité et sa divinité. Jésus est plus grand que le temple, car il n’abrite pas la présence de Dieu, mais il est lui-même Dieu ! Et voilà qu’il rappelle les paroles du prophète Osée : « C’est la miséricorde que je veux, et non les sacrifices » (Os 6, 6). Jésus dit aux pharisiens que s’ils avaient saisi le sens de ces paroles, ils n’auraient pas condamné des gens qui sont sans faute. Il se réfère bien entendu au fardeau de la loi que les pharisiens font peser scrupuleusement sur les épaules du peuple. Jésus leur rappelle que même une institution divine comme le sabbat n’a pas une valeur absolue et qu’elle doit toujours être ordonnée à la miséricorde. De fait, Jésus fera de nombreuses guérisons le jour du sabbat, malgré les critiques des pharisiens. Jésus conclut la discussion avec l’affirmation de la supériorité de la loi nouvelle qu’il instaure désormais : « Le Fils de l’homme est maître du sabbat ».
Dialogue avec le Christ
Jésus, libère-moi de tous les scrupules qui ne sont pas ordonnés à la miséricorde et à la charité. Que ton exemple d’amour inconditionnel au prochain devienne mon idéal, par-dessus mes fausses sécurités, comme peuvent l’être le souci de mon image, la satisfaction d’avoir appliqué la règle, le perfectionnisme ou la complaisance dans le devoir accompli sans charité.
Résolution
Aujourd’hui, je chercherai à servir le Seigneur plus par la charité dans mes relations, mes regards et mes paroles, que dans le travail froidement réalisé.
Regnum Christi, 2016 (http://www.regnumchristi.fr)
Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église. Les Confessions, Livre 13, ch. 35-38
« Le Fils de l'homme est maître du sabbat »
Seigneur Dieu, toi qui nous as comblés de tout, donne-nous la paix (Is 26,12), la paix du repos, la paix du sabbat, le sabbat qui n'a pas de soir. Car cet ordre si beau des choses que tu as créées et qui sont « très bonnes » (Gn 1,31) passera lorsqu'il aura atteint le terme de sa destinée. Oui, elles ont eu leur matin, elles auront leur soir. Mais le septième jour n'a pas de soir, pas de couchant, puisque tu l'as sanctifié pour qu'il dure toujours. Au terme de tes œuvres « très bonnes », que tu as faites pourtant dans le repos, tu t'es reposé le septième jour ; c'est pour nous dire par ton livre qu'au terme de nos œuvres, qui sont très bonnes parce que c'est toi qui nous les as données (Is 26,12), nous aussi nous nous reposerons en toi au sabbat de la vie éternelle. Alors tu te reposeras en nous tout comme aujourd'hui tu agis en nous ; ainsi ce repos que nous goûterons sera le tien, tout comme les œuvres que nous faisons sont tiennes.
Toi, Seigneur, tu es à l'œuvre toujours et tu es toujours en repos... Pour nous, vient un moment où nous sommes poussés à agir pour le bien, après que notre cœur l'a conçu de ton Esprit, tandis qu'avant nous étions poussés à faire le mal quand nous t'abandonnions. Toi, Dieu uniquement bon, jamais tu n'as cessé de faire le bien. Quelques-unes de nos œuvres sont bonnes, par ta grâce il est vrai, mais elles ne sont pas éternelles ; après elles, nous espérons nous reposer dans ton ineffable sanctification. Mais toi, Bien qui n'as besoin d'aucun autre bien, tu es toujours en repos, parce que ton repos, c'est toi-même.
Qui parmi les hommes pourra donner l'intelligence de tout cela à l'homme ? Quel ange la donnera aux anges ? Quel ange à l'homme ? C'est à toi qu'il faut la demander, en toi qu'il faut la rechercher, à ta porte qu'il faut frapper. Et ainsi, oui, ainsi on recevra, ainsi on trouvera, ainsi la porte s'ouvrira (Mt 7,8). L'Evangile au Quotidien (Evangelizo.org 2001-2016)
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© Secrétariat Chorale-CSFA 2016
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